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Extrait ajouté par Shiravee 2022-01-27T11:25:03+01:00

Bonjour Delia,

Surtout, ne croyez pas que je vous traque, vous êtes facile à trouver sur FB. Vous êtes soudain devenue très silencieuse sur votre adresse mail professionnelle, et je me demandais pourquoi. Désolé si j’ai été trop loin avec mes blagues de lavements à l’eau de Javel. NP

Je suis devenue silencieuse parce que j’ai quitté mon boulot – en partie à cause du chaos que vous avez semé, et dont on m’a tenue pour responsable. Je vous prie de ne plus m’importuner sur mon compte personnel. Merci ! Delia

Sérieusement ? Bon sang, je suis tellement, tellement désolé. Je n’ai pas imaginé une seule seconde que mes bêtises pourraient vous attirer des ennuis, je pensais juste m’amuser un peu. Je vous en prie, si je peux faire quoi que ce soit pour arranger la situation, dites-le-moi. Je suis prêt à m’immoler sur le bûcher de la honte et de la culpabilité. Je suis sincèrement désolé. NP

“Quoi que ce soit” ? Je vous prends au mot : j’aimerais savoir comment vous m’avez trouvée la première fois. Et qui vous êtes.

Comment je vous ai trouvée ? Méfiez-vous de la déception qui accompagne toujours l’explication d’un tour de magie. J’ai configuré un Googlewhack. NP

Un quoi ? J’apprécie l’ironie d’avoir pu rechercher la définition sur Google. D

C’est une combinaison unique de mots dissimulée sur un site ; n’importe quelle recherche impliquant ces mots donnera un seul résultat. J’avais anticipé la possibilité qu’on fasse des recherches sur moi sur Internet. Quand vous avez trouvé mon blog, la trace de votre adresse IP m’a appris que j’avais eu une visite de quelqu’un travaillant au Q.G. du conseil général. Bingo. NP

Mais comment avez-vous su que cela venait de moi, précisément ? Vous ne m’avez toujours pas dit qui vous êtes… D

Les réponses à ces questions sont connectées. Continuez. Vous avez droit à un essai, ensuite je vous explique. NP

Attendez. Vous me connaissez. Ce qui veut dire que je vous connais aussi ? D

4,5/5 ! Je ne vous connais pas à proprement parler. Je connais votre existence. Je sais que vous portez toujours de belles robes pour les fêtes de Noël du CM, et que vous n’aimez pas qu’on mette des fruits dans les salades (source : bavardages devant le buffet). (J’ai fait allusion une fois au fait que nous avions eu cette conversation ! Curieusement, je ne crois pas vous avoir fait suffisamment grande impression pour que vous vous souveniez de moi.) Et, oui, grâce au tripwire du Googlewhack, j’ai su qu’il me faudrait me méfier en allant au Kawa ce jour-là. Je ne suis pas entré. Vous n’auriez pas dû vous asseoir près de la fenêtre. Règle n° 1 des techniques de surveillance. NP

Ça alors. Vous travaillez au conseil municipal ?! Je ne m’en remets pas. D

Moi non plus. NP

Mais alors pourquoi le troll, la pagaille, les dégâts, l’hostilité vis-à-vis du CM ? D

Parce que j’y travaille. NP

Ah, ah ! Vous le détestez tant que ça, le conseil municipal ? D

Je ne le “déteste” pas. Disons que j’ai un seuil de tolérance à l’ennui assez bas – l’oisiveté, les vices, tout ça. Pour être honnête, l’idée n’a jamais été d’en faire quelque chose de régulier. Mais quand j’ai appris que les conseillers en faisaient tout un foin, je n’ai pas pu résister à la tentation de continuer. Je suis comme ça. S’il y a des bêtises à faire sur le Net, c’est souvent moi qui m’en charge. NP

