Extraits

" Pour un garde du corps, admettre ses doutes ou ses peurs pouvait êtres perçu comme un signe de faiblesse."

- Oui, allons vérifier que les princesses sont bien bordées dans leurs draps de soie, ironisa Ling en quittant son transat.

« Amir se coucha à plat ventre à côté de lui pour entamer sa série de pompes.

-Je crois que...je vais...crever... articula-t-il, à bout de forces.

-Parfait ! sourit Steve face au martyre de son élève. Ça veut dire que tu te donnes à cent pour cent. [...]

-Un APR en mauvaise condition physique est un handicap, poursuivit-il. Pour lui-même, pour son équipe, et bien évidemment pour son SP. [...]

-En cas d'urgence, vous avez besoin de rassembler toutes vos forces pour vous sortir de la zone de danger, vous et votre SP. La fatigue, au contraire, altère votre capacité de réaction et de prise de décision pour choisir le meilleur plan d'action.

-Mais on a déjà couru quinze kilomètres hier ! protesta Luciana, une brésilienne de l'équipe Delta.

-Hier, ça ne compte plus, c'est aujourd'hui qui m'intéresse, la sermonna Steve. La condition physique est comparable à un pneu qui aurait une fuite lente : il faut constamment regonfler. »

Ce dernier laissa échapper un soupir de déception. Jody disait vrai, il n’avait pas levé les yeux une seule fois de tout l’exercice. Et c’était la quatrième fois d’affilée qu’il échouait bêtement. Au vu de ces piètres performances, il commençait sérieusement à remettre en question sa capacité à être un bon garde du corps.

Simplement vêtue d’un survêtement rouge et noir, ses cheveux bruns relevés en queue-de-cheval, elle arborait plutôt l’allure d’un professeur de fitness que d’un garde du corps. Ce qui était une couverture parfaite. Personne ne soupçonnait que des femmes puissent faire partie d’un service de protection rapprochée, et cela leur donnait un sacré avantage.

Connor s’autorisa un petit sourire de satisfaction. Contre toute attente, il s’en était sorti. Il avait sauvé son SP. Mais lorsque Amir tourna la tête dans sa direction, son sourire s’effaça aussitôt. Sur le masque de protection du garçon, au niveau de l’œil droit, s’étalait la tache rouge d’un tir de paintball.

— Comment tu as pu te faire toucher, bon sang ? Tu étais à couvert de tous les côtés ! s’écria Connor en frappant l’accoudoir d’un geste rageur.

Amir retira délicatement son masque de protection. D’origine indienne, c’était un garçon frêle au visage anguleux et au regard pétillant.

Richie se rapprocha encore, ne lâchant pas sa cible du regard. Connor pressa Amir derrière le conteneur, qui se retrouva aussitôt criblé de billes de paintball. C’est alors qu’un Range Rover noir déboula à toute vitesse dans la rue. Arrivé au niveau de la zone des tirs, le conducteur donna un violent coup de frein qui fit pivoter le 4×4 sur lui-même pour former un rempart contre les assauts de Richie. Les billes n’avaient plus la moindre chance contre la carrosserie blindée du véhicule.

Depuis le succès de sa mission de protection de la fille du président américain, un mois auparavant, qui lui avait valu l’obtention du bouclier ailé, il avait remarqué une pointe de jalousie chez les autres membres de l’équipe Alpha. L’unique autre agent possédant cette distinction qui récompensait un courage exceptionnel était Charley. Sauf qu’elle la méritait vraiment, après tout le boulot qu’elle avait accompli pour l’équipe. Alors que lui venait tout juste d’y débarquer. C’est pourquoi certains de ses collègues s’étaient donné pour mission de lui mener la vie dure pendant les entraînements. Pour qu’il ne prenne pas trop la grosse tête, d’après Ling.

Derrière eux, il y avait un petit entrepôt avec des bureaux attenants. L’entrée de service ne se trouvait qu’à une dizaine de mètres mais, pour l’atteindre, il fallait risquer de se mettre à découvert. D’un regard, Connor mesura l’avancée des ennemis. Le second tireur avait quitté son arbre et gagné du terrain pour mieux viser. Il n’y avait plus d’autre choix. Il fallait prendre le risque.

Évaluation de la menace : deux tireurs ; le premier dans une ruelle ; le second caché derrière un arbre ; déterminés à tuer.

Neutralisation : priorité numéro un, procurer une couverture corporelle au SP1 et le mettre hors de danger. Problème : le muret en brique ne pouvait leur assurer qu’une protection temporaire, le temps que les tireurs se repositionnent et les prennent pour cibles à nouveau.

Repli : plus facile à dire qu’à faire !