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La main de Clément se glissa sur sa nuque, et il l’attira à lui. Son regard parlait mieux que des mots, avertissant Bastien que s’il voulait reculer, c’était maintenant, car il allait le faire et personne ne viendrait les interrompre aujourd’hui. Bastien fit un dernier pas en avant et se retrouva à un souffle du torse de son sex-friend. La nervosité le gagnait, formant une boule compacte dans sa gorge, l’empêchant d’avaler. Il baissa ses yeux sur la bouche de Clément et la vit approcher. Il ne fit aucun mouvement pour fuir, bien au contraire. Il releva le visage et sentit enfin ces lèvres se poser sur les siennes, en un attouchement aérien.

C’était juste un frôlement et, pourtant, il fit basculer son monde, alors que Clément reculait déjà son visage pour voir sa réaction. Bastien s’approcha un peu plus, recherchant instinctivement le contact du corps qui lui faisait face. Il vit les mâchoires de Clément se crisper à son contact, ce qui le décontenança complètement. N’était-ce pas ce qu’il voulait ? Il eut sa réponse quand son partenaire glissa vivement sa main libre sous son gilet pour l’étreindre plus étroitement, sa bouche revenant à la rencontre de la sienne. Clément déposa ses lèvres, caressant les siennes en un doux massage, sa langue venant effleurer la pulpe charnue de sa lèvre inférieure. Bastien retint son souffle, interdit.

Tout son corps était tendu, tétanisé par ce toucher inconnu. C’était doux. C’était chaud. Ça lui envoyait une multitude d’étincelles dans tout le corps. Ça n’avait rien de comparable avec ce qu’il avait déjà vécu…

Clément se recula lentement afin de ne pas brusquer Bastien qui restait immobile contre lui. Son absence de réaction l’inquiéta. Le cœur battant la chamade, il se demanda s’il n’avait pas été trop loin.

Il le dévisagea et le vit porter une main tremblante à sa bouche pour l’effleurer du bout des doigts.

Bastien le regardait, les yeux agrandis par une multitude de sentiments tandis que ses doigts touchaient ses propres lèvres.

Ainsi c’était ça, un baiser… Ça n’avait rien à voir avec ce dont Bastien se souvenait. Les seuls baisers qu’il avait échangés jusqu’à ce jour lui avaient donné la nausée. Il s’en souvenait comme d’une agression, l’intrusion d’une langue avide et brutale qui l’empêchait de respirer et lui donnait envie de vomir. De tout ce que lui avait fait subir l’ Autre, c’était ce qui l’avait peut-être le plus sali, ce qu’il avait eu le plus de mal à ensevelir au fond de sa mémoire. C’était la raison pour laquelle, il refusait d’embrasser ses coups d’un soir. Pour lui, un baiser était quelque chose d’intime, de personnel. Il pouvait peut-être donner son corps sans scrupule ni honte, mais pas ses lèvres.

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Peut-être qu’il se perdrait comme il avait perdu son âme… Cette pensée le fit doucement sourire tandis qu’il ouvrait la porte. Son regard tomba alors sur une personne assise par terre. Il resta indifférent quand il reconnut Élodie.

Cette dernière redressa la tête quand elle entendit la porte s’ouvrir. Son cœur se mit à battre plus vite en voyant le regard absent que Bastien lui jeta. Il restait, là, immobile alors qu’elle se relevait.

Aucune émotion ne traversa son visage et cela lui serra le ventre. Elle avait peur. Peur que sa trahison n’ait tellement blessé Bastien qu’il se soit replié sur lui-même, qu’il lui soit devenu inaccessible. Il la regardait et ne réagissait pas. Elle voyait bien qu’il ne luttait pas contre sa colère ou tout autre sentiment, car il n’y en avait pas. Et cette absence la terrifia.

