La société des humains d'autrefois n'a jamais, au cours des siècles et dans quelques nations que ce soit, obligé un parent digne de ce nom à abandonner son enfant conçu par amour. Même séparés, pères et mères avaient des droits et des devoirs, sans que le sexe de l'enfant entre en ligne de compte pour la garde. Cette société était imparfaite, mais elle était juste sur les droits parentaux.
A la naissance des dômes, nos ancêtres ont voulu recréer deux sociétés où les éléments ayant détruit leur monde seraient supprimés, mais ils ont tant voulu atteindre la perfection que, pour cela, ils ont créé des lois faites uniquement d'interdits et d'obligations. La violence, la religion et l'argent ont disparu, mais le bonheur lui aussi a disparu.
Je peux supporter toutes les contraintes, exceptée celle d'abandonner mon fils. Je ne sais pas si je parviendrai à changer le monde, ni comment j'y parviendrai. Mais je sais que rien ne détruira jamais ma détermination à revoir mon enfant.

Je pensai à ma vie qui avait changé ces derniers mois. J'avais certes été témoin d'un meurtre, mais j'avais surtout grandi. J'avais appris qu'il ne servait à rien d'être forte toute seule, et qu'avoir des faiblesses n'était pas une tare. Que je devais laisser les autres m'approcher. Le plus important était de partager tout cela avec quelqu'un, et qu'à deux on était forcément plus fort.

- J'apprendrai à mes enfant à vivre par eux-mêmes, répondit-elle enfin. Je leur apprendrai à lire et à compter, en leur expliquant que l'intelligence n'est rien sans l'imagination et la faculté de s'émerveiller. Je leur expliquerai les merveilles de l'univers, et je les laisserai rêver tout à leur aise.
Ecrasant d'un revers de main une larme qui roulait sur sa joue, Gwen conclut :
- Mais ce que je leur apprendrai surtout, c'est qu'un cerveau bien rempli ne compense pas un cœur vide.

- Tomber amoureux fait toujours un peu peur, mais il faut que tu acceptes de te rendre vulnérable. Sinon, comment lui ouvrir ton cœur ?

- Je t'ai fait confiance, avec tout ce qui comptait pour moi, tous les gens que j'aime, et ils t'ont fait confiance parce que j'avais confiance en toi. J'aurais été une amie loyale, même si tu es un sale con et que tu es flippant des fois.
Je lâchai sa main et reculai.
- Mais tu as choisi ta vengeance à la place. J'espère que ça valait le coup.
[...]
- Ne reviens pas, murmurai-je, et ma vois se brisa, tant que... à moins que... tu ne décides que ça ne valait pas le coup.

L'amour n'était pas un interrupteur que l'on pouvait éteindre ou allumer arbitrairement.

- Sous-estimer votre intelligence serait stupide de ma part.
- En effet. Et si je peux me permettre de vous faire à mon tour un compliment : vous sous-estimer serait tout aussi stupide de ma part.
Un léger frisson d'excitation la parcourut. C'était si rare qu'un homme reconnaisse de l'intelligence d'une femme. Et le fait que ce soit lui...
... n'avait rien à voir, se tança-t-elle.

Billie pouffa, et Georges cessa de respirer. Il l'avait pourtant entendue pouffer des milliers de fois. Mais cette fois, c'était différent. Ce rire léger, lorsqu'il atteignit son oreille, lui parut le son le plus délicieux qu'il eût jamais entendu.
Et, sans doute possible, le plus terrifiant. Car Georges eût le pressentiment de ce que cela signifiait.
Et s'il était une personne au monde dont il ne tomberait pas amoureux, c'était bien Billie Bridgerton.

