Extraits

« Tout à coup, la jeune fille se releva, consumée par l’impatience, et se mit à faire les cents pas dans la pièce en évitant consciencieusement la cuve. Elle était comme un lion en cage, prête à s’abattre sur la première chose qui se présenterait à elle. Bellara était persuadée que la dernière phase du projet était sa seule chance d'anéantir les dirigeants de ce programme. »

« La jeune fille ne supportait pas d’être apepelé « sujetF/34 » en permanence : elle avait l’impression d’être une vulgaire souris de laboratoire destinée à faire de la roue jusqu’à la fin de sa vie. »

Elle reporta ensuite son attention sur l’énigmatique nombre rouge. Il avait changé. Le cadran numérique n’indiquait plus 90, mais 89 à présent.

Bellara réalisa soudain que ce numéro ne correspondait pas au nom de la pièce. C’était un décompte. Une peur panique s’empara d’elle devant cet effroyable constat, comme si ce décompte avait déjà eu une signification particulière. Qu’allait-il se passer lorsque l’appareil numérique afficherait le chiffre 0 ?

Les neurones de la jeune fille se connectèrent et elle se mit à réfléchir à toute vitesse, submergée par une vive panique. Elle allait manquer d’air si elle ne sortait pas au plus vite de cette étrange substance. En un réflexe de survie, elle projeta avec force ses mains vers l’avant. Ses paumes heurtèrent une membrane souple et visqueuse située à quelques centimètres à peine de sa poitrine.

Quelques instants plus tard, ses poumons se rétractèrent et une douleur cuisante transperça sa cage thoracique : elle suffoquait. Elle comprit à cet instant précis que sa vie ne tenait plus qu’à un fil. Le temps se suspendit. Chaque seconde comptait. Respirer. Elle devait respirer.

Une idée émergea soudain au beau milieu de ses pensées confuses. Elle recourba ses longs doigts et entreprit de percer l’étrange enveloppe à l’aide de ses ongles. Elle s’acharna sur celle-ci, mais son encéphale manquait d’air : les ténèbres commençaient à se refermer sur son esprit. Malgré tout, la jeune fille rassembla le peu de forces qui lui restaient et désespérée, planta une dernière fois ses mains dans la membrane gluante. Par chance, celle-ci se rompit d’un coup sec et éclata avec fracas. Le liquide blanchâtre l’emporta et son corps chuta lourdement sur un sol lisse. Épuisée, elle demeura étendue de longues secondes.