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Brillant comme une casserole



Description ajoutée par x-Key 2011-03-30T14:24:18+02:00

Résumé

Amélie Nothomb n'a pas oublié ce que c'est que d'être un enfant et elle excelle à retrouver l'esprit d'enfance à volonté. Son look à la Mary Poppins ajoutait à notre espoir de la voir un jour écrire quelque chose pour la jeunesse. Avec ce premier recueil d'histoires où elle ironise sur la féerie, sur la vie, elle confirme le bien-fondé de notre attente.

Le dernier texte sera sans doute le préféré des lecteurs entre 9 et 12 ans environ : sa cruauté n'a rien de gratuit, c'est un modèle d'attitude railleuse à l'égard des prétentions et des hypocrisies qui fondent la société des adultes.

Un livre sans dialogues et sans images n'est pas un vrai livre disait Alice Carroll. Kikie Crèvecoeur interprète plus qu'elle n'illustre : pas de redondance mais un art consommé d'entraîner l'oeil et son intelligence poétique toujours plus loin.

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Classement en biblio - 19 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par PatBreg 2013-08-24T08:59:07+02:00

Le TGV vient de remplacer le train paléolithique sur la ligne Paris-Bruxelles. Il faut reconnaitre que c'est un progrès: le trajet ne dure plus que deux heures au lieu de trois auparavant—disons au lieu de quatre' car l'antique véhicule était toujours en retard, les wagons sont propres, confortablement climatisés, il n'y règne plus d'odeurs fétides. Il arrive même que l'on y croise des contrôleurs avenants. Tout ceci est extraordinaire. Je dois cependant avouer que je regrette les anciens tchouktchouk. Je ne pense pas être réactionnaire, mais le fait est que ces améliorations ne me servent à rien: quand on est un Bruxellois solitaire' âgé de 60 ans, qui va à Paris une fois par semaine pour donner une heure de cours au Collège de France, on ne cherche pas à gagner du temps. Quand au confort, il m'indiffère. En revanche, je vois bien ce que j'ai perdu: les compartiments. J'adorais cela. Un compartiment, c'était un salon où l'on discutait avec ses amis d'un jour. À présent, les wagons sont aménagés comme des autocars: on est calé à côté d'un seul voisin. Le chiffre deux étant le plus intimidant, chacun se cache dans son journal. Pour ceux qui ne veulent pas être dérangés, c'est l'idéal. Moi, hélas j'aime qu'on me dérange, j'aime la compagnie. J'adore parler avec des gens qui ne savent pas que j'enseigne au Collège de France... avec des gens qui ne savent pas que mes cours d'assyriologie intéressent de moins en moins de monde. Le train antédiluvien était l'évènement de mes semaines. J'ai des souvenirs de conversations ferroviaires absolument fabuleuses. Pour illustrer ma nostalgie, je me dois de raconter l'une d'entre elles, dont on comprendra qu'elle m'ait marqué. C'était il y a deux ans. J'avais fini de présenter ma conférence hebdomadaire à quelques chauves de plus en plus rares et endormis. À la gare du Nord, j'avais pris le train de Bruxelles: c'était un vendredi après-midi, les rames étaient bondées et nous avions dû nous assoir à huit dans un vieux compartiment prévu pour Six personnes . Nous étions serrés comme des sardines, nous manquions d'air et certains d'entre nous ne sentaient pas très bon: les trois ou quatre heures de trajet promettaient d'être pénibles, même pour moi. Je remarquais cependant que l'un d'entre nous ne semblait pas incommodé, au contraire: il souriait et paraissait aussi dispos que s'il respirait une brise marine. C'était un homme long et mince, âgé d'une quarantaine d'années, dont la nationalité était aussi difficile à déterminer que les origines sociales. Le train démarra. L'homme se mit à parler néerlandais avec deux dames hollandaises assises face à lui. Il avait l'accent caractéristique des Bataves. Affaire classée: ce monsieur était Hollandais. J'observai les quatre autres personnes qui partageaient notre compartiment: il y avait un touriste asiatique, un homme d'affaires au type latino-américain, une jeune femme nord- africaine et une adolescente peut-être européenne. Je me demandais avec lequel de ces voyageurs j'allais pouvoir p a r l e r; en vérité, je n'avais pas l'embarras du choix, car à part le français je ne parle que le sumérien classique. Comme la mine renfrognée de la gamine me faisait un peu peur, j'entamai une conversation avec la jeune femme algérienne. Nous en étions aux banalités d'usage' quand j'entendis parler japonais à côté de moi: c'était le quadragénaire souriant qui discutait avec le touriste, dont j'appris ainsi qu'il était nippon. Il parlait cette langue comme s'il l'avait parlée toute sa vie. Je fus admiratif mais pas trop étonné: c'était un hollandais. Il appartenait donc à ce peuple de grands voyageurs qui fut l'un des premiers à découvrir le pays du Soleil Levant. Je repris mon ébauche de dialogue avec l'Algérienne: elle me dit qu'elle était infirmière à Paris et qu'elle allait voir ses cousines à Bruxelles. À cet instant me vinrent aux oreilles les sonorités si particulières de la langue portugaise: mon Hollandais était en grande conversation avec l'homme d'affaires brésilien. La langue de Pessoa lui sortait de la bouche avec autant de naturel que le néerlandais et le japonais.

