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Brisée de fatigue, de remords et de colère, elle s'endormit tout habillée et ne fut réveillée le lendemain que vers midi par la femme de chambre qui lui expliqua que Lord John désirait lui parler.
Afficher en entierLe dortoir des hommes était un couloir qui communiquait avec le pont par deux écoutilles, l'une donnant à l'avant, près du bossoir, l'autre s'ouvrant au pied du grand mât et commune à celle qui était remplie de toiles, de linon, de batiste et de tonneaux de vin. Le couloir était bordé de six niches, profondes comme des placards et contenant chacune deux matelas superposés. Un de ces matelas, celui du haut, était la "couchette" de Caroline; celui du bas avait échu au cuisinier, gros homme, dont le poil et les cheveux étaient blancs, bien qu'il affirmât n'avoir que trente-huit ans. Perpétuellement ivre et surtout le soir, il menait en se couchant grand tapage, criant, débitant des prières dont les termes étaient grossièrement chargés, provoquant les autres matelots, les injuriant, puis se mettant à geindre et à vomir jusqu'à ce qu'il s'endormit comme une brute.
Caroline eut, dès le premier soir, très peur de lui; d'autant plus peur qu'elle était chargée tous les matins, de huit heures à dix heures, de travailler avec lui dans son antre, un réduit obscur d'une extraordinaire saleté, où un fourneau perpétuellement allumé répandait une odeur infecte. La paire de claques que lui avait administré le capitaine en manière de présentation n'était qu'un début. L'usage était de "dresser" les mousses et, jusqu'au dernier marin, tous se faisaient un plaisir ou un devoir de frapper Caroline à tout propos.
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