Mais votre travail ? Si vous vous faisiez prendre ???! D

Je ne me fais jamais prendre sur les lieux du crime. Je suis comme Macavity le chat mystérieux. Avec le haut débit. Cela dit, clairement, je suis allé trop loin, et vous en avez fait les frais. Je n’imaginais pas que ça prendrait de telles proportions ; dans ma tête il ne s’agissait que d’anarcho-lol. Encore une fois, désolé.NP

Oh, pas de souci. Vous travaillez dans quel service ? D

Verriez-vous un inconvénient à ce que je ne divulgue pas ces détails tout de suite ? Je sais que vous m’avez dit ne plus travailler au conseil, mais, si ça se trouve, vous êtes en congé et ceci est une nouvelle tactique d’approche du service de presse Mais encore désolé si vous êtes partie. NP

Ah ! OK. Mais je suis sûre que le détective Selle d’Âne n’aura aucun mal à vérifier que j’ai bien quitté mon boulot. D

… Selle d’âne ? NP

Un grand naan ! Vous n’aviez jamais entendu cette expression ? Mon fiancé l’utilise tout le temps. (Je dis fiancé, il ne l’a été que le temps d’une soirée, jusqu’à ce que je découvre qu’il allait voir ailleurs. Peut-on appeler ex-fiancé un homme qui l’a été moins d’une heure ? Si un arbre tombe dans une forêt, etc.) D P.-S. : Je n’arrive pas à croire que je ne me souvienne pas de vous.

Comme je vous l’ai dit, honnêtement, je ne suis pas spécialement inoubliable. Désolé pour l’ancien fiancé, il m’a l’air d’un bel idiot, si je puis me permettre. NP

Je suis devant la page Facebook de la fille avec qui il couchait. Franchement, vous pouvez dire tout ce que vous voulez. D

Vous voulez que je supprime son compte FB ? C’est dans mes cordes. NP

Vraiment ?! D

Il me faudrait juste une salle d’opérations, quelques soldats de plomb à déplacer sur une carte, un assortiment de marqueurs, un tableau blanc et une boîte de donuts Krispy Kreme. Je pense être capable de pénétrer en moins d’une semaine la forteresse de Zuckerberg à Palo Alto, remplie de sa cour de crétins en tongs. Dit-il, modeste. Bon, mais, à part ça, j’ai largement de quoi être humble. NP

Si vous êtes si doué en informatique, pourquoi ne travaillez-vous pas pour le GCHQ ou le FBI ? D

Ah. Mettons ça sur le compte d’un manque de motivation et de confiance en moi. Et parce que la nage du petit chien est plus facile que le crawl. Et que j’arrive à un âge où on préfère barboter. (Vous parlez à un vieillard de trente et un ans.) NP

J’en ai trente-trois, alors fermez-la ! D

Eh bien, vous ne les faites pas NP

Merci ! D

Cela fait six semaines. Le moment est venu de me révéler votre vrai nom. Vous ne pouvez plus sérieusement croire que mon séjour à Londres est une arnaque financée par le conseil municipal pour vous démasquer. D

… Argument judicieux. C’est Joe. Je travaille au service des impôts.

(Applaudissements. Tagada-tsouin-tsouin.) Heureuse ? NP/J

Bonjour, Joe ! Ravie de faire enfin votre connaissance ! D

Eh bien, nous ne faisons pas exactement connaissance. Car nous nous sommes déjà rencontrés, rappelez-vous. (Mais vous ne vous rappelez pas.) J

Et vous ? Comment se fait-il que vous vous souveniez de moi ? Les rousses ayant l’air de s’être échappées d’un remake amateur de Grease sont donc si mémorables ? D

Sincèrement ? Vous êtes jolie. J

Merci ! D

P.-S. : Mon frère est tombé sur le comics que j’écris depuis mon arrivée à Londres. Il m’a fait plein de compliments. D

