Extraits

“Je me raclai la gorge, sèche de tous mes précédents gémissements.

— Monsieur Evens, je crois que nous allons jeûner bien plus qu’une journée… parce que je ne vous laisserai plus me quitter et que je vous aime.

Sa bouche s’écrasa sur la mienne violemment et avide que la mienne lui crie une nouvelle fois mon amour.

— Encore, sourit-il contre mon visage, les yeux plongés dans les miens.

— Je t’aime.”

— Vous auriez dû voir son sourire mardi matin, quand je l’ai trouvée avec sa chemise sur le dos, sur le canapé du studio ! rajouta Samantha en s’éloignant de moi pour esquiver un mauvais coup.

— Allez-vous faire foutre, les filles ! leur lançai-je finalement dans un regard qui en disait long.

Je voulais simplement boire un mojito, pour clôturer ma journée, voilà tout !

— Comment de Steve nous en sommes arrivées à Max ?! s’esclaffa Kate.

— Je crois qu’elle s’est d’abord envoyée en l’air avec tous les hommes célibataires qu’elle croisait, répondit Carry en plissant les yeux.

Je me retins de ratatiner mon verre en plastique, en pensant bien fort que j’en perdrai son contenu.

— Moi, je crois surtout que Kate parlait de la conversation… murmura Samantha en apercevant mon malaise.

Mon téléphone sonna. Je me précipitai dessus pour répondre. Sauvée !

En plus de mes interminables nuits d’insomnies, je dois faire face aux questions de Daniel. Je sais qu’il la voit. Putain, il la voit. Un jour, j’ose prendre de ses nouvelles. C’est la première fois depuis des mois. D’habitude nos conversations tournent vers le club, son activité et son chiffre d’affaires. Ou du moins, j’évite ses questions.

Je la rejoignis sur la banquette arrière pendant que Richard s’installait devant. J’essayai de me perdre dans la route et dans la douceur de Kim, qui me tenait la main comme si elle appréhendait autant que moi ce que nous allions découvrir en arrivant devant mon club. Mon corps était vaseux de ne pas avoir mangé depuis bientôt vingt-quatre heures, abruti de ce qui m’arrivait, et exténué par le manque de sommeil. Mais pourtant mon esprit restait en alerte, il ne montrait aucun signe de détresse, il tenait seulement par une sorte de transe et par les décharges d’adrénaline qui prenaient en otage chacun de mes neurones.

Bientôt j’allais découvrir mon club…

Arrête de faire la sale petite enfant gâtée et sors de cette putain de voiture ! hurla-t-il sans que je puisse aligner deux mots. Je croisai les bras sur ma poitrine. Il n’avait qu’à essayer de me faire sortir. Je l’avais surpris avec son ex-femme. C’était à moi d’être énervée, pas à lui ! — Tu n’as qu’à prendre la mienne, proposa Daniel qui lui lança les clefs de sa voiture. Et merde. Ma portière se referma et, avant même que je ne puisse réagir, Max était assis côté de moi. Un cliquetis m’avertit que les portes étaient verrouillées. J’étais faite comme un rat. Il fit démarrer la voiture sans un mot, alors que je fixai, les sourcils froncés, Daniel qui s’éloignait.