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Commentaires de livres faits par Carita

Extraits de livres par Carita

Commentaires de livres appréciés par Carita

Extraits de livres appréciés par Carita

date : 23-09-2016
Le corps d’une femme tomba lourdement au sol, dans un fracas peu ragoûtant. Ses lèvres étaient devenues d’une pâleur presque blanche, tout comme le reste de sa peau. Ses cheveux de feu étaient ternes de vie alors que ses yeux exorbités fixaient le vide avec horreur. Son regard pétillant s’était évaporé aussi rapidement qu’un souffle éteignait une bougie. Elle perdait sa chaleur, son existence, son âme.

Debout à côté de la défunte, une jeune femme se caressait le coin de la bouche d’un geste dédaigneux, presque rageur. Cependant, ses mouvements étaient fluides et gracieux, envoûtants même ! Elle léchait distraitement la goutte de sang qui tachait son pouce, loin d’aimer gaspiller. Ses yeux étaient d’un rouge vif, signifiant qu’elle venait de se nourrir jusqu’à en être repue. Le regard d’un assassin, du monstre qu’elle était.

Pourtant, l’enveloppe corporelle ne trahissait en rien la créature démoniaque qui sommeillait en cette femme. Sa longue chevelure de jais ondulait délicatement sous la caresse du vent adorateur. Son visage arborait des traits aux charmes asiatiques, mystérieux et fascinants. Sa silhouette était sculptée dans le marbre typique d’une athlète, mais aux formes sensuelles d’une prédatrice.

Du bout de la langue, la brune caressa la pointe de ses canines, s’assurant de leur tranchant. Puis, elle tira sa capuche qui recouvrit sa tête et qui dissimula une bonne partie de son visage. En cette nuit sombre et bien avancée, bien qu’il soit difficile de distinguer quoi que ce soit, elle devait veiller à cacher ses yeux rouge sang. Du moins, le temps qu’ils reprennent la couleur de l’encre de Chine.

Vêtue d’un simple jean déchiré à certains endroits, d’un t-shirt rouge et d’un gilet à capuche noir, la vampire avait tout pour se faire passer pour une adolescente sortie d’une soirée. La banalité de ses vêtements lui évitait d’attirer l’attention. Et occulter son visage était la meilleure façon de ne pas aimanter la curiosité et l’intérêt du genre humain.

— Oh ça, c’est un joli travail, Sian, murmura une voix sensuelle sortie de l’ombre.

Apparue de nulle part, une femme se trouvait agenouillée devant la morte. Elle semblait fascinée par le cadavre, comme on admirerait un tableau dans un musée. Ses yeux de jade scintillaient d’amusement, accompagnant le sourire angélique sur son visage. Sa chevelure d’or glissait sur ses épaules, certaines mèches rebelles se débattant encore.

Apparue de nulle part, une femme se trouvait agenouillée devant la morte. Elle semblait fascinée par le cadavre, comme on admirerait un tableau dans un musée. Ses yeux de jade scintillaient d’amusement, accompagnant le sourire angélique sur son visage. Sa chevelure d’or glissait sur ses épaules, certaines mèches rebelles se débattant encore.

Sian ne parut aucunement surprise par la présence de l’arrivante ou de son apparition soudaine. Elle jeta un regard dédaigneux à cette dernière, ni ravie ni irritée de la voir. Ses yeux de sang scrutèrent encore une fois cet air innocent qu’arborait toujours la blonde. Une facette qui pouvait tromper n’importe qui, mais pas elle. Non, cette femme était tout sauf un ange, bien au contraire.

— Je parie que tu as pris ton pied, ricana cette dernière en s’approchant de la demoiselle à capuche. Cela te dirait de continuer la fête ? La soirée n’est pas encore terminée…

La blonde ponctua sa déclaration en attrapant le bras de son interlocutrice. Celle-ci brisa net le contact d’un geste sec.

— Tu sais parfaitement que tu es en train d’enfreindre les règles, Lihoth, intervint une voix autoritaire dans le dos des deux jeunes femmes.
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La chaleur était suffocante. L’air lourd était parfois balayé d’un vent chaud qui soulevait les fines particules de sable, rendant l’atmosphère difficilement respirable. À son zénith, le soleil offrait une luminosité maximale qui obligeait les rares humains présents dans le désert de Sonora à se protéger de ses violents rayons.

