Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
714 341
Membres
1 011 631

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Commentaires de livres faits par Cacoethes-scribendi

Extraits de livres par Cacoethes-scribendi

Commentaires de livres appréciés par Cacoethes-scribendi

Extraits de livres appréciés par Cacoethes-scribendi

Il y a des auteur.e.s qui aiment – ou veulent – faire de leurs romans de vraies expériences de lecture. Qu’un roman ne soit pas simplement une histoire, aussi belle, passionnante ou essentielle soit-elle, mais également une œuvre expérimentale, un jeu d’écritures, dans la forme. On pense à Pérec ou à Italo Calvino, mais Mario Vargas Llosa pourrait, avec La tante Julia et le scribouillard, rejoindre le gang.

L’histoire, c’est celle de la romance de l’auteur-narrateur avec sa tante Julia, de 14 ans son aînée. Comment ils se sont rencontrés, comment ils tombent amoureux et comment ils se marient malgré l’opposition de leur famille – ils ne sont pas liés par le sang, mais Mario est mineur et la tante Julia, divorcée.
Mario travaille alors dans une radio où il rencontre un auteur de feuilletons radiophoniques, Pedro Camacho. Ce qui est le prétexte pour intercaler une nouvelle différente, un chapitre sur deux, en parallèle de l’histoire principale.

Et c’est cet aspect qui donne au roman tout son intérêt. J’ai du mal à poser les mots sur les réflexions que ça a suscité en moi, j’aurais aimé étudier ce roman pour mieux comprendre ce que nous démontre Vargas Llosa avec ces nouvelles. Au moment où j’écris, ce que j’arrive à reconstituer, c’est la volonté de montrer que les histoires sont indépendantes de leur auteur.e, que les personnages font partie d’eux, débutent en s’inspirant de leur entourage réel, mais prennent bien vite leur indépendance. Ou quelque chose comme ça.
Quoique j’arrive à exprimer, j’ai été touchée par cette démonstration de l’auteur sur le travail d’écriture, de composition de scénarios, de création de personnages.

Je n’ai pas forcément vu le rapport avec son histoire d’amour, mais j’ai apprécié pouvoir revenir à cette trame principale, qui était souvent plus fluide à lire que les nouvelles aux multiples personnages de Pedro Camacho – surtout à la fin quand tout se mélange (ceux qui ont lu le roman comprendront).

C’est une sacrée découverte que ce roman et cet auteur, je suis contente de m’y être enfin lancée !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 09-09-2019
Un premier roman qui n’en a pas l’air !

Le livre débute par la description d’un homme, caché dans les fourrés, qui cherche à traverser le Meriç, le fleuve-frontière entre la Turquie et la Grèce. Le froid, la faim, l’impatience. Par bribes, la narratrice nous explique comment cet homme en est arrivé là, sa vie tranquille dans une petite ville syrienne et ses contacts pour obtenir des informations sur la manière d’entrer en Europe. Elle nous dévoile aussi ce qui se passe plusieurs mois après ces quelques heures face au fleuve : leur rencontre à Istanbul, sa vision de cet homme déchu mais résolu à retrouver une vie digne et ses continuelles tentatives de pénétrer le continent si désiré.

Le récit suit donc différentes bulles temporaires, mais je n’ai jamais été perdue. On a l’impression d’une grande sincérité de l’autrice-narratrice, qui décrit précisément ce qu’elle a vu elle-même, qui indique quand il s’agit de souvenirs racontés par son compagnon, etc. C’est une vraie expérience de lecture, qui mêle récit, impressions, souvenirs, réflexions…

Ce fut pour moi une lecture spéciale, puisque je connais un peu l’autrice et son histoire. Je suis donc à peu près certaine de la véracité des faits, qui ont peut-être été romancés pour les besoins du roman, mais rien de plus. Je sais que cet homme a réussi à passer en Europe et je ne peux qu’espérer qu’il y a trouvé ce qu’il cherchait.

Ce roman fait partie de ceux qui nous offrent une salutaire vision d’une réalité que l’on n’a pas sous les yeux, avec ceci de plus que la plume se veut poétique, onirique, et que cela fonctionne vraiment bien, ce n’est pas trop lourd vu son faible nombre de pages.

Je vous recommande absolument ce livre, en particulier si vous aimez les romans qui ne sont pas « que » constitués d’une histoire et si vous êtes sensibles aux belles plumes…
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
date : 07-09-2019
La littérature asiatique recèle décidément de belles pépites ! C’est le cas encore une fois avec Une si jolie robe, qui nous fait découvrir le quotidien dans un campus chinois des années 90, sur fond d’amitié passionnelle entre deux jeunes filles que tout oppose.
Ming est une adolescente de 17 ans, rêveuse, lectrice solitaire et élève sérieuse. Lorsqu’elle rencontre Miao Yan sur le toit où elle a l’habitude d’aller s’isoler, sa routine est bouleversée. Miao Yan a 24 ans, elle est en dernière année, elle séduit les hommes, fume, s’habille élégamment. Ming est sous le charme de sa personnalité fougueuse et mystérieuse et, bien qu’elle ne comprenne pas pourquoi Yan s’entiche d’elle, elle est fière d’être son amie et de côtoyer un nouvel univers.

Le résumé évoquait la découverte de l’homosexualité entre ces deux jeunes femmes, mais le roman n’est pas si direct. Disons que si leur amitié aurait pu « déraper », ce n’est pas le cas, et le lecteur/la lectrice est libre de penser ce qu’il veut des sentiments de chacune. Amitié fusionnelle ou début de romance ? En tout cas, cette relation marque encore Ming plus de dix ans plus tard…

Dire que cette lecture fut agréable est un euphémisme ! Je me suis complètement immergée dans ce campus aux règles strictes, auprès de la sage Ming et de la rebelle Miao Yan. Leur relation est décrite avec sensibilité, la narration est très fluide tout en gardant un ton typiquement est-asiatique.

