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Portrait du décolonisé (Alain Finkielkraut)

La philosophie de la décolonisation a aidé, sans aucun doute, les peuples du Tiers Monde à s'affranchir de la table des valeurs au nom de laquelle avait pu se faire leur asservissement. Les élites d'Afrique et d'Asie qui avaient intériorisé le regard du colonisateur ont trouvé un recours contre l'aliénation dans l'idée que les cultures sont équivalentes et que chacune se justifie à l'intérieur de son propre contexte. Les sciences humaines ayant fait droit à d'autres critères que la technique pour mesurer le degré d'avancement d'un peuple, l'ultime raison d'être de la supériorité européenne s'écroulait, l'Occident cessait définitivement de fasciner ses victimes. "Kilométrages de routes, de canaux, de chemins de fer", "tonnage de coton ou de cacao exporté, hectares d'oliviers ou de vignes plantés", "maladie guéries, niveaux de vie élevés au-dessus d'eux-mêmes (1)" - ces arguments statistiques traditionnellement invoqués pour justifier l'oeuvre coloniale perdaient leur pouvoir d'intimidation en même temps que volaient en éclats les lieux communs sur la psychologie de l'indigène. Des coutumes méprisées en vertu d'une conception simplificatrice du progrès retrouvaient leur légitimité perdue; occulté ou disqualifié par la marche forcée que l'Occident s'était cru en droit de prescrire à l'Histoire, tout un passé sortait de l'ombre; des "millions d'hommes arrachés à leurs dieux, à leur terre, à leurs habitudes, à leur vie, à la vie, à la danse, à la sagesse (2)" rentraient en possession d'eux-mêmes: ils n'étaient plus des sauvages ou des barbares en attente du salut mais les dépositaires d'une tradition vénérable.

Sous l'égide de la philosophie de la décolonisation, le concept de culture qui avait été l'emblème de l'Occident impérialiste, se retournait contre celui-ci et qualifiait précisément les sociétés sur lesquelles s'exerçait sa tutelle. Le thème de l'identité culturelle permettait donc aux colonisés de se dégager du mimétisme, de substituer à la dégradante parodie de l'envahisseur l'afirmation de leur différence, et de renverser en sujet de fierté les façons d'être dont on voulait leur faire honte. Cette même idée, cependant, les dessaisissait de tout pouvoir face à leur propre communauté. Ils ne pouvaient prétendre se situer en dehors, à l'abri de ses impératifs, à l'écart de ses coutumes, puisque c'est justement de ce malheur-là qu'ils avaient voulu se délivrer en secouant le joug de la colonisation. Accéder à l'indépendance, c'était d'abord, pour eux, retrouver leur culture. Il est logique que la majorité des Etats nés sous de tels auspices se soient fixés pour objectif de concrétiser ces retrouvailles. C'est-à-dire d'arrimer solidement les individus au collectif. De cimenter l'unité de la nation. De garantir sans faiblesse l'intégrité et la cohésion du corps social. De veiller, sous le nom de culture, à ce que nulle critique intempestive ne vienne troubler le culte des préjugés séculaires. Bref, d'assurer le triomphe définitif de l'esprit grégaire sur les autres manifestations de l'esprit.

Comme le montre Hélé Béji dans Désenchantement national, - un livre admirable et méconnu -, cette force de résistance que représentait l'identité culturelle sous le règne des colons, s'inverse, dès leur départ, en instrument de domination: "Tant qu'il s'agit de me défendre contre la présence physique de l'envahisseur, la force de mon identité m'éblouit et me rassure. Mais dès lors qu'à cet envahisseur se substitue l'identité elle-même, ou plutôt ma propre effigie (nationale) postée sur l'axe de l'autorité, et m'enveloppant de son regard, je ne devrais plus avoir en toute logique le droit de la contester (3)." On ne se révolte pas contre soi: l'indépendance enferme ses bénéficiaires dans une contrainte d'unanimité qui succède sans transition à l'autorité étrangère. Rendus à eux-mêmes, les anciens colonisés se retrouvent captifs de leur appartenance, transis dans cette identité collective qui les avait affranchis de la tyrannie et des valeurs européennes. A peine ont-ils dit: "Nous avons gagné", qu'ils perdent le droit de s'exprimer autrement qu'à la première personne du pluriel. Nous: c'était le pronom de l'authenticité retrouvée, c'est désormais celui de l'homogénéité obligatoire; c'était l'espace chaleureux de la fraternité combattante, c'est le glacis où la vie publique s'étiole et se fige; c'était la naissance à elle-même d'une communauté, c'est la disparition de tout intervalle et donc de toute possibilité de confrontation entre ses membres; c'était un cri de révolte, c'est le soliloque du pouvoir. Il n'y avait pas de place pour le sujet collectif dans la logique coloniale; il n'y a pas, dans la logique identitaire, de place pour l'individu.

Le gouvernement de parti unique est la traduction politique la plus adéquate du concept d'identité culturelle. Si l'indépendance des anciennes colonies n'a pas entraîné dans son sillage l'épanouissement du droit mais l'uniformisation des consciences, le gonflement d'un appareil et d'un parti, c'est aux valeurs mêmes de la lutte anticoloniale qu'on le doit, et non à leur trahison par la bourgeoisie autochtone ou à leur confiscation au profit des puissances européennes. Le passage du chaud révolutionnaire au froid bureaucratique s'est fait de lui-même, sans l'intervention d'un tiers malveillant, et le désenchantement national, si lucidement décrit par Hélé Béji, est imputable avant tout à l'idée de nation qui a prévalu dans le combat mené contre la politique impériale de l'Occident.

Il suffit, pour s'en convaincre, de relire Les damnés de la terre. Dans ce livre écrit en pleine ferveur insurrectionnelle, Frantz Fanon place l'individualisme au premier rang des valeurs ennemies: "L'intellectuel colonisé avait appris de ses maîtres que l'individu doit s'affirmer. La bourgeoisie colonialiste avait enfoncé à coups de pilon dans l'esprit du colonisé l'idée d'une société d'individus où chacun s'enferme dans sa subjectivité, où la richesse est celle de la pensée. Or, le colonisé qui aura la chance de s'enfouir dans le peuple pendant la lutte de libération va découvrir la fausseté de cette théorie (4)." Dissociés par leur oppresseur, atomisés, condamnés à l'égoïsme du "chacun pour soi", les colonisés éprouvent en combattant l'extase de l'indifférenciation. Le monde illusoire et maladif de la dispersion des volontés fait place à l'unité totale. Au lieu de tendre obstinément vers l'auto-affirmation, ou de cultiver stérilement leurs particularités, les hommes s'immergent dans la "marée populaire (5)". Abdiquant toute pensée propre, ils retournent dans le giron de leur communauté. La pseudo-réalité individuelle est abolie: chacun se retrouve pareil aux autres, porteur de la même identité. Le corps mystique de la nation absorbe les âmes: pourquoi les restituerait-il, une fois la souveraineté proclamée? Par quel miracle l'individu, ressenti tout au long de la lutte de la libération comme une pathologie de l'être, redeviendrait-il un principe positif, après la victoire? Comment la totalité organique, l'unité indivise célébrée pendant le combat, se transformerait-elle, les armes déposées, en association de personnes autonomes? Une nation dont la vocation première est d'anéantir l'individualisme de ses citoyens ne peut pas déboucher sur un Etat de droit.

