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Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation.
Travaillant à l’usine de transformation locale, Marcos s’occupe d’abattre des humains – même si plus personne ne les appelle ainsi.
Sa femme l'a quitté, son père sombre dans la démence et Marcos essaie de ne pas trop réfléchir à la façon dont il gagne sa vie. Après tout, c’est arrivé si vite. Premièrement, il a été rapporté qu’un virus infectieux avait rendu toute viande animale toxique pour l’homme. Ensuite, les gouvernements ont lancé la « transition ». Désormais, manger de la viande humaine – « viande spéciale » – est légal. Marcos essaie de s'en tenir aux chiffres, aux envois et au traitement.
Puis un jour, on lui offre un cadeau : un spécimen vivant de la plus haute qualité. Bien qu’il soit conscient que toute forme de contact personnel est interdite sous peine de mort, il commence peu à peu à la traiter comme un être humain. Et bientôt, il est torturé par ce qui a été perdu et par ce qui pourrait encore être sauvé.
Le tour de force d’Agustina Bazterrica est de nous faire accepter ce postulat de départ sans difficulté. Elle y parvient en nous précipitant dans un suspense insoutenable, tout en bouleversant notre conception des relations humaines et animales.
Cadavre exquis est un roman tout à la fois réaliste et allégorique, d’une brûlante actualité.
En direction de la sortie, ils traversent le hangar des gestantes. Certaines sont dans des cages, d'autres sont allongées sur des établis, sans bras ni jambes.
Il détourne le regard. Il sait que dans beaucoup d'élevages on mutile celles qui tuent le fœtus en se cognant le ventre contre les barreaux ou en refusant de s'alimenter, bref en faisant ce qu'il faut pour que leur petit ne naisse pas et ne meure pas dans un abattoir. Comme si elles le sentaient, pense t-il.
Une volonté de choquer, de saisir l’effroi. Si certains y voient un clin d’oeil à la situation des abattoirs actuels, une façon de harponner le lecteur à propos de ces lieux où souffrent les animaux ; je choisis d’en percevoir une dystopie, un monde où l’homme est devenu son propre animal, une bête dangereuse, qui n’a plus aucune considération pour les siens.
Ok..."Cadavre exquis" est donc mon premier coup de coeur de cette rentrée littéraire 2019. C'est sa couverture originale et son sujet on ne peut plus particulier qui m'ont attirée. Ça avait l'air bien barré et surtout original. Ça change un peu des 50 000 bouquins au même sujet qui sortent par an.
Je ne sais pas trop comment parler de "Cadavre exquis" tant il est perturbant. Quoi que non, ce n'est pas le bon mot. Hyptonique serait plus juste. C'est un livre que j'ai dévoré tout en ayant un peu honte d'en apprécier autant le goût. Parce que sans parler des scènes de cannibalisme, les violences physiques et psychologiques dans ce livre sont légions. Mais toute cette horreur est comme qui dirait maîtrisée, stylisée par son auteure. Et puis elle a une vocation; éveiller les consciences. Sur la bêtise humaine, sur la malveillance qui sommeille en chacun de nous, sur le sort des animaux bien entendu. Je ne sais pas si l'écrivaine est très engagée dans la cause animale mais j'ai vraiment vu son roman comme un plaidoyer contre les abattoirs ou en tout cas ceux qui ne respectent pas les normes et font inutilement souffrir les bêtes (et ceux qui maltraitent nos amis à quatre pattes en règle générale). Spoiler(cliquez pour révéler)La scène où les adolescents torturent les chiots est d'ailleurs celle qui m'a le plus marquée avec le dîner suivant la partie de chasse où les participants dégustent un ex chanteur. Je ne sais pas pourquoi ces deux passages plus que les autres. Mais ce sont vraiment les moments où j'ai cru que j'allais régurgiter mon dîner.