Ils étaient neuf. Huit adultes et un enfant. Huit militaires membres d’une unité d’élite et un jeune garçon de sept ans. Entièrement vêtus de noir, deux hommes à la musculature saillante montaient la garde devant l’entrée principale du bunker dissimulé au pied d’une colline. Leur fusil mitrailleur en main, ils observaient attentivement la vaste étendue de roches, de sable et de cactus qui s’étalait devant eux.

Leur oreillette crépita soudain et la voix claire de leur collègue résonna.

— Il est 1120. La voiture va bientôt arriver. On exfiltre le colis à 1130. Tenez-vous prêts.

— Bien reçu, répondirent les deux hommes en même temps tout en observant la route qui s’étirait devant eux.

— Pourquoi Gary est aussi tendu ? Cette mission n’a rien d’exceptionnel. On a fait ça des centaines de fois.

— Sensy doit lui taper sur les nerfs, lança son collègue avec un large sourire.

L’homme hocha la tête en laissant échapper un petit rire et observa une épaisse fumée annoncer l’arrivée d’un véhicule au loin.

— Objet en approche, les gars, entendirent-ils grésiller alors qu’ils mettaient en joue la voiture qui avançait rapidement dans leur direction.

— On a un visuel, équipe 3, rétorqua l’un des deux guetteurs.

***
Lexie prit connaissance de l’arrivée du véhicule grâce à son oreillette et au relais des membres de son équipe. Gary et elle se tenaient au centre du bunker dans une large pièce où un ordinateur avait été déployé sur une vieille table métallique rouillée. Elle déglutit, la boule au ventre, incapable de quitter l’écran des yeux. Alors qu’elle observait le point lumineux se rapprocher de leur position, son angoisse ne cessait de croître.

Détends-toi. Merde, détends-toi. Tu as fait ça des centaines de fois, putain ! s’admonesta-t-elle intérieurement pour tenter de se reprendre.

Comme le reste du commando, elle était entièrement vêtue de noir. Son t-shirt respirant aux manches longues recouvrait le haut de son corps et disparaissait sous le poids de son armement. Son fusil mitrailleur était harnaché dans son dos et les bretelles le maintenant en place étaient recouvertes de poches contenant des munitions. Son pantalon de treillis, sombre également, était, lui, surmonté de deux porte-pistolets accrochés à chacune de ses cuisses. Les semi-automatiques chargés accentuaient le fardeau qui pesait sur son corps, mais la jeune femme n’en avait pas conscience tant elle était habituée à son équipement.

Pourtant, quelque chose n’allait pas, Lexie le savait. Elle était tendue à l’extrême, en quête de la moindre information pouvant confirmer ce pressentiment qui ne l’avait pas quittée depuis qu’ils étaient arrivés. Ils étaient pris au piège dans ce bunker. Une seule entrée, aucune fenêtre, aucune sortie de secours. Elle avait été plus que soulagée quand son supérieur avait accepté de mettre une charge explosive sur le mur le plus faible du fond. Comme s’il reconnaissait qu’il fallait un plan d’évacuation. Au cas où…

Respire, Lex. Respire. Tu connais ton métier. Tout sécuriser, remettre le paquet et rentrer. Facile, rapide, efficace, songea-t-elle en continuant de maintenir cet extérieur calme et sûr d’elle. Elle avait l’habitude d’écouter son instinct, mais son entraînement était plus fort que ce dernier. Loin de laisser deviner le tumulte qui l’habitait, elle s’avança d’un pas assuré vers l’angle de la salle où était assis le jeune garçon. Il était recroquevillé contre le mur, ses jambes repliées, sa tête appuyée sur ses genoux.

— C’est bientôt fini, gamin. La voiture vient d’arriver. Ça va aller, murmura-t-elle, rassurante.

— Pourquoi vous avez si peur si c’est le cas ? demanda-t-il en levant son regard vert délavé vers elle de manière interrogative.

Lexie allait mentir et lui dire qu’elle n’avait pas peur quand les premiers coups de feu retentirent.
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date : 11-09-2016
Les roues touchèrent le sol dans un nuage de gomme. Dans le bruit étourdissant des réacteurs, l’avion dévora la piste pour finalement s’immobiliser avant de se remettre à rouler doucement. Alors que l’Airbus se dirigeait vers la passerelle de débarquement, la voix de la chef de cabine retentit dans l’appareil.

