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Pour Mona, réunir Silvia Wydville, Betsy, Ian et Elspeth Saint-Clair risquait fort de ressembler à la fin d'un Agatha Christie. Tous les suspects dans une même pièce et le détective qui déroule ses preuves et les accuse, un à un, d'être le meurtrier.
Afficher en entier- Elle plaisait aux hommes ?
- Comme un saucisse Lorne à des chiens. Y frétillaient d'la queue quand y la zieutaient.
Afficher en entier- Excusez-moi , madame, mais quel est votre prénom ?
- Buaidheach.
Ca ressemblait au grognement d'un chat à moitié étranglé. Mona sourit en retenant un "A vos souhaits". Elle n'allait pas prendre de risques et se contenterait de l'appeler madame.
Afficher en entierIl y avait une raison intrinsèque au fait que Mona n'aime pas la campagne. Outre le fait qu'on ne pouvait rien faire à pied, que les commerces de proximité disparaissaient, et que tout était fermé le dimanche et passé dix-sept heures, bien sûr. Ce qui n'arriverait jamais à Londres.
Ses parents, Janet Marcus - sa mère avait gardé son nom de jeune fille - et Aaron Morgan étaient des comédiens itinérants dans le plus pur sens du mot. Ils erraient de ville en ville, de place en place, pour jouer dans des salles, des maisons de maître, ou mieux encore, pour monter leur estrade et se produire sous la voûte étoilée, avec les astres comme spectateurs. Enfin, ça, c'était la propagande que Jane et Aaron rabâchaient en boucle à Mona quand elle désespérait d'avoir des amis, de se poser, ou seulement de dormir sous un toit correct. Car, la demeure n'était pas incluse dans le packaging du troubadour mal payé.
Afficher en entierAu moins, la bibliothèque avait un côté rassurant. C'était la pièce qui avait subi le moins de changements ces dernières années. Si les autres avaient été progressivement vidées de leur mobilier, ou alors étrangement meublées, les précédents propriétaires n'avaient dû passer que peu de temps ici. Les fenêtres à meneaux, agrandies de velours rouge, éclairaient les immenses étagères en chêne sombre, qui se terminaient par des arcs brisés. Les étagères étaient recouvertes de reliures préservées, en cuir précieux, des maroquins parfois dorés à l'or fin. Des encyclopédies rencontraient des ouvrages de voyages et des vies d'ecclésiastiques en latin. Deux immenses in-folio étaient ouverts sur des pupitres, pour que tous puissent admirer les splendides enluminures qui les ornaient. Le clou du spectacle était le plafond peint. Les décors végétaux couraient sur les poutres, comme pour cacher les motifs héraldiques qui s'y dissimulaient.
Afficher en entierIl n'aura fallu que vingt-quatre heures, pensa Mona en examinant le nouvel arrivant. Roux, dégingandé et pâlichon. Il ne faisait pas forte impression. Son uniforme sombre faisait ressortir la couleur lavabo de sa peau et ses taches de rousseur.
Afficher en entierIl lui fit une sorte de révérence un peu désuète, pendant que le sang quittait le cœur de Mona, sans doute avec l'intention de ne jamais revenir. Peut-être que si elle ne bougeait plus, elle deviendrait une véritable statue, debout à jamais, dans la cour de ce vieux domaine pourri.
Afficher en entierLes pâturages défilaient sous un soleil irritant depuis qu'elle avait quitté Londres. Elle n'avait jamais autant regretté d'avoir acheté une voiture sans climatisation. Au moins, le velours côtelé maronnasse des sièges, qu'elle avait galéré à nettoyer, épongeait la sueur qui lui coulait dans le cou. Depuis quand faisait-il chaud quand on montait vers le nord ? L'Ecosse était la patrie du froid, de la pluie et des sauvages. C'était bien connu. Mona avait vu la série Outlander, comme tout un chacun. Les Highlanders n'avaient guère dû changer depuis le XVIIIe siècle. Pour preuve, ils vivaient toujours comme à l'ancien temps, dans des donjons moyenâgeux.
Afficher en entierMona avait dû s'avaler des tas de boîtes de pâté pour payer ses études.
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