Commentaires de livres faits par Capucine23
Extraits de livres par Capucine23
Commentaires de livres appréciés par Capucine23
Extraits de livres appréciés par Capucine23
« … Tout me plaisait en elle : son physique juvénile, son entrain, sa fraîcheur, son humour – même si elle riait souvent à mes dépens –, sa fougue aussi. Moi qui avais flirté avec la mort, je venais de rencontrer la vie. Elle m’avait appris à rire, à jouir, à espérer… à aimer. L’aimer elle et les autres, mais aussi moi-même, car si elle s’était éprise de moi, je ne pouvais pas être un si mauvais bougre. J’avais même le sentiment de rajeunir à ses côtés. J’avais repris du poids, des couleurs, mais surtout goût à la vie. J’avais réappris à dormir à l’horizontale, alors que dans le milieu hospitalier, mon matelas avait en permanence été redressé au niveau de la tête. En dormant à son flanc, la hantise de m’étouffer durant mon sommeil avait disparu. Mon humeur avait, elle aussi, bénéficié de notre cohabitation. Je n’étais plus que très rarement revêche et maussade. Ma tête s’en portait mieux. Mes migraines s’étaient espacées, elles avaient perdu en vivacité. Malheureusement, elles pouvaient toujours me tomber dessus comme la foudre, le plus souvent en pleine nuit. Je me réveillais alors en sueur. Elle n’était pas dupe. Depuis que nous partagions le même lit, elle avait établi la corrélation entre mes maux de tête et mes cauchemars… »
— Inutile de courir, Margaret Grace?! Tu ne m’échapperas pas?!
Maggie trébucha. Son frère se rapprochait dangereusement. Prête à tout pour échapper à sa fureur, elle se mit à ramper afin de se frayer un passage à travers les taillis. Des épines lui écorchaient les joues, s’accrochaient à ses tresses, déchirant sa robe.
— Tu as treize ans?! Tu as passé l’âge de jouer à cache-cache?! lança Nathan d’une voix menaçante.
Maggie se figea, le souffle court, et refoula ses larmes. Son visage et sa poitrine étaient meurtris par une pluie de coups de poing. Leur père venait à peine de mourir que son frère avait déjà sombré dans la folie. Une folie apparemment provoqué par la lecture du testament qu’il tenait encore dans les mains quand on l’avait vu surgir de la maison, sitôt après.
Une véritable rage, qu’il avait laissé éclater en se jetant sur Maggie tel un homme ayant perdu la raison.
Les voix humaines résonnent maintenant avec clarté dans son esprit, ce qui signifie que dès la prochaine pluie, Riv quittera son fleuve à la rencontre d’une âme en détresse.
Le monde bascule en une seconde. Ce qui était en bas se retrouve en haut. Son cri s’étouffe dans sa gorge alors qu’elle entend le rugissement furieux du moteur qui tourne à vide, suivi du craquement effroyable de la carrosserie. Le décor autour d’elle est comme un cadre grandeur nature qui ferait la toupie sur un axe horizontal. Dans le tableau, une étrange tache rose apparaît, esquisse un salto arrière et disparaît, en même temps que sa conscience.
Les grands moyens… quels grands moyens vous demandez-vous? Le maquillage à outrance, les décolletés plongeants, mini-jupes et compagnie? Evidemment ! Mais j’ai mieux encore. On y arrive.
...
N’en pouvant plus de la moiteur insoutenable qui finit par avoir raison de ma coquetterie – provisoirement –, je décide d’aller me rafraîchir le visage au Ladies’ room.
Je me lève, attrape mon téléphone portable, et juste au moment où je tire légèrement sur mon minuscule short à l’entrecuisse – mouvement jamais élégant peu importe toute la grâce que l’on croit y mettre – mes yeux croisent ceux d’un homme à moitié caché derrière une grosse blonde qui parle fort avec l’accent du Wisconsin en faisant de grands gestes. Un de ces êtres que, sincèrement, je préfère n'admirer que dans les magazines. Car je peux alors attribuer leur perfection physique à Photoshop et me convaincre que mon mec aussi pourrait avoir cette tête. Et le corps qui va avec ! S’il avait un entraîneur personnel, une maquilleuse professionnelle, un diététicien et un chef cuisinier à son service, tous à plein temps. Sans oublier l’équipe de photographes et de graphistes experts qui travailleraient pendant des heures à sa transformation en Mister Perfect avant de l’exhiber fièrement sur la page de couverture de GQ Magazine. Mais là, comme ça, en face de moi, je trouve ses fossettes, son regard intense, ses muscles saillants et ses cent quatre-vingt-cinq centimètres de taille franchement perturbants.