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Commentaires de livres faits par orane_echris

Extraits de livres par orane_echris

Commentaires de livres appréciés par orane_echris

Extraits de livres appréciés par orane_echris

- Tous les villages se sont organisés, contesta Tadeck, ils sont sans doute informés par leurs guetteurs. Tu ne peux rien pour eux. ça se terminera par un bain de sang, comme chaque fois.
- Pas cette fois, Tadeck, trancha Yoran, qui se sentait aiguillonné par une force inconnue. Il est hors de question qu'on les laisse se faire égorger sans réagir. On est quinze, et plutôt bien entraînés. Les soldats de la reine engraissent à garder les postes avancés des frontières, et ils s'attendent à trouver des villageois soumis, plus habitués à la charrue qu'aux armes. Leur faible nombre le prouve. Il faut qu'on aille au village se joindre à eux et les aider à s'organiser pour se défendre.
Un silence circonspect accueillit la proposition. Les insoumis se regardèrent comme s'ils calculaient les chances de réussite d'un plan aussi hasardeux.
- Tu crois vraiment qu'on peut faire la différence ? questionna Flag.
- A quoi sert ce qu'on fait, sinon ? se défendit Yoran avec une pointe de colère. S'ils restent cachés, les insoumis ne servent à rien. Il faut se faire connaître, mettre le peuple de notre côté et faire trembler l'armée.
Il se demanda fugitivement si c'était bien lui qui parlait de cette façon.
- Faire trembler l'armée, alerta Liam, c'est prendre le risque d'irriter la reine.
- Justement, affirma-t-il plus posément. Je crois qu'il est temps de lui apprendre qu'on ne bafoue pas le peuple en toute impunité.
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- Tout est absurde sous ce régime, Yoran. Tu n'as tout simplement pas envie d'y croire.
- Non, en effet. Laisse-moi encore cette liberté.
Elle acquiesça.
- Tu parles comme Tadeck. Il dit que connaître l'avenir ne nous donne pas le droit de décider à la place des autres. Que chacun fasse ses choix, mais les destinées s'accompliront de toutes façons.
- Je ne veux pas que ma destinée soit restreinte aux seules visions de Tadeck.
- Ta destinée ne peut pas se réduire à ça. Elle dépend de toi. Uniquement de toi. Des choix que tu feras, en fonction des données que tu auras. Tu restes maître de ta vie, Yoran. Le fait que Tadeck sache ce qui doit arriver ne change rien au fait que nous seuls décidons.
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date : 26-05-2023
Les valeurs, les raisons qui nous font vivre sont toujours celles pour lesquelles on est prêt à mourir. Et c'est comme si la guerre - dès qu'elle oppose la tyrannie à la démocratie, l'impérialisme au droit des peuples, la servitude à la liberté - nous rappelait la puissance de ces valeurs que le confort bourgeois, l'attention exclusive aux biens matériels, et même, en forçant le raisonnement, une paix durable, finissent par nous faire oublier. C'est à ce point que Hegel n'hésite pas à parler d'un "bienfait des guerres" : réactualiser en nous le sens de l'essentiel.
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date : 26-05-2023
L'ennemi découvre à la vie sa propre profondeur. Carl Schmitt avait, pour articuler cette intuition, retrouvé et commenté le vers d'un poète allemand (T. Daubler) "L'ennemi est la figure de notre propre question" : "L'ennemi n'est pas quelque chose qui doive être supprimé pour une raison ou pour une autre et anéanti à cause de son absence de valeur. L'ennemi se tient au même niveau que moi. Pour cette raison, il me faut entrer en conflit avec lui pour acquérir ma propre mesure, ma propre limite et ma propre figure."
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date : 26-05-2023
En effet, une moralisation trop forte des conflits, une criminalisation radicale de l'ennemi peuvent de fait rendre les guerres plus agressives, plus meurtrières, plus "totales". A partir du moment, en effet, où on dresse une opposition morale entre le camp du bien et celui du mal, les forces du juste et celles de l'inique, la paix ne peut plus avoir comme conditions que la capitulation totale de l'ennemi et sa destruction complète. La morale introduit une dimension d'absolu, qui, sur le champ de bataille, pourra se traduire par une brutalité accrue et une quête d'anéantissement.
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date : 26-05-2023
Mais la mort a, dans la guerre, une configuration spéciale : elle s'y donne depuis un échange réglé, on dirait presque "ritualisé". Deux entités s'affrontent (des armées), en suivant des règles de combat spécifique, au long de temporalités et sur des espaces définis. Chacun dans la guerre menace la vie de l'autre dans la mesure où il expose la sienne. La "vraie" guerre exige cette réciprocité dans le risque mortel.
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date : 26-05-2023
Ces nouvelles guerres ne servent plus, comme l'avait espéré avec beaucoup d'optimisme Hegel quand il voyait passer à Iéna les troupes napoléoniennes, à accoucher du futur : elles excavent le présent de toutes ses possibilités et réalisent la catastrophe totale. Les guerres de chaotisation créent des espace-temps d'effondrement continu où se combinent les survies (...).
