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Captive d'un regard / Escapade en Norvège



Description ajoutée par Astrea 2020-02-26T05:48:03+01:00

Résumé

Captive d'un regard, Cathy Williams

Lorsqu'un séduisant inconnu se présente à la porte de l'appartement dont elle a la garde pendant les vacances, Bethany est immédiatement éblouie. Et lorsqu'elle comprend que cet homme - Cristiano de Angelis - la prend pour la riche propriétaire de l'appartement, elle n'a pas la force de le détromper. Ni de lui dire non lorsqu'il l'invite à dîner. Avec un ravissement mêlé d'incrédulité, Bethany cède très vite au désir qu'elle ressent pour Cristiano, et découvre dans ses bras un bonheur fou. Un bonheur qui ne saurait durer, elle en est bien consciente. Quand il apprendra qu'elle lui a menti et qu'elle n'est qu'une étudiante sans le sou, il l'abandonnera aussitôt, elle en est certaine...

Escapade en Norvège, Lee Wilkinson

Joanne doit à tout prix protéger sa jeune sœur de Brad Lancing, ce don Juan qui lui sert de patron ! Pour cela, elle est prête à tout. Et même à la remplacer pour accompagner en Norvège l'homme le plus arrogant - et le plus sexy - qu'elle ait jamais vu !

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Classement en biblio - 12 lecteurs

extrait

** Extrait offert par Cathy Williams **

Captive d'un regard

2.

– Parlez-moi un peu de vous, maintenant…

Même si elle s’était attendue à cette question, Bethany sentit la nervosité succéder à l’euphorie. Entre le moment où Cristiano avait quitté l’appartement quatre heures plus tôt et celui où il était revenu la chercher, elle avait eu largement le temps de réfléchir. En d’autres circonstances, un homme comme lui, raffiné, sophistiqué, incroyablement beau, n’aurait jamais posé les yeux sur une femme comme elle. Ils ne seraient même jamais rencontrés.

Finalement, elle avait décidé de porter ses propres vêtements : quitter l’immeuble vêtue d’une toilette appartenant à Amelia Doni lui avait paru un peu trop risqué.

Le voilà qui lui demandait de parler d’elle. Quelle était la meilleure façon de s’y prendre ?

Finalement, elle opta pour une réponse vague en se définissant comme un esprit libre.

– Que voulez-vous dire par là, exactement ? répliqua Cristiano en l’observant avec attention.

Cette femme l’intriguait de plus en plus et, à sa grande surprise, il s’était retrouvé à attendre ce dîner avec une impatience grandissante. Et il n’avait pas été déçu.

Lorsque les portes de l’ascenseur s’étaient ouvertes et qu’elle s’était avancée vers lui sur le sol pavé de marbre du hall, il s’était senti littéralement rivé au sol. Malgré sa fortune, elle avait négligé diamants et perles et avait évité la petite robe noire simple mais dessinée par le plus grand styliste, ainsi que les talons aiguilles d’une hauteur vertigineuse. Au lieu de tout cela, elle portait un jean et des sandales à talons plats et une écharpe bleu clair était négligemment passée autour de ses épaules.

Cela lui plaisait beaucoup. Non seulement elle était assez sûre d’elle pour adopter la simplicité, mais également assez sexy pour rester tout aussi attirante.

– Ce que je veux dire par là ? répéta Bethany, sentant sa bonne humeur naturelle lui revenir.

Sans sa voiture confortable, elle avait enfin réussi à cesser de le regarder de façon béate, telle une adolescente devant son premier béguin. Elle commença à se détendre et à savourer ces instants dérobés à sa vie normale.

– A vous entendre, on dirait que vous avez passé votre existence dans une bulle, poursuivit-elle.

– Dans une bulle…, murmura-t–il en se tournant vers elle d’un air songeur. En effet, j’ai grandi dans une sorte de bulle. Quand on a été élevé dans un milieu privilégié, c’est un peu inévitable. Vous êtes supposé répondre à certains schémas, adopter certains comportements…

– Lesquels, par exemple ?

– Ne me dites pas que vous n’avez pas fait l’expérience de ce genre de choses ! On attend de vous que vous vous conformiez à un certain style de vie, plus ou moins dès votre plus jeune âge.

Bethany songea à la joyeuse effervescence qui avait entouré sa propre enfance. La maison avait toujours été pleine d’amis et de parents, qui entraient et sortaient librement, sans déranger leurs deux chiens et leurs trois chats qui participaient à leur façon à ce chaos sympathique. Se conformer à quoi que ce soit était une notion tout à fait étrangère pour elle.

