- N'as-tu jamais surpris tes parents?
Green se mit à rire lorsqu'il y songea.
- Ouais, c'est vrai.
- Tu vois? C'est tout à fait normal.
- Je ne savais pas à ce moment-là qu'ils avaient des relations sexuelles.
Ruxs fronça les sourcils.
- Quoi?
- Mon père m'a dit qu'ils jouaient à saute-grenouille.
Ruxs tomba sur le sol. Il riait si fort que son visage était rouge comme une betterave. Green lui envoya gentiment un coup dans le ventre et se dressa devant lui.
- Va te faire foutre! Je n'avais que huit ans. D'ailleurs, Curtis doit se rendre aux funérailles dans la matinée, et nous l'avons réveillé avec...
Il agita une main entre-eux.
Ruxs réussit enfin à se relever.
- On ne s'ennuie jamais dans cette maison. Viens, prends une douche avec moi.

- Quand je ... je ne les laissais faire que contre beaucoup d'argent, précisa-t-il.
Il se concentra sur l'odeur agréable de Max, sur son parfum, et continua à maintenir à distance l’amoncellement de nuages.
- Oh, dit calmement Max en passant une main dans le dos de Misha. Eh bien, je suis un peu fauché, mais je te ferai des oeufs le matin et des toasts.
- Tu fais chaque fois brûler les toasts.
- Je suis toujours persuadé que ton toaster fonctionne mal.
- Si tu n'essayais pas de faire les toasts en te brossant les dents et en faisant cinquante choses à la fois...

Max attendit que le trio soit au bar de façon certaine, puis il se pencha par-dessus la table et dit:
- Alors? Tu sucerais Hunter sous la douche? Tu le ferais, hein? Je crois que tu étais complètement absorbé par son cul.
- Chut, dit Misha. Je lui ai signé un autographe, Max. Un autographe.
Max prit une gorgée de bière et sourit.
- Je me demande de quoi j'aurais l'air avec de l'eye-liner.
- Tu te crèverais un œil avec en l'appliquant, dit Misha.

Clay laisse tomber son sac devant moi, il m'observe en se mordant les lèvres d'agacement.
- T'as vu le but que ce petit con m'a mis?
Ça, je l'ai vu, ce but. Une action rapide, un beau jeu. Il y a eu une perte de ballon au niveau de la surface de réparation, le temps de remontée pour tenter de contrer l'attaque, le buteur n'a pas perdu une seconde, il a tiré en plein dans la lucarne droite, alors que Clay pensait qu'il tirait à gauche.
- Il est encore plus traître que toi!
- Je vais prendre ça pour un compliment.
- Prends-le comme tu veux, mais la prochaine fois que je croise cet enfoiré de Portugais, que ce soit avec l'équipe nationale ou Manchester, crois-moi que rien ne rentrera venant de lui.

Wade
- Pas de soucis, oui, je reviens, je suis capitaine, je pense que vous avez besoin de mon soutien en dehors du terrain. Je reviendrai sur la pelouse en septembre.
Et bon sang, ce que j'ai hâte d'y être!
- Attends, tu viens de dire..., lance James.
Je me tourne vers le gardien qui me sourit, je pense que l'on s'est compris.
- Vieux, est-ce que ce brassard te plaît vraiment?
Clay regarde le bout de tissu à scratch qu'il tient dans les mains. Il me le lance, et je le rattrape au vol.
- Non, on me casse trop les couilles, je me demande comment tu fais... Bon, je ne te cache pas que d'avoir Shaun à mes pieds me plaît, mais mis à part ça, je n'aime pas cette responsabilité, elle est à toi.

Au bout de quelques instants, le haut-parleur près de la porte se mit à grésiller. C'était l'heure des annonces. La voix bourdonna sans grand intérêt, comme à son habitude. Apparemment, l'élève chargé de lire savait très bien que tout le monde se fichait de ce qu'il pouvait raconter. A la fin pourtant, le ton changea:
- Coach Campbell souhaite rappeler à l'ensemble des élèves que la prochaine fois qu'il en surprend un en train de balancer du papier-toilette humide sur le plafond des vestiaires, il ... Une minute, vous êtes sûr que je peux dire ça au micro? Je ne sais pas si je pourrai.
Un toussotement se fit entendre, suivi d'un marmonnement indéchiffrable, puis l'élève reprit:
- Enfin bref... vous pouvez me croire, vous feriez mieux d'arrêter.

