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Je l'avais regardée dans le temps comme une prude, sage comme une image, au physique ingrat. Mais elle n'avait rien d'une prude maintenant - elle était merveilleusement provocante et impulsive et prête à tout, et sa liberté la rendait belle, donnait du brillant à tout ce qui était elle. Je ne pouvais plus la regarder sans avoir envie de la caresser. Je ne pouvais plus voir l'éclat de ses lèvres vermeilles sans avoir envie d'approcher et de les baiser. Je ne pouvais plus voir sa main posée sur une table, tenant une plume, portant une tasse, occupée aux mille et mille tâches de la vie de tous les jours, sans mourir d'envie de la prendre dans la mienne pour en embrasser toutes les phalanges à tour de rôle, lécher la paume ou la serrer contre la fourche de mon pantalon.
Afficher en entierJ'aurais pu être Narcisse, en train d'embrasser l'eau où j'allais bientôt me noyer.
Afficher en entier-Ah ! C'est tout ce que j'ai jamais fait, tout ma vie : répéter les mots des autres. Maintenant que je veux parler pour moi, je ne sais pas comment.
Afficher en entier-Nan, reviens !
"Reviens..." Une partie de mon être répondit à son appel, se laissa entraîner sans hésiter, comme la limaille de fer au passage d'un aimant - quelque chose en moi qui sans doute courrait aujourd'hui encore à elle, y courrait toujours à nouveau, à jamais, si elle répétait son appel.
Mais en même temps je me souvenais. Je me souviens toujours.
Afficher en entierPendant la seconde où nos yeux s'étaient rencontrés, j'avais senti chez elle un élan de la même passion qui s'était allumée dans mon cœur, me laissant toute étourdie, chaude et palpitante. Ce qui me faisait trembler et défaillir, c'était pourtant l'anxiété, tout autant que le désir.
Afficher en entierQue devenait le mendiant au terme de ses cinq cents jours ? Je ne me montrai jamais curieuse de la fin de l'histoire.
Afficher en entierOr, voilà que cette femme venait d'obtenir de moi aussi un aveu, de mettre mon cœur à nu aussi radicalement que si elle avait arraché littéralement la chair de ma poitrine. Elle était là, toujours aussi près. La chaleur de son haleine contre ma joue, la passion que je sentais chez elle réveilla la mienne. Je compris que je ne m'appartenais plus.
Afficher en entierOr, quiconque a nourri un amour secret sait que c'est là qu'on se laisse aller à rêver - au lit, dans le noir, où on ne se voit pas rougir, où le manteau de retenue qui pendant la journée met une sourdine s'entrouvre et laisse rayonner le feu intime.
Afficher en entierC’était une sensation merveilleuse, mais effrayante en même temps, car bon gré mal gré on perçoit son bonheur comme immérité, on a l’impression de n’en jouir que par méprise, à la place du destinataire légitime, qui pourrait profiter du premier instant d’inattention pour reprendre son bien.
Afficher en entierUne fois je fumai au point de rendre tout ce que j'avais dans le ventre. Diana sonna Blake et l'accueillit en clamant :
— Regarde ma putain, Blake ! Ma putain splendide au milieu de son ordure ! As-tu déjà vu un si bel animal ? Hein ?
Jurant que non, Blake avait mouillé un linge pour m'essuyer la bouche.
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