Extraits

Vélian ne regarde pas les gens, il les survole. Et quand il le fait réellement, on a l'impression qu'il arrive à pénétrer notre âme.

- Qui es-tu, Vélian Pitov ?

- Je suis l’homme qui revient du front après avoir vécu l’horreur et n’aspire qu’à une seule chose : couler des jours heureux auprès de celle qu’il aime.

Faire l’amour, ce n’est pas sale, c’est toucher les profondeurs les plus reculées de notre univers, c’est obtenir des réponses de l’infini, c’est la plus douce des fusions entre deux corps. Et je le sais parce que je t’ai rêvé, j’ai rêvé de ce moment avec toi, ce moment transcendant où tu m’emmènes au-delà de tout.

Chaque fibre de mon corps vibre quand ton regard me cherche. C’est comme une sorte d’alarme à ultrasons que moi seul peut capter.

- Tu avais raison à propos de lui. Le soleil réchauffe bien les âmes, même les plus dures, comme la mienne. Il écoute, il apaise, il sécurise, mais il fait peur aussi. Parce qu’il est trop parfait, presque irréel.

Tout en posant son smartphone ouvert sur une lecture audio, elle se penche vers moi.

- J’aimerais tellement rencontrer ce soleil, murmure-t-elle.

- Peut-être un jour, laissé-je planer, en l’espérant de tout mon coeur.

- (…) Depuis… depuis que tu as mis un pied dans ma vie, mon âme a ressuscité. Je sens mon coeur battre à nouveau. Cette étincelle de vie que j’avais perdue s’est remise à briller à ton contact. Alors pour moi, ce n’est pas malsain ni dangereux, c’est juste un miracle.

La force de ses mots me donne envie d’y croire. Je suis en somnolence depuis si longtemps que le réveil est devenu brutal. A l’instar d’un choc post-traumatique.

- Un jour, tu me détesteras, murmuré-je.

- Si j’arrive à te détester, alors c’est que je t’aimerai avec tout autant de puissance. Parce qu’on ne peut détester vraiment que ceux qu’on aime. L’indifférence est réservée à ceux qui n’ont aucune importance.

Cependant, le soleil est là, juste au bout de mes doigts. Sous la forme d’un être aux yeux gris qui me sourit à l’instant même. Ramenant mon esprit sur la terre ferme.

Tout ce qui compte touche ma partie artistique, celle où je pourrai m’évader, sortir de mon corps, étouffer momentanément ma noirceur sous des traits de couleurs vives. Réinventer l’univers à ma façon. Remplacer la pluie par le soleil.

- Un jour, tu me détesteras, murmuré- je.

- Si j'arrive à te détester, alors c'est que je t'aimerai avec tout autant de puissance. Parce qu'on ne peut détester vraiment que ceux qu'on aime. L'indifférence est réservée à ceux qui n'ont aucune importance.

- Je pense que je viens de rendre les armes, Norah. La distance avec toi me semble impossible à tenir.