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Liste des extraits

- Je savais que tu cachait quelque chose,dit-il en me cherchant du regard.Si tu jouais franc jeu, pour une fois ?

- Et si tu arrêtais de tout prend pour un jeu, pour une fois ?

- Sidonie, ma patience a ses limites... gronde-t-il en faisant un pas vers moi.

- Si je te dis tout, tu vas me détester. Et me virer, murmuré-je en sentant une larme couler.

- Non, c'est si tu refuses de parler que tu perdras ton job. Je ne plaisante pas : je ne peux pas confier ma fille à quelqu'un en qui je n'ai pas totalement confiance. La décision te reviens, prend la bonne.

Je lève les yeux et les plongent dans les siens. J'y lis de la méfiance, de la ténacité et...serait-ce de la compassion ?

Tout lui dire ou le perdre pour de bon ? Quoi que je fasse, le résultat sera sûrement le même...

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Il passe doucement la paume sur sa barbe naissante,puis se lève. Je l’imite, glissant le cahier dans mon sac à main. Nous nous fixons pendant quelques secondes, mes yeux clairs se perdant dans les siens, plus foncés. Ce noir… Ce n’est pas juste une question de couleur. Ses yeux sont… froids. Je les ai vus s’illuminer à deux ou trois reprises durant notre entretien, mais de manière presque imperceptible. Cet homme a souffert, ça ne fait aucun doute. Il porte les stigmates d’un mal lancinant. Celui du deuil. Est-ce vraiment une bonne idée,ce job ? Je suis venue ici pour combattre mes démons, pas pour les réveiller…

– Quand pensez-vous prendre votre décision ? demandé-je soudain, impatiente de retrouver l’air libre et parfumé des rues de Mayfair.

– Elle est prise. Vous commencez demain matin. 7 heures.

– Pourquoi moi ? ! m’écrié-je bêtement, les yeux écarquillés.

– Pourquoi pas vous… ? soufflet-il entre ses dents. Et puis votre accent est charmant. Il me tarde de l’entendre tous les jours.

Beau comme un dieu, autoritaire ET sarcastique. De mieux en mieux, Mr Rochester.

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Il s’installe plus confortablement sur son fauteuil en cuir, pose nonchalamment la cheville droite sur son genou gauche et étend les bras derrière lui.

Si c’est une opération séduction, c’est réussi… Ignore-le. Regarde ta feuille, nympho !

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Sa mâchoire se crispe. Il n'est pas indifférent, je le sens au plus profond de moi. Mais cet homme est trop buté pour revenir en arrière. Alors je capitule. Je rassemble tout mon courage, fais deux pas en avant et embrasse Birdie sur la joue. Un long baiser, empreint d’émotions. Un baiser d’adieu. Je ne sais pas si elle le ressent, mais j’ai à peine tourné les talons qu’elle se met à me réclamer.

Dos à eux, je peux enfin ouvrir mes vannes. Les larmes déferlent sur mes joues, alors qu’au loin, j’entends la rouquine prononcer mon nom – ou du moins, ce qui y ressemble :

– Donie ! Donie ! Pas partir ! Donie !

Je quitte l’hôpital, hantée par les cris de la petite. Et par les images de son père. Ses yeux noirs et envoûtants. Ses lèvres que j’aurais tant aimé frôler, au moins une dernière fois. Son magnétisme, son côté obscur, sauvage, qui font encore trembler tout mon corps.

Moi qui voulais prendre un nouveau départ, c’est réussi… Trouver un job en or et le conserver : raté. Ne pas faire ressurgir les démons du passé : raté. Ne pas tomber amoureuse : raté ! ! !

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– Juste histoire d’apaiser nos démons, grogne-t-il en me soulevant brusquement pour aller me plaquer contre le mur froid.

Mon gémissement est rapidement étouffé par sa langue entreprenante, qui débute entre mes lèvres, glisse le long de mon menton, dans mon cou, avant de s’aventurer dans mon décolleté. Quand la pulpe de ses doigts remonte le long de ma cuisse, je m’agrippe à ses épaules carrées en retenant une injure et lui susurre à l’oreille :

– Juste pour cette fois, vous pouvez m’appeler Nanny…

Ses yeux fiévreux croisent les miens, il me contemple quelques secondes, la respiration saccadée, puis s’avance doucement pour venir mordiller ma lèvre inférieure. Je gémis de douleur – et de plaisir. Il sourit, comme je ne l’ai encore jamais vu sourire auparavant.