Ce roman fait maintenant partie de ceux que je vous conseillerais pour découvrir la littérature chinoise !
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
date : 05-09-2019
Soledad, la benjamine de la fratrie, raconte. Elle raconte comment sa mère, avide de couleurs, a cultivé son don de broderie et de couture grâce à une boîte magique transmise de mères en filles, de sœurs en nièces. Mais, dans un monde frustré et jaloux, le don de Frasquita pour coudre de merveilleux vêtements et tissus se retourne contre elle. Tout comme les dons de chacun de ses enfants - Anita la muette devenue conteuse, la céleste Angela, Clara la lumineuse qui ne vit qu'avec le soleil... - se transforme en malédiction et les éloigne de la société.

Dans une Espagne aride, l'atmosphère de ce roman s'approche du réalisme magique de Gabriel Garcia Marquez.
J'ai été très sensible à cette ambiance fantastique, à la magie créée par l'autrice. Mais j'aurais préféré qu'elle nous emmène autre part : je me suis un peu ennuyée au milieu du roman et j'aurais espéré un développement plus romanesque, moins poétique peut-être.

Ça n'en reste pas moins un roman atypique et très bon dans son genre. La plume de Carole Martinez est un pur délice, la narration est bien rythmée. C'est juste que les éléments de base étaient si incroyables que j'en attendais beaucoup et que j'ai été un peu déçue par le déroulement de l'histoire par la suite.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 02-09-2019
Farfouiller pour trouver de la littérature étrangère « qui change », ça veut souvent dire sortir de sa zone de confort, aller au-devant de plus de déceptions. Mais ça fait toujours voyager, toujours découvrir une culture, une autre façon de penser.
Dans ce roman, l’autrice retrace l’enfance de son père. Jeune Somalien, c’est un gosse des rues dans les années 30. Il décide de rejoindre son père, quelque part au Soudan. Aidé par son clan à de nombreuses reprises, il exercera divers métiers, rencontrera des amis pour toujours, mais aussi des terreurs colonialistes…

J’ai été un peu dérangée par l’aspect très descriptif du début du roman : Jama voyage beaucoup, il fait beaucoup de choses et rencontre beaucoup de gens, mais c’était souvent écrit sans dialogues, ce qui manquait de rythme ! Heureusement, vers la moitié du roman, on retrouve un rythme plus dynamique, avec plus de dialogues, donc je reste sur une meilleure impression globale.

On se prend d’amitié pour le petit Jama et son immense foi en son futur. Cependant, certaines scènes sont absolument terribles, que ce soit la violence indicible de certains colons italiens ou la réalité du « replacement » des Juifs après leur libération des camps de concentration quand les autorités coloniales décident qu’il n’y a plus de place pour eux en Palestine…

Ce roman nous fait découvrir le quotidien en Afrique de l’Est dans les années 30/40 et ce fut très enrichissant. Je n’hésiterai pas à lire les prochains romans de l’autrice si j’en ai l’occasion !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Le Cercle des poètes disparus est l’un de mes films préférés. Quand j’ai su qu’il y avait un roman qui en avait été adapté, j’ai été intriguée et mon envie de le lire était partagée avec la peur d’être déçue. Comme je suis tombée dessus en boîte à livres, ce sont ces sentiments qui prévalaient, mais la curiosité et mon affection pour cette histoire ont pris le dessus. Je ne savais pas si je le lirai un jour, mais au moins j’avais le choix.

Et, il y a quelques jours, envie d’une histoire un peu doudou, d’une ambiance automnale. Je me rappelle de ce roman et, malgré mon attente d’être déçue, je l’ai débuté pour me replonger d’une autre façon dans cette histoire d’élèves et de prof de littérature qui les encourage à penser par eux-mêmes et à aimer la poésie.

Mon plaisir de lecture a été supérieur à mes attentes ! Je craignais une simple description du film, comme une sorte de script romancé. Certes, il n’y a aucune différence avec le film, l’histoire est exactement la même, mais l’autrice a fait l’effort de décrire les émotions des personnages et pas seulement leur environnement, donc même si la plume n’est pas extraordinaire, cela reste chouette à lire.

Par-dessus tout, connaissant bien le film, j’ai eu les images dans la tête pendant toute ma lecture, ce qui n’était pas dérangeant puisque rien ne change. Il me manquait juste les musiques à la cornemuse et la présence rassurante de Robin Williams pour y être !

Je sors donc ravie de cette lecture. Elle n’apporte rien par rapport au film, mais elle transmet le même message et les émotions sont presque intactes !
Avez vous apprécié ce commentaire ? +3
Cela fait quelques temps que j’entends parler de Le monde des hommes, roman indonésien. J’ai appris entre-temps qu’il s’agissait du premier tome d’une tétralogie et que son auteur était un monument de la littérature de ce pays, qui aurait pu recevoir le Prix Nobel de littérature.

Dans ce roman est dénoncé le colonialisme : dans les Indes néerlandaises, les êtres humains sont hiérarchisés. Déjà, il découle de la culture javanaise que les couches sociales sont très strictes et les personnes « inférieures » obligées à diverses marques déférences envers les autres, parfois de manière très humiliante, surtout lorsqu’une personne instruite en prend conscience. Ensuite, du fait de la colonisation, les « pur-blancs » sont au-dessus des métis, eux-mêmes au-dessus des indigènes.
À travers la prise de conscience de son narrateur, l’auteur dénonce la prise de contrôle, à tous les niveaux (culturels, politiques, judiciaires…), d’un pays sur un autre.

Même si l’histoire n’est pas inintéressante, j’ai trouvé l’intrigue assez plate. La trop grande place donnée aux thèses de l’auteur et aux réflexions du narrateur, a fini par me lasser, peut-être parce que ce n’est pas nouveau et que mon opinion est déjà faite et en harmonie avec celle de l’auteur. Donc ça ne fait pas réfléchir tant que ça, sauf si vous êtes en sciences politiques pour bien comprendre les tenants et aboutissants d’une politique colonialiste.