– Je suis plutôt non conformiste, répondit-elle sincèrement. Cela ne signifie pas du tout que je sois dévergondée, mais on ne m’a jamais appris à me conformer à certains comportements ou à un certain style de vie.

– C’est peut-être différent dans votre pays, murmura-t–il. Ici, en Italie, j’ai toujours su ce que me réservait mon avenir.

– Cela doit avoir été dur.

– Dur ? Pourquoi ? Vous trouvez vraiment que c’est dur d’avoir le monde à votre disposition ?

Le fait qu’une femme puisse qualifier son existence de dure fascinait Cristiano. Toutes celles qu’il avait fréquentées, même les plus fortunées, s’étaient montrées impressionnées par l’étendue de son pouvoir et de ses privilèges.

– Personne n’a le monde à sa disposition ! répliqua Bethany en riant.

– Vous pourriez être surprise…, fit-il d’une voix terriblement sensuelle.

Sous son apparente décontraction, elle perçut qu’il était effectivement habitué à obtenir tout ce qu’il désirait, et cette constatation la fit frissonner.

– Si vous avez l’impression d’avoir le monde à votre disposition, c’est parce que les personnes qui vous entourent ont été préparées à approuver tout ce que vous dites et tout ce que vous faites, ne put-elle s’empêcher de lui faire remarquer. A mon avis, c’est malheureusement ce qui se passe quand on a trop d’argent…

– Trop d’argent ? Je n’ai jamais entendu de tels mots dans la bouche d’une femme.

Intérieurement, Cristiano s’amusa que cette jeune femme, qui possédait probablement elle-même une fortune considérable, puisse critiquer les inconvénients de la richesse. Cela le changeait ! Pour une fois, il se trouvait en compagnie d’une femme qui semblait posséder une conscience sociale.

Instinctivement, Bethany se dit qu’elle n’avait rien à perdre à être franche, même s’il n’était visiblement pas habitué à ce que l’on remette ses opinions en question.

– Quel genre de femmes fréquentez-vous ? demanda-t–elle, fascinée par la façon dont il la regardait paresseusement dans le véhicule arrêté à un feu rouge.

Ses yeux étaient terriblement sombres, bordés de cils d’une longueur incroyable, et elle remarqua la façon dont ses cheveux noirs bouclaient sur le col de sa chemise. Ils n’étaient pas assez courts pour lui donner une allure conventionnelle, ni assez longs pour lui donner l’air négligé.

Il éclata de rire et lui repoussa une mèche de cheveux derrière l’oreille.

– Toujours des brunes, murmura-t–il. Mais je commence à me demander pourquoi. C’est votre vraie couleur de cheveux ?

– Bien sûr ! s’exclama-t–elle, profondément troublée par la caresse de ses doigts lui frôlant la joue. Si je comprends bien, vous ne sortez qu’avec des brunes superficielles ?

– Elles possèdent d’autres atouts : de longues jambes fuselées, des visages sublimes et elles appartiennent à des milieux fortunés.

Soudain, Cristiano se sentit possédé par un désir fou de l’attirer contre lui, de se laisser aller. Cela ne lui ressemblait pas du tout. Se ressaisissant, il se força à écarter la main de son visage.

– Des milieux fortunés ?

– Oui, c’est important, reconnut-il en haussant les épaules. Je préfère ne pas me demander si la femme qui partage mon lit est plus intéressée par mon compte en banque que par ma compagnie.

Après un petit tressaillement au creux du ventre, Bethany se rassura. Une chose était sûre : elle-même n’en voulait pas à son argent.

– Vous devez vous sentir un peu insécurisé si…

– Non, pas du tout ! L’insécurité n’a jamais été un problème pour moi, l’interrompit-il avec assurance. Je vous en prie, ne me dites pas que vous allez passer la soirée à tenter de m’analyser !

Non, en effet, ce n’était pas son intention, aussi changea-t–elle aussitôt de sujet en lui demandant où ils allaient dîner.

Il nomma un restaurant aussi réputé pour ses tarifs exorbitants que pour la qualité de ses menus et elle baissa les yeux sur son jean avec consternation. Heureusement, elle commençait à comprendre que les gens très riches se plaçaient au-dessus des conventions. Apparemment, Cristiano se moquait éperdument de la façon dont elle était habillée. Lui-même était vêtu d’un pantalon noir décontracté, néanmoins d’une coupe impeccable, et d’une chemise blanche qui lui donnait l’air encore plus viril.