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date : 26-05-2023
L' "intervention" est un terme ambigu qui traduit bien la nouvelle donne géopolitique : il relève plus du domaine technique, médical ou policier que militaire. Intervenir, c'est rétablir un ordre, rebrancher des flux.
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date : 26-05-2023
Spatialement, la guerre instaure des zones de conflit séparées des zones de paix. Il s'agit donc de créer des intensités ponctuelles et limitées (dans le temps et l'espace), de violence dont on espère des effets d'irréversibilité, avec le partage final du gagnant et du perdant. L'acte terroriste, au contraire, est une victoire en lui-même : le seul fait qu'il ait lieu, l'évènement en soi signifie le succès. Il ne se construit plus comme une menace, un ultimatum, une alerte, mais comme une réussite instantanée, du fait de sa simple production, de la violence provoquée et de l'effroi des civils.
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date : 26-05-2023
Les conflits armés n'ont pas disparu, ils ont simplement changé de forme. Quand on parle d'un retour de la guerre, c'est en fait pour dire qu'une certaine forme revient, impliquant à nouveau deux Etats souverains, supposant des déplacements d'armées, des champs de bataille, des bombardements aériens, des pertes militaires, des exodes, des population civiles apeurées, etc.
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date : 26-05-2023
La guerre ne se réduit jamais à un pur rapport de force : elle exige d'apparaître comme une réaction à une injuria (une injustice), à un déni de droit, elle se présente toujours comme défensive, punitive, salvatrice.
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date : 23-05-2023
Qu'on dise un peu si les travailleurs avaient eu leur part raisonnable dans l'extraordinaire accroissement de la richesse et du bien-être, depuis cent ans ? On s'était fichu d'eux en les déclarant libres : oui, libres de crever de faim, ce dont ils ne se privaient guère. Ca ne mettrait pas du pain dans la huche, de voter pour des gaillards qui se gobergeaient ensuite, sans plus songer aux misérables qu'à leurs vielles bottes. Non, d'une façon ou d'une autre, il fallait en finir, que ce fût gentiment, par des lois, par une entente de bonne amitié, ou que ce fût en sauvages, en brûlant tout et en se mangeant les uns les autres. Les enfants verraient sûrement cela, si les vieux ne le voyaient pas, car le siècle ne pouvait s'achever sans qu'il y eût une autre révolution, celle des ouvriers cette fois, un chambardement qui nettoierait la société du haut en bas, et qui la rebâtirait avec plus de propreté et de justice.
- Il faut que ça pète, répéta énergiquement madame Rasseneur.
- Oui, oui, crièrent-ils tous les trois, il faut que ça pète.
Souvarine flattait maintenant les oreilles de Pologne, dont le nez se frisait de plaisir. Il dit à demi-voix, les yeux perdus, comme pour lui-même :
- Augmenter le salaire, est-ce qu'on peut ? Il est fixé par la loi d'airain à la plus petite somme indispensable, juste le nécessaire pour que les ouvriers mangent du pain sec et fabriquent des enfants... S'il tombe trop bas, les ouvriers crèvent, et la demande de nouveaux hommes le fait remonter. S'il monte trop haut, l'offre trop grande le fait baisser... C'est l'équilibre des ventres vides, la condamnation perpétuelle au bagne de la faim.
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date : 23-05-2023
- En font-ils un gâchis ! murmurait la Maheude, en prenant par terre les vêtements pour les mettre à sécher. Alzire, éponge un peu, hein !
Mais un tapage, de l'autre côté du mur, lui coupa la parole. C'étaient des jurons d'homme, des pleurs de femme, tout un piétinement de bataille, avec des coups sourds qui sonnaient comme des heurts de courge vide.
- La Levaque reçoit sa danse, constata paisiblement Maheu, en train de racler le fond de sa jatte avec la cuiller. C'est drôle, Bouteloup prétendait que la soupe était prête.
- Ah ! oui, prête ! dit la Maheude, j'ai vu les légumes sur la table, pas même épluchés.
Les cris redoublaient, il y eut une poussée terrible qui ébranla le mur, puis un grand silence tomba. Alors, le mineur, en avalant une dernière cuillerée, conclut d'un air de calme justice :
- Si la soupe n'est pas prête, ça se comprend.
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date : 23-05-2023
Catherine le regarda un moment en silence. Elle devait le trouver joli, avec son visage fin et ses moustaches noires. Vaguement, elle souriait de plaisir.
- Alors, tu es machineur, et on t'a renvoyé de ton chemin de fer... Pourquoi ?
- Parce que j'avais giflé mon chef.
Elle demeura stupéfaite, bouleversée dans ses idées héréditaires de subordination, d'obéissance passive.