Frantz Fanon fait profession, et avec quelle véhémence, de répudier l'Europe. En fait, il prend parti dans le débat entre les deux idées de la nation qui a partagé la conscience européenne depuis la Révolution française. C'est le Volk, en effet, qu'il oppose à la société des individus, c'est le génie nationale, "l'affirmation échevelée d'une originalité posée comme absolue (6)", qu'il entend substituer à la colonisation. Il peut bien "vomir à pleine gorge (7)" la culture de l'oppresseur et constater joyeusement que, chaque fois qu'il est question de valeurs occidentales, le colonisé "sort sa machette ou du moins s'assure qu'elle est à portée de sa main (8)", son livre s'inscrit expressément dans la lignée du nationalisme européen. Et la majorité des mouvements de libération nationale ont suivi la même voie: avec Fanon pour prophète, ils ont choisi la théorie ethnique de la nation aux dépens de la théorie élective, ils ont préféré l'identité culturelle - traduction moderne du Volkgeist - au "plébiscite de tous les jours" ou à l'idée d'"association séculaire". Si, avec une régularité sans faille, ces mouvements de libération ont secreté des régimes d'oppression, c'est parcqu'à l'exemple du romantisme politique, ils ont fondé les relations interhumaines sur le modèle mystique de la fusion, plutôt que sur celui - juridique - du contrat, et qu'ils ont pensé la liberté comme un attribut collectif, jamais comme une propriété individuelle.

A leur naissance, il est vrai, la plupart de ces nouveaux Etats combinaient le désir de restauration avec l'ambition révolutionnaire. Agressivement nationalistes, ils formaient en même temps la nouvelle Internationale des exploités. Jouant sur le double registre de l'ethnologisme et de la lutte des classes, ils revendiquaient tour à tour le titre de nations différentes et celui de nations prolétaires. Et tout en aspirant à retrouver leurs racines, ils voulaient hâter la naissance de l'homme nouveau. D'un côté, ils combattaient l'universalisme au nom de diversité des cultures; de l'autre, ils le reprenaient en charge au nom de la révolution. Pour le dire autrement, les Etats postcoloniaux réconciliaient à leur insu, Marx et Joseph de Maistre. Avec celui-ci, ils disaient: "L'Homme n'existe pas, il n'y a pas de paradigme culturel commun à l'humanité; seules ont une réalité (et une valeur), les différentes tradition nationales." Mais comme celui-là, ils disaient également "L'Homme n'existe pas encore, et c'est aux damnés de la terre qu'il incombe d'en réaliser l'avènement."

Marx lui-même se serait sans doute offusqué de ces noces contre-nature avec le nationalisme. Pour l'auteur du Manifeste communiste, la cause était entendue: les prolétaires n'avaient pas de patrie. "La nationalité du travailleur, écrivait-il par exemple, n'est pas française, anglaise, allemande, elle est le travail, le libre esclavage, le trafic de soi-même. Son gouvernement n'est pas français, anglais, allemand, c'est le capital. L'air qu'il respire n'est pas l'air français, anglais, allemand, c'est l'air des usines (9)." Aux héritiers des Lummières qui croyaient pouvoir organiser les nations sur la base du contrat, Marx répondait que toute société était en fait régie par le conflit de la bourgeoisie et de la classe ouvrière. Aux romantiques désireux de ressusciter le génie national, il répliquait que la bourgeoisie, dans son cynisme sans rivages, avait dissous les anciennes attaches, rompu les loyautés traditionnelles, anéanti le caractère exclusif des diverses nations. A la place du contrat social, la division des classes; à la place des particularismes, le marché mondial et l'interdépendance universelle. Qu'elle soit définie par la communauté de culture ou par la volonté des individus, la nation était pour Marx une forme condamnée, et son style vibrait même d'une véritable ferveur lyrique chaque fois qu'il évoquait l'unification du monde et la disparition de l'esprit de clocher.

Ce pronostic ayant été systématique invalidé durant la seconde moitié du XIXe siècle européen, les successeurs de Marx furent contraints de revenir sur la question nationale. Après de longs débats entre austromarxistes, bundistes, bolcheviks et luxembourgistes, c'est la définition donnée en 1923 par Joseph Staline qui a fini par l'emporter: "La nation est une communauté humaine, stable, historiquement constituée, née sur la base d'une communauté de langue, de territoire, de vie économique et formation psychique qui se traduit dans une communauté de culture (10)."
Les nations sont têtues: Staline s'incline devant la persistance de ce phénomène historique. Mais cette conversion doctrinale ne va pas jusqu'au reniement. Nation pour nation, il choisit le moindre mal, et contre la théorie élective, c'est la conception ethnique qu'il accueille à l'intérieur de la pensée révolutionnaire. Car il peut à la rigueur admettre à côté du déterminisme économique, le conditionnement des hommes par la langue, par la territoire, par la culture; mais ce qui est pour lui totalement inacceptable, c'est qu'on fasse de l'appartenance nationale le fruit d'une adhésion rationnelle ou d'un libre consentement. Cette théorie est, en effet, en contradiction flagrante avec le principe du matérialisme historique: "Ce n'est pas la conscience qui détermine la vie, c'est la vie qui détermine la conscience (11)."

Célébré à l'aube de la Révolution russe et réactulisé lors de la lutte anticoloniale avec l'accès au rang de cultures des peuples situés hors de l'aire européenne de civilisation, ce mariage du marxisme et du romantisme politique est aujourd'hui en train de se rompre. L'impérialisme soviétique ayant fait la preuve d'une voracité au moins égale à celle de l'impérialisme occidental, les Etats du Tiers Monde et les mouvements de libération nationale encore en activité rejettent de plus en plus fréquemment l'idéologie socialiste au bénéfice exclusif du Volksgeist. L'identité culturelle est à elle-même sa seule justification: le fondamentalisme balaye la phraséologie progressiste et l'invocation de la collectivité se passe désormais de toute référence à la révolution du prolétariat international.

Le communisme connaît donc un déclin qui semble inéxorable: seulement, ce qui meurt avec lui, ce n'est pas la pensée totalitaire, c'est l'idée d'un monde commun à tous les hommes. Marx est vaincu, certes, mais pas Joseph de Maistre. Aussi ne faut-il pas s'étonner si, comme l'écrit Octavio Paz, "dans ce qu'on appelle le Tiers Monde, sous divers noms et attributs règne un Caligula aux milles visages (12)." Entre les deux modèles européens de la nation, le Tiers Monde a massivement adopté le pire. Et cela avec la bénédiction active des clercs occidentaux. C'est pour concrétiser en reconnaissance effective le respect proclamé de la personne humaiine que l'ethnologie et avec elle l'ensemble des sciences sociales ont entrepris la critique de l'esprit des Lumières. C'est pour guérir les grands principes humanitaires de leur formalisme, de leur abstraction, de leur impuissance que, dès 1947, le bureau de l'Americain Anthropological Association soumettait aux Nations unies un projet de Déclaration des droits de l'homme dont le premier article était ainsi rédigé: "L'individu réalise sa personnalité par la culture: le respect des différences individuelles entraîne donc un respect des différences culturelles (13)." L'impulsion était généreuse, mais aussi malhabile que celle de l'ours qui écrase la figure du jardinier pour chasser la mouche dont celui-ci était importuné pendant son sommeil. Au moment même, en effet, où l'on rend à l'autre homme sa culture, on lui ôte sa liberté: son nom propre disparaît dans le nom de sa communauté, il n'est plus qu'un échantillon, le représentant interchangeable d'une classe d'être particulière. Sous couleur de l'accueillir inconditionnellement, on lui refuse toute marge de manoeuvre, toute échappatoire, on lui interdit l'originalité, on le piège insidieusement dans sa différence; en croyant passer de l'homme abstrait à l'homme réel, on supprime entre la personne et la collectivité dont elle est issue, le jeu que laissait subsister et que s'efforçait même de consolider l'anthropologie des Lumières; par altruisme, on fait de l'Autre un bloc homogène et on immole à cette entité les autres dans leur réalité individuelle. Une telle xénophilie conduit à priver les anciennes possessions de l'Europe de l'expérience démocratique européenne.

1. Aimé Césaire, Discours sur le colonialisme, Présence africaine, 1955, pp. 19-20
2. Ibid., p. 20.,
3. Hélé Béji, Désenchantement national, La Découverte, 1982, p. 118.
4. Frantz Fanon, Les damnés de la terre, Maspero, 1961, p. 33.
5. Ibid., p. 35.
6. Ibid., p. 29.
7. Ibid., p. 31.
8. Ibid., p. 31.
9. Marx, "A propos du Système national de l'économie politique de Friedrich List", in Oeuvres III, Gallimard, coll. La Pléiade, 1982, p. 1435.
10. Staline, Le communisme et la Russie, Denoël, coll. Médiations, 1968, p. 85.
11. Marx, "L'idéologie allemande", in Oeuvres III, op.cit., p. 1057.
12. Octavio Paz, Rire et pénitence, Gallimard, 1983, p. 85
13. Cité in Pascal Bruckner, Le sanglot de l'homme blanc, Seuil, 1983, p.1 94.

