Carter (Men to the rescue), Tome 1 : Sous l'emprise du désir

— Alors, j’ai bien fait de te cacher mon identité, dit Dane en l’embrassant doucement sur la tempe. Si tu avais su qui j’étais, tu te serais enfuie. Et qui sait ce qui serait arrivé ensuite ?

Frémissant à cette pensée, il l’embrassa de nouveau. Bouleversée par toutes les émotions de cette journée, Angel sentit une grande vague de chaleur se répandre dans son corps. Le souvenir de la nuit précédente surgit brusquement, elle se rappela les moments exquis passés dans les bras de son amant. Son cœur se mit à battre la chamade et ses jambes se dérobèrent. Elle ne désirait plus qu’une chose : sentir le poids du corps de Dane sur le sien, être possédée, pénétrée par cet homme...

— Laisse-moi te faire l’amour, Angel, lui chuchota t-il à l’oreille.

Son souffle chaud lui effleura la joue et elle se sentit défaillir. Le désir qu’elle éprouvait pour lui effaça tout le reste. Pendant une fraction de seconde, elle songea qu’elle prenait un risque énorme : elle abandonnait son cœur à un homme dont les motivations étaient claires. Il la désirait, il voulait protéger Grayson, et aussi se servir d’elle pour venger la mort de son frère. Mais il ne l’aimait pas. Cependant, elle n’avait pas le choix. Et elle n’avait pas assez d’énergie non plus pour le repousser. Pour l’instant, rien ne lui semblait plus naturel que de faire l’amour avec Dane.

— Oui, murmura-t-elle, vaincue.

Lorsque Angel s’abandonna contre lui, Dane fut submergé par un sentiment de puissance et de triomphe. Après une journée aussi éprouvante, il avait besoin de détente. Rien ne lui paraissait plus tentant que de se lover contre le corps chaud et accueillant d’Angel.

Il poussa un grognement sourd quand il sentit sa main glisser le long de son ventre et se poser sur son sexe durci par le désir.

— Angel ?

Un tourbillon d’émotions s’abattit sur lui. Aucune autre femme ne lui avait jamais fait cet effet.

Il ne comprenait pas très bien pourquoi elle se soumettait tout à coup à son désir alors qu’elle l’avait repoussé une heure auparavant, mais il s’efforça de chasser les questions qui l’assaillaient. Il aurait été fou de refuser ce qu’elle lui offrait.

Posant une main sur celle de la jeune femme, il la plaqua plus étroitement contre lui et retint sa respiration. Les prunelles vertes d’Angel se dilatèrent et elle prit une violente inspiration. Dane l’embrassa avec fougue, explorant avec délices la bouche tiède et parfumée de sa compagne. Celle-ci continua de le caresser, faisant surgir en lui un torrent de sensations.

Les révélations de la journée, les craintes qu’il nourrissait pour Angel, la frustration de ne pas avoir encore résolu le mystère de la mort de son frère, tout cela s’amoncelait en lui. Il avait besoin d’elle, besoin du réconfort qu’elle lui apportait.

Dane posa les doigts sur les seins de la jeune femme, dont les pointes se dressaient contre l’étoffe usée du sweat-shirt. Sa bouche s’aventura sur la peau douce et fine de sa gorge et il remarqua l’odeur de fumée qui s’attardait sur ses vêtements. Il eut envie de la serrer contre lui, d’en faire une partie de lui-même afin de la protéger. Elle prétendait que l’incendie était sans gravité, un incident destiné à l’effrayer et non à mettre ses jours en péril. Dane n’en était pas si sûr. L’idée qu’un inconnu s’était approché d’elle pour lui faire du mal le mit en rage.

Désormais il la protégerait.

Dans l’espoir de dissiper les pensées désagréables qui lui encombraient l’esprit, il attira sa compagne vers la cheminée et la plaqua contre le mur de brique rouge. Ses mains furetèrent sous le sweat-shirt et ses paumes enveloppèrent les deux globes fermes et tendres de ses seins.

— Tu es à moi maintenant, Angel.

Elle pressa les hanches contre lui, encourageant son désir. Dane sentit une vague brûlante lui embraser les reins. Baissant la tête, il saisit délicatement entre ses dents la pointe d’un sein. Angel laissa échapper un faible cri. Il voulait la dominer, lui faire avouer qu’elle avait besoin de lui... et pas seulement parce qu’il représentait une certaine sécurité.

