Cassandra Palmer, Tome 0.6 : La Sorcière de la reine

L’homme avait surtout l’air soulagé, comme le comprenaient tous ceux qui avaient déjà goûté au ragoût de poisson de la taverne, et le mécréant disparut dans les ombres à l’arrière du pub.

‐ Chiffe molle, dit Sol en fronçant les sourcils. Je l’ai entraîné mieux que ça.

‐ Je l'espère bien, dis‐je, surprise de recevoir des excuses du vieil homme.

‐ Il devrait maintenant faire la différence entre une bourse et un sac de pierres, conclu‐t‐il avec ténacité. Où gardez‐vous la vraie ?

‐ Je n’en ai pas. Grâce au Cercle, je n’ai même pas un sou pour une pinte pour le moment !

‐ C’est une autre raison pour laquelle vous ne passerez pas, dit‐il avec complaisance, faisant basculer son tabouret contre le mur.

Je sortis un anneau de ma vraie bourse, une poche cousue à

l'intérieur de mon kirtle. Elle était sertie d’un gros rubis de taille carrée, d’une couleur foncée, une bonne pierre. Cela devrait être suffisant pour ce que je voulais.

‐ Pas un sou, se moqua Sol, alors que je le lui tendais le bijou.

‐ Pas en pièces, non. Je l'ai prise à un vampire.

‐ Mieux vaut faire attention, ma fille, me dit‐il, en récupérant une loupe de bijoutier autour de son cou. Voler leur espèce est une affaire risquée.

‐ C’est la seule chose à faire quand on a été enfermé, dis‐je amèrement. On ne peut pas faire grand‐chose de plus.

Sol rit doucement.

‐ Vous l'avez volée pendant qu'il était en prison ?

‐ J'avais besoin d'argent pour voyager.

‐ Et que faisait un vampire dans la prison d’un mage ? Je pensais qu'ils possédaient les leurs.

‐ Ce n’était pas un prisonnier, dis‐je rapidement.

Je pouvais presque sentir le nœud coulant du Cercle se resserrer. Et compte tenu du nombre de personnes qu’ils avaient perdues lors de l’évasion, un nœud coulant est exactement ce qu’ils m'offriront dès qu’ils m’attraperont.

Mais Sol ne semblait pas ressentir la même chose. Habituellement, il n’était pas grossier, il devait avoir bu deux ou trois pintes avant mon arrivée, car ce soir il était presque bavard.

‐ Alors qu’est‐ce qu’il faisait là‐bas ? Demanda‐t‐il à nouveau, prenant son temps pour examiner le bijou.

‐ Je ne sais pas. Une foutue histoire de travail pour la Reine et le fait de vouloir mon aide.

‐ Il voulait plutôt se servir à dîner.