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" L'horloge de mon âme s'est arrêtée sur un quai de gare lorsque j'avais seize ans. Depuis, il y a toujours comme un dysfonctionnement. L'abandon était trop rude, la solitude trop dure pour la personne que j'étais à l'époque. Même si j'ai véhiculé l'image de quelqu'un d'accompli, j'ai toujours entendu la cassure. Les petits morceaux tombés, qui ne trouvent plus leur emplacement. J'ai vécu avec la peur d'être brisée un peu plus encore "
Afficher en entier" -Comment-ça?
-Je...
-Dis-moi.
-Tu ne sais pas laisser le silence s'installer. Pourtant, c'est dans le silence qu'on arrive à dire certaines choses.
-Avec toi, le silence, je n'y arrive pas.
-Dommage.
-Parler, ça m'évite de t'embrasser."
Afficher en entier« - Tu t'es prostituée, c'est ça ?
J'explose de rire.
- Eh bien, quelle vision tu as de moi...
- Les petites provinciales qui arrivent à Paris, on les connaît.
- Je ne suis pas provinciale.
- Tu as grandi dans le Sud, fait une partie de tes études là-bas. C'est marqué dans ton CV.
- Cette conversation devient malsaine.
Je fais pensivement tourner le liquide dans ma coupe. Il se rapproche. Son parfum me prend d'assaut.
- OK, j'arrête avec mon interrogatoire.
- Merci.
- C'est juste... Je n'ai pas eu d'intuition sur toi. Simplement un sentiment de familiarité. Oui, c'est ça, de familiarité.
- Ah.
- Depuis le début, j'ai cette envie de te protéger.
Je m'esclaffe de nouveau, pour briser les mots, pour les empêcher de m'atteindre. »
Afficher en entierLa carence affective est un cycle sans fin, peu importe l’homme, la maladie est la même, seul le nom change. Il faut se sortir de cette cage, prendre les choses en main, toucher de nouveau à la vie à d’autres endroits, tout aussi palpitants.
Afficher en entierEt là, sans crier gare, ses traits s affaissent. Incroyable. L'audace s'en va, s'égare, laisse place à la peine. Des larmes perlent, puis coulent sur ses joues. Des larmes. Raphaël, égérie de la virilité, avec ses costumes hors de prix, ses répliques cinglantes et sa sublime assurance. Tout semble se craqueler. Son avant-bras vient couvrir pudiquement ses yeux.
Afficher en entierOn nous vend tout au long de notre existence l’idée de la vie à deux, de la prospérité, de la beauté et du travail comme des recettes du bonheur. C’est fou de constater à quel point on se sent rassuré derrière des barreaux.
Afficher en entier" Seulement trois heures me séparent de la mer de mon enfance, trois petite heures pour retrouver la gamine que j'étais. La petite Alice qui marchait dans le sable avec son mailleur ami Jonathan. Leurs rires clairs résonnent encore dans mes oreilles, ceux d'une époque où les adultes sont une barrière contre un monde hostile. Où tous ces êtres si grands, si affairés, semblent savoir ce qu'ils font, où ils vont. Mais la dure réalité, c'est que, souvent, ils l'ignorent. J'aimerais parfois retrouver la petite fille que j'étais, la serrer dans mes bras, sans rien dire. Juste lui transmettre tout mon amour. "
Afficher en entierTu vis dans un monde de cauchemar. Un monde où les minutes s'envolent, perdues à jamais. Un monde où chaque geste du quotidien devient source d'interrogation, de doute. J'essaie d'être ton pilier, d'être là pour te rassurer ...
Afficher en entier"-Ta prétention est sans bornes.
-C'est du réalisme.
-En tout cas, il y a une femme que tu n'auras plus jamais.
-Toi?
-Oui"
Afficher en entier" Inspiration.
Respiration.
Je n'ai pas à avoir peur. Je fais tout pour être honnête envers moi-même.
Pas besoin de me nourrir des autres, d'avoir faim d'eux.
Les rames dont j'ai besoin dorment dans les replis de mon âme.
Cette pensée m'apaise. L'aiguille de ma boussole intérieure, qui ne cessait de s'agiter, s’arrête brusquement et m'indique une direction. "
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