– Baby, tu n’as rien compris… Ce n’est pas la nanny que je veux. C’est Sidonie…

Je n’ai pas le temps de m’inquiéter de ce que je viens d’entendre. Déjà, ses mains remontent brusquement ma robe, exposent mon string en dentelle, alors que sa bouche avide se relance à la conquête de chaque centimètre de peau qui recouvre mon corps. Mes bonnes résolutions se sont définitivement envolées.

Craquement d’allumette. Je suis littéralement en train de prendre feu. C’est la première fois que je m’apprête à m’envoyer en l’air avec un étranger. Car c’est ce qu’il est, en vérité. Je travaille pour lui, je le côtoie depuis six jours, nous vivons sous le même toit, mais je ne sais presque rien de cet homme, si ce n’est qu’il éveille tous mes sens en un regard.

Ses mains, ses lèvres, son souffle chaud, le bruissement de sa chemise contre ma poitrine : chaque particule de mon corps est réceptive. Presque trop. Si je ne me surveille pas, je vais passer pour une… nympho.

Ne pas totalement perdre le contrôle… Ne pas lui laisser tout le pouvoir…

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6 h 58. Mon téléphone vibre sur la chaise qui me sert de table de nuit, me sortant brusquement de mes songes – dans lesquels une sorcière, au visage étrangement similaire à celui d’Imogen, me traînait par les cheveux le long d’un interminable couloir. Numéro masqué. Je déglutis difficilement en me redressant dans mon lit.

Mathias ? Non, il ne connaît pas mon nouveau numéro. Impossible.

Quelques secondes plus tard, je suis au bord de la crise de panique lorsque mon smartphone cabossé vibre à nouveau. Deux coups seulement. Message vocal. Je retiens ma respiration en plaçant l’engin contre mon oreille…

– Miss Merlin, Imogen Price à l’appareil. Mr Rochester souhaite vous rencontrer sur le champ. 8 heures. Soyez ponctuelle ou ne prenez pas la peine de vous déplacer. À 8 h 01, nous contacterons le candidat suivant.

Quelle idiote… Évidemment que ce n’était pas Mathias… 8 heures pétantes ? Challenge accepté, Miss Marple !

Je me rue jusqu’à la salle de bains, me prends les pieds dans le cordon du sèche-cheveux – laissé branché toute la nuit par ma chère sœur – et lâche un nom d’oiseau suffisamment fort pour la réveiller. Ou du moins, pour réveiller une personne lambda. Ce qui veut dire que Joe n’est pas concernée. Mme la Marmotte roupille toujours lorsque je franchis le pas de la porte, vingt-deux minutes plus tard. Pantalon noir et chemisier rose pâle, maquillage léger, queue de cheval lissée : pas d’effort superflu, juste le strict minimum.

7 h 29. Le temps était orageux hier soir et vu les flaques qui jonchent la rue, je devine que le ciel s’est défoulé pendant la nuit. Je m’éloigne de Cleveland Way – cette rue où je commence à me sentir chez moi – pour rejoindre une plus grosse artère. Mon timing est serré, je vais devoir me payer le luxe d’un taxi. Jusqu’à Mayfair, en prévoyant la circulation, le trajet devrait prendre une bonne vingtaine de minutes. Ce qui m’en laisse cinq pour arrêter un véhicule.

Le quartier est déjà en ébullition, le grand marché s’installe, les visages sont fatigués mais les corps s’activent. Ce coin de Londres n’a pas très bonne réputation, mais il nous a tout de suite plu, à Joe et moi. Nous ne sommes qu’à une dizaine de minutes de Whitechapel, le quartier de prédilection de Jack l’Éventreur. C’est ça qui a séduit ma jumelle, plus que tout le reste – allez savoir pourquoi... Moi, c’est le loyer qui m’a convaincue. Presque abordable : un miracle, dans cette ville. J’ai tout de suite apprécié le côté cosmopolite de ce « borough », toutes ces langues chantantes qu’on entend à chaque croisement de rue, tous ces artistes qu’on croise, ces restaurants exotiques qui font voyager vos papilles – sans creuser un trou dans votre porte-monnaie. Les galeries d’art qui exposent des toiles incompréhensibles mais captivantes, les magasins vintage, les bric-à-brac, les fresques de rue. Ce quartier est à l’image de notre vie, dernièrement. Un bordel perpétuel mais vivant, que vous apprenez à aimer avec le temps, un peu malgré vous.

Perdue dans mes pensées, je ne réalise pas qu’un taxi a vu ma main levée et se dirige vers moi à vive allure. Je n’ai pas le réflexe de reculer, il roule dans la mare sombre qui déferle le long du caniveau. Je me retrouve trempée, de la tête aux pieds. Mon chemisier rose est devenu… grisâtre.

Pas le temps de repasser chez moi pour me changer !