Alain Finkielkraut, in La Défaite de la Pensée
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date : 04-01-2017
350. On a enseigné au peuple les héros de l'antiquité.
Pourquoi, lors du changement de races, l'accomplissement ne brille-t-il pas de nouveau ?
Le Bouclier de Notre Fraternité est prêt à protéger la recherche de lumière.
Nous nourrissons comme des semences tes efforts les meilleurs.
Bénies sont les voies de la Beauté ;
Il faut répondre au besoin du monde.
Le miracle de la Vie Nouvelle est voilé de haillons mais il se perpétue.
Ne crains pas l'écume des vies ;
Lorsque la marmite bout, la vapeur s'en échappe en spirales.
Sur le chemin de l'accomplissement, il n'existe nulle crainte, et le feu du cœur illumine la voie de Vérité.
La Vérité éternelle réside dans la beauté de l'esprit.
L'esprit sait où se trouve la Beauté.
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date : 04-01-2017
335. Voyageurs, pourquoi vous hâtez-vous en chemin ?
D'où venez-vous ?
Où allez-vous ?
Nous allons là où le fleuve se fond avec les nuages, là où la forêt fusionne avec l'horizon.
Ne voulez-vous pas vous reposer en chemin ?
Ne voulez-vous pas goûter les eaux de la source pure ?
Non, nous devons atteindre notre but.
Le crépuscule enveloppe déjà les montagnes lointaines
Et le rossignol a chanté dans la forêt voisine.
Nous devons nous hâter.
Les voyageurs avancent. Le but approche.
Les nuages se transforment en temples.
Mais le chemin est long et le crépuscule s'assombrit.
Pèlerins solitaires - regardez en avant.
Sur le chemin marchait un Étranger.
Que le Seigneur ait pitié de vous.
J'ai dit.
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Le vieil écrivain vivait dans un wagon, au bord du fleuve, sur un remblai qui, après avoir servi de décharge, ne servait plus à rien. Cinq arpents en bordure du fleuve, hérités de son père, qui avait été ferrailleur.
Quarante ans plus tôt, l'écrivain avait publié un roman qui avait fait sensation. Puis quelques nouvelles et quelques poèmes. Il avait toujours les coupures de presse, à présent desséchées et jaunies, mais il ne les regardait jamais. S'il les avait retirées de leur chemise de cellophane dans son album, elles seraient tombées en poussière.
Après son premier roman, il s'était attelé à un autre, mais ne l'avait jamais terminé. Tandis qu'il écrivait, ses mots lui inspirèrent un dégoût grandissant qui finit par le prendre à la gorge, lui rendre insupportable de les voir écrits sur un bout de papier. Exactement comme de l'arsenic ou du plomb qui peut s'accumuler dans le corps jusqu'au point où... Il fredonna le refrain de Dead Mon Blues, de Jelly Roll Morton. Il avait un vieux phonographe à manivelle, et de temps à autre, il écoutait les rares disques qu'il possédait.
Il touchait une petite pension de la Sécurité sociale. Et une fois par semaine, il faisait un kilomètre à pied pour aller acheter à l'épicerie du lard, des haricots en conserve, des tomates, des légumes verts et du whisky bon marché. Tous les soirs, il posait ses lignes, attrapant souvent d'énormes poissons-chats ou des carpes. Il posait également une nasse, ce qui, tout en étant interdit, ne lui avait jamais valu le moindre ennui.
Le matin, il restait souvent allongé dans son lit, à contempler des enchevêtrements de mots tapés à la machine qui bougeaient et dansaient devant ses yeux, tandis qu'il s'efforçait de les déchiffrer, sans jamais y parvenir. Il se disait que si seulement il pouvait recopier ces mots, qui n'étaient pas les siens propres, il pourrait en tirer un autre livre et alors... oui, et alors quoi ?
Il passait le plus clair de son temps à contempler le fleuve, assis derrière la moustiquaire, dans la petite véranda accotée au wagon. Il avait un fusil calibre 12 à canons jumelés et parfois il tirait une caille ou un faisan. Il avait aussi un petit 38 à canon court qu'il gardait sous son oreiller.
Un matin, il vit non plus des mots tapés à la machine, mais des mots écrits à la main, qu'il essaya également de déchiffrer. Les uns écrits sur des bouts de carton, les autres sur du papier machine blanc, mais tous de sa main. Certaines de ces notes, inscrites au fond d'une boîte de carton de huit centimètres sur dix. Les côtés de la boîte étaient en partie déchirés. En y regardant mieux, il déchiffra une phrase : «le destin des autres».
Une autre page était couverte de caractères débordant à gauche et en haut de la feuille, en ménageant à droite une marge de huit centimètres sur dix-huit. Comme les mots se chevauchaient, il n'en put rien déchiffrer.
Sur un bout de papier kraft, il distingua : «2001».
Il y avait aussi une autre feuille de papier blanc, portant six ou sept phrases partiellement raturées, où il parvint à distinguer :
«ma foi presque jamais».
Il se leva et nota ces mots sur une feuille de papier. 2001 était le titre d'un film relatant une odyssée à travers l'espace, dans lequel un ordinateur baptisé Hal échappait soudain à tout contrôle. Il en avait tiré l'ébauche d'un numéro de ventriloque, avec un ordinateur en guise de marionnette, qui n'avait rien donné. Quant à l'autre phrase, «ma foi presque
jamais», il vit tout de suite que ça ne signifiait pas «ma foi presque jamais», que c'étaient des mots sans suite.
Il sortit sa machine à écrire, à laquelle il n'avait pas touché depuis des années. La mallette était couverte de poussière ou de moisissures et la serrure rouillée. Il posa la machine sur la table où il mangeait d'ordinaire. C'était un simple et lourd plateau d'agglo de plus d'un centimètre d'épaisseur, reposant sur deux équerres fixées au mur, devant un vieux fauteuil de chêne.
Il glissa du papier dans la machine et se mit à écrire.
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La philosophie du Tao et le Lao-tseu

