Extraits

Nous étions inséparables, et je pense que j’aurais été incapable de respirer si je n’avais pas partagé le même air que Valentina.

Sans réfléchir, j’abaissai la tête et me mis à suivre son artère de ma langue. Son goût salé imprégna mon corps, annihilant toute pensée rationnelle. Je retrouvai alors un état purement animal et plantai mes dents dans son épaule, l’immobilisant sous moi. Elle gémit à nouveau et se tortilla. J’augmentai l’intensité de ma morsure, la maintenant fermement jusqu’à ce qu’elle frémisse et arrête de bouger.

Je voulais que ma petite lapine terrorisée s’approche de moi, qu’elle soit à ma merci.

J’aimais l’avoir blottie contre moi.

Cette femme n’était pas là pour m’aider ; quel que soit son rôle, je ne devais pas confondre cette interaction étrange avec de la gentillesse maternelle.

Ici, il n’y avait personne pour me faire du mal.

Je me souvins des lèvres fines de Vicente relevées en un rictus lorsqu’il m’avait frappée ; du regard noir et cruel d’Hugo qui s’était étréci lorsqu’il m’avait arrachée à abuela ; du sourire pervers et satisfait de Cristian lorsqu’il avait tabassé Andrés.

De chaudes larmes se faufilèrent sous mes paupières fermées et coulèrent sur mes joues. Je ne pouvais plus me cacher derrière la douleur et l’épuisement.

Cristian sembla ne pas se soucier qu’Andrés ait été maîtrisé et continua à abattre sa botte dans les côtes de mon autre frère sans discontinuer.

C’est moi… je suis le prix à payer.