Soudain, elle s’avisa qu’en compagnie de cet homme, elle allait attirer tous les regards. Que se passerait-il s’il la présentait à quelqu’un ? En quelques secondes, son imposture serait étalée au grand jour.

– Je ne suis pas habillée pour aller dans un tel endroit, fit-elle nerveusement.

– Vous êtes… ravissante.

– Pas assez pour un restaurant de cette classe.

Bon sang, pourquoi avait-elle accepté cette invitation à dîner ?

– Ne vous inquiétez pas. Je connais le propriétaire. Et croyez-moi, je peux venir chez lui en compagnie d’une femme vêtue d’un sac-poubelle, cela lui est complètement égal !

– Le fait que vous puissiez tout vous permettre ne vous autorise pas à le faire, répliqua-t–elle.

– Pourquoi ?

– Parce qu’il est important de respecter les autres.

Ce principe avait été le pilier de leur éducation, à ses sœurs et à elle.

A présent, il la contemplait comme si elle débarquait d’une autre planète, et elle se sentit rougir.

– Une mondaine qui a des principes, murmura-t–il avec ce sourire qui la faisait fondre. Cela me plaît. Dans les milieux où j’évolue, c’est rare…

En vérité, les femmes qu’ils fréquentaient habituellement se moquaient bien de ce qui se passait en dehors de leur univers. Très riches, elles vivaient dans un cocon et, depuis leur naissance, considéraient comme un dû l’adulation des hommes et la servilité de tous ceux qui les entouraient. Aucune d’elles ne serait allée dîner « Chez Nico » sans s’être parée de ses plus beaux atours. Pour elles, l’apparence passait avant tout.

– Je ne suis pas mondaine, fit Bethany, mal à l’aise.

– Non ? Pourtant, vous n’avez même pas trente ans et vous possédez un appartement immense en plein centre de Rome, que vous utilisez comme simple pied-à-terre pour vos vacances ! Vous collectez des fonds pour un organisme de charité… Excusez-moi, mais tout cela vous définit comme la parfaite mondaine !

– Je vous l’ai dit, cela ne fonctionne pas ainsi à… là d’où je viens.

– Et d’où venez-vous, précisément ?

– Oh, vous n’avez jamais entendu parler de ce petit endroit, répondit-elle avec franchise. C’est en Irlande… perdu au milieu de nulle part…

– Un petit endroit avec un immense manoir, c’est cela ?

– Oui, il y en a un, en effet…

Elle se souvenait d’y être allée enfant, accompagnant sa mère qui allait y faire quelques heures de ménage pour avoir un peu plus d’argent au moment de Noël. C’était un superbe manoir, très impressionnant, avec de nombreuses tourelles.

– Alors, vous devez être à moitié italienne pour parler aussi bien notre langue…

Bethany éclata de rire.

– Vous intéressez-vous toujours d’aussi près aux femmes que vous invitez à dîner sur un coup de tête ?

– Non. Mais d’habitude, je n’ai pas besoin d’insister pour obtenir leurs confidences. En général, elles adorent parler d’elles.

– Vous voulez dire qu’elles essaient de vous impressionner.

– Désirez-vous que je vous réponde franchement ou avec fausse modestie ?

– Vous avez un ego très puissant, n’est-ce pas ?

– Disons que je possède une vision raisonnable de la réalité.

Cristiano appréciait de plus en plus la compagnie de cette jeune femme. Il avait dû insister pour qu’elle accepte de dîner avec lui, et à présent, découvrait qu’elle était imprévisible et avait beaucoup de personnalité. Cela le changeait vraiment des beautés aux yeux de biche, toujours soucieuses de satisfaire ses moindres caprices.

– Vous ne ressentez pas le besoin de m’impressionner ? murmura-t–il.

Il avait parlé d’une voix si langoureuse, si sensuelle, que Bethany sentit des frissons lui parcourir le dos.

– Pourquoi devrais-je le faire ?

Cette soirée était vraiment troublante. Elle avait l’impression qu’il lisait en elle, pénétrant des domaines dont elle avait toujours ignoré l’existence.

– Parce que moi, je ressens un désir très étrange de vous impressionner, répondit Cristiano.