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Bastien avait fini par admettre l’attirance qu’il éprouvait pour Alban, son fameux meilleur ami, et son homosexualité. Il était néanmoins resté très discret à l’extérieur quant à son orientation sexuelle, ce qui n’avait pas du tout étonné Martial. C’était dans le caractère de Bastien, il était introverti et manquait d’assurance. Les seuls moments où il semblait s’épanouir étaient justement les instants qu’il passait avec son meilleur ami. Alban était une vraie pile électrique qui l’entraînait à sa suite depuis des années. Après bien des discussions avec Martial, Bastien avait pris la décision de ne pas faire part de ses sentiments à Alban, préférant garder leur amitié intacte.

Tout allait bien dans le plus parfait des mondes et Martial n’avait pas vu son frère sombrer en enfer.

Pourtant, il avait brutalement changé presque du jour au lendemain. Il était devenu encore plus renfermé, plus silencieux, le rejetant sans cesse. De gamin timide, il était devenu un adolescent caractériel, retenant une violence latente qui explosait par crises. Martial s’était senti dépassé par les événements. Perdu dans ce déchaînement de cris et d’objets brisés. Combien de fois avait-il retrouvé la chambre de son frère ravagée par une crise de rage ? Jusqu’à ce coup de fil de la police qui avait à son tour entraîné Martial dans un cauchemar sans fin : Bastien et Alban étaient à l’hôpital dans un état critique, se battant entre la vie et la mort. Son frère avait survécu, mais pas son meilleur ami, qui avait succombé à ses blessures le lendemain de son admission. Bastien avait été brisé, détruit, et Alban, enterré. Et Martial ? Lui, n’avait rien vu. Trop préoccupé par son travail, ses responsabilités, sa propre vie…

Encore aujourd’hui, cinq ans après les faits, il se demandait à quel moment il avait merdé.

Comment avait-il pu ne pas voir son frère hurler en silence ? Il l’avait pourtant surpris en train de pleurer dans la salle de bains. Il avait vu les hématomes sur son corps. Il l’avait entendu sangloter durant des nuits entières. Alors comment avait-il fait pour ne pas comprendre ? Il n’aurait pas dû se contenter des réponses évasives de Bastien qui lui avait avoué ne pas accepter son homosexualité aussi bien que cela. Sans compter qu’il souffrait de ne pas pouvoir se confier à son meilleur ami. En ce qui concernait ses bleus, ce n’était pas grand-chose. Il s’était juste fait mal en faisant une énième connerie avec Alban ou pendant son entraînement au tennis.

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- Viens avec moi. On va arranger ça.

Bastien ferma les yeux et se força à respirer. Il l'aurait suivi jusqu'en enfer si ça pouvait soulager son âme. Mais l'enfer, il y était déjà, et son âme y pourrissait depuis longtemps. Alors il n'avait plus rien à perdre. Il voulait arrêter de souffrir. Il était prêt à faire n'importe quoi pour ça... Il marcha aux côtés de son patron et ils traversèrent la cour en direction de la ferme. Bastien tentait de refouler les images qui apparaissaient sur ses rétines dès qu'il fermait les yeux. Il cherchait à repousser les émotions qui le prenaient à la gorge et l'empêchaient de respirer.

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Bastien le regarda se lever et mettre son bol dans l’évier avant de sortir de la pièce. Il avait déjà avalé ses tartines, faisant passer le tout avec de grandes gorgées de café. Il se resservit même un second bol du breuvage noir et brûlant. Seul dans la cuisine, il essaya de repousser les pensées négatives et angoissantes qui envahissaient à nouveau son esprit, en vain. À cette seconde précise, il devait reconnaître que le bavardage de Charles comblait le vide de la pièce et pouvait même être plus agréable que ce silence pesant.