Je saute dans le « black cab » en me mordant les joues pour ne pas hurler ma fureur, le chauffeur bourru me jette un coup d’œil dans le rétroviseur et s’excuse à demi-mot. Puis me demande de faire attention à ne pas tremper la banquette. Je serre les poings, me retiens de l'éventrer – Jack, un petit coup de main ? – et lui balance l'adresse en beuglant.

7 h 58. Je sonne au 30 St George Street, un peu fébrile mais fière de ma ponctualité – moins de mon look de rat mouillé. Pas le temps de m’émerveiller une fois encore sur la façade blanche immaculée et ses baies vitrées avancées. Sourire poliment et ignorer le tissu qui me colle à la peau.

La grande porte couine légèrement en s’ouvrant. Je m’attends à me retrouver face à Imogen – gravure de mode du troisième âge – mais c’est un homme qui apparaît. Un homme d’une virilité et d’un magnétisme tels que j’en perds mon latin. « Good Lord ! » – Mon Dieu ! – sort de ma bouche, remplaçant le traditionnel « Good morning ». Ses pupilles noires me fixent sans détour, puis ses yeux me détaillent rapidement de la tête aux pieds. Il hoche soudainement la tête, puis m’invite à entrer. Il n’a pas prononcé un mot jusque-là.

«Good Lord » ? Quelle conne…

Je suis Mr Rochester jusqu’au grand salon, somptueux et intimidant – comme son propriétaire – et admire la vue directe sur le jardin verdoyant tondu au millimètre près. L’homme aux épaules colossales se retourne vers moi et me fait signe de m’asseoir sur le canapé Chesterfield en cuir marron. Je m’exécute, sans parvenir à le quitter des yeux. Il doit avoir une trentaine d’années. Son costume griffé bleu marine fait ressortir la blondeur cendrée de ses cheveux. Ils sont courts, coiffés à la va-vite. Je continue mon inspection alors qu’il se plonge dans la lecture de mon CV. Ses yeux sont sombres, perçants et vifs, entourés de longs cils qui confèrent un peu plus de douceur à son regard. Son nez est fin, à peine busqué, sa mâchoire carrée, ses lèvres pleines, une barbe de trois jours recouvre son menton, achevant de faire de lui mon fantasme personnifié.

De toute ma vie, je n’ai jamais croisé un homme tel que lui. Qui dégage autant de force, d’assurance. Il a quelque chose d’animal. Une petite cicatrice trace une ligne blanche au coin de son œil gauche. Je meurs d’envie de la toucher, du bout des doigts. Je tente de fixer mon attention sur autre chose. Ses mains. Immenses, tendues, à la peau légèrement hâlée. En un éclair de folie, je les visualise sur moi. Parcourant ma peau. Caressant ma nuque. Mon ventre. Mon…

– Vous avez peu d’expérience, mais Imogen m’a dit que vous ne vous étiez pas laissée démonter, lors de votre face-à-face avec Birdie.

Sa voix grave vient de traverser les airs, de percuter les murs, de résonner en moi… tout en bas. Il ne manquait plus que ça. Je papillonne bêtement des yeux, croise les jambes pour me donner une contenance.

Reprends-toi, Sid.

– Vous êtes ici chez moi, reprend-il en reportant son attention sur la feuille désormais posée sur la table basse laquée. Emmett Rochester.

Son ton ne s’adoucit pas, il reste glacial. Je suis totalement déstabilisée. Comme une adolescente en émoi, je détourne les yeux à chaque fois que nos regards se croisent. Il doit prendre ça pour de la faiblesse.

– J’élève ma fille seul et lorsque ma carrière m’oblige à la délaisser, je tiens à ce qu’elle soit entre les meilleures mains. Je ne cherche pas une personne surqualifiée, une nourrice qui a traversé le monde pour veiller sur des petites têtes couronnées. Je cherche une personne responsable, qui a des valeurs, les pieds sur terre et qui fera en sorte que Birdie grandisse le plus normalement possible. Bénéficier d’un train de vie privilégié n’est pas toujours une bénédiction pour un enfant. Je compte embaucher la personne qui saura lui prodiguer de l’amour, mais aussi toutes sortes d’attentions qui lui permettront de s’épanouir, comme toutes les petites filles de son âge.

– Je vois, dis-je d’une voix timide.

– Avez-vous déjà été en contact avec un enfant qui a perdu sa mère ? demande-t-il soudain, en plongeant ses yeux noirs dans mon bleu pétrifié.

« Perdu sa mère ? » Il n'est pas divorcé ? Il est... veuf ?

– Non… avoué-je en soutenant son regard. Mais je l’ai vécu moi-même.

