Extraits

- Est-ce que tu sais ce que tu fais? je demande, un peu trop sèchement.

Il est surpris de ma présence. Tellement, qu’en se retournant vers moi, il trébuche et s’étale de tout son long. Shit! Mon humeur s’adoucit un peu, même si mon visage ne reflète que le stress qui m’envahit. Il se relève rapidement, embarrassé.

- Quoi ? J’ai mal compris…

Et il rougit ! Oh my god qu’il est cute ! Je soupire, à la fois de désespoir et aussi pour chasser mon stress. De toute évidence, il ne sait pas ce qu’il fait, le pauvre. Je décide de prendre les choses en main pour que notre spectacle ne soit pas une catastrophe. Et peut-être pourrais-je lui apprendre quelque chose, à ce blondinet…

- Est-ce que c’est la première fois que tu t’occupes de la scène? demandé-je, nerveux de tomber entre les mains d’un novice.

- Seul, oui. T’as un problème avec ça? rétorque le supposé technicien sur la défensive.

- Ben… Pas un problème, mais je tiens à ce que notre prestation soit parfaite.

- Je crois que je suis capable de brancher un ou deux fils dans une console… Si tu veux y jeter un coup d’œil, vas-y.

Le jeune homme aux écouteurs me fait un signe de main exagéré, me pointant la place devant la console. Je ne me le fais pas dire deux fois et marche d’un pas décidé vers celle-ci. Les branchements sont bien faits, mais la calibration n’a pas l’air d’avoir été effectuée encore.

- Viens ici, Blondie. Je vais te montrer deux, trois trucs.

- Blondie ? s’étrangle celui-ci en fronçant les sourcils. C’est Aidan, mon nom, et non Blondie… Pis c’est châtain et non blond, corrige-t-il en passant une main dans sa tignasse.

On dirait que ça lui prend encore quelques secondes avant d’assimiler mes dernières paroles. L’employé du Konterra affiche une mine renfrognée alors qu’il regarde par-dessus mon épaule.

- Je suis tout ouïe, sensei.

“J'ouvre subitement les yeux. Des frissons me parcourent l'échine, tandis que j'essaie de me dégager de mes couvertures, mon corps nu complètement recouvert de sueurs. Quelque chose cloche... Mon coeur se débat fortement danss ma poitrine. Je me redresse d'un coup, réveillant au passage la masse endormie à mes côtés. Je reconnais les signes d'une énième attaque de panique: augmentation de mon rythme cardiaque, oppression thoracique, sueurs froides et ce foutu sentiment que je ne contrôle plus rien, que je me rapproche du gouffre. Calme-toi. Plus facile à dire qu'à faire! Qu'est-ce qui se passe, merde?

Soudain, je réalise que tout est trop calme. Je n'entends plus rien. Le silence.”

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