ATTENDEZ, quoi ? Vous écrivez un comics ? Je m’apprêtais justement à vous demander si vous aviez une passion en dehors des relations publiques, lesquelles ne me semblent pas vraiment coller à votre personnalité – si je puis me permettre, étant donné que je ne vous connais que d’une courte discussion devant un buffet et d’une série de mails. J

Ah non, pas de problème, effectivement, les RP et la com ne sont pas ma tasse de thé. C’est juste quelque chose que je sais faire. Oui, mon rêve a toujours été d’écrire des comics. J’ai suivi une formation de graphiste à l’université. Et puis, à vingt ans, je me suis sentie stupide avec ma B.D. et j’ai abandonné pour me consacrer à une profession supposée “convenable”. Sauf que mon métier n’a rien de “convenable”. Ça m’a fait du bien de la revisiter. D

Qu’est-ce qui se passe dans ce comics ? J

C’est l’histoire d’un alter ego de Delia, une super-héroïne que j’ai appelée la Femme Renarde. Elle vit sous terre, et, la nuit, sur sa bicyclette magique, elle sillonne la ville pour combattre le crime, assistée de son compagnon, le renard Reginald. Alors, vous rigolez maintenant ? D

IMMENSE ! Je suppose que vous allez me dire non, mais : je peux le voir? J

Si vous y tenez ! Mais ne vous faites pas trop d’illusions. D

Delia, La Femme Renarde, j’adore. J’a-do-re !!! C’est génial. Vous n’en avez jamais rien fait ? Vous ne l’avez jamais présenté nulle part ? Pourquoi ? J

Salut, Joe ! Merci ! … Peur. D

Je ne vois aucune raison d’avoir peur. J

… Eh bien, moi non plus, plus maintenant. D

Alors yapuka… J

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Extrait ajouté par Shiravee 2022-01-27T10:43:45+01:00

De : peshwari.naan@gmail.com

Vous me cherchez ?

De : Delia Moss

Effectivement. Comment avez-vous su que je vous cherchais ?

De : peshwari.naan@gmail.com

Pourquoi me cherchez-vous ?

De : Delia Moss

Vous n’avez pas répondu à ma question. Donnant-donnant.

De : peshwari.naan@gmail.com

Je l’ai su parce que je suis “bon en informatique”. C’est votre tour, maintenant…

De : Delia Moss

Ce n’est pas vraiment une réponse, si ? ☺ Je cherche à comprendre pourquoi vous vous montrez si critique à l’égard du conseil municipal. Nombre de vos commentaires sur le site du Chronicle sont plutôt caustiques ! (À moins que je ne me trompe de naan aux fruits secs et qu’il y en ait un autre en liberté, coupable de ces grossièretés…) (Et pourquoi ce pseudo ?)

De : peshwari.naan@gmail.com

Je ne cherche pas vraiment à critiquer. Je poste des commentaires qui me font rire. (C’est le naan le plus agaçant. Quelle idée d’y ajouter des fruits ! Je suis sûr que vous serez d’accord avec moi sur ce coup-là.)

De : Delia Moss

D’accord, mais… ça ne fait pas forcément rire tout le monde. Certains conseillers ne les ont pas bien pris du tout. (Ouaip, tout à fait d’accord, les fruits tombent comme un cheveu sur la soupe. Ail et piment, quand vous voulez. Coriandre éventuellement, pour son petit effet surprenant.)

De : peshwari.naan@gmail.com

C’est parce que ce sont de vieux corn-flakes velus qui ne reconnaîtraient pas l’humour s’il les prenait par-derrière en grognant leur nom. (J’aime aussi les naans au fromage et les naans keema.)

De : Delia Moss

Vrai ou pas… envisageriez-vous de modérer vos propos ?

De : peshwari.naan@gmail.com

Y a-t-il une bonne raison pour que je le fasse ? ☺

De : Delia Moss

Pour me rendre service ? On m’a chargée de vous convaincre d’arrêter. Cela m’aiderait énormément si vous acceptiez. Ou au moins si vous faisiez preuve d’un peu de retenue. Mon chef serait plus heureux.

