Commentaires de livres faits par Cacoethes-scribendi
Extraits de livres par Cacoethes-scribendi
Commentaires de livres appréciés par Cacoethes-scribendi
Extraits de livres appréciés par Cacoethes-scribendi
Je suis capable de faire le ménage et de passer l’aspirateur et aussi de composer des menus équilibrés. Je connais des périodes de l’histoire comme les Guerres indiennes des années 1860 aux Etats-Unis, la Révolution française, les Covenantaires en Ecosse au XVIIe siècle et la bataille de Stalingrad l’hiver 1943. Je suis douée pour le calcul mental et je connais toutes mes tables de multiplications et je suis aussi capable de faire des divisions ainsi que des fractions et des pourcentages. Je sais tirer avec une carabine à air comprimé et me servir d’une canne à pêche mais pas d’une canne à mouche qui utilise une ligne lestée pour lancer la mouche jusqu’au poisson parce que je ne l’ai jamais fait. Je sais lire une carte, calculer des coordonnées, tracer un itinéraire avec une boussole et trouver les altitudes et les dénivelés. J’ai tué une personne, pas mal de poissons et, jusqu’ici, deux lapins.
(La salsa à cinquante ans)
T’aurais-je aimé si je t’avais connu avant la guerre ? Aurais-je aimé l’homme solide, l’homme fort ? Celui qui voulait être riche et qui se promenait dans Homs, le torse bombé, les mains dans les poches de sa veste bleue ? Aurais-je ne serait-ce que tourné les yeux sur le patron d’un café, fier, et peut-être même un peu arrogant ?
J’ai rencontré un homme qui jadis savait tout faire. Un homme efficace, énergique et performant. Chaque chose avait une place, chaque chose avait un sens. Malgré l’oppression. Et puis tout s’est voilé d’un seul coup. Il n’est plus le patron, c’est sous les ordres d’un autre qu’il travaille désormais.
Ses ambitions ne portent plus sur la vaste étendue des possibles mais sur le petit terrain infertile d’un destin déchu.
J’ai rencontré un homme que rien n’arrête.
A genoux. Le dos courbé. Le front cabossé.
Dans la nuit, il bute, il trébuche, à tâtons, les bras tendus.
Un homme gouverné par un optimisme aveugle.
Mais ton café n’existe plus. Ses murs de pierre volcanique, ses cascades de jasmins, sa fontaine et ses soixante-dix chaises : des ruines dans le centre de Homs.
Parfois tu dis : « Que peut-on espérer de celui qui a tout perdu ? Hier j’avais construit quelque chose. Aujourd’hui, je n’ai plus rien. Que peut-on espérer de celui qui été réduit à un mendiant ? »
Tu sais qu’à l’étranger tu ne reconstruiras jamais quelque chose d’aussi ambitieux. Non par manque de volonté mais par manque de mots. Les mots pour comprendre, les mots pour convaincre et pour séduire.
Ta langue maternelle est devenue barrière. Depuis ton arrivée en Turquie, elle suscite méfiance et parfois même hostilité. Elle te dépossède. Il fau que tu las remplaces par une langue que tu maîtriseras jamais assez pour pouvoir conquérir. Aujourd’hui le turc, demain le grec, peut-être le suédois. Une langue qui ne sera pas une force mais une faiblesse. Pas un recours mais un écueil, un outil défaillant, une traîtresse.
« Que peut-on espérer de celui qui a tout perdu, y compris les mots ? »
Tu dis aussi : « Avant, j’étais insouciant, je ne savais pas ce qui est important. J’ai changé. »
Jadis, tu voulais gagner de l’argent, devenir riche, être influent. Tu as œuvré dans ce but. Tu voulais le succès. Tu savais où le trouver. Le succès qui naît de la faculté de convaincre les autres, de les séduire et de les entraîner dans tes projets. C’est ainsi que tu as prospéré.
Mais ton café n’existe plus. Ses murs de pierre volcanique, ses cascades de jasmins, sa fontaine et ses soixante-dix chaises : des ruines dans le centre de Homs.
Parfois tu dis : « Que peut-on espérer de celui qui a tout perdu ? Hier j’avais construit quelque chose. Aujourd’hui, je n’ai plus rien. Que peut-on espérer de celui qui été réduit à un mendiant ? »
(dans La mouche, le chevreuil et le poulain fou, de Catherine Poulain)
Je suis retournée au temple. L’errance m’a rejointe. Mes mains tremblaient. J’ai regardé fixement devant moi.
- L’été dernier, une touriste de Seoul s’est faite abattre par un soldat nord-coréen. En nageant, elle ne s’était pas rendu compte qu’elle avait franchi la frontière.
Il a plissé le front, comme agacé. Il n'aimait pas ce mot. Cela n'avait aucun sens. Une histoire se construisait à chaque instant, il n'y avait pas de dessin moins important qu'un autre.
Sokcho ne faisait qu'attendre. Les touristes, les bateaux, les hommes, le retour du printemps.