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Queenie, c’est mon phare dans la tempête, mon port d’attache, ma raison de vivre, depuis sept ans. Presque huit. Une broutille, quand je pense à toutes les années que nous avons encore devant nous, pour nous soutenir, nous aider et nous supporter. Nous aimer.
Sept ans, et j’ai l’impression que mes sentiments augmentent chaque jour un peu plus.
Nous avons vécu tellement d’épreuves ensemble : une rencontre dramatique sous le signe de la mort, des débuts difficiles où je l’ai détestée, des obstacles, des pleurs. Mais toujours elle m’a soutenu, même quand je sombrais. Et du malheur est né l’amour, et j’espère bientôt la vie.
Afficher en entier— C’est indispensable, termine-t-elle. Pour moi, et surtout pour toi…
Spoiler(cliquez pour révéler)— Le plus dur, Queenie, c’est ce que les gens vont penser de moi. Seras-tu assez forte pour supporter que tout le monde sache que j’ai été abusé par mon propre frère ? C’est…
— Ne pense pas à ça, Seth. Je connais la vérité. Est-ce que j’ai fui pour autant ? Tant que je suis avec toi, j’endurerai tout. Parce que je t’aime.
Ses mots me frappent de plein fouet. Je l’aime, moi aussi, tellement fort que mon cœur menace de sortir de ma cage thoracique. Tout a été dit. À deux, on réussira. J’en suis désormais certain. Parce que Queenie, c’est désormais mon roc.
Afficher en entierCe que je vois dans ses yeux sombres, à ce moment-là, c’est de l’amour : pour moi, mais pour tout ce qu’il préfère ici-bas. La vie, celle que nous avons, celle que nous aurons, et puis sa passion, le football. Et cet éclair qui traverse ses pupilles dilatées, c’est l’espoir. Celui qui l’anime, alors qu’il se remet sur pied : en l’issue de son match, en son avenir, en nous.
Le lien qui nous lie résonne autour de moi. Invisible, comme un fil solide que personne ne voit, mais que nous sentons à chaque moment. Et là, il bourdonne de l’amour que je ressens pour lui, et que j’essaie de lui insuffler par le sourire que je lui envoie.
Le sien, fugace, peut-être n’y a-t-il que moi qui le voie. Tant mieux. Ce que nous vivons, c’est intime et je n’ai pas envie de le partager avec ces milliers de personnes. Ou peut-être le temps d’un match, mais pas plus.
Quand la partie reprend, je sais. Que tout ira bien. Que l’avenir nous sourit. Qu’il ne nous arrivera rien. Tant que nous sommes ensemble.
Afficher en entier— J’ai envie de toi, murmure-t-il contre mon oreille.
— Et j’ai envie de toi, lui avoué-je en retour.
Deux corps qui brûlent l’un contre l’autre, deux cœurs qui battent à la même vitesse, et deux âmes qui vibrent à la même fréquence. Les émotions s’emmêlent dans mon esprit, les sensations les décuplent.
Deux personnes presque novices, qui ont en commun une envie terrible l’une de l’autre. C’est beau, sur l’instant, de me dire que je suis sa première. Et moi, j’ai tout à apprendre aussi, finalement. Et que ce soit avec lui, c’est carrément émouvant, dans ma tête. Logique.
Afficher en entier— On est là ! s’exclame Mike en ouvrant les bras en grand. T’as trois mecs disponibles rien que pour toi, ce soir ! Alors, heureuse ?
Il joue des sourcils, totalement ridicule, mais je glousse en l’observant se donner en spectacle.
— C’est tentant, vraiment, réponds-je, en grimaçant. Mais je crois que je vais me contenter d’un seul.
Et c’est le cas : je n’ai besoin que de Seth, rien que de Seth. Les autres n’existent plus. Mon monde se réduit à lui, désormais.
Afficher en entierJ’ai du mal à faire confiance. La vie m’a appris très tôt à me méfier de tout et de tout le monde. Et quand la trahison vient de ceux qui sont censés vous aimer, c’est une blessure impossible à guérir. La famille se doit d’être un cocon protecteur. Et quand elle manque à son premier devoir, vous protéger, comment faire encore confiance aux autres ?
Afficher en entier— Chut, me répond-elle en posant son front contre mon torse. Ne dis pas ça, jamais. Je veux tout voir de toi, les succès comme les défaites, les jours heureux comme les journées de déception. Je veux juste que tu me fasses assez confiance pour me les montrer, ces moments de doute et de tristesse. Je suis là aussi pour ça.
Afficher en entier— Je ne suis pas une reine, contré-je.
— Tu es la mienne, Queenie, susurre-t-il contre mon oreille.
Afficher en entier— Les projecteurs allumés en pleine nuit, me désigne-t-elle de l’index. Je me suis doutée que c’était toi. Et puis que tu viennes ici, ça m’a semblé logique, après coup. Le football, c’est ce que tu aimes le plus au monde. Ça t’a sauvé du chaos, à un moment, normal que tu y tiennes à ce point et que tu y reviennes quand tout va mal.
J’aurais pu répondre à l’affirmative il y a encore quelques mois, mais ce n’est plus vrai. Si le football a été mon point d’ancrage pour m’en sortir, il n’est plus la composante la plus importante de ma vie. Ma priorité, ce que j’aime le plus au monde, c’est cette superbe créature juchée sur ses escarpins dans la pelouse d’un stade. Belle comme le jour, avec un cœur si gros qu’il a réussi à déborder sur moi, jusqu’à ce que le mien, que je croyais mort, se remette à battre, il y a quelques semaines.
Afficher en entierNe les laisse pas gagner, encore une fois, Seth.
— Je suis fatigué, gémis-je. Tellement fatigué.
— Alors laisse-toi guider. Laisse-moi prendre les rênes, pour une fois. Et si tu m’abandonnais les commandes ? Tu te bats depuis tant d’années ! Tu me fais confiance, non ?
Oh, que oui. S’il y a bien une personne à qui je confierais ma vie, c’est elle. Elle l’a aussi sauvée, un jour, après tout. Ce serait si facile, si reposant.
Alors ma main se meut seule, saisit la sienne, et je me relève avec son aide. Mon ancre, mon phare dans la nuit.
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