Mais pourquoi est-ce que je me sens obligée de vider mon sac ?

Un ange passe, nos yeux restent liés, traversés par une intensité nouvelle.

– Vous comptez rester longtemps à Londres, Miss Merlin ? Vous n'allez pas rentrer à Paris sur un coup de tête ? Ma fille a besoin de stabilité, m'interroge-t-il soudain, en remontant ses manches.

C'est vraiment nécessaire, ce sex-appeal ? Comme si j'avais besoin de ça...

– Je suis bien à Londres et je compte y rester.

– Six mois, un an, cinq ans...? insiste-t-il, un peu agacé par ma réponse évasive.

– Dix ans. Minimum.

Cela semble lui convenir. Ses pupilles insondables font le tour de mon visage et commencent leur descente. Mon chemisier – aïe… – mon pantalon moulant et mes sandales noires à talons.

– Vous vous êtes dit qu’avant un entretien, c’était une bonne idée de participer à un concours de tee-shirts mouillés ? fait-il d’une voix moins sévère, mais sans esquisser le moindre sourire.

– Non ! Il a plu cette nuit… Le taxi… Je…

– Vous prenez toujours tout au premier degré ?

– Je ne sais pas. Vous vous amusez souvent à embarrasser vos futurs employés ?

Être respectueuse, oui. Se faire marcher dessus, non.

– « Futurs employés » ? Vous êtes bien sûre de vous… Et l’annonce était claire. Pas de personnes susceptibles.

– Je ne le suis pas.

– Bien. Je peux donc énoncer les règles sans craindre de vous offenser, fait-il en se levant.

– Je vous écoute.

– Vous ne les notez pas ?

– Je n’ai pas pensé à…

– Premier tiroir, me coupe-t-il en désignant la commode à ma droite. Servez-vous.

Je m’empare d’un petit cahier vierge et d’un stylo noir. Nos regards se croisent à nouveau, le sien semble plus détendu. Je me retiens de soupirer en étudiant sa silhouette de profil. Il se lance :

– Si vous êtes retenue pour ce poste, vous dormirez ici quatre nuits par semaine. Samedi et dimanche seront vos deux jours de repos.

– Dormir… ici ? bredouillé-je bêtement.

– Oui. Vous aurez votre intimité, tout le dernier étage vous sera réservé. Mais c’est un boulot qui requiert une attention constante et une disponibilité vingt-quatre heures sur vingt-quatre. Un enfant ne s’arrête pas de vivre au coucher du soleil, vous savez… Pas de bouton off.

Un micro-sourire s’esquisse sur ses lèvres, puis disparaît avant que j’aie le temps de l’admirer.

– Entendu, indiqué-je en dessinant vaguement son visage sur un coin de ma page.

– Vous devrez également être prête à partir en déplacement aussi souvent que nécessaire. Je ne laisse jamais ma fille plus de deux jours.

– C’est noté. Voyager, je n’appelle pas ça une contrainte.

– Vous n’avez jamais voyagé avec ma fille… commente-t-il en souriant – pour de bon, cette fois.

Ses dents sont parfaitement alignées et d’une blancheur irréprochable – son dentiste doit le compter parmi ses plus fidèles patients. Mais son sourire a beau me faire monter le rose aux joues, il est moqueur… et éphémère. Règle suivante.

– Personne n’aura le droit de mettre les pieds dans cette maison. Sans exception. Pas de petit ami, pas de membre de la famille, de meilleure copine, d’animal domestique : personne.

– Ok.

– L’uniforme, maintenant…

– L’uni quoi ? répété-je d’une voix aiguë.

– Pas la peine de me sortir que nous ne sommes plus au XVIIIe siècle, que c’est sexiste, dégradant ou autre. C’est l’une de mes conditions et ça ne changera pas.

– Je vous écoute… dis-je, méfiante.

– Juste une tenue sobre, distinguée, qui montrera l’exemple à Birdie. Sans tache de boue, cela va sans dire, ajoute-t-il d'un air supérieur... et insolent. Pas de vulgarité, pas d’accessoires inappropriés. Un haut blanc, un bas noir. De votre choix. Certains éléments pourront évidemment varier : jupe et pantalon, par exemple. Mais toutes vos tenues devront être approuvées par Imogen lors de votre période d’essai.

– Hmm… acquiescé-je de la tête en continuant mon dessin – seul moyen que j’ai trouvé pour ne pas le bouffer outrageusement des yeux.