- T'es content de toi? marmonne-t-il entre ses dents, j'ai bandé tout le long du chemin connard!
La lueur de tendresse qui brille au fond des ses iris contredit ses paroles au ton dangereux.
- C'est l'idée de Dan, je ne suis qu'un innocent complice vois-tu, pour la vengeance, faudra voir avec son cul, mais avant faudra passer le prof et ça ... c'est pas gagné.
- On peut opter pour le cul de l'innocent complice au préalable?
- Euh... ça doit se négocier si les arguments sont ... justifiés.

- Euh Pulp... Remarque Ertz en lui souriant, c'est sympa mec, et je suis flatté, mais je suis avec Gade.
- Oui, mais je t'aime moi, pleurniche Pulp la mine contrite, et depuis des années.

Nat inspira à petites bouffées l'odeur de la crête de cheveux rouges qui lui chatouillait le visage. Sur les draps clairs, son corps trop blanc et trop rond aurait pu poser en tant qu'antithèse de celui, tonique et coloré, de Nick. Le jour et la nuit. Une oeuvre d'art accrochée à un crépi fadasse.

- Tu penses trop, grommela Nick qui cessa ses caresses pour se redresser sur un coude.

Il ne chercha pas à rompre le contacts de leurs peaux intimement jointes, mais il fronça les sourcils. Nat eut instantanément envie d’effacer le pli soucieux né entre les sourcils blonds. Il le fit, de la pulpe du pouce. La moue chagrine se mua en un sourire taquin alors que Nick se laissait retomber sur le dos avec un petit rire.

- Tu sais, normalement de nous deux, celui qui n'arrête pas de cogiter, c'est moi.

La bouche de Nat forma une moue amusée avant qu'il ne puisse songer à se contenir. Se redressant à son tour sur le coude, il s'installa sur le flanc. Une position rêvée pour admirer et caresser le corps de Nick à loisir.

- Est-ce que tu es en train de dire que nos galipettes t'ont fait tout oublier? Y compris de penser?

Je repérai madame Magic & Ball sur la table de chevet et je l'attrapai. Je murmurai mes questions afin de ne pas réveiller mon compagnon.

- Dois-je emmener Lee chez Jake, aujourd'hui?

Mes sources disent que non.

Hum. J'essayai à nouveau.

- Dois-je aller chez Thor avec Lee pour faire les présentations?

Il vaut mieux ne pas le dire maintenant.

Merde. Je posai la question suivante avec appréhension.

-Dois-je emmener Lee chez mes parents?

Réponse peu claire, réessayez.

Zut. Lee s'agita à mes côtés alors que je secouais à nouveau l'appareil en reformulant ma question.

- Dois-je aller voir mes parents et mon frère avec Lee?

Demandez plus tard.

Je le mis de côté avec dégoût et je remarquai que Lee me regardait, les yeux endormis. Un regard rieur.

- Quoi? demandai-je sur la défensive.

- Toi et ton jouet, dit-il en me souriant.

Je plissai les yeux. Ce n'était pas un jouet.

- Ne reste pas là, tu veux, Connors? Tu la déstabilises.
Apercevant le com branché, il sourit de toutes ses dents.
- Salut, Peabody.
- Bonjour. (Elle avait du mal à déglutir.) Ravie de vous voir... je veux dire, comment allez-vous?
- Très bien, et vous?
- Hein?
- Connors, soupira Eve, arrête, tu veux? Ou j'éteins l'écran.
- Ce sera inutile, lieutenant, fit Peabody d'une voix altérée tandis que Connors glissait hors du champ. Seigneur, souffla-t-elle en adressant un sourire idiot à Eve.
- Calmez vos hormones, Peabody, et au rapport!
- Bien, chef.