C’est une première incursion dans la littérature indonésienne qui ne me dissuade pas d’y revenir, mais peut-être pas avec cet auteur, aussi important soit-il ! J’aime les histoires un peu plus romanesques :)
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 21-08-2019
Un roman tel que je voudrais en lire plus souvent ! Tout est bien dans ce roman, sauf la réalité qu’il dépeint, malheureusement.
Sur 300 pages, nous suivons Wilfried et ses éducateurs de la PJJ, la Protection judiciaire de la jeunesse. Wilfried vit en famille d’accueil depuis qu’il est bébé, une famille aimante. Mais un jour, son histoire le rattrape et tout dérape. Ou plutôt, il fait tout déraper, comme si sa vie qui avait si mal commencé s’annonçait irréellement trop belle. Il plonge alors dans la délinquance, commet l’irréparable et se retrouve en foyer, encadré par des éducateurs.

En 300 pages, on a le temps de rencontrer plein de gens, des délinquants, des éducateurs, des perdus-par-la-vie. On a aussi l’occasion de voir des préjugés de faire démolir, de voir les envers des décors, de mieux comprendre les choses qu’on ne voit pas habituellement.
Je ne pourrais pas lire que ça, mais j’adore ce genre de roman, qui nous mette face à une réalité dure, qui ne plaît pas. Comme dans Belleville au cœur que j’ai lu l’année dernière sur les SDF.
L’auteur donne la parole aux ados perdus et aux adultes tabassés par la vie, à ceux qui ont pas eu de chance et à ceux qui l’ont gâchée.

J’ai été émue par l’incroyable ténacité et générosité des éducateurs, qui donnent tellement pour des jeunes qui sont si mal partis. Emue par leur volonté de percer leur carapace pour les aider. Mais aussi émue de pouvoir écouter ces délinquants sans filtre, de pouvoir essayer de les comprendre, sans jugement.

L’auteur est parti sur le terrain pour écrire ce roman et je suis heureuse de pouvoir l’écouter début novembre !
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Un roman qui promettait une belle histoire originale, entre Chine et Cuba, et pourtant je suis passée à côté…
Tout commence dans un petit village du Sichuan. Mo Yin naît dans une famille cultivée et lettrée, qui s’appauvrie quand, au fil de la quête de modernisation chinoise, les arts traditionnels ne sont plus valorisés. Son père part alors tenter l'aventure en Amérique. Sans nouvelles, Mo Yin décide de partir sur ses traces, qui le feront traverser la Chine et finir ses jours à Cuba…
Voici l’intrigue racontée linéairement, mais ce n’est pas le cas dans le roman, qui mélange présent et passé au fil des souvenirs de Mo Yin, devenu Maximilio Magio. De même, se mélangent sa propre histoire et celle de son père, ce qui n’améliore pas la compréhension entre tous ces instantanés de vie...

Si j’ai apprécié découvrir l’esclavage et l’immigration chinoise à Cuba au 20ème siècle, je reste un peu sur ma faim, tant en ce qui concerne les détails historiques que l’intrigue même du roman. Je ne me suis pas attachée aux personnages et, même si j’avais toujours envie de savoir la suite pour savoir comment cela allait se terminer pour la famille disloquée, je sais que ce roman ne me marquera pas durablement.
Pourtant, plein d’éléments étaient intéressants, que ce soit le décalage culturel entre la Chine et Cuba, les aspects historiques… mais en raison de la narration décousue, la sauce n’a pas pris chez moi. Ayant envie d’une fresque romanesque, je suis vraiment déçue !!

C’était mon premier de cette autrice cubaine, je ne sais pas encore si j’aurais envie de retenter l’expérience…
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 18-08-2019
Un journal intime pas comme les autres !
À 13 ans, un garçon décide de consigner dans un cahier tous les événements et réflexions ayant trait au corps, à son corps. Il tiendra ce journal jusqu'à sa mort, en 2010.
Physique, pets, émois sexuels, sensations variées, décrépitude : tout ce que nous savons sur la vie du narrateur est vu par le prisme de son propre corps.
Enfance dans l'entre-deux-guerres, participation à la Résistance, profession, vie familiale, deuils : en une vie, il s'en passe des choses, et celles-ci ne sont perçues qu'en filigranes, au gré de ce qu'il veut bien nous transmettre.

J'ai beaucoup aimé cette manière de raconter. Comme des billets d'humeur, qui suivent une thématique et une chronologie, avec la plume et l'humour plein d'aplomb de Pennac.
Alors certes, certaines réflexions sur les selles ou les crottes de nez n'amuseront pas tout le monde, mais c'est tellement bien écrit et réaliste que ça m'a beaucoup plu (disons qu'il faut apprécier ce type d'humour, ce qui est mon cas quand c'est bien fait). Le décalage entre ces descriptions triviales et la culture et le style du narrateur (et de Pennac) est juste savoureux !

Ce roman est l'histoire d'une vie, à la narration atypique, comme vous l'aurez compris. C'est une belle expérience que de lire une vie entière en 350 pages ! Une vie qui n'a rien d'incroyable, ancrée dans son époque et pourtant Pennac montre qu'on expérimente tous un peu le même type de choses. Sa plume à la fois tendre et corrosive me fait fondre à tous les coups...
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 18-08-2019
Souvent, ce sont les romans dont on n'attend rien qui nous plaisent le plus.
Doris Lessing est une romancière connue, Prix Nobel de Littérature. En tombant sur ce roman d'aventure et de science-fiction dans une boîte à livres, je me suis dit que c'était l'occasion ou jamais de tenter le coup pour la découvrir !

Le résumé était plutôt alléchant : dans une Afrique totalement asséchée, un frère et une sœur tentent de survivre, mûrissent et connaissent le danger, l'amour, la trahison.
Pendant plus de 600 pages, on suit Mara et Dann dans leurs aventures pour remonter l'Afrique à la recherche de terres habitables.

Je me suis passionnée pour leur histoire, sans pour autant m'attacher à eux, car l'autrice n'a pas assez développé leur psychologie à mon goût, ce qui est dommage car ce sont des personnages complexes !
On ne sait pas exactement quand se passe l'histoire : dans des milliers d'années, pendant qu'une période glaciaire isole l'hémisphère nord. Cela ne m'a pas dérangée, c'était intéressant de lire cette vision du futur éloigné, sachant que le roman date de la fin des années 90.

