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Casus Belli



Description ajoutée par noname_1 2011-03-26T17:11:18+01:00

Résumé

Quatrième de couverture :

Charles Douhet est en train de découvrir que l'histoire d'une famille peut se rapporter, se comparer - toutes proportions gardées - à l'histoire d'une nation. Tout se joue alors à l'échelle privée et de manière feutrée, mais tout y est: tensions, rapports de force, camouflage des informations, conflits, ruptures, tyrannie, soumission, rébellion. Au sein de chaque famille, à tout moment, peut survenir le casus belli. -

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Classement en biblio - 5 lecteurs

extrait

Extrait ajouté par waimea47 2013-08-12T17:56:05+02:00

Le père a été beau. La mère le rappelle en toute occasion et à qui veut l’entendre. A qui ne veut pas également, dirait la fille.

La mère affirme encore et encore que, lorsqu’elle l’a connu, Charles était le garçon le plus séduisant de la rue. Ou du quartier, ou de la ville. Ou de la terre. L’estimation des charmes enfuis du père varie selon l’humeur de la laudatrice et la qualité de l’assistance, son potentiel de sympathie et de crédulité. Un, deux, trois, dix, elle allume ses lampions en fonction de la bienveillance qu’elle pressent ou perçoit chez ses auditeurs. Certains soirs, c’est une véritable girandole de lumières qu’elle installe et qui, alors, nimbe le père. Ils se remémorent les beaux jours, la belle gueule de Charles Douhet, ils sont à la fête. La fille fait la tête.

Au contraire de l’époux dont elle vante si volontiers le physique avantageux, la mère évite d’évoquer sa fille devant des tiers. Mais dans l’arrière-cour de son cœur, dans la cave la plus obscure de son âme, elle entretient une colonie de pensées indignes, inavouables. La fille a ici trop de ceci et là pas assez de cela, bref Claire Douhet ne comprend pas comment deux êtres si favorisés par la nature — elle et le père — ont pu engendrer une créature aussi insignifiante, voire aussi disgracieuse. Quant au caractère de la fille, mieux vaut n’en pas parler, un cauchemar, une calamité, ce que cette petite a pu lui faire endurer tout au long de l’enfance, Dieu et elle seuls le savent ! C’est bien simple, il aurait mieux valu élever une nichée de ces chiens, ces bêtes féroces capables, dit-on, de vous déchiqueter un passant en moins de cinq minutes au premier coin de rue. Du reste, ils sont aujourd’hui interdits, ces chiens, à ce qu’il paraît, c’est en tout cas ce qu’ils racontent à la télé. Mais elle, Dieu tout-puissant, elle a dû s’accommoder de Virginie, on ne choisit pas sa progéniture et on ne peut pas la faire piquer quand elle devient par trop dangereuse.

Même sous la torture, la mère n’avouerait pas les sentiments honteux et contre nature que lui inspire sa fille. Elle ne s’en ouvre qu’à Dieu qui est somme toute le confident le moins contrariant, le plus complaisant dont on puisse rêver. Elle a trouvé en Lui l’interlocuteur idéal car, comme chacun sait, Il est animé d’une mansuétude et d’une compassion infinies.

Virginie : une fille douce comme un matin d’avril qui la minute suivante pouvait se transformer en démon, qui piquait des rages effrayantes, qui disait oui et non dans la même phrase. C’est bien simple, elle a toujours eu l’impression d’avoir non pas une mais deux filles en une : la douce et la furie. Pardonnez-moi, mon Dieu, mais à Vous seul je peux le confesser : je n’ai jamais supporté cette enfant double.

Virginie qui s’est ingéniée à la faire tourner en bourrique pendant des années et des années. Vous souvenez-Vous, Seigneur, de la colère qu’elle nous a faite — elle avait tout juste sept ans — à propos de son prénom ? Jusqu’aux convulsions elle est allée ce jour-là. C’était une enfant qui s’intéressait à l’identité des uns et des autres ; elle se passionnait pour les liens de parenté, les questions de lignée et de généalogie, d’où lui venaient ce goût, cette curiosité, on n’a jamais compris. Elle voulait savoir qui, de moi ou de Charles, avait décidé de l’appeler Virginie. Ce prénom la débectait, elle refusait de le porter un jour de plus, elle exigeait qu’on lui en donnât un autre, davantage à sa convenance. Camille, c’est ce qu’elle voulait, allez savoir pourquoi. Avec une patience d’ange, Vous me connaissez, Seigneur, j’ai tenté de lui expliquer que la chose était impossible, qu’elle était enregistrée à l’état civil sous le nom de Virginie Douhet depuis sa naissance et à jamais. Elle s’est mise à hurler, elle s’est jetée sur moi comme ces chiens tueurs que je Vous disais tout à l’heure, et elle me bourrait de coups de poing, de coups de pied, les voisins alertés par ses cris ont fini par accourir pour me porter secours. Plus tard, il a fallu appeler un médecin qui l’a mise sous calmants.

Qu’est-ce qu’elle voulait, cette enfant ? Qu’est-ce qu’elle cherchait ? Elle espérait peut-être m’entendre dire qu’elle n’était pas la fille de Charles et Claire Douhet mais celle d’un nabab, un richissime chez qui nous l’aurions volée pour ensuite la séquestrer dans notre pavillon de banlieue. Il y a des gens, comme ça, qui ne sont jamais satisfaits de leur sort et qui se rêvent une origine ou un destin au-dessus de leur cul. Oh ! pardonnez-moi, mon Dieu, je m’échauffe et je déparle tant la bile me vient à penser à ces choses. Malheureusement, je ne pouvais rien lui avouer de tel : elle l’était bel et bien, notre fille, pas moyen d’en douter.

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Casus Belli

  • France : 2003-08-16 - Poche (Français)

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