Une chose est sûre : il est plus agréable à regarder qu’à écouter… Quoi que… Cette voix…

– Vous êtes toujours avec moi ? m’interroge-t-il soudain en revenant s’asseoir. Vous ne m’avez pas l’air très concentré…

– Je le suis. Disponibilité totale, déplacements, pas d’invités, uniforme. Quoi d’autre ? récité-je d’une voix de première de la classe.

– J’aurais dû préciser « personnes insolentes s’abstenir » dans l’annonce… grogne-t-il en essayant de retenir un sourire.

– J’aurais postulé quand même, murmuré-je.

Il s’installe plus confortablement sur son fauteuil en cuir, pose nonchalamment la cheville droite sur son genou gauche et étend les bras derrière lui.

Si c’est une opération séduction, c’est réussi…

Ignore-le. Regarde ta feuille, nympho !

– Règle suivante, énonce-t-il après s’être raclé la gorge. Qui va de pair avec celle de l’uniforme. Pas de piercing apparent, de tatouage, de maquillage trop voyant, de bijoux clinquants ou de coiffure fantaisiste. Un chignon est largement recommandé. Voire de rigueur.

– Vous plaisantez ?

– J’ai l’air de plaisanter ? me reprend-il sans sourciller.

– Vous cherchez une nonne, en fait. C’est le couvent qu’il fallait appeler, pas moi.

– Non, je cherche une jeune femme qui fera passer l’éducation de mon enfant avant sa vanité ou ses goûts personnels. Mis à part votre vernis à ongles rouge et l’incident qui a fait que vous êtes arrivée trempée, je n’ai pas grand-chose à vous reprocher. Pas sur ce plan-là, en tout cas.

– Je ne sais pas comment je dois le prendre… grommelé-je.

– Je peux continuer ou votre ego ne le supportera pas ? s’amuse-t-il.

– Allez-y…

– Ne pas fumer et ne pas boire pendant vos heures de travail. C'est-à-dire toute la semaine. Et évitez les abus pendant les week-ends, aussi. Vous devrez être au top de votre forme à la reprise du travail, le lundi matin.

Aller à confesse chaque soir, c’est obligatoire ?

– Noté, me forcé-je à répondre.

– Je suis exigeant, ça ne fait aucun doute. Et je ne tolérerai pas un seul écart de conduite. En retour, vous bénéficierez d’un salaire plus que conséquent et d’un confort optimal.

– Conséquent ? insisté-je.

– 1500 livres par semaine.

Soit environ 1800 euros. Par semaine ???

– Très bien… soufflé-je en me retenant de sauter au plafond.

Il passe doucement la paume sur sa barbe naissante, puis se lève. Je l’imite, glissant le cahier dans mon sac à main. Nous nous fixons pendant quelques secondes, mes yeux clairs se perdant dans les siens, plus foncés. Ce noir… Ce n’est pas juste une question de couleur. Ses yeux sont… froids. Je les ai vus s’illuminer à deux ou trois reprises durant notre entretien, mais de manière presque imperceptible. Cet homme a souffert, ça ne fait aucun doute. Il porte les stigmates d’un mal lancinant. Celui du deuil.

Est-ce vraiment une bonne idée, ce job ? Je suis venue ici pour combattre mes démons, pas pour les réveiller…

– Quand pensez-vous prendre votre décision ? demandé-je soudain, impatiente de retrouver l’air libre et parfumé des rues de Mayfair.

– Elle est prise. Vous commencez demain matin. 7 heures.

– Pourquoi moi ?! m’écrié-je bêtement, les yeux écarquillés.

– Pourquoi pas vous… ? souffle-t-il entre ses dents. Et puis votre accent est charmant. Il me tarde de l’entendre tous les jours.

Beau comme un dieu, autoritaire ET sarcastique. De mieux en mieux, Mr Rochester.

Un nouveau sourire se dessine sur son visage. Cette fois, j’ai le temps de le détailler – de l’imprimer dans ma mémoire – avant que le géant blond retrouve son masque glacial et tourne les talons en lâchant « Vous connaissez la sortie, Miss Merlin… »

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Direction Camden Town, le quartier le plus rock et jazzy de Londres. Un coin à la fois branché et populaire où tous les mondes, les aspirations, les envies se mélangent, loin, très loin du calme et du luxe de Mayfair. Un coin où ma sœur bosse lorsqu’elle n’a rien de mieux à faire… Je la retrouve en plein inventaire, accroupie derrière son comptoir. L’« happy hour » ne va pas tarder à commencer, elle ne va pas avoir beaucoup de temps à m’accorder.

– Bienvenue au Crazy Monkey, je vous sers quelque cho… lâche-t-elle en se relevant, avant de me voir… Désolée Sid, ça va bientôt être le coup d’envoi.

