Extraits

Il me regarde avec plus d’insistance, cherchant sur mon visage un truc qui m’échappe.

— Est-ce que toi et moi, on a déjà…? Non, parce que si je me suis mal comporté…

— Splendide. Un spécimen unique, je commente en tapotant mon ongle contre la branche de ma lunette. Rassure-toi, je n’ai jamais eu affaire à ton braquemart.

J’agite ma main vers son entrejambe et mime un petit haut-le-cœur charmant. J’y vais un peu fort, mais je m’efforce de le pousser à déguerpir. Je n’aime pas les types dans son genre. Surtout quand ils m’interrompent en pleine lecture. Qui plus est au moment crucial !

- J'ai besoin de conseils pour m'améliorer, il annonce d'une traite.

- Tu veux des cours particuliers ? On n'étudie même pas les mêmes matières.

- Pas ce genre de cours.

Il reprend son souffle. Je m'attends à tout...

- Dis-moi ce que je dois faire pour être un bon petit ami.

.. sauf à ça.

Je me prépare à une vanne, un petit « Nan, je me fous de ta gueule !», mais il garde une figure impassible. Merde, il déconne pas ! On dirait que ça vient de lui demander un effort énorme de prononcer ça, et je peux le comprendre.

Campus drivers - tome 2 Bookboyfriend (French Edition) (Quill, C. s.)

"Je n’ai pas l’habitude de fréquenter mes congénères en dehors du club de lecture parce que l’amitié, c’est un peu comme l’amour : ça peut faire mal."

Campus drivers - tome 2 Bookboyfriend (French Edition) (Quill, C. s.)

"Je me suis enfermée dans mes livres regorgeant de belles histoires rassurantes qui finissent toujours bien;"

Je suis tenté de parler encore, rien que pour officialiser ce qui se passe entre nous. Mais la fatigue l'emporte, et je m'endors, le nez enfoui dans ses cheveux, la main couvrant son vente, et le cœur en équilibre entre elle et moi.

Après la découverte de mon foirage avec Amelia, c'était ma seule hâte : devenir un parfait boyfriend et trouver une copine à protéger comme j'aurais dû le faire avec ma sœur.

- Étant donné ton palmarès, ce n'est pas très difficile... Johana est mère célibataire, donc mes craintes sont fondés : j'ai une chance sur deux que ce latte soit à base de son lait maternel.

J'explose de rire, réussissant par là même à lui soutirer un petit sourire.

- Je ne connaissais pas cette technique de drague.

- Tu n'as pas idée des ressources féminines, elle contre en buvant avec méfiance.

- J'aurai pu te l'arracher comme dans les livres.

- Personne n'arrache de culotte, dans la vraie vie, j'assène en jetant la mienne le plus loin possible

Une paire de fesses se pose soudain sur mon accoudoir.

- Mec, je suis là si tu as besoin d'une oreille amicale.

Lewis a murmuré ça d'une voix railleuse, et je lève des yeux étonnées vers lui.

- De quoi tu causes ?

Il désigne mon livre d'un geste du menton.

- Qu'est qui te surprend dans le fait que je lise ?

- Un paquet de trucs ! Mais j'peux me faire à cette idée parce qu'on est meilleurs potes.

- Je sens qu'il y a un « mais »...

- Mais la couverture de ton machin m'envoie un message, et j'veux que tu saches que tu peux tout me dire.

L'espace d'un instant, je me demande comment il a pu capter ce que je cherche dans ces pages. Je ne leur ai toujours rien dit au sujet d'Amelia.

- Je connais quelques types qui fantasment grave sur toi et qui seraient chauds pour... hum... comment dire ça joliment ?

Je me décolle du dossier et pivote vers lui.

- De quoi tu parles, mec ?

- Pas de pression, poto ! On est cools !

Je scrute mon bouquin, et les pectoraux du modèle en couverture agissent comme un électrochoc. Voilà où veut en venir cet imbécile ! Il pense que je suis gay !

— Y’a que vous deux ? lui demande Donovan.

— Non, Lewis est là aussi, mais il est occupé à monter une étagère dans les chiottes depuis au moins une heure !

Je jette un coup d’œil vers la porte désignée par Lane quand un fracas suivi d’un « bordel de merde » résonne derrière.

— Hey ! Tu veux un coup de main ? je lance en avançant vers les toilettes.

— Carrie, qu’est-ce que tu fous ? s’écrie Donovan en m’attrapant par les épaules.

— Ton pote a l’air d’avoir besoin d’aide.

Lane se met à rire tandis qu’Adam me dévisage, un poing devant sa bouche.

— Tu lui as pas expliqué nos codes, Don ? il l’interroge, visiblement très amusé par la situation.

— De quoi vous parlez ? je m’inquiète en les scrutant chacun leur tour.

— Il est en train de chier ! m’explique Donovan en me forçant à reculer. Je le poignarde mentalement en visualisant très nettement ce à quoi je viens d’échapper. Je savais que c’était une mauvaise idée de me pointer ici, j’aurais dû écouter mon instinct !