— Mesdames et messieurs, nous venons d’atterrir avec dix minutes d’avance sur l’horaire prévu. Il est 18h30 heure locale, la température extérieure est de 26° Celsius, le taux d’humidité dans l’air de 75%. Nous espérons que vous avez passé un bon vol en notre compagnie et nous vous souhaitons un agréable séjour.

Durant tout le discours de l’hôtesse, Audrey n’avait cessé de regarder par le hublot, cherchant à apercevoir le moindre détail de son lieu de vacances. Mais, sous ces latitudes, le soleil était déjà couché et elle ne put rien distinguer de plus que les installations aéroportuaires. Une fois l’avion immobile, elle fut l’une des premières personnes à sortir, ayant eu la chance d’être placée à l’avant de l’appareil. Tout en avançant le long de la passerelle, elle ralentit le pas, réalisant qu’il ne servait à rien qu’elle se presse, le personnel au sol commençait juste à sortir les bagages de la soute. Elle observa les hommes s’activant plusieurs mètres plus bas dans un étrange ballet, et elle essaya en vain de repérer sa valise parmi toutes celles empilées sur les chariots.

Emportée par le flot des passagers, elle arriva finalement dans la salle où les tapis roulants n’allaient pas tarder à déverser les bagages. Elle se faufila entre plusieurs personnes pour s’approcher au maximum du carrousel, repéra rapidement sa valise et, avec un soupir de soulagement, se précipita pour la saisir et sortir de la zone de contrôle des douanes.

Une fois dans l’aérogare, Audrey regarda tout autour d’elle, cherchant des yeux la personne pour laquelle elle était venue en Guadeloupe. Elle ne l’avait pas vue depuis six mois et n’avait qu’une envie, se blottir dans ses bras. Elle essayait de distinguer sa silhouette parmi la foule, mais sa petite taille, combinée aux scènes de retrouvailles entre des couples, des familles, des amis, l’empêchait de reconnaître qui que ce soit.

Au détour d’un attroupement, Audrey aperçut une veste d’uniforme de gendarmerie, elle ne pouvait en voir plus, un panneau publicitaire cachant en partie le militaire. Un sourire illumina son visage alors qu’elle s’approchait. Elle n’était plus qu’à une quinzaine de mètres quand la personne portant l’uniforme se décala. Audrey s’immobilisa, déçue. Le gendarme était en fait une gendarme, plutôt grande, les cheveux blonds et courts, définitivement pas son frère aux cheveux presque noirs, similaires aux siens.

Elle se détourna en soupirant, et continua à balayer des yeux l’aérogare qui lui semblait de plus en plus grande. Comment allait-elle le retrouver dans cette foule ? Audrey regretta qu’ils ne se soient pas donné un point de rendez-vous plus précis. Les minutes passèrent et elle ne le voyait toujours pas, alors que le hall se vidait peu à peu. La brune s’assit sur un banc, une main sur la poignée de sa valise, commençant à croire qu’il l’avait oubliée.

Ses yeux se posèrent sur la gendarme qu’elle avait prise pour son frère à cause de sa tenue. Elle était toujours là et elle aussi semblait attendre quelqu’un. Audrey l’observa, balayant son corps du regard, se disant que certaines personnes portaient vraiment bien l’uniforme. Elle était grande, plus que le mètre soixante de la brune, élancée, ses cheveux blond doré, courts, ressortaient sur sa peau bronzée. D’où elle se trouvait, Audrey ne pouvait distinguer la couleur de ses yeux. Elle se demanda qui pouvait bien la faire patienter comme cela. Sans pouvoir s’en empêcher, la brune songea qu’elle aurait aimé qu’une telle femme l’attende à la descente de l’avion.
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date : 11-09-2016
— C’est un kidnapping ! Je vais appeler la police pour dire que vous me séquestrez, que vous me prenez en otage contre ma volonté.

— Eh bien, ça en fait des mots pour dire que tu n’as pas envie d’être là. Économise ta salive, on a compris et ça ne changera rien au fait que c’est comme ça, avec ou sans réclamation ! Tu as seize ans, alors oui, tu pars en vacances avec nous, non, tu ne peux pas rester tout le mois à la maison à inviter plus d’amis que tu n’en as vraiment, et oui, nous sommes des parents monstrueux de t’offrir un mois de vacances d’été à la Réunion. N’importe qui te plaindrait face à l’ignominie que nous te faisons subir.

— Je vais louper l’anniversaire de Myriam, tu te rends même pas compte, geignit la jeune adolescente.

