Extraits

« — Eden, tu as travaillé avec lui durant l’enquête de la mort du chef O’Neill, dit Adèle. Qu’est-ce que tu en penses ?

— Eh bien, j’admire sa technique.

Et son physique. Et ses yeux verts.

— Il semble avoir la tête sur les épaules, ajoutai-je.

— Et de bonnes épaules, aussi, de ce que j’ai entendu, commenta Adèle, un petit sourire aux lèvres. Ma petite-fille a très envie de faire sa connaissance. »

J’entrai dans la cuisine où grand-mère et grand-tante Thora coupaient des légumes. Enfin, ma grand-tante coupait des légumes pendant que ma grand-mère observait par-dessus son épaule pour la critiquer. Un travail d’équipe.

— Je sais comment couper une carotte, Esther, se défendit Thora.

Grand-mère me regarda.

— J’ai entendu dire que tu avais kidnappé ton neveu. Si tu veux tellement un bébé, pourquoi est-ce que tu ne vas pas faire un tour à la marina ce soir ? Je suis sûre que quelqu’un peut t’aider.

— Je ne l’ai pas kidnappé.

Je refusai d’entrer dans les détails et de balancer mon père, même s’il le méritait.

— Si tu as besoin de faire un petit sacrifice, reprit grand-mère, je peux enlever un enfant à l’école primaire, si tu veux.

— Je ne ferai pas de sacrifice, soupirai-je. Je ne fais pas de magie noire, tu te rappelles ?

— Tu ne fais pas grand-chose, rétorqua-t-elle en récupérant une carotte pour mordre dedans. Si c’était le cas, tu serais meilleure dans ton travail.

Je me raidis.

— Eden, tu as tellement grandi, déclara Bianca en me toisant de haut en bas. Je me rappelle de toi plus jeune, tu étais une gamine maigrelette qui refusait tout ce qui pouvait être girly. Pas de vernis. Pas de maquillage. Et maintenant, regarde-toi, gloussa-t-elle. Tu n’as pas changé d’un poil.

— Je mets du baume à lèvres, me défendis-je. Je déteste avoir les lèvres sèches.

— Maintenant, il ne sortira jamais avec moi, se plaignit ma mère. Il est trop riche.

— Oui, bien sûr, c’est ça qui va l’en empêcher, ricana grand-mère.

— Quoi ? Tu crois qu’un jeune étalon comme lui ne peut pas être attiré par une femme comme moi ? aboya ma mère.

Je fermai les yeux.

— S’il te plaît, n’utilise pas le mot « étalon » quand je suis dans les environs.

— Pourquoi est-ce que tu fermes les yeux ? demanda grand-mère. Si tu ne veux pas entendre, bouche-toi les oreilles.

« — Tu as perdu ton boulot. Tu n’as pas de petit-ami. Tu as vingt-six ans et tu vis chez ta mère.

Elle fit claquer sa langue avant de continuer.

— Si ce n’est pas tout perdre, je ne sais pas ce que c’est.

— Merci pour ce discours d’encouragement, maman. Maintenant, si tu veux bien m’excuser, je dois me préparer pour aller travailler.

— Oui, bien sûr. Il ne manquerait plus que tu te fasses virer à nouveau.

Je ravalai un grognement et repartis en direction de la maison. »

"- Et toi, Eden, tu en penses quoi ? demanda Bianca. A mordre, à tuer, ou à transformer ?

Je soupirai.

- Je ne suis pas un vampire.

Ma belle-mère tapota mon bras.

- Tu devrai retirer le balai que tu as dans le cul, parfois.

- Et laisser le chef le remplacer par...

Je ne laissai pas Bianca finir sa phrase."