Je savais d'avance que la situation allait mal tourner, ce soir, si je ne me barrais pas rapidement du chalet d'Herschel, mais voilà, j'ai foutu ma langue dans sa bouche, je me suis frotté comme un ado en rut contre son érection, et j'étais vraiment à deux doigts de lui arracher ses fringues. Et puis, mon cerveau - celui qui fait de son mieux, entre mes deux oreilles, pour garder un semblant de decorum, à l'inverse de son voisin de l'étage d'en dessous - s'est quand même remis à fonctionner quand Herschel a ouvert la boucle et a prestement exprimé ce qui allait se passer si je ne me contrôlais pas un minimum : c'est à dire nos deux corps emboîtés et transpirants, et la création d'un dangereux précédent accompagné d'un aller simple vers l'inconnu et le grand n'importe quoi.

- Tu as dit que tu allais te battre pour changer les choses. Penses-tu que c'est réellement possible ?
- Je ne sais pas... mais je devais essayer, répondit-il en secouant la tête. Honnêtement, ce n'est pas comme si j'avais fait grand chose d'ici. J'ai demandé une certaine défense, mais d'autres personnes...
Il désigna l'écran montrant les manifestants.
- Ils ont fait tout le travail difficile. Qu'est ce que j'ai fait ?
- Tu as été l'étincelle. Celui qui a eu le courage de mettre tout cela en route, dit Medjul avant de poser une main sur la jambe d'Avery et de se lever.

- Ne culpabilise jamais pour les réactions des autres. Je te l'ai déjà dit une fois, Malia, et je te le répéterai jusqu'à ce que tu l'entends. N'attends jamais après les personnes qui t'entourent. Tu seras forcément déçue.

- Qu'êtes-vous exactement, Kieran McDougall ? demanda la vieille femme, autoritaire.
- D'après la tante Sophie, je suis un fantôme qui n'en est pas vraiment un, répondit-il.
Cela résumait plutôt bien la situation, non ?

- Tris, notre relation est sérieuse. Mon problème, ce n'est pas que tu fasses passer ta famille avant nous, c'est que tu la fasses passer avant toi.

- Raphaël, tes yeux sentent le cul à des kilomètres, râle Papi en levant les mains. Tu perturbes la petite. Ce n'est pas le moment. Rangez-les au fin fond de ta braguette, le temps qu'on s'organise.
- Papi, tu ne viens pas vraiment de dire ça ?
- Si ! me répond Raphaël, sous le choc lui aussi. Sinon, on est deux à avoir eu une hallucination auditive.
- Trois, réplique Diego.

- Je ne vois pas comment le fait que je désire la garder en vie risque de tout bousiller entre nous.
- Non, bien sûr. Mais c'est parce que tu es bête. Tu te crois le plus fort parce que tu as une queue.

- Tu connais la solution à tous tes problèmes, n'est-ce pas ? Le chocolat. C'est toujours la bonne réponse, quelle que soit la question.

- Tu es animé par le complexe du sauveur et tu me crois en danger, du coup ton... hormone héroïque est au taquet.
- Mon hormone héroïque ?
- Oui. Et comme on a ajouté du cul au mélange, boum, tu t'es transformé en prince Disney.
Il croisa les bras.
- Attends. Tu as dit il y a deux minutes que j'étais fou amoureux de toi. Et maintenant tu affirmes qu'en fait tu ne comptes pas ? Décide-toi.
Elle tressaillit.
- Incohérence narrative. Tu penses que je compte parce que tu es du genre à tomber amoureux. Mais en réalité, tu ne m'aimes pas.
- Donc tu n'as pas peur que je tombe amoureux de toi, juste que je crois l'être.
Elle détourna le regard.
- Oui.
Il baissa les yeux vers elle et esquissa un sourire réticent.
- Bon sang, Liv, ce que tu peux être compliquée.

- Je me suis comporté comme un vrai connard envers toi, pas vrai ?
Dex nia d'un mouvement de tête.
- Tu souffrais énormément.
- Ce n'est pas une excuse.
Sloane lui prit la main et embrassa ses doigts.
- Mais merci. Merci pour ta patience, pour ton sourire, pour avoir pris un risque et tenté ta chance avec un mec qui pensait qu'il était trop brisé pour savoir à quoi ressemblait le bonheur.
- Et maintenant, tu sais à quoi il ressemble ?
Il sourit.
- Ouais. Il te ressemble.
- Tu sais ce qu'Ash dirait s'il était là ?
Sloane baissa la voix et fit sa meilleure imitation de l'intéressé.
- Vous êtres écœurants tous les deux. J'en ai la nausée rien qu'à vous regarder.