L'Un et le multiple : l'apologue de la brebis égarée

Il est d'usage, lorsque l'on doit présenter à des lecteurs des conceptions philosophiques appartenant à une autre civilisation dont ils sont peu familiers, de partir d'un exposé général des principales notions, quitte à entrer par la suite dans le détail ; c'est tout au moins de cette façon qu'ont procédé jusqu'ici tous les spécialistes quand il s'est agi d'expliquer à des néophytes tel ou tel aspect ou courant de la pensée chinoise - confucianisme, légisme, monisme ou taoïsme. Mais on peut se demander si pour ce dernier la démarche est appropriée ; j'ai bien peur qu'à adopter ce mode d'exposition, on risque de laisser échapper ce qui en constitue l'essence, à en juger tout au moins par le sentiment de frustration que m'ont toujours laissé toutes les études générales sur le taoïsme que j'ai pu lire à ce jour, quelque remarquables que puissent être leurs auteurs par ailleurs. Sans doute cela tient-il à la nature toute particulière du Tao et du courant de pensée qui se l'est donné pour objet de réflexion. On pourrait dire du Tao ce que Dante dit de la langue italienne : telle la panthère odorante, son parfum est partout et son gîte nulle part. On trouve du taoïsme plus ou moins concentré chez tous les philosophes de l'antiquité chinoise, mais aucun n'est à proprement parler «taoïste» dans la mesure où il n'existe ni école ni doctrine taoïstes constituées avant la fin du IIe siècle de notre ère, époque où apparaît la secte des Maîtres célestes. Tout au plus peut-on retracer d'improbables filiations et déceler des affinités vagues entre certains penseurs et certains écrits, souvent anonymes ou apocryphes. Quant au Tao, dont tous les philosophes anciens se réclament peu ou prou, c'est une notion si contradictoire et si évanescente qu'elle décourage toute tentative de définition. Mieux, elle est posée, dans les œuvres qui constitueront rétroactivement le canon taoïste, comme échappant, par nature, à toute caractérisation. Le Tchouang-tseu, par la bouche d'une de ses figures allégoriques, Sans Commencement, prononcera ce jugement sans appel : «Le Tao ne peut être entendu : ce qui s'entend n'est pas lui ; le Tao ne peut être perçu : ce qui se voit n'est pas lui ; le Tao ne peut être énoncé : ce qui s'énonce n'est pas lui.» Et d'en donner la raison : «Ce qui donne forme aux formes est sans forme. Le Tao ne répond à aucun nom.»
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date : 03-01-2017
Le problème n’est pas en moi, mais dans le monde qui m’entoure. Ma conscience ou mon jugement ne se sont pas déréglés. Non. Une force tout à fait inconcevable s’est mise en activité, et le monde même qui m’environne a fini par en subir des modifications. [...]
À un point donné, le monde que je connaissais a disparu, ou bien s’est retiré, remplacé par un autre. Comme s’il avait été aiguillé ailleurs. En somme, la conscience qui est la mienne en ce moment appartient à celle du monde originel, lequel, cependant, a déjà cédé sa place à un autre. Les altérations qui ont eu lieu sont pour l’instant limitées. La plus grande part de ce nouveau monde a été détournée telle quelle du monde originel que je connaissais. Elle ne me porte donc pas vraiment préjudice (jusqu’ici, presque pas) dans mon quotidien. Pourtant, cette « part modifiée » aura comme conséquence de faire surgir de plus en plus d’écarts importants dans mon environnement. Les erreurs iront progressivement en s’amplifiant, et, selon les cas, ruineront la logique de mes actes (…)
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date : 03-01-2017
Tsubasa avait la bouche entrouverte, une joue collée contre l’oreiller. Sa respiration était paisible, son corps ne bougeait presque pas – de temps en temps, ses épaules tremblaient légèrement. Ses cheveux recouvraient ses yeux.
Puis sa bouche s’ouvrit lentement, et de là sortirent, l’un après l’autre, des Little People. Ils se manifestèrent en examinant la place, prudemment, un, puis un autre. Si la vieille femme avait été éveillée, elle les aurait vus, bien sûr, mais elle était profondément endormie. Elle ne s’éveillerait pas de sitôt. Les Little People le savaient. Au total, il y eut cinq Little People. Au moment où ils émergèrent de la bouche de Tsubasa, ils étaient à peu près de la taille de son petit doigt, mais, dès qu’ils eurent fini de sortir, ils se tortillèrent dans tous les sens, un peu comme quand on déploie des ustensiles pliables, et atteignirent une trentaine de centimètres. Tous étaient vêtus de la même façon, sans rien de marquant. Les traits de leurs visages non plus ne présentaient rien de particulier. Il était impossible de les distinguer les uns des autres.
Ils sautèrent doucement du lit jusqu’au sol et tirèrent de sous le lit un objet de la taille d’une grosse brioche. Ils firent ensuite cercle autour et se mirent fébrilement à le manier. C’était un objet blanc, très flexible. Ils allongèrent les mains en l’air d’où ils tirèrent habilement un fil blanc, presque transparent. Grâce à ce fil, ils commencèrent à faire gonfler la chose, à la faire grossir peu à peu. On aurait dit que le fil avait juste la viscosité qui convenait. En un rien de temps, les Little People avaient atteint près de soixante centimètres. Leur taille pouvait librement être modifiée, au gré des nécessités.
Ils poursuivirent leur tâche plusieurs heures durant. Les cinq Little People, sans prononcer un mot, œuvrèrent avec zèle. Comme une équipe impeccablement soudée. Pendant tout ce temps, Tsubasa et la vieille femme continuèrent à dormir sans faire le plus petit mouvement. Toutes les femmes de la safe house, elles aussi, étaient plongées dans un profond sommeil, contrairement à leur habitude. Le berger allemand, roulé sur la pelouse, paraissait faire un rêve et, du fond de son inconscient, lançait de faibles aboiements.
Au-dessus, les deux lunes, comme si elles avaient conclu un pacte, éclairaient le monde d’une lumière étrange.
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date : 03-01-2017
— Quelqu’un a dit : “Tout art et toute investigation, et pareillement, toute action et tout choix tendent vers quelque bien, à ce qu’il semble. Aussi a-t-on déclaré avec raison que le Bien est ce à quoi toutes choses tendent.”
— Qu’est-ce que c’est que ça ?
— Aristote. Éthique à Nicomaque. As-tu déjà lu Aristote ?
— Presque pas.
— Tu devrais. Je suis sûr que ça te plairait. Moi, quand je n’ai plus rien à lire, je lis les philosophes grecs. Je ne m’en lasse pas. Il y a toujours quelque chose à en tirer.
— Qu’est-ce que ça signifie, au fond ?
— Que tout aboutit au Bien. Le Bien, autrement dit, est la conséquence de toute chose. Et le doute, on le garde pour demain, répondit Komatsu. Voilà ce que ça veut dire, en substance.
— Que dit Aristote au sujet de l’Holocauste ?
Le mince sourire de Komatsu s’élargit.
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Lorquin, le héros du sauvetage de la Kos, à Rudi, celui qui va porter le combat :
"Regarde-toi dans une glace et demande-toi si tu es un homme libre. Un, tu n'as rien à toi : ta maison, elle est à la banque ; le jour où il ferme le robinet, t'es à la rue. Deux, en théorie, tu peux aller où bon te semble, en réalité, comme t'as pas un sou devant toi, t'es bien obligé de rester là où tu es ! Je ne te demande pas où tu vas en vacances, je connais la réponse : tu restes là, t'es assigné à résidence. Trois, tu travailles pour gagner tout juste ce qui te permet de survivre, rien de plus. Et si tu t'avises de te plaindre, le peu que tu as on te l'enlève, pour t'apprendre les bonnes manières. Alors tu le fermes, parce que ta baraque, ta femme, tes gosses... Alors d'accord, t'es pas fouetté, t'es pas vendu sur le marché, t'as le droit de vote et le droit d'écrire dans le courrier de lecteurs de La Voix que tu n'es pas d'accord avec ce qui t'arrive, t'as la liberté d'expression ! Quelle liberté ? Tu sais bien que si tu écrivais une lettre pour dire vraiment ce que tu penses et si tu l'envoyais, ce serait comme si tu rédigeais publiquement ta fiche d'inscription à l'ANPE. Crois-moi : si tu veux bien regarder de près, ta vie ne vaut pas un pet de lapin, tu ne comptes pour rien, t'es un "opérateur" de production comme ils disent, quelque chose entre l'animal de trait et la pièce mécanique..."
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Lopez, délégué CGT à Monsieur le Préfet :
"Aujourd'hui c'est à la mode de dénigrer la Révolution, d'y voir la préfiguration de tous les totalitarismes. La Révolution ce ne serait que la Terreur. Mais vous savez ce qui a déclenché la Terreur ? Deux choses : la peur de voir les droits de l'homme disparaitre dans l'eau du bain ou Marat était mort et la peur de voir l'oeuvre de la Révolution réduite à néant. le Terreur c'est la réponse à une peur immense. La peur, l'effroi du peuple..."
La Kos, une usine de fabrique plastique, dans le nord de la France va fermer. Pas la première, pas la dernière, sacrifiée sur l'autel de la rentabilité, du marché, des actionnaires. Les ouvriers, qui ont sauvé leur usine d'une inondation quelques mois avant le plan social, sont priés d'accepter leur liquidation, et sans broncher, sans se révolter, sans penser. Circulez, y'a rien à voir, rien à faire ! Entrez donc en cellule de reclassement, devenez des ombres, ou des morts.
Sauf qu'à la Kos, on décide de ne pas se laisser piétiner sans dire que ça pique ; à la Kos, il y a des femmes, des hommes, des vivants, qui ne sont pas dupes du cinéma qu'on est en train de leur jouer. Et qui vont résister ! Manifestation, refus d'obéir, refus de se soumettre à la loi du capitalisme ultralibéral.
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Livré à moi-même au retour de l'école, je me mis à passer tout mon temps avec Earl Axman, mon mentor philatéliste. Et, cette fois, je ne me contentai plus de regarder sa collection à la loupe, ni l'époustouflante variété des sous-vêtements de sa mère. Mes devoirs achevés en un tournemain, ma seule tâche domestique étant de mettre le couvert, j'avais désormais tout loisir de faire des bêtises. Et puisque, apparemment, la mère d'Earl passait ses après-midi chez l'esthéticienne ou à écumer les boutiques de New York, Earl avait lui-même toute latitude pour trouver des bêtises à proposer. Il avait presque deux ans de plus que moi, et du fait que ses parents hollywoodiens étaient divorcés, ou du simple fait qu'ils étaient hollywoodiens, l'envie d'être un enfant modèle ne semblait jamais l'avoir effleuré. Ces derniers temps, de plus en plus agacé pour ma part à l'idée d'en être un, je m'étais mis à marmonner dans mon lit : "Viens, on va faire de grosses bêtises", proposition par laquelle Earl me titillait ou me décourageait quand il se lassait de ce que nous étions en train de faire.
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date : 04-08-2014
Sommaire :
Avant-propos de la traductrice
Introduction
Prologue