De : peshwari.naan@gmail.com

Peut-être que votre chef devrait s’en faire greffer une paire, et dire aux conseillers municipaux de mettre les choses en perspective. J’amuse les gens et, ce faisant, j’accrois la somme de bonheur dans l’univers.

De : Delia Moss

Vous pouvez vous amuser sans pour autant prétendre que le conseiller Hammond a déclaré à l’assemblée générale annuelle qu’il se blanchissait l’anus à l’eau de Javel.

De : peshwari.naan@gmail.com

Ça, ce n’était pas un mensonge. Consultez le procès-verbal de l’assemblée. Il a expliqué ensuite que ce lavement le laissait aussi frais qu’un demi-pamplemousse.

De : peshwari.naan@gmail.com

Et si M. le conseiller Hammond avait en fait voulu dire que son anus passé à l’eau de Javel ressemblait à un pamplemousse rose ? Ça fait réfléchir.

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Extrait ajouté par Shiravee 2022-01-27T10:36:19+01:00

— Nouvelle robe ? ajouta Ann, ne prêtant aucune attention à la réponse de Delia.

Elle balaya d’un regard désapprobateur le modèle Topshop imprimé de libellules que portait Delia ce jour-là.

Ann estimait de toute évidence que la gaieté des tenues de sa collègue manquait de professionnalisme.

Exception faite de ses pantoufles thérapeutiques surprenantes, elle ne jurait que par la simplicité et la sobriété vestimentaires. Delia portait des robes évasées colorées, des collants fantaisie, des ballerines et un manteau rose framboise. Ann combinait des hauts et des bas unis de chez Next. Et des pieds de gorille.

Les gens disaient que Delia avait un style très personnel et distingué, ce qui la ravissait et la surprenait tout à la fois ; en effet, ses choix vestimentaires répondaient à une nécessité. Les jeans et le look androgyne ne convenaient pas à sa silhouette féminine à la poitrine et aux hanches plantureuses.

Des années avant d’atteindre la puberté, Delia avait compris que, avec ses cheveux roux, elle ne passerait jamais inaperçue : ils n’étaient pas d’un blond vénitien sage, mais d’un rouille flamboyant. Elle les portait assez longs, relevés, avec une frange fournie. Elle soulignait la pâleur de son teint coquille d’huître en maquillant ses yeux à l’eye-liner noir, façon ailes de papillon.

Avec ses yeux de biche et ses tenues de jeune fille, Delia était souvent prise pour une étudiante de l’université voisine. D’autant plus qu’elle venait travailler sur sa bicyclette rouge. À trente-trois ans, elle n’était pas mécontente de cette confusion.

[...]

Delia gagna les toilettes afin de se préparer pour sa soirée. Ce matin-là, elle avait délaissé sa bicyclette pour venir en bus. Dans un sac en plastique, elle avait apporté des escarpins à petits talons et un jupon en tulle style années 1950. Elle le secoua pour le défroisser et l’enfila en se tortillant sous sa robe, choisie spécialement en vue de cette soirée romantique.

Les volants en taffetas couleur lavande sombre dépassaient de trois centimètres sous l’ourlet de la robe dont ils reprenaient le motif. De retour parmi ses collègues, mal à l’aise, Delia s’empressa de regagner sa place pour enfiler son manteau.

Mais elle ne fut pas assez rapide pour échapper au regard de faucon d’Ann.

— Qu’est-ce que vous portez là ? caqueta celle-ci.

— Ça vient de chez Attica, la boutique vintage, expliqua Delia, le rouge aux joues.

— Vous ressemblez à un abat-jour de bordel espagnol, assena Ann.

La jeune femme soupira, marmonna un « Waouh, merci » et fit une grimace. De toute façon, ce jour-là, rien de ce qui avait pu se passer entre 9 heures et 17 heures n’avait d’importance.