Son père qui conduisait poussa un grand cri pour feindre un choc intense, avant de répondre à sa fille.

— Mon Dieu, oui, un mois dans les îles pour une malheureuse soirée, quels monstres nous sommes.

— C’est la soirée de l’année. Ne pas y être, c’est dire adieu à toute vie sociale pour un an.

— Oh oui, au moins, acquiesça l’homme avec ironie. Je ne sais pas comment tu vas faire à la rentrée, personne ne voudra te parler. Tu seras la grande pestiférée sans ami qui erre dans le lycée à quémander de l’attention. Ne t’inquiète pas, tu n’auras qu’un an à supporter cette déchéance, après tu quitteras le lycée et nous trouverons un moyen de pourrir ta vie à la fac aussi.

— Chéri, le coupa sa femme avec un air de reproche. Je sais que tu es inquiète, Alice, mais je t’assure que tu n’as rien à craindre. Tes amis seront toujours là à ton retour, comme vous l’avez été avec Melissa quand elle est revenue de son séjour en Guadeloupe. Après deux mois d’absence, personne ne lui a tourné le dos. Au contraire, tout le monde voulait entendre les récits de ses vacances paradisiaques. Ça sera pareil pour toi.

Alice observa sa mère qui lui souriait avec chaleur, d’un sourire rassurant dont elle seule avait le secret. Elle soupira, consciente de la véracité de ses propos, et enfonça ses écouteurs dans les oreilles pour sauver sa volonté d’opposition face à la tyrannie parentale.

Dès que leur avion avait atterri, Alice s’était précipitée sur son compte Facebook pour voir si les neuf heures de vol lui avaient déjà fait louper quelque chose. Elle maudissait ses parents de faire d’elle la seule et unique fille de tout le lycée à ne pas pouvoir assister à la fête de Myriam le samedi même. Elle imaginait déjà toutes les choses qui allaient se passer sans elle. Des couples allaient se former, d’autres allaient se briser. Elle devait être l’une des seules de son lycée à ne pas encore être sortie avec un garçon. Ce célibat lui pesait et elle souhaitait par-dessus tout passer le cap pour être enfin comme toutes ses copines. Cette soirée aurait été le moment idéal et, à cause des envies d’ailleurs de ses parents, elle se retrouvait dans l’incapacité d’y être.

Alice soupira bruyamment en s’enfonçant dans le siège arrière de la Clio 5 de location récupérée directement par ses parents à l’aéroport. Elle capta les coups d’œil que lui lançait sa mère dans le miroir de son pare-soleil, et fit exprès d’arborer un air aussi renfrogné que possible.

— J’espère que tu ne comptes pas passer toutes les vacances sur ton téléphone, râla son père en l’observant à l’aide de son rétroviseur.

— J’ai quand même le droit de ne pas être complètement coupée du monde.

— C’est vrai que là, tu es au fin fond de la cambrousse avec juste un réseau de singes hurleurs pour communiquer avec la civilisation.

—Pascal, intervint Valérie, sa femme, avec autorité. Laisse-la.

— Je n’arrive pas à digérer le fait qu’on lui offre un mois de vacances sur une île paradisiaque, ce dont tout le monde rêve, et que madame ne soit pas contente.
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date : 11-09-2016
Emily allait me le payer. Cette fête n’était qu’un traquenard, un gigantesque piège qui était en train de se refermer sur moi. Le pire était que je ne pouvais même pas me permettre de me plaindre. Il s’agissait de ses fiançailles. Croire qu’elle avait fait exprès de les célébrer sur un yacht rien que pour me coincer aurait fait de moi une personne très nombriliste. Mesquine aussi. Sans parler de tout le chapelet d’adjectifs qui allait de pair avec paranoïaque et égocentrique.

Heureusement, j’étais une professionnelle. Feindre la joie et le bonheur n’avait plus de secret pour moi. Qu’importait que son cousin au troisième degré se soit permis de me peloter les fesses au moins trois fois, qu’importait que le serveur soit en train de me tourner autour comme un vautour prêt à fondre sur sa proie, et qu’importait que ma mâchoire soit presque bloquée à force de servir des sourires forcés à tous les gens venus s’attrouper autour de moi. J’étais capable de me montrer sous mon meilleur jour quoiqu’il arrive.

