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"Tout le temps, je me demande: il n'y aura donc jamais personne pour faire un film qui ressemble à ce qui se passe dans ma tête? Oui, constamment, je me dis ça.
" Une femme tombe amoureuse d'un homme marié. Celui-ci part pour la guerre et tue un enfant en terre étrangère, Sans se douter de l'acte qu'il a commis, la mère de l'enfant sauve cet homme alors qu'il allait périr dans une tempête. Naît une fille. Elle grandit et devient la maîtresse d'un gangster - un gars genre tout ce qu'il y a de cool. Mais un juge se fait descendre dans le secteur, et le père de ce juge était de la Gestapo pendant la guerre... Bref, à la fin, la fille s'en va à pied toute seule, sur la route bordée d'arbres des deux côtés et sur une musique de Brahms. Tu vois le genre? Eh bien, c'est sans rapport. Mon film, ce serait juste le contraire."
Afficher en entierEt au milieu de tout cela, Lili, qui ne cesse de rire à perdre haleine comme une folle, et moi, qui regarde et n'en perds rien.
Afficher en entierLa pluie, selon l'endroit qu'elle frappe,fait des bruits très différents. Et tandis que l'absorbent l'herbe, les cailloux et la terre, elle semble jouer de toutes sortes de menus instruments ; puis cela se résout en un pianotement minuscule, comme sur un piano qui tiendrait dans le creux de la main, et ce bruit de boite à musique se mêle au bourdonnement dans mes oreilles, séquelle de l’héroïne.
Afficher en entierLe fragment de verre, encore tâché de sang sur le bord, devenait presque transparent dans son bain d'aube. Il était d'un bleu illimité, presque transparent, oui. Je me relevai et pris la direction de mon appartement. Tout en marchant, je me disais que je voulais devenir pareil à ce morceau de verre, pour refléter à mon tour la douceur de cette courbe blanche et montrer aux autres sa paisible splendeur, reflétée en moi. Le bord du ciel se brouilla de lumière et le morceau de verre perdit aussitôt sa limpidité. Aux premiers chants des oiseaux, il ne refléta plus rien - absolument plus rien.
Afficher en entierSur la chair à vif et saignante, il restait toujours quelque chose de collé : terre, boue, herbe, insectes écrasés ; j'adorais la douleur provoquée par le médicament au fur et à mesure qu'il pénétrait en faisant des petites bulles. Le jeu fini, je regardais le soleil se coucher tout en soufflant de temps en temps, gravement, sur ma blesse, et j'éprouvais alors un sentiment de paix, comme si, entre le paysage vespéral et moi, s'était établi un pacte de confiance.
Afficher en entierMais regarde-toi donc, va, espèce de sale camé ! Mais regarde-toi donc, avec ta dégaine dégueulasse ; t'es qu'un clodo ! Un vrai clodo, t'entends ? J'en ai marre de sucer ta putain de pine molle ; tu peux même pas bander.
Afficher en entierLe sang de Yoshiyama, mélangé à la poudre blanche, fait de la mousse rose par terre.
Afficher en entierDehors le paysage n'est qu'une douceur mouillée. Ses contours brouillés sont hachurés de pluie ; le son des voix humaines et le bruit des voitures parviennent, comme érodés et mouchetés par les aiguilles d'argent qui ne cessent de tomber. Le monde extérieur semble me happer et m'engloutir dans son obscurité. Tout est opaque et humide, comme un corps de femme étendu sans force, après l'amour.
Afficher en entierHier, tu disais que t'avais le feu dans ta culotte, que t'étais frustrée. Même que, quand t'as donné à manger à ta chatte, t'as dit "Blackie, c'est un jules qu'il nous faut à tous les deux."
Afficher en entierCe serait chouette et relax, vous devriez ! Vous pourriez tendre le cul à la piquoûze de morphine tous les deux ensemble, super, en vous disant : "chéri je t'aime".
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