– Je sais, je ne reste pas longtemps.

– Alors ? Tu as touché le jackpot ?

– Non, j’ai tout foiré. Mais je crois que ça vaut mieux. Tu aurais vu la baraque… Et les gens qui y habitent… Pas pour moi ! soupiré-je en attrapant le verre qu’elle me tend.

Je suis en train de grimacer – je ne m’attendais pas à un shot de vodka pure – quand Jasper nous rejoint et s’assied sur le tabouret à côté du mien.

– Ne pose pas trop vite tes fesses, toi ! lui balance Joe. On n’a pas assez de glace et je ne trouve pas les olives.

– Pas mon problème, ma brune, sourit insolemment le collègue de ma sœur. C’est toi qui gères ce soir, moi je suis juste venu en extra.

– Ça marche peut-être avec tes petites poufs, ton sourire de Casanova, mais pas avec moi. De la glace, tout de suite ! ordonne-t-elle en serrant les dents.

Le grand brun, hipster converti – il faudra m’expliquer le concept du bonnet en plein mois de juillet – lâche un rire franc et guttural, m’embrasse rapidement sur la joue, puis s’en va en direction de la machine à glace. Ma jumelle a toujours le dernier mot. Toujours.

– Joe, c’est le seul ami qu’on a ici. Si tu pouvais éviter de le faire fuir…

– Tu parles, il nous adore, il veut même venir vivre avec nous ! murmure-t-elle en me faisant un clin d’œil.

– Hum, vu le nombre de bimbos qu’il se tape et ramène chez lui, non merci.

– Il est mannequin, que veux-tu, c’est dans son ADN, blague ma sœur.

L’intéressé revient, tend le seau à sa collègue et passe derrière le comptoir.

– Alors, ma blonde, cet entretien ? me lance-t-il en essuyant un verre. Joe m’a dit que tu allais bientôt pouvoir nous payer des vacances au soleil !

– Non seulement je ne vais rien vous payer, mais en plus je vais peut-être devoir vous demander de me pistonner…

– Tu rêves, on est au complet ici, répond Joe. Et puis tu vaux mieux que ça, toi…

– Si ça t’intéresse, je pourrais parler de toi autour de moi, propose gentiment Jasper. Mon agent m’a parlé d’un casting pour des photos de lingerie. Il y a bien un corps de déesse, sous ce tailleur de mamie, non ?

– Sid, se mettre en soutif devant des inconnus ? Je donnerais cher pour voir ça ! se marre ma peste de sœur.

– Je ne suis pas aussi chiante que tu le penses, Joe !

– Ah ouais ? Prouve-le, Super Nounou !

– Bon, les clients commencent à arriver, je file, grogné-je en quittant mon tabouret.

Je suis sur le pas de la porte, prête à sortir du bar qui se remplit à toute allure, quand Joe me rattrape.

– Désolée, tu sais que je t’aime… glisse-t-elle à mon oreille.

– Ouais. Tu as parfois de drôles de façons de le montrer, mais je le sais.

Joséphine et moi, c’est le jour et la nuit. Nos visages sont identiques, mais ça s’arrête là. Notre couleur de cheveux est la première chose qui nous différencie, mais ce n’est rien comparé à nos personnalités. Elle porte à merveille son look grunge – quoique féminin et étudié. J’arbore un look passe-partout, sans grande recherche. Elle est tatouée, je tourne de l’œil à la vue d’une aiguille. Elle est instinctive, imprévisible, je préfère utiliser mon cerveau avant d’agir. Elle aime les hommes, ils le lui rendent bien, mais elle se lasse trop vite pour construire quoi que ce soit. Je me méfie des hommes, mais finis toujours par jeter mon dévolu sur le pire d’entre eux. Elle est grande gueule, rentre-dedans, casse-cou – voire plus… – je suis la même, mais en version très édulcorée. Trop, selon elle. Ma jumelle passe son temps à me dire que je suis bourrée de qualités, que mon avenir est tout tracé, que je devrais avoir le monde à mes pieds, mais que je ne sais pas saisir les opportunités. Par manque de confiance en moi. À cause de mes démons du passé. Elle a sans doute raison…

Pas totalement tort, disons…

Notre point commun : un chagrin immense, qui ne nous quitte plus depuis presque quatre mois. La disparition de notre mère, Hélène. Une fée aux yeux rieurs, au sourire mutin qui a passé sa vie à prendre soin des autres. Son métier d'infirmière, elle disait que c'était tout ce qu'elle savait faire. Joe et moi n’étions pas dupes, on savait qu’elle était bien plus que ça. Que malgré sa petite existence modeste, notre mère était un être exceptionnel. La seule personne au monde qui savait garder le sourire en toute occasion, même dans les pires moments, même à l’article de la mort. Elle qui nous a élevées seule, sans jamais nous faire payer la lâcheté de notre père. Elle dont nous étions le portrait craché et qui n’a jamais cherché à nous formater. Libre, forte, aimante, Hélène Merlin était tout pour moi. Le cancer l’a emportée, elle n’avait pas 50 ans.