Après tout, ce n’était que la routine pour la grande actrice Katelyn Mitchell. Que représentaient une dizaine de personnes à divertir quand plateaux télés et soirées people rythmaient votre quotidien ? En théorie, j’aurais même dû adorer ce bain de foule. Tous ces compliments venus d’illustres inconnus, tous ces gens avec le regard rivé sur moi… Je n’avais vraiment aucune raison de jeter de fréquents coups d’œil vers le large, et encore moins de me demander si je serais en mesure de rejoindre la côte à bord de l’un des canaux de sauvetage. N’était-ce pas le rêve absolu d’être connue, reconnue, et même surconnue ?

— Excusez-moi, j’ai encore quelques petites choses à superviser pour la surprise de tout à l’heure.

Un sourire de circonstance plus tard, je faisais demi-tour pour me diriger vers les cabines. J’étais tellement lassée de tout ce cirque que j’avais presque envie de m’enfermer dans la première pièce venue et de m’y terrer pour les heures restantes. À leurs yeux, je n’avais même plus l’impression d’être une personne humaine. Je m’étais transformée en phénomène de foire. Ce bateau entier était un gigantesque zoo et j’étais l’une des attractions principales. Je m’étonnais même qu’on ne m’ait pas encore lancé des cacahuètes. Quoique c’était une fête plutôt classe. À la place des cacahuètes, il y avait des chances que ce soit des canapés au saumon. Question de standing.

Il n’aurait plus manqué que j’aie le mal de mer pour compléter le tableau. D’ailleurs, pourquoi est-ce que l’embarcation avait eu besoin de s’éloigner autant des côtes de Miami ? Si on était restés amarrés au port, j’aurais pu tenter une fuite discrète juste après le sabrage du champagne. Au lieu de ça, j’étais coincée ici, visiblement pour toute la nuit, avec un mal de crâne qui augmentait proportionnellement au nombre d’invités qui venait me parler.

J’en venais même à penser que la situation n’aurait pas pu être plus terrible, jusqu’à ce que mon regard se pose sur une jeune femme brune accoudée nonchalamment au bastingage du navire. Pendant une seconde, je crus à une hallucination, sauf qu’un mirage n’aurait pas été en mesure de me faire un tel effet. J’eus l’impression d’être projetée dix ans en arrière, à l’époque de mes seize ans. Tous les souvenirs que j’avais tenté de refouler me revinrent en pleine figure, plus intenses et douloureux que jamais. Ma gorge se resserra sous le poids des émotions qui comprimaient mon cœur, mais il était hors de question que je verse une seule larme. Je n’avais même aucune raison de le faire.

Alexis était un amour de jeunesse. Elle ne représentait rien pour moi. Si mon cœur battait plus vite, c’était seulement à cause du ressentiment qu’elle m’inspirait. Rien à voir avec le profil de son visage qui baignait dans la lumière du clair de lune, ou avec le charisme qu’elle dégageait. Elle appartenait au passé, et j’étais tournée vers l’avenir. Un avenir que je visualisais très bien dans l’une des cabines après avoir fait une razzia du côté des plateaux-repas. Seule oui, mais affamée, certainement pas.

Forte de ce plan, je m’apprêtais à tourner les talons et à coincer le serveur de tout à l’heure pour qu’il me cède les victuailles en sa possession, sauf que, bien sûr, rien ne se passa comme prévu. Au lieu de me soustraire au regard de la jeune femme, je réussis juste à capter son attention au moment où mes talons émirent un claquement sonore. Pour une tentative de fuite discrète, c’était raté. C’était bien ma veine de m’être retirée à l’arrière du navire. La majorité des convives se trouvait sur le pont avant, et, avec eux, le brouhaha caractéristique de ce genre de fête.

Ici, le seul son présent résidait dans le léger ronronnement du moteur. De temps en temps, une bourrasque de vent venait siffler à mon oreille, mais niveau intensité sonore, ce n’était qu’un tintement de clochette comparé à ma paire de Jimmy Choo sur ce parquet lustré. Comme prise en faute, je relevais les yeux vers elle. Nous étions séparées par plusieurs mètres, mais même à distance, l’intensité contenue dans ses prunelles sombres suffit à me déstabiliser. Ah, elle était belle la grande star quand il s’agissait d’affronter un fantôme de son adolescence.
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date : 11-09-2016
Tout le monde est agglutiné devant le tableau des résultats. Ça crie, ça pleure. Ça téléphone, ça court dans tous les sens, et à la fois, on dirait une masse informe, qui n’en finit jamais de grossir. Je ne me suis pas approchée. Je n’ai jamais aimé les foules, surtout pas la foule de mon lycée. Les garçons boutonneux et les pimbêches en jean moulant, aspergées de Coco Mademoiselle à s’en faire vomir, non merci.