Chapitre 1 - TOURNER LE REGARD VERS L'INTÉRIEUR
1. La pratique en quelques mots
2. Une heure de méditation
3. Mettre de l'ordre dans sa vie
4. Une pratique continue
5. Chaque inspiration, chaque expiration
6. Trouver et stabiliser la position de l'esprit
7. La douleur en détail
8. Être conscient juste au niveau de la conscience
9. Le pur présent
10. Croire que l'on sait
11. Sabbe dhamma anatta
12. Lorsque le feu s'éteint
13. Lire le cœur


Chapitre 2 - MÉDITATION SUR LE SOUFFLE EN CONDENSÉ

Chapitre 3 - ALLER À CONTRE-COURANT
1. Le moi et l'égoïsme
2. Connaître nos priorités
3. Le pilier de l'attention
4. La bataille intérieure
5. Arrêtez, regardez et lâchez
6. Rien ne mérite que l'on s'y attache
7. Arrêtez-vous simplement ici


Chapitre 4 - UNE BONNE DOSE DE DHAMMA POUR MÉDITANTS MALADES

Chapitre 5 - LIRE L'ESPRIT
1. Comment développer le discernement
2. Différentes façons de connaitre
3. La voie de l'équilibre
4. Les bienfaits de l'équanimité
5. Une nappe de goudron
6. Quand les vérités conventionnelles s'effondrent
7. Les complexités de l'ignorance
8. Qu'est-ce que la vacuité ?
9. Ouvrir le chemin du cœur


Chapitre 6 - PURE ET SIMPLE
Glossaire
Contacts
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Au terme de ces entretiens, je dois dire mon admiration accrue pour la manière dont la pensée bouddhique analyse le monde des phénomènes. J'avoue que j'étais pourtant plein d'appréhension au début de notre entreprise. Je connaissais et appréciais surtout l'aspect pratique du bouddhisme qui aide à acquérir la connaissance de soi, à progresser spirituellement, à devenir un être humain meilleur. En d'autres termes, pour moi le bouddhisme était avant tout une voie vers l'Éveil, une voie contemplative au regard principalement tourné vers l'intérieur.

Je savais que la science et le bouddhisme utilisent des méthodes d'investigation du réel totalement différentes. En science, ce sont l'intellect et la raison qui tiennent le rôle principal. Divisant, catégorisant, analysant, comparant et mesurant, le scientifique exprime les lois de la nature dans le langage hautement élaboré des mathématiques. L'intuition n'est pas absente en science, mais elle n'est utile que si elle peut être formulée dans une structure mathématique cohérente. Par contre, l'intuition – l'expérience intérieure – joue le premier rôle dans la démarche contemplative. Elle n'essaie pas de fragmenter la réalité, mais tente de l'appréhender dans sa totalité. Le bouddhisme ne fait pas appel aux instruments de mesure et aux observations sophistiquées qui fournissent la base expérimentale de la science. Ses énoncés sont de nature plus qualitative que quantitative.

Je n'étais donc pas du tou: sûr qu'une démarche consistant à confronter la science et le bouddhisme puisse avoir un sens. Je redoutais que le bouddhisme n'ait que peu à dire sur la nature du monde phénoménal, car ce n'est pas sa préoccupation principale, alors que c'est fondamentalement celle de la science. Si cela avait été le cas, nous aurions couru le risque de tenir deux discours parallèles, sans jamais nous rencontrer sur un terrain commun.

À mesure que nos conversations se sont poursuivies. je me suis rendu compte que mes craintes n'étaient pas fondées : non seulement le bouddhisme a réfléchi sur la nature du monde, mais il l'a fait de façon profonde et originale. Il l'a fait non pas pour la connaissance du monde phénoménal en soi, ce qui est le propos de la démarche scientifique, mais parce qu'en comprenant la vraie nature du monde physique – la vacuité, l'interdépendance – il peut dissiper les brumes de l'ignorance et ouvrir le chemin vers l'Éveil. Notre discussion a été mutuellement enrichissante. Elle a suscité de nouvelles interrogations, des points de vue inédits, des synthèses inattendues qui demandaient et demandent encore approfondissement et clarification.
Ces entretiens s'inscrivent dans la lignée des dialogues précédents entre la science et le bouddhisme.

L'enseignement principal que j'en ai retiré est qu'il existe une convergence et une résonance certaines entre les deux visions, bouddhiste et scientifique, du réel. Certains énoncés du bouddhisme à propos du monde des phénomènes évoquent de manière étonnante telles ou telles idées sous-jacentes de la physique moderne, en particulier des deux grandes théories qui en constituent les piliers : la mécanique quantique –physique de l'infiniment petit –, et la relativité – physique de l'infiniment grand. Bien que radicalement différentes, les manières respectives d'envisager le réel dans le bouddhisme et dans la science n'ont pas débouché sur une opposition irréductible, mais, au contraire, sur une harmonieuse complémentarité. Et cela, parce qu'ils représentent l'un comme l'autre une quête de la vérité, dont les critères sont l'authenticité, la rigueur et la logique.

Examinons, par exemple, le concept d'« interdépendance des phénomènes », idée fondamentale du bouddhisme. Rien n'existe en soi ni n'est sa propre cause. Une chose ne peut être définie que par rapport à d'autres. L'interdépendance est nécessaire à la manifestation des phénomènes. Sans elle, le monde ne pourrait pas fonctionner. Un phénomène quel qu'il soit ne peut donc survenir que s'il est relié et connecté aux autres. La réalité ne peut pas être localisée et fragmentée, mais doit être considérée comme holistique et globale.

Cette globalité du réel, plusieurs expériences en physique nous l'imposent. Dans le monde atomique et subatomique, les expériences de type EPR nous disent que la réalité est « non séparable », que deux grains de lumière qui ont interagi continuent à faire partie d'une seule et même réalité. Quelle que soit la distance qui les sépare, leurs comportements sont instantanément corrélés, sans aucune transmission d'information. Quant au monde macroscopique, sa globalité nous est démontrée par le pendule de Foucault dont le comportement s'accorde non pas à son environnement local, mais à l'univers tout entier. Ce qui se trame sur notre minuscule Terre se décide dans l'immensité cosmique.