Il éprouvait le désir tout aussi étrange d’en savoir plus sur elle. C’était d’autant plus curieux que, lorsqu’il l’avait invitée, cette envie n’existait pas. Dès qu’il l’avait vue, il s’était senti attiré vers elle et avait simplement envisagé de l’entraîner dans une aventure sans lendemain. Pourquoi ne se serait-il pas permis une nuit de passion avec cette femme qu’il ne reverrait probablement jamais ?

Sa voix avait ressemblé à une caresse, songea Bethany, comme son regard indolent et amusé.

– Que diriez-vous de vous garer par ici, dit-elle pour rompre le charme qui opérait en elle. Nous pourrions marcher… Rome est une ville tellement fantastique. Nous pourrions aller dîner dans un endroit simple et chaleureux : je connais une pizzeria très agréable tout près du Colysée.

– Bonne idée. Je ne suis pas allé dîner dans cette partie de la ville depuis mon adolescence. En fait, je crois connaître l’endroit dont vous parlez. Il y a un auvent rayé rouge et blanc, n’est-ce pas ? L’intérieur est sombre, style années soixante, avec des bougies dans des bouteilles vides sur les tables ? Le propriétaire est de taille imposante et il a une moustache en guidon de vélo ?

– Il doit avoir perdu du poids ! répliqua-t–elle en riant. Mais il a toujours sa moustache. Vous alliez là-bas ? Avec vos amis ?

– Oui, avant d’être entraîné dans la vraie vie.

– Qu’entendez-vous par la vraie vie ?

– D’abord l’université, répondit-il en souriant, puis j’ai pris la relève de mon père. Les pizzerias ne font pas partie de l’univers d’un homme qui dirige un véritable empire.

– Et maintenant, vous n’allez plus que dans des restaurants huppés.

– Où il n’y a jamais de pizza au menu.

– Pauvre Cristiano, fit-elle en riant de nouveau.

A cet instant, leurs regards se croisèrent et une chaleur délicieuse et inconnue se déploya insidieusement dans tout son corps. L’invite sexuelle qu’elle découvrait au fond de son regard sombre et amusé ne contenait aucune ambiguïté.

– Je sais…, soupira-t–il sans la quitter des yeux un seul instant. Je suis condamné à une existence sans pizzas. Alors, d’accord, j’accepte la pizza, mais pas la promenade à pied.

– D’accord.

Pas étonnant que cet homme possède une telle assurance, songea-t–elle un peu plus tard. Au bout de quinze minutes passées dans sa voiture, elle avait presque l’impression de faire partie de la famille royale !

Une fois installés au fond de la pizzeria bourdonnante et pleine de vie, elle se sentit redescendre brusquement sur terre. Les femmes leur jetaient des regards en biais. Elles essayaient probablement de deviner qui était cet homme magnifique et, elle en était sûre, la créature insignifiante qui l’accompagnait. Quant à Cristiano, il semblait ne rien remarquer.

D’après lui, la pizzeria n’avait pas changé depuis la dernière fois qu’il y était venu, presque vingt ans plus tôt. Bethany ne se priva pas de contrer ses arguments et, finalement, conclut qu’il était snob de réagir ainsi.

– Snob, moi ?

Décidément, elle l’amusait de plus en plus, songea Cristiano. Non seulement, elle osait le contredire, mais en outre, se permettait de le cataloguer. Lorsqu’elle riait, ses yeux clairs étincelaient comme du cristal, affolant sa virilité.

– Oui, vous l’êtes ! s’exclama-t–elle avant de finir son verre de vin. Beaucoup de gens viennent dîner ici parce que la nourriture y est simple, saine et très, très bonne…

– Un peu d’amélioration dans le décor serait un plus…

– Ce n’est pas parce que vous préférez les nappes blanches et les serveurs obséquieux que tout le monde partage vos goûts…

– Mais si on leur donnait l’occasion de comparer avec des endroits plus huppés, la plupart se rangeraient à mon avis.

– Eh bien, moi, je préfère cette atmosphère rustique…

– Oui, rustique, on peut le dire ! Je reconnais quelques-unes de ces bouteilles qui servent de bougeoirs. Elles étaient déjà là quand je suis venu il y a cent ans.

– Je dîne avec un très vieil homme ! rétorqua-t–elle d’un air moqueur tandis qu’il remplissait de nouveau son verre.

– Vous seriez surprise de voir ce dont ce vieil homme est encore capable, répliqua doucement Cristiano en savourant la rougeur adorable qui montait aux joues de la jeune femme.

