Extraits

Le Noël de Savage

Ce soir, on baise. Qu’importe ce qu’on avait dit, même si le club est rempli d’enfants et de parents, je refuse de fermer les yeux sans m’être envoyé en l’air avec le père Noël. Le mien.

Je tire sur ma clope en dévisageant le bout de femme face à moi. Elle est en train de cracher ses poumons sous l'effort. Je suis partagé entre l'amusement et l'agacement. Baiser avec une chatte qui a le caractère d'une queue c'est très compliqué au quotidien, mais tellement divertissant.

Je le foudroie du regard en secouant la tête, un pompon me percute l’oeil et me fait grogner. Bordel, où est Rhymes ? Qu’est-ce qu’on a foutu hier soir ? Je n’ai pas beaucoup de souvenirs. Comme s’il lisait dans mes pensées, Creed me montre d’un signe de la tête en recrachant la fumée, Rhymes Brown est à plat ventre sur le tapis de l’entrée, il serre Zomby dans ses bras en dormant comme un bienheureux. Sur sa tête, il porte un serre-tête de rennes ainsi qu’un nez rouge. Scream essaie de le réveiller sans se faire gifler.

Ça devait être cool notre nuit, bien que je n’en aie aucun souvenir si ce n’est notre corvée papier cadeau, tequila et beuh.

— Je cherche comment je vais me venger de Liam.

— Qu’est-ce qu’il a fait ?

— Il a dit à ma mère…

Je me retiens de rire en regardant mon frère dans les yeux. Bordel je n’en reviens pas que ce petit con ait dit ça.

— Il a dit quoi ? m’incite Creed.

— Il l’a informée de mes goûts en matière de femmes, je reprends.

Creed fronce les sourcils en tirant sur sa clope.

— Je viens de voir ma mère faire ça, dis-je en mimant à mon tour une poitrine.

Creed s’étouffe à moitié avec sa clope en riant et je ris avec lui. L’enfoiré a osé, je me demande quels mots il a sortis pour en arriver à lui faire comprendre que j’aime les femmes avec des gros seins. Connaissant Liam, il a dû le dire ainsi.

— Au moins il a dit la vérité, il aurait pu dire que t’aimais les unijambistes.

Je ris en claquant le crâne de Creed.

— Je sais pas pourquoi elle a cette obsession de nous voir casés.

— Pour qu’on se range mon frère.

— Il fait trop froid pour que je dorme dans mon lit, se justifie Sacha.

Je laisse échapper un rire.

— Tu congèleras le mien dans ce cas.

Elle m’envoie un coup dans le bras pour protester contre mes propos. Pourtant j’ai raison.

— Va te faire foutre, maudit queutard arrogant ! jure-t-elle.

— Avec toi ? je lui propose en haussant un sourcil.

— Pourquoi je suis tombée sur toi, proteste Sacha comme elle le fait souvent.

— Le chance, ma belle, la chance.

Le Noël de creed :

Sacha me dévisage, la tension dans le pick-up se gorge de non-dits, c’est amusant tout ça. Je doute que j’apprécierais autant ce jeu du chat et de la souris avec une autre. 

— Maudit queutard susceptible, marmonne la Présidente en esquissant un léger sourire. 

Je m’engage sur la route, le chauffage est allumé, et le silence revient dans l’habitacle du pick-up. Sacha se plonge dans ses pensées, moi dans les miennes. Ma main se pose sur sa cuisse, elle ne dit rien, moi non plus. Et c’est agréable de côtoyer quelqu’un qui fonctionne comme soi-même. Agréable et reposant surtout lorsque je pense à la soirée de ce soir.