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date : 13-04-2023
Dostoïevski avait mesuré ce risque dans une formule saisissante : nous sommes, écrivait-il, tous responsables, de tout et devant tous, "et moi plus qu'un autre". Moi plus qu'un autre, parce que, invoquant les autres, je risque de diluer ma responsabilité. Après tout, si nous sommes tous responsables, c'est peut-être que je suis un peu moins responsable que tous les autres, ou plutôt que je suis d'autant moins responsable moi que nous partageons à plusieurs la responsabilité.
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date : 13-04-2023
Car la neutralité est un choix : celui de la complicité passive.
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date : 13-04-2023
"Justifier", ce n'est pas seulement donner ou rendre raison, c'est faire devenir juste ce qui ne peut décidément l'être. L'action juste n'a pas à se justifier, elle n'a pas à se redoubler en discours qui l'inscrivent dans une légitimité supérieure.
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date : 13-04-2023
La désobéissance civile s'appuie sur la constitution d'un collectif exprimant le refus d'être "gouverné comme cela". En deçà des prises de positions individuelles exprimées par des bulletins de vote sagement glissés dans l'urne - et dont on voudrait nous faire croire qu'ils résument la démocratie -, il s'agit de revenir à l'essence vivante du contrat [social] : nous faisons corps, nous faisons société en désobéissant collectivement, en portant un projet alternatif de vivre-ensemble, en faisant vibrer une promesse sociale : le tissage des pluralités, et pas la construction d'une unité de tous au prix du renoncement de chacun.
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date : 13-04-2023
Le capitalisme de masse produit des comportements standards : en submergeant les individus d'une culture sucrée, en uniformisant les modes de consommation, en normalisant les désirs. Chacun se sent être vraiment lui-même, épanoui, intégré, démocratique à partir du moment où il possède et peut exhiber ce qui est commercialement constitué comme un objet du désir de tous, s'octroyant à l'intérieur du conformisme généralisé l'infime variation préétablie où il croit décider de son unicité.
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date : 13-04-2023
La provocation cynique, c'est de dénoncer la grande équation conformiste, le grand mensonge, la duperie monumentale. Je veux dire : appeler "naturel" ce qui n'est jamais que du "normal" ; et "normal" ce qui au fond n'est que du "socialement respectable".
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date : 13-04-2023
Le "Je" grandit dans la négation de soi, il s'illustre dans cette mortification, s'enorgueillit de se rabaisser, et son obéissance est un défi jeté à l'autre de jamais pouvoir donner des ordres assez durs. Obéir mystiquement, c'est faire valoir la dureté de l'acier, l'éclat de diamant de ce moi qui s'héroïse dans l'humiliation jusqu'à la déjection de lui-même. Par là, le mystique, parce qu'il fait de son obéissance une aventure intérieure, fait résistance aux pouvoirs.
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date : 13-04-2023
Comment se fait-il qu'ils obéissent, alors que, s'ils s'unissaient, à eux tous, collectivement, ils l'emporteraient évidemment ? Ici, Simone Weil apporte une première réponse quand elle écrit : "Le peuple n'est pas soumis bien qu'il soit le nombre, mais parce qu'il est le nombre." Si la majorité est silencieuse, c'est surtout parce qu'il lui est difficile de trouver une seule voix ; elle est silencieuse parce que trop immédiatement cacophonique.
(...)
L'élite est immédiatement solidaire d'elle-même. Un peuple ne sent sa force que quand il n'a plus rien à perdre.
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date : 13-04-2023
Le petit discours de la démystification politique oppose son démenti : "S'il vous plaît, arrêtez, vous les penseurs de l'adhésion politique, arrêtez d'établir dans le sérail de vos bibliothèques tranquilles, capitonnées, que notre obéissance politique est rationnelle, légitime, que nos chefs nous gouvernent pour notre bien et que, quand nous nous révoltons contre ces lois qui n'organisent que le profit d'une élite, nous avons philosophiquement tort de désobéir. (...)"
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date : 13-04-2023
Quand un homme politique parle de morale, il fait encore de la politique. Les vertus, c'est juste bon comme apparat, posture, affichage. Et la politique n'est rien d'autre que l'art de rester au pouvoir.
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date : 13-04-2023
La vitesse d'enrichissement des possédants augmente, la spirale de déclassement s'accélère. La richesse des puissants défie l'imagination, et la détresse de ce qu'on appelait autrefois les "fins de mois" - mais aujourd'hui ce sont les dix, vingt ans à venir qui sont obérés - n'est pas représentable devant les hautes classes qui ne sursautent que devant les variations de leurs profits immenses. Parler d'"injustice" est devenu obsolète. Nous sommes à l'âge de l'indécence. Les rémunérations des dirigeants de grandes entreprises, les salaires des sportifs ultra-médiatisés, les émoluments des artistes sont devenus obscènes. Les inégalités sont parvenues au point où seule l'hypothèse de deux humanités pourrait les justifier.
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date : 13-04-2023
Je reprends, en guise d'entame - paradoxale - la provocation d'Howard Zinn : le problème, ce n'est pas la désobéissance, le problème, c'est l'obéissance.
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