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Extrait ajouté par Shiravee 2022-01-27T10:32:47+01:00

— Ah, Delia ! Notre experte en médias sociaux et notre détective officiel ! J’ai un jeu du chat et de la souris pour vous, annonça-t-il en poussant quelques feuilles A4 imprimées vers elle.

Elle doutait de mériter le titre de « détective officiel » du service simplement parce qu’elle avait découvert la source de l’odeur persistante dans les toilettes des dames – un « souvenir » glissé dans le réservoir d’une chasse d’eau par un stagiaire mécontent qui avait probablement une dent contre la gent féminine. Une illumination dont Delia se serait bien passée.

Roger joignit les pointes de ses doigts et poussa un soupir théâtral.

— Il semblerait que nous ayons un lutin.

Delia prit la parole après un instant d’hésitation.

— Vous voulez dire une taupe ?

— Comment appelez-vous quelqu’un qui se sert d’Internet dans l’intention de nuire à autrui ?

— Un connard ? suggéra Delia.

Roger tressaillit. Il ne jurait jamais.

— Non, je voulais parler d’un élément perturbateur persistant du genre cyborg.

— Un robot ? avança Delia avec hésitation.

— Non ! J’ai dit cyborg ? Cyberespace.

— Quelqu’un qui fait des commentaires déplacés en ligne… Un troll ?

— Troll ! C’est ça !

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Extrait ajouté par Shiravee 2022-01-27T10:29:46+01:00

Ann s’approcha d’un pas traînant, chaussée de ses pantoufles King Kong. Elle était armée d’un yaourt et d’une cuillère, et affichait une expression très contrariée.

— C’est à vous, le truc dans le Tupperware au couvercle bleu ?

Delia cligna des yeux.

— Dans le frigo, précisa Ann.

— Oui.

— Ça empeste. Qu’est-ce que c’est ?

— Des crevettes au piment. C’est une recette marocaine. Un reste de ce que j’ai préparé pour le dîner hier soir.

— Eh bien, l’odeur a complètement imprégné mon yaourt grec. Pourriez-vous ne plus apporter de nourriture aussi agressive au bureau ?

— Ces crevettes me paraissaient seulement sûres d’elles.

— C’est comme les sandwichs aux oeufs dans le train. Manger des sandwichs aux oeufs dans le train est interdit. Pareil pour les hamburgers dans le bus.

— Ah oui ?

Se faire humilier pour un casse-croûte par une femme portant des pattes de primate en guise de chaussons était un peu surréaliste. De douloureux oignons obligeaient Ann à porter ces pantoufles. Ses pieds semblaient se détester.

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Extrait ajouté par Nanou_ 2018-04-01T02:42:42+02:00

Elle se retint de rétorquer : "Désolée si tu trouves ça prématuré, mais cela fait cinq ans que, pintés, à tous les réveillons, nous évoquons la possibilité de sauter le pas dans l'année. J'ai trente-trois ans. Nous sommes censés commencer à essayer de fonder une famille tout de suite après, avec un peu de chance pendant notre lune de miel. Nous fêtons nos dix ans aujourd'hui. Qu'est-ce que tu attends? Quelle est l'occasion que tu attends?"

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Extrait ajouté par AtriaAbrasax 2018-02-21T23:26:56+01:00

Delia ouvrit un mail et raconta ses déboires à Naan Peshwari. Ce n’était pas très catholique, mais le Naan n’était pas un enfant de chœur lui-même…

Délicat. Vous pensez qu’ils savent que ce n’est pas vrai ? NP

C’est plus tordu que ça, puisque leur complicité entre en jeu : ils sont probablement tout à fait conscients que rien n’est vrai. Le truc, c’est qu’il faut que nous leur donnions des “preuves” qui tiennent suffisamment la route pour qu’ils puissent, en cas de retombées, soutenir qu’ils les ont crues. Démenti plausible. D