Le concept d'interdépendance dit que les choses ne peuvent se définir de manière absolue, mais seulement relativement à d'autres. C'est, en substance, la même idée qui définit le principe de la relativité du mouvement en physique, énoncé pour la première fois par Galilée, puis repris et développé au plus haut point par Einstein. « Le mouvement est comme rien », disait Galilée. Il voulait dire par là que le mouvement d'un objet ne peut être défini de façon absolue, mais seulement par rapport au mouvement d'un autre objet. Aucune expérience ou mesure faite par un passager dans un wagon de chemin de fer qui se déplace à une vitesse constante et dont toutes les fenêtres sont fermées ne lui permettra de dire si le wagon est immobile ou en mouvement. C'est seulement en ouvrant une fenêtre et en regardant le paysage défiler que le passager s'en rendra compte. Tant qu'aucune référence n'est faite à l'extérieur, le mouvement est équivalent au non-mouvement. Les choses n'ont pas d'existence en elles-mêmes, mais seulement par rapport à d'autres événements, dit le bouddhisme. Le mouvement n'a de réalité que par rapport au paysage qui passe, dit le principe de la relativité.

Le temps et l'espace ont aussi perdu le caractère absolu que leur avait conféré Newton. Einstein nous dit qu'ils ne peuvent se définir que relativement au mouvement de l'observateur et à l'intensité du champ de gravité dans lequel il se trouve. Aux abords d'un « trou noir », singularité dans l'espace où la gravité est si intense que même la lumière ne peut plus en sortir, une seconde peut prendre des airs d'éternité. Comme le bouddhisme, la relativité dit que le passage du temps, avec un passé déjà révolu et un futur encore à venir, n'est qu'illusion, car mon futur peut être le passé d'un autre et le présent d'un troisième : tout dépend de nos mouvements relatifs. Le temps ne passe pas, il est simplement là.

Découlant directement de la notion d'interdépendance il y a celle de la vacuité qui ne signifie pas le néant, mais l'absence d'existence propre. Puisque tout est interdépendant, rien ne peut se définir et exister par soi-même, La notion de propriétés intrinsèques existant en elles-mêmes et par elles-mêmes n'est plus de mise. De nouveau la physique quantique nous tient un langage étonnamment similaire. D'après Bohr et Heisenberg, nous ne pouvons plus parler d'atomes ou d'électrons en termes d'entités réelles possédant des propriétés bien définies, comme la vitesse ou la position. Nous devons les considérer comme formant un monde non plus de choses et de faits, mais de potentialités. La nature même de la matière et de la lumière devient un jeu de relations interdépendantes : elle n'est plus intrinsèque, mais peut changer par l'interaction entre l'observateur et l'objet observé. Cette nature n'est plus unique, mais duelle et complémentaire. Le phénomène que nous appelons « particule » prend la forme d'ondes quand on ne l'observe pas. Dès qu'il y a mesure ou observation, il reprend son habit de particule. Parler d'une réalité intrinsèque pour une particule, d'une réalité existant sans qu'on l'observe, n'a pas de sens car on ne peut jamais l'appréhender. Rejoignant le concept bouddhique de samskara, qui veut dire « événement », la mécanique quantique relativise radicalement la notion d'objet en la subordonnant à celle de mesure, c'est-à-dire à celle d'un événement. De plus, le flou quantique impose une limite fondamentale à la précision de la mesure de cette réalité. Il existera toujours une certaine incertitude soit dans la position, soit dans la vitesse d'une particule. La matière a perdu sa substance.
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AVANT-PROPOS DE L’AUTEUR


Cet ouvrage suit ce que disent les soutras. Il contient des citations des écritures sacrées du canon bouddhique, tantôt reproduites telles quelles, tantôt mêlées à d’autres sources, tantôt encore concoctées à partir de mots choisis par mes soins. La trame narrative épouse la vie du Bouddha Gautama telle qu’elle est présentée dans le Buddha-Charita d’Ashvagosha et dans Life of the Historic Buddha de Narasu, mais réorganisée et ornée de quelques fioritures. Il serait vain de vouloir citer les innombrables sources qui sont venues alimenter ce lac de lumière, au nombre desquelles figurent le soutra Lankavatara, le Dhammapada, l’Anguttara Nikaya, l’Itivuttaka, le Digga Nikaya, le Majjhima Nikaya, le Theragatha, le Vinaya Pitaka, le soutra Prajna-Paramita-Hridaya, le Samyutta Nikaya, et même le Tchuang-tseu, le Tao Teh King, la Vie de Milarepa, le Mahayana Samgraha, sans compter des centaines d’autres. Le cœur du livre est un précis embelli du puissant soutra Surangama, dont l’auteur, qui semble être le plus grand écrivain de tous les temps, est inconnu. Il vécut au Ier siècle après Jésus-Christ et, utilisant les sources de son époque, il consacra son texte à la suprême illumination divine. J’ai conçu cet ouvrage comme un manuel destiné à aider les Occidentaux à mieux comprendre la Loi ancienne. Mon but est de convertir, mon souhait premier, faire miennes ces paroles du vieux sage : «Chanter les louanges du moine divin et faire connaître ses actes du premier au dernier, sans chercher honneurs ni reconnaissance, sans désir de gloire personnelle, mais, en suivant simplement ce que disent les écritures, œuvrer pour le bien des hommes, a été mon seul but. » ASHVAGOSHA, Ier siècle après J-C.

Bouddha signifie l’éveillé.
Jusqu’à une date récente, la plupart des gens s’imaginaient Bouddha sous la forme d’un être obèse plutôt rococo, la bouche étirée par un sourire, assis, la panse à l’air, tel que le représentent dans le monde occidental des millions de babioles pour touristes et de statuettes de bazar. Ils ignoraient que le vrai Bouddha était un jeune et beau prince qui, un jour, à l’âge de vingt-neuf ans, se mit soudain à broyer du noir dans le palais de son père, en Inde, regardant les jeunes danseuses sans les voir, pour finir par lever les bras au ciel avec une grande détermination et gagner la forêt sur son destrier, où il coupa sa longue chevelure dorée à l’aide de son épée et élut domicile avec les saints hommes de son temps. Il mourut à quatre-vingts ans, vénérable vieillard émacié, et familier de chemins oubliés et de forêts peuplées d’éléphants. Cet homme n’était pas un gros lard hilare, mais un prophète sérieux et tragique, le Jésus-Christ de l’Inde et de presque tous les pays asiatiques.
Les adeptes de la religion dont il est le fondateur, le bouddhisme, la religion du grand réveil du rêve de l’existence, se comptent aujourd’hui par centaines de millions.
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« Ne désespère surtout pas, mon cher émir. Nos recrues sont légions. Elles nous attendent au pied des murs, au fond des cafés, dans le désarroi et le dégoût. Il suffit d’un signe pour les mobiliser. Quand bien même elles ne croiraient pas en notre idéologie, lorsqu’elles prendront conscience du danger qu’elles représentent, du butin à ramasser, lorsqu’elles se rendront compte que la vie, les biens des autres leur appartiennent, chacune d’elles se découvrira l’envergure d’un petit dieu… La misère ne croit pas aux havres de paix. Enlève-lui sa laisse, et tu la verras se ruer sur le bonheur des autres. Si tu veux miser sur un monstre qui dure, choisis-le parmi les plus démunis. D’un coup, il rêvera d’un empire jalonné d’abattoirs et de putains et, dès lors, s’il disposait d’une paire d’ailes, il voudrait supplanter Satan… »
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CE N'EST PAS QUE LE KID SOIT CÉLÈBRE localement pour quoi que ce soit de bien ou de mal, et même si les gens connaissaient son véritable nom, leur façon de le traiter ne changerait pas pour autant, sauf s'ils consultaient ce nom sur le Web, ce qu'il ne souhaite pas les inciter à faire. Comme la plupart des hommes qui vivent sous le Viaduc, il lui est juridiquement interdit de se connecter à Internet ; néanmoins, un après-midi où il rentre à vélo de son travail au Mirador, il pénètre nonchalamment dans la bibliothèque de Régis Road comme s'il avait tout à fait le droit de s'y trouver.
Le Kid ne sait pas trop comment s'y prendre. Il n'est encore jamais entré dans une bibliothèque. La responsable est une dame pétillante - des cheveux roux qui brillent autour de sa tête comme une lampe anti-insectes, du rouge à lèvres rose, des taches de rousseur -, et elle porte un chemisier à fleurs avec un pantalon de toile beige. Elle mesure quelques centimètres de plus que le Kid : bien qu'elle soit petite au-dessus de la taille, elle a les hanches larges, ce qui donne l'impression qu'on aurait du mal à la renverser. Sur le comptoir devant elle, un panneau indique BIBLIOTHÉCAIRE D'ACCUEIL, GLORIA... quelque chose - le Kid est trop agité pour enregistrer le nom de famille. Elle lui sourit sans révéler ses dents et lui demande si elle peut l'aider.
Ouais. Je veux dire, je crois, ouais. J'sais pas, en fait.
Qu'est-ce que vous cherchez ?
C'est vous qui vous occupez de renseigner, c'est ça ?
C'est exact. Est-ce que vous cherchez quelque chose de précis ?
La clim marche à fond : le Kid a la sensation qu'il fait maintenant dix degrés de moins que lorsqu'il a passé la porte, et soudain il se rend compte qu'il frissonne. Mais le Kid n'a pas froid, il a peur. Il est à peu près sûr qu'il ne devrait pas se trouver dans une bibliothèque publique, même s'il ne se souvient pas de décision judiciaire lui interdisant précisément d'y entrer du moment qu'il n'est pas en train de rôder, qu'il ne s'agit pas d'une bibliothèque scolaire et qu'il n'y a pas de terrain de jeu t ou d'école à proximité. Du moins à sa connaissance. On n'en est jamais tout à fait sûr, pourtant. Des terrains de jeu et des écoles, il en pousse un peu partout. Et puis des enfants ou des ados viennent sans doute ici tout le temps, à cette heure tardive, pour avoir l'air de faire leurs devoirs ou juste pour traîner.
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date : 12-06-2013
Seul dans le noir, je tourne et retourne le monde dans ma tête tout en m'efforçant de venir à bout d'une insomnie, une de plus, une nuit blanche de plus dans le grand désert américain. A l'étage, ma fille et ma petite-fille sont endormies, seules, elles aussi, chacune dans sa chambre: Miriam, quarante-sept ans, ma fille unique, qui dort seule depuis cinq ans, et Katya, vingt-trois ans, la fille unique de Miriam, qui a dormi quelque temps avec un jeune homme du nom de Titus Small mais Titus est mort et maintenant Katya dort seule avec son coeur brisé.
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S o m m a i r e