Le héros est plutôt attachant. On sent qu'il n'est pas forcément d'accord avec ce qui se passe mais qu'il suit les règles comme chacun. C'est un peu Monsieur Toutlemonde. "Je n'apprécie pas ce qui se passe mais j'ai trop peur des conséquences pour l'ouvrir." Il est tout de même capable de nous surprendre et pas qu'un peu...
La fin du roman m'a laissée, pardonnez-moi l'expression, sur le cul. Je ne m'attendais tellement pas à ça ! À mesure que les pages défilaient je me disais que l'auteure n'aurait jamais le temps de conclure correctement et que ce serait encore l'un de ces bouquins qui n'ont pas vraiment de fin et là bim ! Je me suis retrouvée scotchée ! Bravo à l'écrivaine pour ce joli coup de maître. Spoiler(cliquez pour révéler) Marcos ne vaut pas mieux que les autres en fin de compte. Au final, la fin est aussi horrible que le reste du roman et il n'y a vraiment rien à sauver. C'est vrai qu'en y repensant je me dis qu'il n'y a pas une once d'espoir dans "Cadavre exquis"...mais je préfère ça à une fin bateau du style "il s'enfuit avec Jasmin dont il est éperdument amoureux et ils élèvent leur petit dans un monde meilleur"...Ça n'aurait pas été crédible.
Enfin, terminons sur un petit bémol tout de même; l'écriture de l'auteure. Je n'ai pas trop aimé son style quasi chirurgical même s'il faut admettre qu'il se prête bien au sujet. Mais j'aurais préféré une plume un peu plus lyrique. De plus, j'ai trouvé la transition entre les parties un et deux un peu trop brutale. L'ellipse est très longue.
Je recommande donc à ceux qui ont le cœur bien accroché de déguster cet ouvrage. Pour les autres, passez votre chemin. J'ai d'ailleurs un peu peur que ce roman obtienne de bonnes critiques mais qu'il ne trouve pas son public en raison de sa thématique si particulière. Moi-même, alors que je l'ai adoré, je ne sais pas très bien comment je vais le conseiller à mes clients...
Je ressort écœurée de cette lecture (au sens littéral). C’était à la fois perturbant, morbide et fascinant : je suis contente d’avoir lu ce livre pour la réflexion qu’il m’a obligé à avoir sur les élevages et la consommation de viande (je suis désormais à deux doigts de devenir végétarienne, c’est pour dire…) mais je me vois mal le conseiller à un de mes proches tellement il m’a donné la nausée. Âmes sensibles s’abstenir.
Je m'attendais a une critique de la société. Des dérives humaines, critiques du marché actuel de la viande et des élevages. Mais au final. C'est surtout du gore et du sensationnel.
Oui, il y a des scènes qui sont tout a fait représentative de la réalité des abattoirs/ marché de la viande actuel. De l'impact humain, moral, psy sur les ouvriers.
Mais en surface. Parce qu'au final, personne ne s'oppose au sytème.
Je n'y entend pas de message derrière. Pas de critique de l'industrie. Juste une horreur, habituelle.
La fin est assez prévisible, vu a quel point le roman insiste sur certains points du personnage principal (no spoil). Personnage qui d'ailleurs n'a rien d'attachant.
En revanche, la plume de l'autrice est agréable, fluide, addictive.
J'aurais dû me douter que la fin ne serait pas plaisante, quand j'ai commencé à lire ce roman avec mon amie (lecture commune!), mais je ne pensais pas que ça tournerait de cette façon.
Le roman est super, il se passe plein de choses, et j'aime comment l'humanité toute entière est représentée sous son pire jour. Notre protagoniste, bien sûr, mais tout le monde de manière générale. Et ce roman est super parce qu'il m'a fait réagir. J'ai été triste, en colère, outré, révolté, et je pense que c'est totalement le but de l'autrice. Ce roman tord les tripes et est super intéressant.
Je ne sais pas si je le recommanderais, mais il est vraiment intéressant et bien écrit. Je suis content d'avoir découvert l'autrice.