Je vous recommande totalement cette lecture si vous aimez les romans d'aventures et les rebondissements ! Il n'y a pas de temps mort et on s'immerge avec fluidité dans cet univers bien construit.
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 09-08-2019
Alice au pays des merveilles, revisité à la sauce torture, drogues et orgies sexuelles.
Oui, oui, vous avez bien lu. Pourquoi donc ai-je lu ce roman, qui me fait largement sortir de ma zone de confort ? Je vais vous perdre encore plus si je vous dis que j’ai toujours été dérangée par Alice au pays des merveilles et son côté loufoque…
Pour commencer, j’ai lu il y a plusieurs années un thriller de cet auteur, de faction relativement classique, qui avait plutôt bien fonctionné pour moi – bien que, décidément, les thrillers ne soient pas vraiment mon genre de prédilection. Je gardais donc Senécal en tête si j’avais en subite envie de ce genre.
Et j’entends très vite parler d’Aliss. Il m’intrigue, d’autant que quelques copinautes le portent aux nues.
Cela fait donc des années que je veux le lire. Le dénichant à ma nouvelle médiathèque, je n’hésite pas.

Je m’attendais à un thriller glauque, déjanté. C’est glauque et déjanté, bien plus noir que ce à quoi je m’attendais, et pourtant ce n’est pas un thriller. Ce qui m’a manqué, car au final l’histoire ne suit pas vraiment de fil conducteur et c’est la principale raison de ma déception.

Fuyant la maison familiale pour expérimenter « la vraie vie », Alice se retrouve dans un quartier aux règles spéciales, aux limites morales repoussées loin, très loin. Très vite, la jeune fille devient Aliss, se drogue régulièrement et trouve un job de strip-teaseuse avant de se prostituer. Elle rencontre diverses personnes, dont un gentil pédophile, un duo de tortionnaires et la fameuse Reine Rouge qui organise des partouzes dans son Palais.

Oui, âmes sensibles s’abstenir… J’ai préféré prendre la plupart des trucs glauques au second degré parce que sinon, clairement, la lecture est un peu insoutenable tant ils se succèdent.

Au final, je ressens un peu le « tout ça… pour ça ». Il y a quelques aspects philosophiques et psychologiques intéressants, mais j’aurais aimé qu’ils soient un peu plus développés, car je n’ai pas vraiment été convaincue par la démonstration de l’auteur.

En tout cas, une chose est certaine : ce roman, c’est une expérience de lecture ! Même s’il ne m’a pas plu, en tant que tel, j’ai été choquée et dérangée par ce roman et parfois cela fait du bien. Je crois que j’en apprécierai d’autant plus mes prochaines lectures !
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
date : 09-08-2019
Ce roman nous emporte à travers les époques et les lieux en déroulant l’histoire des descendants de deux sœurs ghanéennes, l’une ayant épousé un Blanc esclavagiste, l’autre vendue comme esclave et envoyée de l’autre côté de l’Atlantique… Les chapitres fonctionnent par duo d’époque, du 18ème siècle à nos jours : génération par génération, l’autrice nous dépeint le quotidien d’une part d’Afro-descendant.e.s aux Etats-Unis et d’autre part de familles de tribus ghanéennes.

Y’a-t-il besoin de préciser à quel point ce roman est passionnant et apprend à ses lecteurs et lectrices nombre de choses ?
J’étais déjà familiarisée avec les conditions de l’esclavage aux Etats-Unis, le racisme aux 19ème et 20ème siècles… mais je me suis tellement immergée dans les histoires des différents personnages que j’ai été émue et pleine de rage à de nombreuses reprises. Esclaves, descendant.e.s d’esclaves, rien n’est épargné à ces pauvres personnes, privées de patrie et de dignité pendant plusieurs siècles !
Connaissant moins la culture des tribus ouest-africaines, qui plus est à autant d’époques différentes, les chapitres concernés m’ont particulièrement intéressée et parfois aussi déroutée. Un peu frustrée de ne pas mieux comprendre les relations entre les tribus, leur rôle dans le commerce triangulaire, etc, cela me donne envie de m’y pencher dans de futures lectures !

Les personnages sont tous très attachants et aux personnalités variées. Le roman est bien construit, je n’ai pas été frustrée de ne pas rester plus longtemps avec chaque personnage. En revanche, le fait que tout aille de mal en pis, génération en génération, m’a un peu déprimée… Pour cette raison, j’ai eu souvent besoin de faire de petites pauses entre chaque chapitres, pour digérer tout le mal qui arrive à certains personnages.

J’ai particulièrement été sensible au message de l’autrice, sur le fait de grandir en connaissant ses racines et les problèmes que le manque (ou, au contraire, le poids) d’une identité culturelle peut engendrer, psychologiquement.

Clairement, c’est un roman que je vous recommande ! Soyez averti.e.s : il est un peu dur par moments, mais il vaut vraiment le coup…
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
date : 06-08-2019
J’ai fini ce roman il y a quelques jours… et je ne sais pas trop quoi en retirer. Je crois que j’en suis un peu déçue, car je m’attendais à une grande révélation ^^’
Le mur invisible est un roman de survie très contemplatif. La narratrice, séjournant pour quelques jours dans le chalet d’amis dans les Alpes, se retrouve, un beau matin, séparée du reste du monde par un mur, transparent, incassable. De l’autre côté, toute vie semble s’être arrêtée ; humains comme animaux sont juste stoppés dans leur élan, immobiles. Dans sa bulle, il ne semble n’y avoir plus qu’elle, un chien, une vache et une chatte, en plus des animaux sauvages. La survie doit alors s’organiser…
La narratrice étant seule, avec ses animaux, ses réflexions sont très contemplatives et il n’y a pas beaucoup d’action. Comme elle commence à tenir son journal deux ans et demi après l’évènement, le passé et le présent s’entremêlent, elle évoque à plusieurs reprises des faits qui ne sont pas encore survenus dans la continuité du récit, par exemple.
Elle explique dans son journal son organisation : la traite de sa vache nourricière, la plantation et la récoltes de ses pommes de terre, sa relation avec les animaux qui la font tenir, en lui donnant non seulement de la compagnie mais aussi un sens à son existence, en la forçant à tenir bon pour s’occuper d’eux.