Programme quotidien des journées de retraite
Introduction et instructions sur la méditation assise
Instructions sur la position debout et la marche
Réflexion sur la nourriture et conseils pour prendre les repas
Ecoute et silence
les Cinq Obstacles
Compément d'instructions de base
Causerie sur la compassion et l'amour bienveillant et méditation guidée
Contrariété vipassana et idylle vipassana
les sensations physiques désagréables
Equanimité
Le Satipattana Sutta : les Quatre Fondements de l'Attention
Compassion
Lâcher prise
Emotions
Cinq réfexions
Soyez bienveillants avec vous-mêmes
Effort et équilibre
Avez-vous progressé ?
La joie sympathisante
Parler et écouter
Douter et s'ouvrir
Le respect, la gratitude, la générosité et la joie
Méditation sur la compassion et l'amour bienveillant
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Svâmî Vivekânanda (1863-1902) naquit à Calcutta. Très jeune, il fut fasciné par la modernité, la pensée et la culture occidentales. Sa rencontre avec Râmakrishna, l'un des grands saints du XXe siècle, changea le cours de son existence et de sa pensée, et il devint son principal disciple. Après la mort du Maître, il renonça au monde et parcourut l'Inde tel un sâdhu errant. Partagé entre méditation et action, il se rendra au premier Congrès mondial des religions, à Chicago, en 1893.
Vivekânanda fut le premier à avoir introduit le Vedânta, la culture et la pensée hindoues en Amérique et en Europe. Son oeuvre écrite est immense. La puissance et la profondeur de sa pensée, dans tous les domaines, outre «Servir le Divin en l'homme» et «Connais-toi toi-même» feront de lui un maître incontesté et mondialement connu. Son message est intemporel et universel. Il est le pont entre l'Orient et l'Occident.
Son «Gospel»
Il ne nous appartient pas ici de discuter de la pensée de Svâmî Vivekânanda. Elle appartient à ce fond commun de sagesse que sont l'hindouisme, et particulièrement le Vedânta. Le matériel de mes idées n'est pas nouveau disait-il.
On peut dire seulement que sa pensée est proche de la nôtre, de nos doutes, questionnements, tourments et errances, comme des bonheurs, certitudes, aspirations les plus profonds. L'esprit védantique est d'une hardiesse, d'une modernité et d'une liberté absolues. Pour Vivekânanda, l'idée centrale, nous semble-t-il, est celle de liberté - liberté que rappelle la mystérieuse réponse des Upanishads :
La question est : Quel est cet univers ? De quoi sort-il ? Dans quoi va-t-il ?
Et la réponse : De la liberté il naît. Dans la liberté il demeure. Dans la liberté il se résorbe.
Il met en garde les intellectuels d'Occident :
Renoncez au grignotement intellectuel !... Prenez une seule idée, faites-en votre vie, pensez-y, rêvez-y, qu'elle devienne la substance de tout votre corps ! (Râja-Yoga, chap. VIII.)

Pour lui, «Religion», Dharma, est, semblerait-il, synonyme d'«universalisme» de l'esprit. Visionnaire de génie, il décrète :
Le salut de l'Europe dépend d'une religion rationaliste. Et cette «religion», c'est le non-dualisme de l'Advaïta, la notion de l'Absolu, du Dieu impersonnel, des grandes Upanishads, de Shankara, du Bouddha aussi car ils prônaient une philosophie rationaliste.
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"Chaque jour, nos touchons ce qui ne va pas et notre santé ne fait que faiblir. C'est pour cela que nous devons apprendre à toucher ce qui va bien - à l'intérieur et à l'extérieur de nous. Lorsque nous sommes en contact avec nos yeux, notre coeur, notre foie, notre respiration et notre absence de mal de dents, et que nous savons vraiment les apprécier, nous constatons que les conditions nécessaires à la paix et au bonheur sont déjà présentes. Lorsque nous touchons la terre de nos pieds, lorsque nous prenons le thé avec des amis dans la pleine conscience, nous pouvons nous guérir et apporter cette guérison à la société. Plus nous avons souffert dans le passé, plus nous avons la capacité de nous guérir. Nous pouvons apprendre à transformer notre souffrance en une compréhension qui aidera nos amis et la société." (p. 15)
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"Notre vraie demeure est le maintenant. Vivre dans l'instant présent est un miracle. Le miracle n'est pas de marcher sur l'eau. Le miracle est de marcher sur la terre verte, en ce moment, d'apprécier la paix et la beauté qui nous entourent maintenant. La paix est tout autour de nous, dans le monde, dans la nature et en nous, dans nos corps et nos esprits. Le simple fait d'apprendre à toucher cette paix nous guérit et nous transforme. Ce n'est pas une question de foi, mais de pratique. Il nous faut simplement découvrir comment ramener notre corps et notre esprit dans l'instant présent. Ainsi, nous pouvons toucher ce qui nous apporte la paix, la guérison et la transformation." (p. 9)
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Au lieu de sourire, lis le résumé de ce message car il est d’une logique inattaquable…

Je vais tâcher de résumer au mieux ce message en quelques lignes. Le mieux, c’est que tu lises mon dernier livre et la BD qui l’accompagne. Si tu n’as pas ou peu d ‘argent, tu peux proposer ce que tu veux sur ce site.
Contrairement à l’enseignement spirituel, l’enseignement Divin est gratuit !

1/ Le but de toutes âmes c’est de comprendre que les modes de vie, croyances et logiques des cultures patriarcales amènent à vivre des souffrances qui pourraient être évitées. La raison c’est que le but de l’âme est de retourner dans la Conscience Divine après avoir exploré son contraire… Donc…

2/ Les modes de vie, croyances, valeurs et logiques des mondes Divins sont quasi à l’opposé systématique de ceux des cultures patriarcales issues des religions judéo-chrétien-musulmano-bouddhistes.

