Extraits

« – JE VAIS MOURIR… Je le sens, la vie est en train de quitter mon corps !

– Dovie…

– Mes poumons rétrécissent, mes organes me lâchent… L’oxygène n’alimente plus mes cellules, je suis déshydratée.

– Tu exagères, on n’a couru que neuf cents mètres.Je jette un regard meurtrier à mon bodyguard. 

[…]

« – Oh, bon sang, je ne vais pas pouvoir continuer, Lennon, je crache. Ne t’occupe pas de moi, je vais m’asseoir ici quelques heures jusqu’à ce que mon cœur ait retrouvé un rythme normal.

– Ne raconte pas de bêtises, s’esclaffe-t-il. Tu as bien plus de ressources que tu ne le penses.

– Tu prends ça beaucoup trop à la légère… Il y a une lumière qui m’aveugle. À mon avis, c’est très mauvais signe.

– C’est le soleil, Dovie… Il me semblait que tu l’avais déjà vu une ou deux fois, pourtant. »

« La fenêtre vient de se refermer dans un fracas de tous les diables.

Bravo, Dovie ! Y’a pas à dire, quand il s’agit de te fourrer dans des situations impossibles, tu es la reine.

Les yeux fermés, je tente de reprendre mon calme. Il ne faut surtout pas que la crise de panique qui est en train de monter en moi explose.

– Dovie !

Je sursaute et pousse un cri en me retenant in extremis à la bordure de ma fenêtre.

– Mais c’est pas vrai… qu’est-ce qui te prend ?

j’entends grogner en contrebas.

– Lennon ?

– Évidemment, qui veux-tu que ce soit ?

Je déglutis, puis je reprends :

– Lennon, j’ai comme qui dirait un petit problème. Il faut que tu m’aides.

– Sans blague ! Est-ce que tu peux d’abord m’expliquer ce que tu fais debout sur le rebord de ta fenêtre ?

– Euh… non ?

Un court silence s’étire, puis mon garde du corps s’écrie, outré :

– Comment ça, « non » ?

– Disons que si je t’explique ce qui se passe, tu seras fou de rage, alors je ne préfère pas. »

« – Dovie… me glisse-t-il soudain.

– Oui ? je murmure, le cœur battant.

– Tu recommences avec ton regard de psychopathe.

– Oh… désolée. »

– Tu ne lis pas ta citation du jour ? me demande-t-il.

Je repose mon couteau et me tourne vers mon frigo. Au lieu de mes Post-it habituels, je trouve un morceau de papier sur lequel une phrase est inscrite à la main :

" La vie, c'est comme une bière. Si tu lui retires le pétillant... ben, c'est plus une bière. Donc, si tu retires le pétillant de ta vie... ben, c'est pas une vie."

Lennon Westwood.

- Qu'est-ce qui se passe ? me glisse alors mon bodyguard, me faisant sursauter.

- Rien pourquoi ? je lui renvoie.

- Tu sais que je n'aime pas faire ça, mais j'ai besoin de savoir ce que vous vous êtes dit.

- On était en train de parler de notre soutenance de thèse, je mens en battant innocemment des cils.

- Oh, je vois. Je suis curieux de savoir à quel moment tu as prévu d'y caser le mot "sexytude".

- Alors, Dovie, dis-moi tout, lâche-t-il.

- A propos de quoi ? je demande.

- Depuis quand es-tu amoureuse de mon frère ?

Mon corps tout entier se crispe. D'accord, Lennon est plus au moins au courant de ce que je ressens pour lui, mais l'entendre de la bouche d'un parfait inconnu... Wouah...

Est-ce si flagrant ?

- Mais... je bredouille.

- Fiche-lui la paix, Cruz, intervient Jaxon.

- Oh, j'espère ne pas t'avoir offusquée, ajoute l'intéressé. J'essaye simplement d'apprendre à te connaître.

- Non, non, je ne me sens pas offusquée, j'indique. Juste un peu... prise de court.

- Tu sais, si tu veux vraiment un Westwood dans ta vie, tu as l'embarras du choix...

- Vous êtes plusieurs Westwood mais il n'y a qu'un Lennon, je répond les joues en feu.

J’ai saisi ma seule chance de leur offrir un bel avenir. En les abandonnant, je leur sauve la vie.

Et en m’ôtant la mienne, je me libère.

– Tu ne m'avais pas dit que tu parles couramment une langue étrangère !

Elle hausse un instant les sourcils, avant de comprendre où je veux en venir.

– Ce n'est pas une langue étrangère, c'est de la physique moléculaires, m'indique-t-elle.

– Moi, j'appelle ça une migraine assurée, mais enfin, chacun son point de vue.

– Tu exagères. Ce cours est plutôt facile à suivre, en plus.

Facile... Pour un génie, peut-être !

"La vie, c'est comme une bière. Si tu lui retires le pétillant... ben, c'est plus une bière. Donc, si tu retires le pétillant de ta vie... ben, c'est pas une vie."

Lennon Westwood

– Tu mesures combien ? je lance alors, à la fois pour détourner l'attention et parce que je m'interroge vraiment à ce sujet.

– C'est quoi cette fixette que tu fais sur ma taille ? réplique-t-il, sourcils froncés.

– Est-ce que c'est une question déplacée ?

– Pas vraiment...

– Alors, réponds-y.

Lennon soupire, vérifie que la porte d'entrée est bien fermée et qu'aucune fenêtre n'est restée ouverte, puis lâche :

– 1 mètre 98.

– Ah, quand même.

– On peut y aller, maintenant, ou tu as aussi besoin de connaître mon IMC avant ?

Voilà, c'est de ça que je parlais. Lennon est l'archétype du mec grognon.

Je sens qu'on va bien s'amuser tout les deux...