—Avez-vous remarqué, me dit la jeune Algérienne, que ce monsieur parle couramment tant de langues ?

—C'est très explicable murmurai-je ex cathedra. Ce monsieur est hollandais. La Hollande et le Portugal ont pas mal de points communs: ce sont des petits pays de grands voyageurs. Ces deux peuples furent les premiers à découvrir le Japon. Il n'est donc pas si extraordinaire que monsieur parle trois langues liées par l'Histoire.

À peine avais-je achevé mon petit laïus que notre mystérieux Batave se tourna vers mon interlocutrice et se mit à lui parler en arabe. Ma théorie s'écroulait. Enthousiaste l'infirmière me dit que cet homme avait utilisé à la perfection l'arabe des Algériens. Dépassé je voulus demander à l'inconnu d'0ù lui venaient ses dons pour les langues— je comptais lui poser cette question en français partant du principe qu'un tel connaisseur ne pouvait ignorer ce glorieux idiome. Mais je n'en eus pas l'0ccasion car ce fut l'instant que choisit le contrôleur pour entrer dans notre compartiment. Chacun d'entre nous lui tendit son billet qu'il poinçonna sans broncher à l'exception de celui de l'adolescente à qui il demanda sa carte Carrissimo. La jeune fille ne réagit pas. Le contrôleur la lui réclama à nouveau sans qu'elle répondit. Nous étions crispés, sentant que la gamine avait fraudé son demi-tarif: pourquoi n'essayait-elle pas de se défendre ? Le Hollandais intervint. En un français irréprochable, il dit au contrôleur qu'il avait compris le problème il adressa alors à l'adolescente toute sorte de signes gestuels rapides et ininterrompus. Elle réagit aussitôt et tendit à l'employé la carte exigée. Puis elle remercia (je suppose) notre inconnu par un petit ballet manuel. J'étais médusé. Que ce polyglotte parle le langage des sourds muets en plus des idiomes qu'il maitrisait à la perfection je pouvais encore l'admettre: mais comment avait-il pu deviner son infirmité ? Semblablement, était-il donc écrit sur le visage du Japonais qu'il était japonais, du Brésilien qu'il était brésilien et de l'Algérienne qu'elle était algérienne ? Je contemplais cet homme stupéfiant avec la plus grande perplexité quand eut lieu le prodige: il se tourna vers moi et se mit à me parler, je le jure en sumérien classique. Il employait même les tournures les plus élégantes et recherchées de cette langue morte. Claude Hagège en personne eût été minable en comparaison de ce phénomène qui faisait mieux que parler toutes les langues: il devinait les langues que cachaient les cerveaux des gens. Voici ce qu'il me dit —je me permets de traduire:

—Comme je suis content de vous rencontrer, professeur! Il y a si longtemps que je voulais pratiquer mon sumérien classique: vous êtes le premier qui m'en donne l'occasion.

—Monsieur, qui pouvez-vous être ? balbutiai-je.

—Vous connaissez la légende du vaisseau fantôme et du Hollandais volant, me répondit-il. Eh bien moi, je suis le Hollandais ferroviaire.

Autour de nous, les passagers étaient inconscients du miracle qui se passait. D'abord, ils ne savaient pas que nous parlions la langue la plus morte des langues mortes, ensuite, ils ignoraient que le Batave connaissait mon identité; sans avoir eu besoin de me la demander ; enfin, ils ne comprenaient pas les paroles ahurissantes que me disait ce personnage. Toujours en sumérien classique je lui posai les myriades de questions qui se bousculaient dans mon esprit, sans même lui laisser le temps de répondre:

—Votre sort est-il comparable à celui du Hollandais volant ? D'où vient votre malédiction ? Et votre connaissance phénoménale des langues ? Faudra-t-il qu'une femme vous aime jusqu'à la mort pour vous libérer ? Pourquoi prenez-vous le train ? etc.

À cet instant le convoi s'immobilisa en rase campagne. Une voix dans un haut-parleur signala une panne. Dans le pré qui longeait la voie ferrée, les vaches faisaient ce que font les vaches: elles nous regardaient avec curiosité. Eh bien vous n'allez pas me croire : le Hollandais ouvrit la fenêtre et il meugla à la perfection.

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Commentaires récents

Argent

4 histoires/contes dans ce livre. Malheureusement trop court mais quand on aime tu pas si vite... Et à la fois seul la première histoire m'a convaincu au maximum.

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Commentaire ajouté par Kays 2018-11-17T15:19:15+01:00
Diamant

Ce livre de nouvelles est génial, des histoires variées, des fins inattendues et de l'humour à la sauce Nothomb comme on connait.

J'ai dévoré le livre en à peine 1h, il se lit vite, et il nous rend addicte.

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Commentaire ajouté par Fionasim 2011-03-25T17:50:55+01:00
Or

Des contes aussi farfelus les uns que les autres. Bref du Nothomb quoi! On aime ou pas, moi j'adhère complétement. Rien que pour la démesure de ses personnages.

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Jarina l'ajoute dans sa biblio or
2021-09-15T12:26:09+02:00

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