Je reste contre un arbre, en arrière, à déguster ma cigarette. Ils vont bien finir par partir et moi aussi, je pourrai savoir. Savoir si oui ou non, j’ai ce putain de Bac. Le Bac, le Bac. On nous a tellement rabâché les oreilles avec ça. J’en peux plus de me faire parler du Bac. La pire semaine de ma vie. Je crois que j’ai perdu trois kilos en huit jours. Comme si j’avais besoin de ça. Déjà que de dos, on me prend pour un petit garçon.

Allez, allez, circulez. Non contentes de savoir leurs résultats, les filles veulent aussi savoir les notes de leurs meilleures amies. Au fond, elles se feront un malin plaisir d’annoncer à celles qui sont à la repêche que ce n’est pas si grave, je suis sûre que ça va aller, on va se serrer les coudes parce qu’on est des BFF. Moi, je n’ai pas de BFF. En fait, je n’ai pas d’amies du tout. Au lycée en tous cas. En dehors de l’école, je vois souvent Sophie, ma voisine.

Elle est à l’université depuis deux ans. Elle a emménagé dans l’appartement au fond du couloir. Sophie est la seule fille que je trouve intéressante. On s’est rencontrées dans le local à poubelles. Elle vérifiait que les habitants de l’immeuble faisaient bien leur tri. J’ai bien aimé que quelqu’un se mêle un peu de mes affaires, même si c’était de mes poubelles. Et puis j’étais contente qu’une personne partage enfin mes convictions écologiques dans l’immeuble.

Comme Sophie venait d’arriver en ville, elle ne connaissait pas grand monde, et on s’est de suite rapprochées. J’ai commencé à aller boire le thé chez elle en rentrant de l’école. Souvent au détriment de mes devoirs, même si je faisais croire à ma mère que Sophie m’aidait beaucoup. En réalité, on parle rarement du lycée avec Sophie. Parfois, elle me parle de ses cours à l’université, de ses professeurs. Mais moi, je ne dis trop rien sur l’école. J’en mange assez tous les jours de la semaine. Avec Sophie, c’est un moment pour se changer les idées, pour s’évader.

Sophie a un chat, Aquarelle. Elle l’a appelé comme ça à cause de toutes les couleurs qui se mélangent dans son poil. J’ai cru pendant des mois que c’était une femelle à cause du nom, mais Sophie m’a récemment annoncé que c’était un mâle âgé d’une dizaine d’années.

Sophie a quelque chose de très différent des autres filles que j’ai rencontrées. Déjà, elle ne cherche pas à être belle. Ce qui ne veut pas dire qu’elle ne l’est pas. Mais, on dirait qu’elle ne pense jamais à l’image qu’elle donne d’elle. Elle m’accueille souvent avec les cheveux tout ébouriffés, ses lunettes rondes mal posées sur son nez. Je ne l’ai presque jamais vue maquillée, et elle possède trois paires de chaussures. Elle n’achète jamais de nouveaux habits, et fait les boutiques dans des friperies pour les nécessiteux.

Évidemment, quand je l’ai présentée à ma mère, celle-ci s’est inquiétée de ma nouvelle fréquentation. Elle pensait que Sophie me fournissait en cannabis, et que c’était pour ça que mes résultats scolaires étaient en chute libre. La crise qu’elle m’a faite ! Elle ne s’est jamais dit que c’était peut-être à cause de leur séparation, à mon père et elle.

Papa est parti vivre au Québec depuis trois ans. Ils attendaient mon entrée au lycée pour se séparer. Franchement, ils auraient pu faire ça avant. Parce que les mois de disputes continues qui ont précédé leur séparation ne m’ont pas du tout aidée à étudier. L’été passé, mon père est revenu pour quelques semaines en France. Facile, il est professeur au collège français. Il a toutes ses vacances scolaires. Cette année, mes parents ont décidé ensemble que c’est moi qui irait voir mon père au Québec. On fera un tour dans la province, accompagnés de sa nouvelle copine, que je ne connais pas encore. C’est le cadeau de mes parents pour la réussite de mon examen final. Et si je rate ? Ça, on ne l’a pas évoqué.
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Tirant légèrement sur son col, Helena avait l’impression d’étouffer malgré la nuit plutôt douce. Il n’y avait rien d’étonnant à cela lorsque l’on se retrouvait à porter un pantalon en toile, une chemise à manches longues et un gilet un soir d’été en Asie du Sud. C’était, malheureusement, la tenue exigée pour les serveurs et serveuses de la soirée. Néanmoins, ses cheveux blonds étaient attachés en queue de cheval, ce qui permettait à sa nuque de respirer. Un plateau en argent rempli de coupes de champagne sur une main, elle laissa son regard azur scruter les personnes aux alentours.