J'étais très emballée par la thématique abordée mais l'histoire en elle-même ne m'a pas du tout captivée et j'ai lutté pour finir le livre. J'ai trouvé aussi que Spoiler(cliquez pour révéler)ça manquait vraiment d'une touche d'espoir. Merci tout de même à l'autrice d'avoir amené des réflexions on ne peut plus nécessaires sur ce que subissent les animaux dans notre société actuelle qui industrialise leur mort et les considère comme des produits.
Le livre est assez court donc il est plutôt facile à lire.
io est intéressant, qu'on soit sensible à la cause animale ou moins. Cela nous questionne sur notre propre moralité, sur les normes imposées par la société, sur la violence et la perversion sont on peut faire preuve et évidemment notre rapport aux animaux que nous exploitons pour les manger.
J'espère que ce livre ne sera jamais adapté en film car il y a pas mal de violences, de morts et de description d'abattoir. Si vous êtes sensible la lecture sera difficile pour vous.
Je suis contente que l'autrice nous propose une fin claire et qu'on ne reste pas sur notre faim, même si celle-ci est surprenante elle correspond parfaitement à l'univers du livre.
Et si l'horreur des abattoirs nous était contée en substituant des humains aux animaux !? Car des animaux, il n'y en a plus dans ce futur indéterminé mais les humains ne veulent pas renoncer à la viande. Alors des humains sont élevés et génétiquement modifiés pour être des animaux comestibles. Mais ont-ils une conscience animale ? Ou humaine ?? L'humanité pratique désormais le cannibalisme. Mais c'est un mot interdit. Il y a des mots convenables, hygiéniques, légaux, et ceux qu'il est interdit de prononcer sous peine de finir en steak. Voilà ce qu'est devenu le monde suite à la Grande Guerre Bactériologique qui a rendu les animaux impropres à la consommation et mené à leur extermination. D'ailleurs, dans ce monde affreux, est-ce qu'on ne mange que de la viande élevée pour ça ? Ou bien en mange-t-on parfois qui avait un nom et un prénom ?
Il n'y a pas que la viande, il y a aussi la peau, le cuir, que monsieur Urami détaille et j'ai trouvé ça presque plus glaçant que l'abattoir. Sans doute parce qu'il y a des antécédents dans l'histoire du XXe siècle, où de la peau humaine à servi à fabriquer des objets.
On est, avec cette histoire, instantanément dans un monde terrifiant. Que dis-je terrifiant !? Ce monde est absolument cauchemardesque !!!
Le fait que ce soient des humains qui sont débités en morceaux alimentaires dans les abattoirs met en évidence l'ignominie que cela représente, l'irrecevabilité de ce qu'on fait, pourtant on le fait, à très grande échelle, sur des êtres sentients.
Marcos Tejo occupe un poste à responsabilités à l'abattoir, avec une sorte de résignation et du dégoût car beaucoup de questions le taraudent. Dans cette société abjecte et hypocrite, les "humains" de boucheries sont appelés des "têtes", car personne ne voudrait manger ses semblables... non, non ! Donc on leur donne une appellation spécifique. Certains achètent des têtes pour chez eux, d'autres, chasseurs depuis toujours, n'ont pas renoncé à leur "distraction", il leur en faut pour faire des lâchers, et mettre des beaux trophées aux murs. Tout ce que notre époque fait de dégueulasse aux animaux, ce futur le fait à des humains deshumanisés destinés à l'abattage.
Et puis ce monde sans animaux est triste à mourir. Plus de chiens qui aboient, plus de crottes sur les trottoirs, plus d'animaux sauvages dans le zoo désaffecté. Le monde tel qu'il était depuis des millénaires n'existe plus. Un triste monde sans animaux, sans chiens, sans chats à nos côtés.
Par moments l'autrice pousse le bouchon très très loin, il me semble, et pourtant je n'ai pas pu m'empêcher de me demander si c'était vraiment délirant d'imaginer ce qu'elle nous raconte. Car je pense que certains sont capables de démesure, que l'argent peut monter à la tête et laisser croire à ceux qui en ont trop que tout leur est permis. Des "maîtres du monde" qui disent et font n'importe quoi et nous amènent au bord du vide.