3/ Cela signifie que «guérir l’âme», c. à d. «la ramener à la maison», c’est la guérir «au moins théoriquement» des piliers des cultures dites patriarcales. «Au moins théoriquement» signifie «comprendre intellectuellement» que les piliers des cultures patriarcales sont à l’opposé des lois de l’amour. Par exemple on peut comprendre en quoi la possessivité et l’exclusivité dans la relation amoureuse mène à de nombreuses souffrances évitables, et qu’à la fois on arrive pas à vivre cette liberté dans sa relation amoureuse. «Ramener une âme à la maison» signifie «la ramener dans sa Conscience Divine». Si tu comprends bien l'histoire de Terre Gaîa et de ses âmes, tu comprendras que les âmes ont quittées Consciemment les mondes Divins. Ainsi, si elles veulent y retourner cela doit être un choix Conscient !

4/ La raison en est que notre âme doit donner son autorisation à sa famille de Lumière pour être guérie. Elle doit donc être au moins être Consciente qu’elle a des choses à guérir. Si la Conscience ne donne pas son autorisation pour guérir son âme, sa famille de Lumière n’a pas d’autres choix que de remplacer son âme par son esprit originel, l’état dans lequel l’âme était avant d’entamer son grand voyage initiatique. Mais connaissez-vous la différence entre votre Conscience et votre âme? La Conscience de votre esprit est immortel mais par contre, une âme peut mourir ! Si vous ne comprenez pas cela, je vous propose une version alternative sur la genèse de notre monde: l'Histoire de Terre Gaïa et de ses âmes. Je ne dis pas qu'il s'agit de LA vérité, mais je suis persuadé qu'elle est plus proche que ce qu'on nous raconte dans les écoles et dans les religions… Connaître cette histoire est essentiel pour comprendre pourquoi on peut perdre son âme et qu’à la fois la Conscience de notre Esprit est immortel !

5/ On peut donc comprendre aisément que tout moine, shaman, prêtre, guérisseur qui n’enseigne pas que la guérison, c’est se déconditionner des piliers patriarcaux, est là pour peindre la prison en rose et empêcher l’âme de se libérer. Ceci est le cas pour 99,99999% de tous les enseignants «spirituels» de la planète! Par exemple, un être marié (sauf si c'est juste pour les papier) ne pourra jamais entrainer une âme au travers des étapes ultimes de la libération. Pour être encore plus claire, pour choisir un bon accompagnateur vers les mondes de l’invisible ; il est nécessaire qu’il ne soit pas marié, qu’il ne soit pas dans une relation amoureuse basée sur exclusivité et que les priorités de son enseignement soient de renier les piliers de la culture patriarcale qui est une culture sado maso. Toute âme qui n’arrive pas à comprendre au moins intelectuellement que suivre une culture qui dit «au plus tu souffres dans cette vie-ci au plus tu as de chances d’aller au paradis» est très grave et n’aura pas sa place au «paradis» (qui est un état d'Esprit) sans être «transmutée». «Grave» dans le sens que cela enmène l’âme dans des niveaux de vibration «grave» qui amène souvent à des souffrances qui pourraient être évitées !

6/ Croyez-vous que les mondes Divins soient des mondes où la souffrance soit une priorité? Alors soyez logique et comprenez que les cultures patriarcales sont à l’exact opposé des Mondes Divins, vu qu’elles disent «au plus tu souffres dans cette vie-ci, au plus tu as de chance d’aller au paradis». Toute âme qui n’est pas prête à comprendre ce point qui est d’une logique inattaquable est trop éloignée d'elle-même pour être guérie. Mais ce n’est pas dramatique. L’évolution de chaque Conscience à ses propres étapes. Les Consciences qui ne choisissent pas de faire la connexion entre leur âme et leur Esprit ne sont pas moins importantes pour autant. Elles ont juste une autre voie pour le moment.

7/ Ceux qui s’engagent dans la voie de la libération doivent comprendre qu’au plus haut ils monteront, au plus bas ils risquent de redescendre un jour. C’est un principe très important à comprendre. «Comprendre» qu’il est sain que notre Conscience voyage sur l’échelle des niveaux de Conscience des chakras, en allant chercher l’Esprit dans les chakras du haut et amener cet Esprit dans les niveaux de Conscience inférieure (de basse fréquence, chakra 1,2,3). C’est important aussi de savoir chaque fois que nous dépasserons nos limites et atteindrons de nouveau sommet de niveau de Conscience, nous risquons ensuite de descendre très bas et donc d’expérimenter des souffrances inconnues. Il faut le savoir pour ne pas démoraliser, et comprendre que nous remonterons plus tard, mais que c’est le prix à payer ! C’est comme un trampoline. Au plus tu sautes haut, au plus tu t’enfonces ensuite, et au plus tu t’enfonces, au plus tu es catapulté avec force vers le haut.

8/ La Mission de l’Humain!
Très peu de gens savent que si l’Humanité en est là, c’est parce que la quasi totalité des humains sont habitée par des entités qui les poussent à souffrir le plus possible. Parmi les déjà très rares personnes qui savent cela, presqu’aucunes d’entre elles ne sait qu’en fait ces entités sont les meilleures amis des hommes et des femmes car elles sont là pour leur montrer leur vraies natures!
Les corps des êtres humains sont là pour servir de passerelles entre les mondes Divins et les mondes de très basses fréquences. S’il est vrai que la quasi totalité des humains sont plus ou moins possédée, les entités qui les possèdent s’attachent à leur aura et veulent entrer dans leur corps car en fait il s’agit de leur chemin pour rentrer à la maison ! En effet, nos cellules sont des portes inter-dimensionnelles qui permettent à ces entités de «rentrer à la maison». Mais tant QUE NOUS NE FAISONS PAS CE TRAVAIL, TANT QUE NOUS NE SERVONS PAS D’ARCHE D’ALLIANCE, CES ENTITÉS NOUS FONT SOUFFRIR UN MAXIMUM POUR ARRIVER À LEUR FIN: faire de nous des Arches d’Alliance qui sommes là pour remplir le pacte Divin qui dit que tout être vivant est éternel et rentrera un jour «à sa maison». Et cela se fait notamment grâce à la respiration cellulaire ou respiration quantique!
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Le magicien enseigne l'alchimie.
L'alchimie est la transformation.
A travers l'alchimie, vous commencez
votre quête de la perfection.
Vous êtes le monde. Quand vous vous
tranformerez vous-même, le monde
dans lequel vous vivez sera aussi transformé.
Les buts de la quête - l'héroïsme, l'espoir,
la grâce et l'amour - constituent un legs
intemporel.
Pour faire appel à l'aide d'un magicien, vous
devez être fort dans la vérité et libre de préjugés.
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Plus vous connaissez l'amour;
plus vous devenez l'amour.
L'amour est bien supérieur à l'émotion.
C'est une force de la nature; en tant que tel,
il renferme la vérité.
Quand vous prononcez le mot"amour",
vous saisissez peut-être le sentiment,
mais l'essence de l'amour reste ineffable.
L'amour le plus pur réside là où on l'attend
le moins : dans le détachement.
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Le pouvoir est une épée à double tranchant .
Celui de l'égo veut contrôler et dominer .
Celui du magicien est le pouvoir de l'amour .
Le siège du pouvoir est le moi intérieur .
L'égo nous suit comme une ombre .
Son pouvoir engendre intoxication
et dépendance et se révèle finalement destructeur .
L'éternel conflit pour le pouvoir s'achève
par la réconciliation .
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«Le Canada, la France et le Brésil entament leur contrat. Ces terres portent en elles un flambeau destiné à votre humanité… Ensemble, ces pays seront le phare de cette planète où les événements de grande envergure seront enregistrés … Des channels se positionnent afin d’éclairer l’humanité. Préparez-vous à tourner désormais vos regards vers ces trois pays. Beaucoup de choses prennent racine dans ces trois sols qui sont porteurs d’ouvertures de réalisation…»
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