Si vous voulez de l’action, passez votre chemin ! Le côté contemplatif, en tant que tel, ne m’a pas dérangée, car le côté survie me passionne toujours. En revanche, j’ai avancé très lentement dans ma lecture, ce que je n’ai pas trop apprécié pour débuter mes vacances !
Ce roman fait réfléchir sur la nécessité de notre technologie, sur notre petit confort en comparaison de l’essentiel livré par la Nature. Il date de 1968, ce qui se sent par moments, mais il reste néanmoins très actuel par certains côtés…

Sans donner à ce roman les qualificatifs que j’ai pu lire dans certaines critiques, je suis contente de l’avoir découvert. C’est un roman de survie post-apocalyptique très contemplatif et très pragmatique, intéressant à comparer avec d’autres du même style, comme le plus récent Dans la forêt de Jean Hegland !
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Sous ses airs de classique typique, ce roman m’a enchantée par son originalité.
Au 19° siècle, une mystérieuse veuve vient s’installer avec son jeune fils dans un manoir abandonné, à l’écart du village. Gilbert, le narrateur au début du récit, est intrigué et très vite charmé par la jeune châtelaine du manoir de Wildfell Hall. Malgré leur affection mutuelle, Mrs Graham l’éconduit sous de faux prétextes… Gilbert tente alors par tous moyens de percer le mystère qui l’entoure, tant et si bien qu’elle finit par lui faire lire son « journal intime », qui constitue la narration principale du roman.

Et alors là… le drame, l’incroyable se déroule sous nos yeux. Dans son journal, Helen nous décrit son mariage, des premières amours à la lucidité. Anne Brontë, contrairement aux auteurs et autrices de son temps, n’hésite pas à développer des personnages qui tombent en pleine disgrâce, physique et surtout morale. Les comportements brutaux sont beaucoup moins sous-entendus que dans d’autres romans et pourtant la morale chrétienne y tient une place aussi grande.

J’ai beaucoup aimé que les manières ultra policées des bourgeois du 19° siècle s’effacent dans ce roman, qu’Anne Brontë nous montre en quelque sorte l’envers du décor. J’ai trouvé cela à la fois très réaliste et très « rafraîchissant », cela rend le roman très moderne.

Comme souvent dans ce type de roman, les personnages m’ont un peu lassée par leur trop grande morale, ils et elles se créent eux-mêmes des obstacles à leur bonheur (comme Anne de Persuasion ou Jane Eyre). Je réalise que cela m’empêche de m’attacher à eux et elles, car on ne réfléchit pas vraiment de la même façon !

Il n’empêche que La châtelaine de Wildfell Hall (le titre est traduit de différentes façons selon les éditions) est un excellent classique victorien. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, j’ai aimé lire les tourments amoureux d’Helen à la façon des romans de Jane Austen, tout comme la déception que fut son mariage et qui est une lecture totalement inédite pour ma part dans ce type de littérature.

Si vous aimez les classiques britanniques, je ne peux que vous le recommander : ce roman d’Anne Brontë n’a rien à envier à ceux de ses sœurs ! (La préface explique d’ailleurs pourquoi ce roman est beaucoup moins connu que Les Hauts et Jane Eyre… il provoquait trop les mœurs et, à la mort de sa sœur, Charlotte aurait refusé de le faire rééditer, malgré son succès à sa parution – avant que le public sache que « l’auteur » était en fait une femme)
Avez vous apprécié ce commentaire ? +2
date : 20-07-2019
Ce roman m’avait séduite il y a quelques mois, par sa couverture sobre mais évocatrice et son titre poétique. Sans savoir de quoi il parlait, je l’ai emprunté sans hésiter quand je l’ai vu à la bibliothèque.

Xiao’e est une jeune femme bien en peine. Son travail de correctrice ne lui permettant pas de payer le loyer pour avoir son propre logement, elle est contrainte de louer une chambre chez qui voudra bien d’elle. Léna est sa troisième logeuse à Harbin. La vieille femme a des habitudes bien ancrées et atypiques pour une Chinoise, elle garde aussi le mystère sur son passé…

Le roman oscille entre les relations amoureuses de Xiao’e, son amitié avec Léna et l’éclaircissement de certains secrets. C’est un roman résolument féministe, avec des femmes fortes, qui n’ont pas été épargnées par la vie et surtout par les hommes, qui cherchent à rester indépendantes et à se venger si cela leur est nécessaire.

On retrouve le ton typique des romans japonais ou chinois, que je n’arrive jamais à définir, une certaine douceur, entre pudeur et crudité. Comme souvent dans ces romans, l’auteure décrit les plats dégustés par les personnages, des détails bien pratiques pour s’imprégner au mieux de la culture et de l’atmosphère du roman.

Ce fut un bon moment de lecture ; je vous la conseille si vous appréciez la littérature asiatique !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 18-07-2019
C’est assez difficile de parler de ce roman. On peut commencer par la forme : chaque chapitre est un instantané de la vie de Maddy et Dalt, de leur rencontre à la fin. Ces sauts de puce temporels peuvent être un peu frustrants, mais ils fonctionnent très bien, à la façon d’autres histoires comme Un jour de David Nicholls (que j’aime passionnément).

Jeunes, Maddy et Dalt sont fous de rafting : le sport, la nature, l’eau sont leurs éléments, ils en font leur métier. Ils sont bourrés d’humour, ont une conception de la vie bien à eux et ont une relation fusionnelle, intense, évidente. Quelques années plus tard, quand Maddy apprend qu’elle a une sclérose en plaques, leur vie prend un virage à 180 degrés, et pas dans le bon sens. Mais, bon gré, mal gré, Maddy et Dalt affrontent tout ensemble, avec leur humour et leur incroyable capacité à ne jamais baisser les bras.