Ce roman m'en a évoqué deux autres sur ce thème, que j'avais beaucoup aimés aussi : Défaite des maîtres et possesseurs de Vincent Message, et Macha ou le IVe reich de Jaroslav Melnik, qui avaient la même puissance horrifique et m'avaient donné un terrible sentiment d'extrême vulnérabilité face à la férocité de mes semblables ou au fait d'être devenus des proies. J'ai trouvé l'angle choisi par Agustina Bazterrica vraiment très malin. C'est un gros coup de cœur pour moi même s'il m'a fait dresser les cheveux sur la tête. Un livre impossible à lâcher, jusqu'à la fin. J'aurais aimé qu'il dure beaucoup plus longtemps. Pourquoi ? Parce qu'en le lisant j'ai eu vraiment le sentiment que notre monde est encore beau, pour le moment, je me suis rendu compte de tout ce qu'on a à perdre et je l'ai trouvé encore plus beau. Hélas de moins en moins, et surtout, pas pour les animaux en général.
On ne va pas se mentir : en lisant seulement le résumé, je savais plus ou moins à quoi m’attendre. Mais j’étais encore loin du compte. Ce livre est l’un des plus dérangeants et glauques que j’ai lus.
L’histoire suit Marcos Tejo, un homme pris au piège d’une société qui a légalisé le cannibalisme après la disparition des animaux. Il s’adapte, il survit, jusqu’au jour où on lui offre une femme vivante comme “cadeau”, ce qui l’oblige à confronter ses propres limites morales. À partir de là, la tension ne fait que monter, jusqu’à un dénouement dévastateur qui nous laisse totalement anéantis.
L’écriture d’Agustina Bazterrica est froide, chirurgicale. Pas d’artifices, pas d’euphémismes. Ses mots nous frappent sans filtre, encore et encore, comme une litanie implacable. Elle ne ménage aucun détail cruel. Elle nous confronte, avec un langage tranchant, à la brutalité d’un système qui a perdu toute humanité, dans une critique féroce de la désensibilisation de la société, de la surconsommation et de la banalisation de la violence. La narration est aussi suffocante qu’addictive, enfermant le lecteur dans un mélange de fascination et d’horreur.
Je ne sais toujours pas si j’ai aimé ce livre. J’ai aimé la prise de risque, j’ai aimé être interpellé sur certains points. Mais pour ce qui est de l’histoire elle-même, j’en suis encore à m’interroger. Une chose est sûre : il ne laisse pas indifférent.
Plus qu’un roman d’horreur, Cadavre exquis est une dénonciation déguisée en fiction. Il nous oblige à nous demander jusqu’où notre réalité pourrait ressembler à ce cauchemar. Ne sommes-nous pas déjà, d’une certaine manière, complices de systèmes qui exploitent la vie sans scrupules ?
C’est un roman résolument provocateur, qui nous force à regarder en face l’horreur d’un monde qui, aussi extrême soit-il, n’est peut-être pas si éloigné du nôtre. Un miroir sombre de notre société, dont le reflet est aussi insoutenable qu’impossible à ignorer.
Quel enfer ! Voila un livre brillant dont on ne sort pas indemne, un livre choc qui rappellera (il le cite d’ailleurs) le film Soleil vert de Richard Fleischer. Et là, rien n’est épargné au lecteur de la visite d’un abattoir-boucherie de chair humaine à la chasse, la dégustation de doigts, de rognons ou de cervelle… Le tout dans un climat totalitariste, déshumanisé et anxiogène.
