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Le cas de Michel pourrait nous permettre d’affirmer que, là où le masochisme est conscient, les cognitions erronées sont psychiquement inutiles, donc absentes.
Afficher en entier[…] il existerait des cognitions erronées ayant pour fonction de concilier volonté consciente de gagner et désir inconscient de perdre. Pour préserver sa cohérence interne, le joueur ne mettrait-il pas en scène des cognitions erronées destinées à attribuer à autrui une volonté de le faire perdre ?
[…] Si l’hypothèse est infirmée, nous en déduirons que seul le champ du conscient, déjà largement étudié par les travaux des cognitivistes, fait appel au concept de cognition erronées. Si elle est confirmée, nous pourrons nous proposer d’enrichir et d’élargir le concept même de cognitions erronées et d’en proposer une nouvelle typologie.
Afficher en entierEn posant l’hypothèse du jeu pathologique comme symptôme du masochisme moral et de la pulsion de mort qui s’y rattache, nous faisons du jeu pathologique un comportement dont le but inconscient est la perte et la jouissance mortifère qu’elle provoque chez le sujet.
De la même manière que les cognitions erronées rendent conciliables la volonté de gagner et l’aléa défavorable, nous posons l’hypothèse selon laquelle il pourrait exister d’autres cognitions erronées dont la fonction psychique serait justement de rendre conciliables le but conscient de gagner et le but inconscient de perdre.
Afficher en entierDans le hall d’ l’Hôtel de Paris, à proximité de la porte, trône une statue équestre en bronze de Louis XV. La légende veut que le joueur qui sort de l’hôtel pour se rendre au casino serait chanceux au jeu s’il a préalablement touché la patte avant droite du cheval du roi. Celle-ci, effectivement, témoigne d’une usure du bronze très parlante…
Afficher en entierJe ne pense pas être allé au casino pour gagner parce que de toute façon, l’argent du jeu n’a pas la même valeur que dans la vie réelle. En fait, quand on joue, on est deux personnes différentes, avec de l’argent qui a deux valeurs différentes.
Afficher en entierLe choix du terme d’addiction s’inscrit aussi, selon nous, dans une « euphémisation » destinée à lisser le langage et à en évacuer les connotations stigmatisantes. La toxicomanie devient addiction comme l’aveugle devient non-voyant ; le balayeur, technicien de surface ; le chômeur, demandeur d’emploi ; le patron, chef d’entreprise ou le Noir, personne de couleur. Il en va ainsi du langage officiel, sous l’influence du politiquement correct, constituant ainsi, pour reprendre une expression du journaliste Pierre Merle, un « français précieux » du XXIe siècle qui n’aurait rien à envier à celui des précieuses (ridicules ?) du XVIIe siècle !
Afficher en entierNotre travail révèle, nous semble-t-il, en quoi les approches comportementales et cognitivistes constituent une réponse cohérente mais incomplète à la prise en charge clinique dans la mesure où leur champ n’inclut pas –ou pas assez- les enjeux inconscients du joueur, parmi lesquels le masochisme au premier plan. Ce hors-champ est d’autant plus préjudiciable dans le cas du jeu pathologique que les buts conscients et inconscients sont ici strictement antagonistes : gagner ou perdre.
Afficher en entierA l’instar de Jacques Lacan, énonçant que tout acte manqué est un discours réussi, nous pouvons conclure que, avec l’aide indispensable des cognitions erronées au service des buts inconscients, tout jeu perdant est un discours réussi.
Afficher en entierJe ne pense pas être allé au casino pour gagner parce que de toute façon, l’argent du jeu n’a pas la même valeur que dans la vie réelle. En fait, quand on joue, on est deux personnes différentes, avec de l’argent qui a deux valeurs différentes.
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