Ce roman est un vrai coup de cœur, car à part la relation plutôt hors-norme qui lie Maddy et Dalton, l’histoire est terriblement réaliste. Je ne connaissais pas du tout cette maladie qu’est la sclérose en plaques, mais être dans la tête de Maddy quand elle s’attaque à son physique de sportive, puis à son cerveau, est absolument bouleversant. Ne plus pouvoir faire confiance à son corps quand on a dévalé des rapides de classe V, ne plus se rappeler des running jokes avec son mari, ne plus pouvoir aligner trois mots alors que son esprit est encore vif : voilà ce que ça fait. Et l’auteur décrit parfaitement à la fois l’impuissance du couple face à cette terrible maladie et sa volonté de rester « les Veinards », ceux à qui la vie sourit parce qu’ils se sont trouvés, peu importent les difficultés.

C’est un livre émouvant, mais pas du tout déprimant, au contraire. Il y a un parfait équilibre entre la célébration des plaisirs de la vie et les sacrifices qu’on peut être amené.e à faire. Ce roman est aussi très dynamique, la personnalité flamboyante des héros les rendant très attachants sans tomber dans le misérabilisme.

Un roman que je vous recommande chaudement !!
Avez vous apprécié ce commentaire ? +2
date : 18-07-2019
J’ose à peine l’avouer : je crois que je suis passée à côté de ce petit roman… Disons que j’ai apprécié l’histoire, mais qu’elle ne m’a pas particulièrement charmée ou bouleversée.

Dans les années 1860, une petite ville du sud de la France prospère grâce à l’industrie du ver à soie. Depuis qu’une épidémie frappe les élevages habituels, Hervé Joncour est celui qui, tous les ans, traverse toute l’Europe et toute l’Asie pour acheter des vers à soie japonais, sains.

C’est durant ces voyages que notre héros goûte vraiment à la vie, malgré son amour pour sa femme (ce ne doit pas être un hasard si elle se prénomme Hélène, je viens de le réaliser) et son apparente préférence pour vie paisible.

La plume est de celle que j’aime, qui joue avec la langue. J’ai aimé le contraste entre le terre-à-terre des affaires et la poésie magiques que Hervé Joncour découvre en Asie et qu’il essaie d’instiller à son quotidien en France.

Mais, je ne suis pas sûre de bien avoir compris ce roman. Je ne sais pas si c’est une ode aux voyages pour enrichir l’esprit ou au contraire un plaidoyer pour apprendre à voir la magie dans son environnement quotidien banal.

C’est un livre que je pense relire dans quelques années, pour voir s’il me parle d’une façon différente d’aujourd’hui :)
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Voilà. J’ai tenté la lecture de Proust. Malgré toute ma bonne volonté et mes neurones disponibles, je n’ai pas réussi à apprécier ma lecture, que j’ai donc abandonnée à la fin de la première partie, « Combray ».

Les phrases de cinq lignes qu’il faut relire pour les comprendre : c’est un obstacle, mais avec du temps et de la concentration (que j’avais en ma possession), ce n’est pas insurmontable.

Non, ce qui a eu raison de moi, ce sont les pages entières consacrées à des réflexions ou des descriptions sans intérêt. Ou alors quelque peu intéressante, mais si développées qu’elles en deviennent lourdes et que l’intérêt finit par retomber.

J’ai cru comprendre que Proust tentait de mettre en œuvre dans ce roman certaines de ses théories littéraires. Sans doute un essai aurait-il mieux valu ou alors nous n’avons tout simplement pas les mêmes goûts.

Car décidément, ce que je recherche par la lecture ne se trouve pas dans La recherche du temps perdu. Je cherche à être habitée par l’univers du roman durant quelques jours, à penser à ses personnages. Je n’ai pas l’impression que Proust pense à ses lecteurs et lectrices quand il écrit, mais qu’il se regarde le nombril – certes, en écrivant sans doute ce que lui aurait aimé lire.

J’ai accroché à quelques passages romanesques, mais ils étaient trop peu nombreux pour me persuader de continuer ma lecture, d’autant qu’ils étaient autant de petites oasis dans un récit désertique : sans réel lien entre eux pour susciter un vrai plaisir de lecture.

Voici donc la fin de l’objectif que je m’étais fixé pour cet été : découvrir Proust avec Du côté de chez Swann. Malgré cet abandon, ce n’est pas un échec, car la découverte a bel et bien été faite ;)
Avez vous apprécié ce commentaire ? +2
Attention, ce livre n’est PAS un roman. Je commence par ça, car ce fut le point négatif de ma lecture – principalement, sans doute, car je ne m’y attendais pas…

Célestopol, c’est la cité lunaire. Au 20ème siècle, dans un autre univers, les Terriens ont colonisé la Lune, sous l’égide de l’empire russe. La ville ainsi bâtie est dirigée par le duc Nikolaï, au centre de bien des intrigues…
Et ce sont ces différentes intrigues que l’auteur a décidé de nous narrer. Rien de chronologique (d’ailleurs, la date n’est pas toujours indiquée) avec certains personnages que l’on recroise et d’autres non. Ce qui crée, pour moi, deux problèmes.

Premièrement, je m’attendais à un roman : je prenais les premières nouvelles pour des chapitres et je m’attendais à retrouver les héros et leur histoire un peu plus loin. Et donc, je ne leur disais pas vraiment au revoir, je ne réfléchissais pas sur la fin de la nouvelle, puisque je pensais qu’elle allait se poursuivre plus loin. Je ne vous dis pas la frustration quand j’ai fini par comprendre que chaque histoire était indépendante… Je n’ai donc pas profité au mieux de ma lecture.