C’est difficilement supportable et cela appelle inévitablement à une introspection sur sa propre consommation de viande et ses indissociables aveuglements – hypocrisies – cynismes – indécences…
Et au travers de ce livre… un homme blessé, une pierre dans le coeur et qui pleure son enfant perdu et son père malade
noid.ch
Si je devais qualifier ce livre, j'utiliserai certainement le mot "perturbant". J'ai lu ce livre en seulement quelques heures. La plume de l'autrice est vraiment très agréable a livre. Le côté troisième personne sans vraiment nommer le personnage met directement une distance qui nous permet un recule sur la situation. Des les premières pages, voir les premières lignes on est directement mis dans le bain. Je pense sincèrement qu'il faut avoir l'estomac bien accroché pour le lire. Cet univers dystopique est vraiment excellent. C'est le style de livre que j'aime lire. Car même si c'est extrême, il y a quand même la petite voix interne qui nous murmure que tout est malheureusement possible.
La vie du personnage principal n'est pas des plus captivante, sa moral est totalement instable. Et comme on nous offre principalement sont point de vue sur les autres personnages on ne sait pas vraiment qui est vraiment "méchant" ou pas en fin de compte.
Cette lecture l'a vraiment émue et je pense vraiment qu'elle m'a impacté. Mais dans le bon sens du terme.
Je comprends donc que les gens puisse aimer comme détester. Il n'est pas a mettre entre toutes les mains et encore moins pour tous les esprits.
Mais c'est une très belle découverte pour moi. Je pense lire les prochains livres de cette autrice.
Je n'ai pas cru au postulat de départ. Un virus qui contaminerait les animaux, mais tous sans distinction (?) sauf les humains (??) qui sont maintenant sous catégorisés en "nouvelle race"...Je n'ai pas trouvé ça crédible ou ça n'était pas assez bien amené pour moi.
L'intrigue m'a semblé creuse. Et le petit plot twist de la fin surprend effectivement mais n'est pas du tout cohérent avec le reste du livre sur la personnalité du personnage principal, qui au passage n'est pas attachant....
Je trouve l'idée de base du roman intéressante mais j'ai un peu l'impression d'avoir été forcée à écouter le discours d'un militant antisystème d'alimentation animale et c'est tout. Il y a eu beaucoup de longueurs et mon intérêt s'est délité rapidement avec une intrigue assez plate qui ne démarre réellement qu'à plus de la moitié du roman.
C'est dommage. Il y aurait eu beaucoup plus à faire en développant un peu plus le système et sa capacité à modifier la notion de moralité des individus, ou en complexifiant un peu le personnage principal (tout n'est pas noir ou blanc, il n'est pas soit opposé au système soit à 100% partie de celui-ci).
Résumé
Un virus a fait disparaître la quasi-totalité des animaux de la surface de la Terre. Pour pallier la pénurie de viande, des scientifiques ont créé une nouvelle race, à partir de génomes humains, qui servira de bétail pour la consommation.
Travaillant à l’usine de transformation locale, Marcos s’occupe d’abattre des humains – même si plus personne ne les appelle ainsi.
Sa femme l'a quitté, son père sombre dans la démence et Marcos essaie de ne pas trop réfléchir à la façon dont il gagne sa vie. Après tout, c’est arrivé si vite. Premièrement, il a été rapporté qu’un virus infectieux avait rendu toute viande animale toxique pour l’homme. Ensuite, les gouvernements ont lancé la « transition ». Désormais, manger de la viande humaine – « viande spéciale » – est légal. Marcos essaie de s'en tenir aux chiffres, aux envois et au traitement.
Puis un jour, on lui offre un cadeau : un spécimen vivant de la plus haute qualité. Bien qu’il soit conscient que toute forme de contact personnel est interdite sous peine de mort, il commence peu à peu à la traiter comme un être humain. Et bientôt, il est torturé par ce qui a été perdu et par ce qui pourrait encore être sauvé.
Le tour de force d’Agustina Bazterrica est de nous faire accepter ce postulat de départ sans difficulté. Elle y parvient en nous précipitant dans un suspense insoutenable, tout en bouleversant notre conception des relations humaines et animales.
Cadavre exquis est un roman tout à la fois réaliste et allégorique, d’une brûlante actualité.
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