La réception battait son plein à bord du Rosalie, un magnifique bateau appartenant au richissime collectionneur Alessio Giovanni. Le navire qui avait la capacité de transporter plus d’une centaine de personnes, voguait dans les eaux de l’océan Indien, à travers la douce température nocturne. Afin de célébrer sa dernière acquisition, un rubis d’une taille inédite et d’une valeur inestimable, le propriétaire avait organisé une immense fête. Et loin de vouloir faire dans l’humble et le discret, il avait choisi d’impressionner ses convives en pleine mer.

Cependant, si Helena guettait les invités, ce n’était certainement pas pour les satisfaire de sa boisson pétillante, loin de là.

— Alors, tu vois quelque chose ?

Cette voix provenant de son oreillette appartenait à l’une de ses collègues.

— RAS, répondit la blonde en marmonnant discrètement dans la montre à son poignet.

Immédiatement, afin de ne pas éveiller les soupçons, elle fendit à nouveau la foule. Elle affichait un sourire factice et poli qui n’était pas du tout dans ses habitudes. Si elle devait se forcer à exécuter cet exercice hypocrite, c’était pour ne pas griller sa couverture ou celles de ses camarades. Et cela signifiait également devoir servir d’insupportables richards qui ne faisaient que parler avec arrogance de leurs possessions —leurs épouses y compris.

Durant une fraction de seconde, une main vint lui caresser les fesses. Prenant une grande inspiration, Helena fit un effort considérable pour ne pas frapper le coupable de son plateau avant de l’arrêter pour harcèlement sexuel. Patience, patience, s’intima-t-elle intérieurement en se mordant les lèvres. Tu as un bien plus gros poisson à pêcher ce soir… Elle ne put toutefois s’empêcher de jeter un regard assassin au malotru qui l’interpréta comme une sauvage réponse positive.

Tout à coup, toutes les lumières décorant et éclairant le navire s’éteignirent brusquement. La foule émit un hoquet de surprise général, se pétrifiant dans cette pénombre à peine illuminée par les étoiles. Loin d’être effarée par les événements, Helena jeta « malencontreusement » son plateau au visage de son harceleur avant de foncer à grands pas vers le lieu où était exposé le magnifique rubis.

— Elle entre en action ! déclara-t-elle dans sa radio. Que tout le monde se tienne prêt !

À peine eut-elle le temps d’approcher l’emplacement de l’exposition que les lumières réapparurent soudainement. Bien qu’aveuglée, Helena ne manqua pas de remarquer que la pierre précieuse ne se trouvait plus sur son support. Le bloc de verre qui la protégeait avait été scié en forme de cercle, permettant ainsi à une main malveillante de s’en saisir.

— Et merde ! pesta la jeune femme en balayant la foule des yeux. Elle a le rubis ! Je répète, la cible a le rubis !

La plupart des serveurs infiltrés abandonnèrent complètement leur rôle et se mirent en mouvement. Ils étaient déterminés à empêcher la fuite de la voleuse qu’ils avaient guettée toute la soirée. Ils n’avaient pas fomenté ce guet-apens pour tout rater au moment crucial, surtout pas Helena. Cette fois-ci, tu ne m’échapperas pas !

Les convives commencèrent à s’agiter lorsqu’il parut évident que quelque chose se tramait. Un premier cri retentit à l’instant même où l’un des invités découvrit la disparition du fameux rubis. La panique prit rapidement possession des lieux, provoquant quelques bousculades. Malgré la cohue, la blonde restait entièrement concentrée sur son objectif. Son regard acéré remarqua finalement une grande brune habillée d’une longue robe noire à dos nu qui s’éloignait lentement vers l’arrière du bateau.

— Je te tiens ! s’exclama Helena qui s’élança du plus vite qu’elle le put en direction de la suspecte.
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