– Pouvez-vous me donner un exemple…, demanda Bethany, sentant sa peau frémir.

Elle ne se sentait plus tout à fait elle-même, comme si elle avait abordé une autre vie, dans laquelle tout semblait possible et permis.

– Oh, diriger un empire qui s’étend dans la plupart des grandes villes du monde. Cela demande beaucoup d’énergie, ainsi que certains sports que je pratique avec assiduité. La musculation quotidienne, le ski, le water-polo et une vigoureuse partie de squash une fois par semaine.

– En effet, pour un vieillard, c’est très impressionnant, répliqua-t–elle nonchalamment.

A vrai dire, elle s’efforçait d’avoir l’air nonchalant. En réalité, elle se sentait envahie par le désir, elle ne s’était même jamais laissé aller à aucun émoi d’ordre sexuel. Du moins, rien qui dépassa les baisers et quelques caresses malhabiles prodiguées à travers les vêtements.

Pourquoi se serait-elle débarrassée de sa virginité, pour la seule raison qu’à son âge, tout le monde le faisait, argumentait-elle ? A présent, face à cet homme sensuel, elle se sentait pourtant prête à toutes les audaces.

– Dans le domaine de la chambre…, dit-il en la regardant dans les yeux. Aucune femme ne s’est jamais plainte…

– Ah…, murmura-t–elle, se sentant devenir écarlate et serrant nerveusement le pied du verre entre ses doigts.

En proie à un trouble incontrôlable, elle le porta à ses lèvres et en avala rapidement le contenu.

– Nous disions que vous étiez snob…, poursuivit-elle ensuite d’une voix mal assurée.

Cette fois, il lui fit la grâce de baisser les yeux avec tact.

– Et moi je protestais de mon innocence. Vous auriez du mal à trouver quelqu’un de moins snob que moi !

A présent qu’elle n’était plus face au désir brut qui étincelait dans son regard, Bethany s’était un peu ressaisie.

– Très bien. Et vous n’allez jamais dîner dans des endroits simples et bon marché ?

– Si vous voulez parler de ces fast-food répugnants où l’on vous sert de la viande reconstituée noyée dans de la sauce, ma réponse est non.

– Et au cinéma ?

– Pas récemment, reconnut-il en fronçant les sourcils.

Il se rendit compte avec surprise que cela faisait des années qu’il n’était pas allé voir un film.

– Mais vous allez bien au théâtre, à l’opéra ?

– D’accord, dit-il en levant les mains en signe de reddition. Je suis un horrible snob !

Leurs plats avaient été déposés sur leur table et il ne s’en était même pas rendu compte. Elle non plus, il en était sûr. Même si le contenu de leurs assiettes sentait divinement bon, il n’avait pas envie d’interrompre leur conversation.

– Mais, parlons sérieusement, reprit-il en plongeant sa fourchette dans les spaghettis, essayez-vous de me dire que ce n’est pas facile pour vous d’être radicalement de gauche, alors que vous avez les moyens financiers de soutenir vos idéaux ?

– Que voulez-vous dire par là ?

Durant une seconde, Bethany avait presque oublié la comédie qu’elle était censée jouer. La mémoire lui revint complètement dès qu’il commença à s’expliquer.

– Eh bien, il est facile de se positionner en tant qu’esprit libre, détaché de l’univers creux des riches et des privilégiés, alors que vous savez très bien que vous pouvez le retrouver dès que vous le désirez. Par exemple, vous venez dîner dans des pizzerias comme celle-ci et si vous vous ennuyez, vous n’aurez qu’à sauter dans un taxi pour vous rendre dans un restaurant quatre étoiles.

» N’oublions pas la question insignifiante de votre appartement. L’argent vous permet de vous offrir le luxe de feindre de faire partie des gens ordinaires, sans pour autant subir les inconvénients auxquels ils ne peuvent échapper. »

Elle ouvrit la bouche pour le contredire et la referma aussitôt. Comment réfuter ses arguments sans se dévoiler ?

– Je ne suis pas une radicale de gauche, croyez-moi, dit-elle d’un ton exagérément convaincu.

– Et moi, je ne suis pas un snob, croyez-moi, répliqua-t–il du tac au tac, tout en lui souriant. La nourriture est excellente, vous avez raison, et je reviendrai peut-être dîner ici un de ces jours.

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Captive d'un regard / Escapade en Norvège

  • France : 2010-11-01 - Poche (Français)

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