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- [...] Toujours le don pour se coltiner des ennuis, Tend-l'Oreille. L'avait les mâts intervertis dans la tête, si vous voyez c'que j'veux dire, observa Yap en se tapotant la tempe.
Afficher en entierKarigan poursuivit son chemin, les joues en feu, mais ce ne fut que pour toucher une femme qui portait un beau masque de soie violette. Ses excuses ne lui valurent qu’un regard assassin. Elle décida qu’elle n’aurait pas besoin d’emporter son bâton de bois d’os dans le Voile Noir pour se défendre. Non, elle n’aurait qu’à mettre sa robe à crinoline, et elle renverserait ses adversaires d’un balancement de hanches
Afficher en entierElle ne savait pas vraiment ce qu'il pensait d'elle, elle ignorait même s'il pensait encore à elle. Il lui avait naguère dit qu'il l'aimait, mais il avait ensuite accepté d'épouser dame Estora et, depuis lors elle ne l'avait aperçu que rarement. Cela valait mieux ainsi elle le savait, mais cela ne l'empêchait pas de ressentir un pincement au coeur en songeant à cette relation, cette personne qui lui était interdite.
Afficher en entierNeff s'avança au bord des marches et claironna :
-Je vous présente Son Altesse le roi Zacharie, seigneur et chef du clan de la province de Basseterre, roi suprême des douze provinces, chef des clans de Sacor et porteur du tison, qui les dieux seuls implore ; et sa promise, dame Estora de la province de Coutre, première fille du seigneur Coutre et de son épouse.
[...]
Estora était resplendissante. Comme toujours. Elle était vêtue de soieries aigue-marine, et des falbalas blanc flottaient contre l'ourlet telle de l'écume. Des gemmes en forme de gouttes, cousues sur son costume et parsemant sa chevelure, scintillaient à la manière du soleil sur l'eau. Elle tenait devant son visage un masque à baguette aux couleurs de l'océan, sur les perles duquel venait ondoyer la lumière.
A coté de la cavalière, quelqu'un murmura :
-Elle est parfaite.
-Une déesse de la mer, ajouta un autre.
Karigan ne pouvait qu'approuver.
Le roi et dame Estora descendirent lentement les marches, main dans la main.
[...]
L'espace d'un instant, elle se plut à penser que c'était sa main à elle qu'il tenait, que c'était elle qui marchait à côté de lui. Mais quand le couple eut descendu l'escalier et que les convives réunis saluèrent ou firent la révérence, quelqu'un, derrière Karigan, chuchota :
-Vous sentez quelque chose ?
La question fut suivies d'un reniflement sonore, puis une autre personne répondit :
-Oui. Du ... moisi.
Le rêve de Karigan s'évanouit. Elle n'était pas une reine, simplement une caricature de souveraine qui sentait le renfermé.
Afficher en entierÇa ne l'empêchera pas de se faire manger, songea Karigan.
- Mais...mais c'est le Voile Noir ! lâcha-t-elle. C'est dangereux !
- Ne t'inquiète pas, je te protégerai, répondit Yates.
Afficher en entierEstora fait la lecture au roi endormit.
"L'auteur décrivait complaisamment la façon dont Yolandhe séduisait le roi, pour ensuite s'appesantir sur les années de plaisir sexuel qui s'ensuivaient.
- Ne s'arrêtent-ils donc jamais pour dormir ou manger ? demanda Estora à voix haute, émoustillée au point qu'elle devait s'éventer avec le livre.
(...) Mise en appétit par l'histoire de Yolandhe et d'Askarion, Estora brûlait de le voir s'éveiller pour l'attirer dans ses bras et lui faire l'amour."
Afficher en entierLes Elétiens étaient ainsi, enchanteurs, surnaturels ; la magie personnifiée. Il était difficile de savoir ce qu'ils pensaient, car ils s'étaient si longtemps tenus à l'écart du monde que leurs manières paraissaient foncièrement étrangères aux Sacoridiens. Et ils étaient dangereux, cela ne faisait pas le moindre doute pour Larenne. Il lui suffisait de regarder les cadavres empilés derrière elle.
Afficher en entier— N’oubliez pas, ici nous sommes tous des proies.
Dans un même mouvement, les fidèles de Grand-Mère baissèrent les yeux et contemplèrent la mare de sang qui commençait à imprégner le sol de la forêt. C’était tout ce qui restait de Régin.
— Ne quittez pas le cercle des sorts de veille, sans quoi je ne saurais vous protéger, ajouta la vieille femme.
Comme pour donner du poids à ses propos, un cri bestial retentit parmi les arbres. Sarat gémit, et les autres s’agitèrent, mal à l’aise.
Grand-Mère honora la mémoire de Régin en prononçant quelques mots. De son vivant, l’homme avait été un bon et robuste porteur, toujours prêt à rendre service dans le camp, obéissant aux moindres souhaits de la vieille femme et appliquant avec zèle les coutumes du Second Empire. Durant la pause, il s’était éloigné du groupe pour se soulager. Pendant la journée, les temps de repos étant brefs, la magie de Grand-Mère ne préservait qu’une zone peu étendue. Régin n’avait fait que quelques pas de trop, pas davantage. Tout le monde avait entendu son hurlement, brusquement interrompu, et puis plus rien.
La forêt du Voile Noir était dangereuse. Peut-être l’endroit le plus périlleux. Grand-Mère rappelait régulièrement à son peuple qu’elle était traîtresse, mais Régin avait prouvé qu’un instant d’inattention pouvait aussi être le dernier. Une rude leçon que tous avaient apprise
Afficher en entierCelui qui était devenu fou voulait faire ce qui était le plus sensé, et le sain d'esprit voulait emprunter la route qu'il faudrait être fou pour vouloir suivre.
Ainsi ce passait les choses dans le Voile Noir, où tout se trouvait sens dessus dessous.
Afficher en entierRouge-Gorge glissa et manqua de perdre l'équilibre au détour d'une courbe glissante de neige fondu. Larenne était tellement pétrifiée d’inquiétude qu'elle ne sentait plus Ben se cramponnant à elle, mais elle l'entendait geindre et prier.
[...]
Le chariot passa en trombe, et elle du faire volter Rouge-Gorge pour le rattraper. Ben poussa un cri étouffé et commença à prier tous les dieux connus de le délivrer. De l'avis de Larenne, ce n'était pas Goltera, déesse de la fertilité porcine, qui allait l'aider, mais qui ne tentait rien n'avait rien.
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