Un nouveau départ dans une ville vivante, bruyante, anesthésiante, voilà ce qui a motivé notre arrivée à Londres. C’était ça ou laisser la tristesse nous ronger… jusqu’à ce qu’il n’y ait plus rien.

Laisser Mathias sur le carreau, je dois avouer que ça ne m’a pas déplu. J’avais besoin d’un déclic, je l’ai eu en achetant un billet aller, sans retour. Le grand, le réputé, le décrié Mathias Prevost. L’homme charismatique et manipulateur qui a tenté par tous les moyens de me retenir, mais à qui j’ai finalement échappé. Après six ans de relation avec un égoïste de première, pour qui seuls la notoriété et l’argent comptent, il était temps. Un écrivain qui gagne des fortunes en étalant, ridiculisant, brisant la vie des gens ? Ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille. J’étais faible, naïve, un peu perdue et je me suis laissée éblouir par cette vie « de la haute ». Aujourd’hui, j’ai repris ma liberté et l’ai abandonné à ses livres-scandales, à son public de voyeurs, à ses interviews télévisées, à ses articles fielleux dans la presse. De lui, je ne veux rien garder.

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1. Une vie meilleure

Mon secret, je vis avec depuis neuf ans. Je n’ai pas de regrets, ma conscience ne me tourmente pas, ne m'empêche pas de dormir, de respirer. Finalement, le plus dur à supporter, c’est le regard des gens. Je ne sais même pas comment il s’appelle. Où il vit. S’il me ressemble. Tout ce que je sais, c’est que je tenais à lui offrir une vie meilleure. Lui donner la chance de grandir dans une famille heureuse, épanouie, stable, qui lui apporterait le meilleur, qui lui permettrait de réaliser ses rêves. Même les plus fous.

Moi, je n’avais presque rien à lui donner. Beaucoup d’amour... Mais parfois, ça ne suffit pas.

Retranchée à mon étage de la townhouse, je fixe une photo de Birdie – accrochée dans un cadre argenté, sur le mur du salon – et je pense à lui. Mes larmes coulent doucement, sans torrent ni sanglot. La tristesse est bien là, mais elle ne me submerge plus. J’ai appris à la gérer, avec les années. Pelotonnée dans le canapé moelleux, je tente de me remémorer chaque détail.

À seulement seize ans, je n’étais pas prête à être mère. Je m’étais comportée comme une gamine – que j’étais – et je n’avais même pas pensé à me protéger, lorsqu’Alex, le beau gosse du lycée, m’avait emmenée dans la salle de biologie, pendant l’heure du déjeuner. Il était drôle, charmeur, j’étais naïve, un peu timide et maladroite : ma première fois aurait dû s’arrêter à ça. Sauf que le destin en a décidé autrement, et que ces quelques minutes de sexe inconfortable m’ont valu de tomber enceinte.

Ma mère – qui nous élevait seule depuis le départ de mon père, se battait déjà avec son cancer et peinait à boucler les fins de mois – a pleuré toutes les larmes de son corps en l’apprenant, puis a remis son masque de maman en or/infirmière/assistante sociale à ses heures et m’a juré son soutien inconditionnel. Quoi que je fasse, que je garde l’enfant ou non, que je l’élève ou non, elle serait derrière moi. Avec moi.

Hélène Merlin était une sainte…

Le fameux Alex n’a rien voulu savoir, ses parents non plus visiblement, puisque toute la famille a choisi de déménager à l’autre bout de la France quelques mois avant la naissance. Le choix revenait à moi seule. J’étais tiraillée, mais au fond, je savais ce que je devais faire. Joe était du même avis que moi et déjà à l’époque, ma jumelle n’y allait pas par quatre chemins. Elle espérait un autre futur pour moi et pour ce bébé qui, je cite, « n’a rien demandé à personne, et surtout pas de naître dans cette famille de cinglés ».