Les sentiments qu’il éprouvait pour elle étaient un peu dérangeants... Il s’était interdit d’aimer une femme avec passion, de se laisser submerger par le désir. Mais ce qu’il ressentait pour Angel était incomparable et il ne voulait pas lutter contre les sentiments qui le consumaient. Il rejeta aussi toute pensée culpabilisante. Derek avait eu une chance de posséder Angel et il l’avait laissé passer. Il avait le droit, lui, maintenant, de la faire sienne.

— Dane ! s’écria-t-elle, éperdue.

Il sentit les ongles de la jeune femme s’enfoncer dans ses épaules, et regagna un semblant de self control.

— Prononce encore mon nom, ordonna-t-il en dégrafant la fermeture de son jean.

— J’ai envie de toi, Dane.

— Nous allons faire l’amour. Tout de suite. Ici même.

Elle écarquilla les yeux de surprise, mais il parvint à faire glisser le jean sur ses hanches fines avant qu’elle ait eu le temps de réagir. Puis il lui fit faire demi-tour et dit :

— Pose tes mains contre le mur.

— Dane ? murmura-t-elle en lui jetant un coup d’œil par-dessus son épaule.

— Fais ce que je te demande, ma chérie.

Il lui prit les poignets et appuya les paumes de la jeune femme contre la cloison.

— Ne bouge plus, chuchota-t-il.

Sa respiration était courte et elle poussait de petits gémissements, en proie à un mélange d’angoisse et d’excitation. Dane déboutonna son pantalon et entoura Angel de ses bras. Ses mains se posèrent sur ses seins dressés et son sexe s’insinua entre les jambes fines de la jeune femme. Celle-ci poussa une exclamation étouffée. Elle renversa la tête, tandis qu’elle pressait ses hanches contre celles de Dane.

— Je veux que nous soyons mariés au plus vite, chuchota-t-il tout en la caressant. Je n’attendrai pas plus tard que mercredi.

— Oui.

D’un bras, il la serra étroitement contre lui, et elle ne put réprimer un cri de surprise. Puis, avec une lenteur affolante, il fit glisser sa main le long du ventre plat et doux de sa compagne. Enfin, ses doigts se posèrent au plus secret d’elle-même et elle poussa un long gémissement.

Il caressa doucement sa chair humide et chaude, la taquinant du bout des doigts. La jeune femme balança les hanches comme pour le pousser à lui donner ce que son corps réclamait avec une force irrépressible. Il résista. Elle voulut laisser retomber ses mains, mais il l’en empêcha fermement. C’était ainsi qu’il la voulait : soumise, vulnérable, offerte. Et à en juger par les soupirs qu’elle poussait, cela lui plaisait autant qu’à lui.

Il continua de lui dispenser cette exquise torture, jusqu’à ce qu’avec un cri rauque elle tentât de lui échapper. Alors, il l’emprisonna solidement de son bras.

— Tu es à moi, Angel. A moi, répéta-t-il, tout en continuant de la caresser.

Le corps d’Angel frémit contre lui et il sut que le plaisir déferlait en elle. La tête penchée en avant, elle se pressa de toutes ses forces contre lui. Peu à peu il sentit ses muscles se relâcher et il lui chuchota des paroles tendres et apaisantes. Il n’obtint pas d’autre réponse que ses soupirs alanguis.

Alors seulement il fouilla fébrilement dans les poches de ses vêtements à la recherche d’une protection. Puis il allongea sa compagne sur le sol et la pénétra d’un mouvement puissant. Il la désirait. Elle lui était aussi nécessaire que l’air qu’il respirait. Il avait besoin d’elle.

Repoussant toute pensée cohérente, il se concentra sur le plaisir qu’elle lui procurait. Angel ne le rejoignit pas cette fois dans la jouissance. Mais elle garda les yeux fixés sur lui, un vague sourire aux lèvres, guettant sur son visage les signes du plaisir. Dane ne la déçut pas. Il s’abandonna totalement. Perdit conscience du monde qui l’entourait.

Il aimait Angel Morris.

La pensée le traversa alors que son corps retombait sans force sur celui de sa compagne. Il l’aimait plus qu’il n’avait jamais aimé. Il donnerait sa vie pour elle. Un peu de clarté se fit dans son esprit. Et il éprouva une angoisse folle en songeant à la découverte qu’il venait de faire.