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" Aujourd'hui, un plan d'équipement de l'agriculture allait être mis sur pied. Trop tard, sans doute: il était évident que l'on était entré dans la société industrielle et que rien ne pourrait empêcher le déclin du monde rural. C'était surtout pour cette évidnece, très clair à ses yeux, que François se montrait inquiet. Il se demandait si tous ses efforts, tous ceux d'Edmont aujourd'hui ne seraient pas vains. Que réservait l'avenir à ceux qui avaient choisi de rester dans les campagnes?"
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Heinz marchait devant Jan et Lucie sur l’étroite route à flanc de colline. Ils ne se donnaient ni le bras ni la main, et Lucie songeait que ce mètre qui les séparait devenait infranchissable, ce soir, et le demeurerait peut-être demain. Elle s’en voulait car elle avait besoin de Jan autant que son fils Heinz, mais elle avait tellement eu peur en Allemagne, le jour où Jan avait été arrêté, qu’elle ne pouvait pas se faire à l’idée de se rapprocher de ce pays maudit.
Ils marchèrent un long moment, silencieux, puis ils s’assirent sur un talus pour regarder tomber la nuit. La sonorité de l’eau portait loin dans les collines. Ils entendaient parler des pêcheurs qui rentraient vers les maisons basses. Lucie observait Jan qui venait de descendre au bas du talus pour jouer avec Heinz. Il avait toujours cet air juvénile que lui donnaient son visage mince, ses cheveux blonds, ses yeux clairs, et pourtant quelque chose avait changé en lui. Elle le savait obsédé par ce qui se passait dans son pays, et parfois c’était comme si elle n’existait plus.
Bientôt, elle ne distingua plus ses traits dans l’ombre qui descendait très vite, maintenant, et il lui sembla qu’une partie de sa vie s’éteignait elle aussi. Elle en eut si cruellement conscience qu’elle sentit les larmes lui monter aux yeux. Elle effaça d’un geste brusque celle qui descendait sur sa joue droite, tandis que son fils et son mari remontaient vers elle en riant"
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