La bouilloire se met à trembler, puis s’éteint. Je me lève, j’ai les jambes raides mais le dos voûté. En laissant infuser mon thé dans le mug aux couleurs de la Grande-Bretagne, un nouveau flash me revient. Après l’accouchement. Je l’ai serré quelques secondes dans mes bras, puis je l’ai tendu à l’infirmière. Lorsqu’elle l’a emmené loin de moi, j’ai ressenti une douleur aiguë mêlée à un sentiment de soulagement. Après lui avoir écrit une lettre – pour qu’il sache et surtout qu’il comprenne, dix-huit ans plus tard – je pouvais reprendre ma route, seule et sans regrets. Lui pouvait rejoindre la famille qui l’aimerait plus que tout au monde et lui assurerait le futur qu’il méritait.

C’était il y a neuf ans. C’était dans une autre vie.

La première gorgée me brûle un peu le palais. Mon esprit cesse de divaguer et revient se focaliser sur le présent. Les menaces de Camilla : « Si j’apprends que vous posez le petit doigt sur Emmett une seule fois de plus, je lui déballe tout. » La trahison de Mathias. Je ne sais même pas pourquoi ça m’étonne. Cet enfoiré de compétition n’en est pas à son premier coup bas. Pendant des années, il n’a cessé de me faire culpabiliser au sujet de l’enfant. Je ne compte plus le nombre de fois où il m’a traitée de lâche, de faible, d’égoïste. Il tenait des propos très durs sur Hélène, il la jugeait responsable et ça me rendait folle. Interdiction de toucher à ma mère, quelle que soit la raison. Il le savait et pourtant, il s’en donnait à cœur joie. Finalement, il adorait ça, me faire du mal.

Comment est-ce que j’ai pu vivre avec ce démon ? Le laisser me manipuler comme il respire ? Il n’a jamais compris mon choix. Il n’a jamais rien compris sur moi, en fait.

Mathias est un homme charismatique. Un homme puissant. Un écrivain satirique et voyeur qui enchaîne les best-sellers, qui vend ses mots sur le papier comme il vendrait son âme. Son talent est reconnu, son ambition sans limites. Si j’ai tout plaqué pour lui échapper, ce n’est pas pour rien. Si, à l’époque, je me pliais à ses quatre volontés, si j’évitais de le mettre en rogne, c’est que j’avais mes raisons. Je le savais capable de beaucoup de choses pour arriver à ses fins. Y compris me mettre plus bas que terre. Il vient d’en faire la démonstration…

Est-ce qu’il compte seulement s’arrêter là ? Il m’a retrouvée. Il sait pour qui je bosse, maintenant…

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– Rien, je voulais juste discuter. Jasper est là ?

– Oui, il est en train de préparer une apple pie.

– Tu rigoles ?

– Non. Je l’ai domestiqué en moins d’une journée ! Un vrai petit homme d’intérieur. Il cède déjà à tous mes caprices…

– Pauvre Jasper, il ne sait pas dans quoi il s’est embarqué en emménageant avec toi la semaine…

– Tu parles ! Pas de loyer, juste des tâches ménagères (en petite tenue, évidemment) ! J’appelle ça un deal d’enfer, moi !

– Pour toi oui, Machiavel !

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Mardi matin. Assise dans sa chaise haute, la rouquine est en train de mâchouiller la tétine de son biberon quand Camilla Bradford s’incruste une nouvelle fois, à la recherche d’un dossier. En la voyant faire le tour de la cuisine, Birdie fronce les sourcils, lâche son petit déjeuner et lui adresse une ribambelle de « Pas belle », « Méchante » et « Va-t'en ». Autant dire que je jubile intérieurement, alors que la Pimbêche Royale la regarde, estomaquée, une moue de dégoût sur les lèvres. Elle finit par mettre la main sur le fameux dossier et prend la fuite en maugréant:

– Sylvie, vous serez gentille de dire à Emmett que je l’attends dans la voiture.

Camilla, tu seras gentille de tomber dans un trou et de ne jamais en ressortir.

Rochester se pointe quelques minutes plus tard. Son petit monstre a déjà réussi à parsemer mon chignon de porridge à la banane et au sucre roux et je suis en train de me recoiffer lorsqu’il pose les yeux sur moi, amusé.

– Nanny, on ne t’a jamais dit qu’on ne jouait pas avec la nourriture ? me demande-t-il en faisant un clin d’œil à sa fille.

– Il me semblait que « Nanny » était réservé à la boule de poils qui vit dans une cage, au premier ? riposté-je.

– Hmmm… Ça dépend des jours, sourit-il en se servant de café.

– Ton ombre t’attend dans la BMW.

– Mon ombre ?

– Tu sais, cette chose non identifiable qui te suit partout, où que tu ailles.

– Sidonie, fais attention à ce que tu dis, me fixe-t-il en se retenant de rire. Camilla est… Camilla.

– Je n’aurais pas dit mieux, ironisé-je en nettoyant la frimousse de Birdie.

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