Deuxièmement, ce format ne permet pas, non seulement de vraiment s’attacher aux personnages, mais en plus de s’immerger complètement dans la cité incroyable qu’est Célestopol, ce qui est très décevant, puisqu’a priori c’est justement la découverte de cette ville qui est le point de départ du livre. En effet, je suis malheureusement restée à la lisière de la compréhension de cet univers, qui paraît si riche et qui n’est expliqué qu’en superficialité. Ce défaut est accentué par la multiplicité des thèmes abordés : la manipulation de l’espace-temps, l’éveil des robots, les intrigues politiques… et bien d’autres selon les histoires.

Ce livre n’est pas mauvais, loin de là, mais je suis frustrée car malgré tout son potentiel, je n’ai pas réussi à m’imprégner de la magie de Célestopol…
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 12-07-2019
Le quatrième mur où quand la littérature descend de sa tour d’ivoire jusque dans la rue.
Georges est un gauchiste des années 70/80. A Paris, il manifeste pour la Palestine, il se bat physiquement contre des fascistes. Son meilleur ami a un projet fou : monter l’Antigone d’Anouilh en plein Beyrouth en guerre, en faisant jouer chaque personnage par un membre d’un camp différent. Antigone sera palestinienne, Créon chrétien, Hémon druze, les gardes chiites. Lorsqu’il est hospitalisé, il demande à Georges de prendre le relais. C’est ainsi que notre héros, loin des petites frappes des rues parisiennes, se retrouve au milieu de la guerre, à louvoyer entre factions ennemies.

Clairement, ce roman ne laisse pas indemne. On débute dans les cercles intellos parisiens pour finir en plein conflit armé, à risquer sa vie. Je ne m’y attendais pas. Vu le résumé, j’imaginais presque un conte, un tout est bien qui finit bien, une trêve au milieu de la haine.

Ça aurait pu être coup de cœur. On n’en était pas loin. Antigone est l’une de mes pièces de théâtre préférée, j’ai adoré la voir en quelque sorte adaptée ainsi et lire les différentes visions que l’on peut avoir des personnages et l’interprétation de la pièce qui en découle.
La psychologie du héros est bien travaillée. Au vu de ses antécédents, je n’ai pas été choquée de son courage une fois sur place.
J’ai aussi beaucoup aimé la vision que le narrateur a des autres personnages, avec notamment leurs noms donnés aux chapitres.
En revanche, j’ai eu vaguement l’impression que l’auteur nous montrait un peu trop artificiellement l’horreur de la guerre. Plein d’éléments sont réalistes, mais je ne sais pas, un petit quelque chose d’insistant, un « vois, vois, regarde donc ! », je ne sais pas comment dire, qui m’a gênée.

Ça n’en reste pas moins une lecture à lire. Pour quiconque aime Antigone. Pour se rendre compte de ce que c’est, la guerre au Moyen-Orient.
Avez vous apprécié ce commentaire ? +1
Que ce roman était difficile à suivre… Bien trop pour moi, la vie est trop courte pour batailler dans une lecture qui devrait être un plaisir, donc ma lecture s’est soldée par un abandon, au bout de 200 pages (limite que je me suis fixée pour donner une chance à ce roman quand j’ai compris que ça allait être ardu…).

En théorie, l’histoire était pleine de promesses : Ajany revient de son exil au Brésil pour enterrer son frère dans la maison familiale au Kenya. Elle y rencontre un Anglais, venu jusqu’ici pour percer le mystère de la mort de son père…
Malheureusement, l’autrice ne cherche pas à nous rendre l’histoire intelligible. Alors qu’il y a suffisamment d’éléments inconnus, entre les remous politiques kényans de l’époque et les mystères de la grande et de la petite histoire, l’autrice en rajoute une couche avec de nombreux personnages qui se croisent sans qu’on comprenne bien qui ils sont et ce qu’ils veulent et des passages pleins de sous-entendus ou un peu fantastiques qui m’ont perdue encore un peu plus.

Je me suis accrochée, mais j’étais bien contente d’atteindre la page 200 pour arrêter cette lecture – même si j’aurais évidemment préféré qu’un nouvel élément redonne de l’intérêt à l’histoire avant cela…

Je suis très déçue, car j’étais enthousiaste à l’idée de découvrir le Kenya par la littérature, que ce soit au niveau culturel, politique, historique… Ayant passé deux semaines dans ce pays en 2010, j’étais heureuse de le voir maintenant par les yeux d’une Kényane.

Tant pis, ce sont des choses qui arrivent ! J’espère que mes prochaines lectures, qu’elles soient lus ou non pour des challenges, tiendront leurs promesses…
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 07-07-2019
Dans un futur bien lointain où les humains sont aveugles, Gadr voit du jour au lendemain. On imagine le choc : le jeune homme pense qu’il hallucine, qu’il devient fou – et les autorités encouragent cette impression, qui est estompée progressivement par l’évidence. En plus, l’environnement est aménagé spécifiquement pour cette société d’aveugles, qui se déplacent sans encombre grâce à des ondes acoustiques, au milieu de bâtiments en béton brut, tout est sale et triste. On comprend très vite que les autorités font tout pour garder les citoyens dans l’ignorance de leur condition d’aveugle.
Gadr doit faire un choix : redevenir aveugle pour retrouver sa vie normale, en sachant cependant la vérité sur son environnement, ou quitter la vie qu’il a toujours connue pour l’aventure de l’ « espace lointain » ?

C’est un excellent roman de science-fiction, qui fait se poser des questions sur les liens entre être fou et avoir simplement une vision différente, sur la responsabilité de ceux qui ont des capacités supérieures, sur l’opportunité de diffuser la vérité qui pourrait augurer un immense traumatisme, sur la normalisation d’une situation qui paraîtrait exécrable à un œil extérieur, etc. De ce point de vue, le roman est très réussi.
Cependant, quelques points négatifs. D’abord, quelques incohérences, à mon avis, sur les observations de Gadr lorsqu’il trouve la vue, sur des jugements esthétiques sur ces concitoyens alors qu’il ne devrait pas avoir de préjugés visuels, justement.
Ensuite, le scénario est ralentit par des répétitions. Gadr passe son temps à se poser les mêmes questions, au bout d’un moment, on a compris ! De plus, l’histoire est entrecoupée par des éléments non narratifs, comme des extraits de documents ou de poésie. Je n’ai pas toujours compris l’intérêt de ces textes, surtout les passages poétiques… Globalement, l’auteur insiste trop sur les aspects éthiques et philosophiques, au détriment d’une action qui aurait pu être plus dynamique et mieux rythmée.