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Oui, il n’avait pas été seul durant cette période difficile, car Alban et son frère, Emmanuel, étaient avec lui. Alban, son ami d’enfance, son meilleur ami, son premier amour. Il avait représenté tellement à ses yeux. Ils étaient tout le temps collés l’un à l’autre, l’excentrique brun qui ne savait pas tenir en place et le blond introverti qui le suivait les yeux fermés. Ils avaient passé leur enfance ensemble avant d’être séparés quand Bastien avait dû aller vivre chez son oncle. Cependant, Alban et Emmanuel étaient encore là, présents pour l’accueillir un an et demi plus tard, quand il était revenu vivre avec Martial. Ils avaient jalonné sa vie pour le meilleur et pour le pire…

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La main de Clément se posa inconsciemment sur son genou relevé et ses doigts vinrent jouer avec des mèches de cheveux blonds. Il laissa le silence s’installer tranquillement entre eux, soulagé que Bastien l’ait aussi bien compris. Il ne savait pas trop pourquoi il lui avait sorti ça, mais il était heureux de l’avoir fait. Il le sentait capable de mesurer l’ampleur de son mal-être comme aucun autre de ses amis ne pouvait le faire. Tous ceux qu’il connaissait avaient trouvé leur place. Lui, il tâtonnait encore, enchaînant les jobs en intérim, par choix, mais aussi parce qu’aucun de ces boulots ne l’avait vraiment intéressé.

Il était comme ça, il devait ressentir les choses au fond de ses tripes pour s’épanouir, sinon il ne s’investissait pas et finissait par se lasser. Il en allait de même pour sa vie amoureuse et ça avait aussi été le cas avec Bastien. Il savait que c’était dégueulasse de penser comme ça, mais c’était sa détresse qui l’avait fait frémir et lui avait provoqué cette décharge d’adrénaline qu’il recherchait au quotidien.

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Les heures s’écoulèrent paisiblement et aucune pensée ne vint effleurer l’esprit vide de Bastien. Il voguait dans une sorte de paix cotonneuse, incapable de reprendre pied dans la réalité. Durant le déjeuner, Charles lui demanda où il avait passé la soirée et il lui répondit évasivement. Il n’avait rien à cacher, il avait le droit d’avoir des amis et de se détendre avec eux, mais il préférait garder pour lui la manière dont il s’était amusé avec Clément. Il remarqua Élodie se faire curieuse et hésiter à venir lui parler, une fois le repas terminé. Même cela ne l’émut pas. Ni tristesse, ni regret, ni colère. Rien, le vide total. Hubert lui proposa alors de l’accompagner à la Coopérative Agricole. Bastien accepta et alla se changer avant de suivre le fermier dans l’antique camion de la ferme.

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Aujourd’hui, il y avait cet étrange animal chez lui. Bastien était mignon et lui plaisait, c’était indéniable ; il avait aussi un cul à faire pâlir d’envie bon nombre de ses ex-copines. Quand il l’avait rencontré samedi dernier, il n’avait pas cherché à faire plus ample connaissance avec lui. Il l’avait senti sur la défensive, bien qu’il se soit détendu au cours de la soirée. Il avait laissé les choses se faire, intervenant juste pour calmer le jeu avec Matthieu. Il savait qu’il aurait d’autres occasions de lui parler et, si ça ne se faisait pas, il n’en déprimerait pas. Il n’était pas du genre à se prendre la tête.

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Il observa longuement son frère, se forçant à respirer profondément pour tenter de retrouver un semblant de calme. Habituellement, Bastien se protégeait derrière sa colère et son caractère sanguin, mais il se rendait compte que ce n’était pas la bonne attitude à avoir ce soir… Oh non… Ce soir, il avait tout intérêt à se contenir et agir avec tact. Il devait essayer de faire fléchir Martial et le faire revenir sur cette décision insensée.

Un silence épais s’étirait dans la cuisine pendant que Bastien réfléchissait à toute allure, ses pensées se télescopant dans son crâne. D’accord, il voulait bien reconnaître ses torts et admettre qu’il était parti tout seul comme un grand dans son délire en sortant non-stop et en prenant toutes sortes de substances à la con. OK, il avait merdé en beauté, et il était même prêt à demander pardon s’il le fallait. Il dirait à Martial tout ce qu’il voulait entendre et il pourrait sûrement arriver à se montrer convaincant. D’accord… Parce que… Parce que Martial ne pouvait pas l’envoyer à plusieurs centaines de kilomètres de Paris ! Il ne pouvait pas lui en vouloir autant… Pas au point de chercher à se débarrasser de lui comme ça…

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