Mmm. Pourquoi pas un lien vers le site du distributeur de films pour adultes disparu ? NP

Ça marcherait… mais il n’y a pas de distributeur, et encore moins de site Internet. D

Nouille ! Suivez, un peu ! Et s’il y en avait un ? Vous pigez ? NP

… Pas vraiment ? D

Je pourrais vous en bidouiller un. NP

Ah bon ?! Vous feriez ça pour moi ? D

Oui emphatique x 2. J’ai une dette envers vous. Et vu que je ne travaille pas cette semaine, vous l’auriez en un rien de temps. NP

Delia commençait à apprécier sérieusement cet ami mi-homme, mi-pain plat cuit au four.

Pendant qu’ils échangeaient des idées sur la conception du site, Delia eut l’impression de faire enfin quelque chose de créatif et d’utile, aussi étrange et tordu que ce soit.

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Extrait ajouté par bellajessica 2015-11-02T14:24:52+01:00

— Tu as couché avec elle dans la réserve ?

— Non !

— Oh que si. Avoue.

— Non, pas du tout, se défendit Paul d’un ton qui manquait de conviction en secouant la tête.

Delia devinait la réponse qu’il lui donnerait si elle insistait : ils n’avaient pas exactement couché ensemble. Mais ils avaient fait plus que s’embrasser. Ann appellerait ça des tripatouillages dégoûtants.

— Comment s’appelle-t-elle ?

— Céline.

Un prénom sexy. Un prénom cool. « Céline » évoquait une beauté de la rive gauche coiffée au carré, Gitane aux lèvres, vêtue d’un pantalon cigarette noir.

Bon sang, qu’est-ce que ça faisait mal. Une blessure fraîche chaque fois, comme si elle se faisait fouetter par quelqu’un qui savait exactement combien de temps laisser la morsure du cuir brûler avant de frapper de nouveau.

— Elle est française ?

— Non…, marmonna-t-il en croisant son regard. Sa mère aime Céline Dion.

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Extrait ajouté par Daliana 2019-05-06T14:44:18+02:00

- Qui est C ?

Paul regarda le portable, puis de nouveau Delia. Il rougit et blêmit en même temps -- son teint marbré rappela à Delia celui de l'homme assis à coté d'elle dans un autocar du National Express, qui avait eu une attaque dans les Peaks. Etant l'unique passager à avoir son brevet de secourisme, elle s'était retrouvée agenouillée dans la boue sur le bord de la route à faire la RCP, s'efforçant de surmonter le dégoût que lui inspiré son haleine de buveur de bière.

Elle ne ferait pas de bouche-à-bouche à Paul.

- Delia ..., souffla-t-il, le visage tordu en une expression angoissée.

Une phrase qui s'interrompit aussi vite qu'elle avait commencé ... Son nom à elle et sa voix à lui ne sonnait plus comme avant. A partir de cet instant, tout serait différent.

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Extrait ajouté par bagheera 2019-03-24T07:49:18+01:00

"Les chances de revivre un tel amour et d'être aimée en retour paraissaient minces. […] Peut-être qu'il fallait avoir vingt ans pour éprouver cela.[…] Vingt ans, c'était l'époque où l'on se consumait à l'idée de bientôt unir son âme à celle de quelqu'un d'autre. Où l'on était prêt à tout donner, comme si sa vie en dépendait.

Mais à la trentaine bien sonnée? Ce n'était guère vieux. Pourtant, on y était déjà nettement moins disposé. Ce n'était pas notre première bar-mitsva, comme aimait dire Emma. Le rapport tête/cœur changeait, parce qu'on était désormais capables de repérer les problèmes potentiels et de prédire honnêtement les échecs.

S'embarquer dans une relation sérieuse ressemblait d'avantage à acheter une maison - on évaluait la solidité de la structure et marchandait le prix en fonction."

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