Du bon et du moins bon dans ce roman, qui reste une découverte très sympathique !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
Je crois que je suis passée complètement à côté. Sans doute ce classique est-il de ceux qui nécessitent une analyse de texte, que je suis incapable de faire par moi-même, pour être apprécié ou au moins compris.

Je suis vraiment déçue, car j’ai envie de lire ce roman depuis une dizaine d’années, au moins depuis que j’ai vu Le Cercle des poètes disparus. Je m’étais imaginé une atmosphère féérique, ensorcelante… Au lieu de ça, trois couples d’Athéniens qui s’aiment-moi-non-plus et une troupe de théâtre amatrice et au milieu de tout ça, le Roi des elfes qui sème la zizanie par le biais de son fidèle Puck.
Alors, certes, on ne s’ennuie pas, il y a un peu d’action. Mais aucune idée de ce que Shakespeare voulait nous dire dans cette pièce, à part que l’amour ça ne se décide pas...

En tout cas, j’aurais difficilement pu trouver une meilleure édition pour découvrir ce roman. Moi qui cherchais pendant longtemps une édition juste « potable », je suis tombée sur une jolie version illustrée par Arthur Rackham. Même si je ne suis pas forcément fan du style, certaines illustrations étaient jolies et vraiment représentatives de l’ambiance de la pièce.

Si vous voulez m’expliquer en quoi cette pièce est un chef-d’œuvre, n’hésitez pas ;) Je pourrais la relire dans quelques années avec un œil neuf !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
La Ballade de Cass Wheeler est un roman doux-amer comme une chanson folk.

Cass Wheeler était une chanteuse célèbre dans les années 70, avant qu’un drame lui fasse prendre une retraite prématurée. A 65 ans, elle décide de faire face à son passé et de sortir un nouvel album, composé à la fois de chansons qui ont marqué sa vie et de nouvelles compositions. Elle nous emmène ainsi dans son passé, de son enfance et sa mère malheureuse à sa relation compliqué avec le sombre Ivor.

J’ai mis du temps pour me sentir à l’aise dans l’histoire. On plonge directement à la fois dans le présent et le passé de Cass, avec toutes les personnes qui ont gravité autour d’elle à ces différentes époques et j’étais très perdue au début – je ne savais pas quelle relation elle avait avec telle personne, depuis combien de temps, etc. Puis j’ai fini par retrouver le fil de tout ceci et le puzzle a commencé à se mettre en place, je voyais un peu où l’autrice nous emmenait.

J’ai été très émue par le dénouement. Cass a eu une vie matérielle assez facile, mais beaucoup plus compliquée au niveau émotionnel et relationnel. Beaucoup de lecteurs et de lectrices pourront se reconnaître, à la fois dans les obstacles que Cass a dû surmonter, mais aussi dans ses erreurs.
J’ai été simplement un peu agacée par ces personnages qui ne semblent vivre que pour faciliter sa vie et qui lui fournissent l’essentiel au niveau pratique. Je ne sais pas à quel point c’est réaliste quand on parle d’une chanteuse qui est, ou a été célèbre, mais à la fin j’avais l’impression qu’elle ne pouvait rien faire toute seule, ce qui gâche un peu le message du roman…

Le roman est parsemé des 16 chansons qui composent l’album que Cass veut sortir et j’ai pu les écouter pendant ma lecture puisque l’autrice a collaboré avec la chanteuse Kathryn Williams pour créer ces chansons dans notre réalité : Songs from the novel Greatest Hits. Etonnamment ou pas, j’ai beaucoup aimé. Non seulement c’était génial d’être ainsi au plus proche de l’histoire, mais aussi certaines chansons m’ont habitée pendant plusieurs jours, ce sont des mélodies que je n’oublierai pas et que je fredonne déjà de temps en temps !

Je recommanderais ce roman si vous aimez les histoires de vie, avec leurs petits et grands drames. C’est aussi très sympa si vous aimez la musique folk ou la musique des années 70 (ou juste l’univers de la musique ou juste les années 70).
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0
date : 01-07-2019
Lire By the rivers of Babylon, c’est plus qu’être transporté dans un autre temps et un autre lieu. C’est s’imprégner d’une culture bâtie sur un héritage caribéen-africain et en opposition à la société occidentale, Babylone.
Le roman est construit sur une journée, entrecoupée de souvenirs. Nous sommes en 1982 et un instituteur a coupé les dreadlocks d’un petit garçon rastafari. Ce geste, qui peut paraître insignifiant, est comme une déclaration de guerre de Babylone et un mécanisme dangereux se met en place…

La narratrice nous emmène chez différents personnages : la vieille Ma Taffy avec ses souvenirs et ses instincts infaillibles, la directrice d’école qui cherche à donner un sens à sa vocation, Gina tiraillée entre sa soif de connaissances et son attachement à ses origines. Toutes les histoires, présentes et passées, s’entremêlent pour expliquer le drame.

C’est aussi avec son style que ce roman nous dépayse – ça n’a d’ailleurs pas dû être simple à traduire. Jusqu’à la fin, on ne sait pas qui nous raconte le roman, mais le récit est truffé de termes étranges et cependant compréhensibles, sans doute du patois rasta. Entre ce vocabulaire et son atmosphère de conte exotique, on a vraiment l’impression d’écouter une grand-mère jamaïcaine raconter ses souvenirs.

Ce n’est pas un roman qui se dévore, il faut s’imprégner tranquillement de sa poésie. C’est pour cette raison que ce ne fut pas un coup de cœur, car j’ai eu quelques moments de mou… Mais c’est une lecture que je conseille, car avec de nombreuses références et la symbolique rastafari, j’ai appris énormément de choses !
Avez vous apprécié ce commentaire ? 0


Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode