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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:20:24+02:00

Pour traverser les pires moments de la vie, que conseillait saint Silouane, l'un des plus grands spirituels de la tradition orthodoxe ? En tout cas pas de prier-comment prier quand on n'est plus en relation, quand dans son intériorité on n'a plus personne à qui s'adresser ? Et là aussi, sa parole vaut pour tout être humain, quelle que soit sa croyance ou son incroyance-"Tiens ton souffle en enfer et ne désespère pas !" : tu as le sentiment que plus rien ne tient ni te te tient, mais il reste ce souffle qui te traverse et te garde néanmoins en vie ; concentre-toi sur ce souffle, inspire cet air qui te vient d'ailleurs et, en expirant, chasse ce qui t'encombre et t'étouffe ! Tu ne nies pas l'enfer où tu te trouves ; tu ne cultives pas la pensée désespérante que rien d'autre n'existe : tu mets toute ton attention sur ce souffle ténu mais têtu qui te parle encore de la vie. Et c'est à travers ton corps que le souffle d'une Présence va te parvenir peu à peu à mesure que la paix t'envahira. Ce qui est venu pour moi, en ce temps de tohu-bohu, c'est à nouveau l'ébauche d'un ailleurs qu'ici : "il n'est pas ici", l'être aimé, il n'a rien à voir avec cet enfer, cette prison, cet enfermement au tombeau.

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:20:12+02:00

Nul ne sait ce dont il est porteur. On peut n'avoir jamais vécu tel ou tel malheur, aurait-on moins à offrir ? Serait-on moins sollicité par la détresse des autres ? J'aime, aujourd'hui, dire à chacun que tout compte, bien au-delà de ce qu'on croit, le moindre geste, les paroles les plus précaires, la présence silencieuse. Sans se concerter, ils ont tout tissé, chacun pour sa part, ce filet invisible sans lequel j'aurais sombré. Qui tenait les mailles ensemble ? Avec mon fils, j'avais perdu la vie. Du même coup, j'avais perdu la foi, car comment un mort vivant peut-il croire en Dieu ? Qu'est-ce que "Dieu" quand tout a explosé ? Je n'y pensais même plus, tant les repères-tous les repères-avaient disparu dans le champ des décombres. Mais si le ciel était vide, c'est que la Présence-je m'en rends compte aujourd'hui-avait élu domicile en toute discrétion, quasi incognito, en chacune de ces personnes capables de compassion ; pourquoi chercher au ciel la manne que les humains m'apportaient jour après jour ?

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:20:00+02:00

La seule expérience qui puisse donner un fondement indestructible à l'homme, c'est d'être seul pour découvrir ce qui le porte lorsqu'il n'est plus en état de se porter lui-même".

C. JUNG

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:19:50+02:00

"J'avais donné", comme on dit. Des décennies durant, j'avais vécu dans la culpabilité et son frère jumeau, le perfectionnisme. Je connaissais le piège : je n'allais pas recommencer ! Mais ce n'est pas la volonté qui a parlé ce jour-là : je n'en avais plus. Avec mon enfant suicidé, je venais d'enterrer les derniers vestiges du fantasme de la mère parfaite. Coupable de n'avoir pas été parfaite ? Quelque chose, ou plutôt Quelqu'un, au plus profond de moi-même, a parlé par ma bouche. Cinq ans pour regarder, comprendre, m'approprier cette parole d'or qui désormais devait me garder de tout enlisement dans l'auto-accusation.

La boue, les sables mouvants de la stupide culpabilité : si tu avais fait ceci ou dit cela, il ne serait rien arrivé ? Il n'aurait tenu qu'à toi? Cesse de te donner autant d'importance ! La vie d'un être humain-fût-il ton enfant-n'est pas, n'a jamais été, ne sera jamais exclusivement dans tes mains. Tu es coupable de la mort de ton enfant et cela explique tout ? Vraiment tu y crois ? Cela donne un sens à ta vie ? La parole d'or, elle, s'imposait régulièrement, tel le onzième commandement du Décalogue : tu n'iras pas dans la culpabilité-parce que moi, l'éternellement Vivant, j'ai parlé en toi au plus profond de tes entrailles, je te sais capable de te détourner de ce chemin de mort.

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:19:39+02:00

Pour beaucoup de personnes, la mort d'un proche aiguise en quelque sorte un sixième sens que j'appellerais la perception de l'intériorité. L'intériorité ne se réduit pas au psychisme, loin de là. Elle est l'envers du décor, la perle enfouie dans le champ sans surprise de notre personnage social. Elle nous entretient, de manière inimitable, de qui nous sommes, corps et âme, intelligence et esprit, un panaché auquel nous seuls avons accès sans jamais y goûter pleinement. Pour peu que nous y consentions, la mort d'un proche nous introduit dans ce royaume de l'intériorité où tout se met à nous parler, y compris notre corps. C'est comme si chaque réalité de ce monde, chaque parcelle de notre être se doublait d'une part invisible, vibrante d'un sens inépuisable.

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:17:55+02:00

Selon une idée assez répandue, la vie serait plus facile pour certains : "Est-ce qu'on est obligé d'avoir des blessures " me demande t-on régulièrement quand je parle en public du mal subi. Mais pour personne la vie n'est définitivement un "long fleuve tranquille" ! Il ne s'agit d'ailleurs pas de comparer les listes de déboires, de malheurs, d'injustices. On sait que les mêmes événements n'ont pas les mêmes effets. Et puis certains, tels des oiseaux tombés du nid, donnent l'impression d'être des écorchés vifs : il ne leur est rien arrivé de spécial, mais la vie en société ne cesse de les agresser. Tout cela fait pencher pour la modestie : comment puis-je savoir ce qui se vit derrière la façade, les apparences, le curriculum vitae ?

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:17:44+02:00

Pourtant, le vide demeure longtemps redoutable : on a laissé partir la personne, mais s'il ne se passait plus rien ? Si l'on ne retrouvait plus jamais la relation ? Voilà sans doute pourquoi bien des personnes s'enlisent définitivement dans la culpabilité : n'est-ce pas le moyen le plus répandu, dans un deuil, de rester dépendant de la personne aimée ? Cela fait mal, mais on évite ainsi l'expérience vertigineuse du manque : on a l'esprit tellement occupé par la culpabilité qu'on en est protégé. Cependant, quoiqu'on puisse comprendre intellectuellement ce qu'il convient de faire, on n'échappe pas à la lourdeur, à la lenteur, aux résistances qui sont le propre de la condition humaine. Ainsi va le temps chaotique du deuil : de tempêtes en éclaircies, d'oasis en marches torrides...

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:17:26+02:00

Quand une société évacue la mort et ce qui l'entoure, il est logique qu'elle supporte mal les personnes endeuillées ou les supporte peu de temps : "Comment ! Elle n'a pas encore fini son deuil !", "Il devrait penser à autre chose maintenant !". Le mutisme remplace parfois le reproche explicite : on fait comme si de rien n'était, on évite la moindre allusion, en particulier à Noël et aux dates anniversaires, soi-disant pour aider la personne à se tourner vers l'avenir en s'abstenant de lui rappeler de mauvais souvenirs. Mais il conviendrait de s'interroger avec lucidité et honnêteté : ne cherche t-on pas plutôt ainsi à se protéger ? Car la personne endeuillée est le rappel terriblement concret que "ça" pourrait arriver n'importe quand à n'importe qui, ou que c'est déjà arrivé et qu'on a tout fait pour l'oublier.

Il vaut la peine de tendre la perche discrètement : la personne a toujours la liberté d'éluder, indiquant par la qu'elle préfère ne pas en parler pour le moment ou dans ce contexte précis. Mais on lui aura au moins fait sentir qu'on "y" pense, qu'on reste solidaire, qu'on est disposé à l'écouter si elle le désire. Et cela est déjà un cadeau précieux ! Si, en revanche, c'est elle-même qui aborde le sujet, à plus forte raison si l'on entretient avec elle une relation affective, amicale ou familiale, faire la sourde oreille en changeant de conversation amplifie la douleur de l'exclusion : on prétend m'aimer et on se montre amnésique sur ce qui m'est arrivé ? Si je ne suis pas aimée avec ce deuil qui me meurtrit, ce n'est pas moi qu'on aime !

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:17:14+02:00

"On ne meurt que quand on a fini de vivre" (F. Dolto). Lapalissade peut-être, mais "vérité qui rassure totalement les enfants". Comment sait-on qu'on a fini de vivre ? "La personne qui va mourir, elle, elle le sait dans son coeur, comme elle a su le jour où elle devait naître, de la même façon."

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Extrait ajouté par plumanna 2020-09-18T19:16:51+02:00

Pourquoi aurait-il dû s'employer à me consoler ? Parce qu'il souffrait moins que moi ? Qui étais-je pour prétendre le savoir ? Les personnalités, les façons de réagir, les ressources personnelles ne se comparent pas. En outre, chacun n'a-t-il pas eu une relation unique et non inter-changeable avec la personne décédée ? Je me suis interdit de comparer les degrés de souffrance, laissant à autrui l'espace dont il avait besoin pour faire face à sa propre douleur : cela me libérait en même temps du devoir compulsif de voler à son secours pour l'aider. Ce que la Présence insuffle aux humains en ces circonstances-là, c'est un compagnonnage sans prétention, une connivence de frères et soeurs pareillement écorchés par la vie, pareillement seuls mais décidés à se tenir à proximité les uns des autres : n'est-ce pas cela qui les maintient dans le réel, donc dans la possibilité de vivre ?

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