- Je ne peux plus..., dit doucement Hudson.
- Tu ne peux plus quoi, Lobito ?
- Ca, dit Hudson en reniflant.
Il posa sa main sur la joue de Seb, ses yeux bleus implorants.
- Je ne peux pas... Je suis fatigué de vivre ma vie pour quelqu'un d'autre, pour un événement que je ne peux pas changer. Je suis fatigué de faire semblant d'aller bien, de me réveiller sans toi à mes côtés. Je ne veux plus être sans toi. Je ne veux plus jamais te quitter. Je sais que je me suis conduit comme un vrai mufle, et j'avais tort, tellement tort. S'il te plait, dis-moi que tu vas me garder.

- Alors, qu'est-ce que tu vas faire ?
- A propos de quoi ? demanda Sloane.
Ash ne se laissa pas impressionner.
- A propose de Dex.
- Je ne sais pas, mais s'il me jette dehors, je le mérite.
- Mais tu ne le laisseras pas faire, insista Ash. Tu vas te battre pour lui, Sloane, tu m'entends.
- D'où est-ce que sort ? demanda Sloane, curieux de la véhémence de Ash.
Son ami soupira et s'adossa à sa chaise.
- Je suis seulement fatigué de tous ces putains de drames. Est-ce qu'on en a pas eu assez ? Tu vis un truc bien, Sloane. C'est tout ce que tu voulais. Dex est tout ce que tu voulais. Vis ta vie, prends un chien, marie-toi, adopte un tas de petits Sloane - parce que si vous avez des petits Dex, je jure que je t'en colle une - et sois heureux. Ne penses-tu pas qu'il est sacrément temps ?

- Tu es un meilleur homme que tu le penses, Austen Payne. Ne laisse pas la peur te voler quelque chose de merveilleux.

La leçon la plus difficile à apprendre pendant mes voyages avait été la patience. Parfois, chaque muscle, chaque nerf, aspire à bouger, et votre instinct vous encourage sans relâche à fuir. Mais cette pulsion n'est pas toujours la plus sûre. Ne pas bouger peut vous sauver.

Que dire à l'homme qu'on abandonne après lui avoir confié que sa présence n'était pas assez pour guérir nos pires blessures ? Comment lui avouer qu'on l'aime toujours, mais que ça ne répare pas tout ? Les mots qu'on prononce à voix haute ne peuvent être effacés. Une fois qu'ils sont dits, on ne peut les retirer. Ce n'est pas comme à l'écrit où on peut les raturer ou le brûler.
- Je t'aime, je murmure. Nos routes se séparent parce que je ne peux pas te suivre, mais ça ne change rien.
Même si tout a changé, certaines choses résistent à l'adversité.

- La mort a essayé de nous séparer à de nombreuses reprises déjà. Quelle chance que nous soyons tous les deux aussi entêtés !

- Tu te souviens de la première fois que t'as embrassé l'autre têtard ? Julien Gégout ?
- Comment l'oublier ? Cette langue m'a traumatisée à vie.
- Je me souviens quand tes venue me voir pour me le dire. Tu hurlais : je ne veux plus jamais embrasser personne de ma vie !
- Moi aussi, je me souviens très bien. J'avais envie de vomir. Puis tu m'as dit : ça sera pas toujours comme ça, un jour tu embrasseras quelqu'un et tu en oublieras de respirer. T'étais poète à l'époque... avant de devenir un obsédé.
- J'avais entendu ça dans un film, en fait. Mais c'est toujours d'actualité, Charlie. Un baiser, ça peut être tellement de choses.

- J'ai... j'ai passé des années à me chercher. Depuis le jour où j'ai été attirée par Nadia sans ce vestiaire. Je m'en suis voulue. Je me suis détestée de ressentir ça. Je voulais être comme tout le monde. Puis, à un moment, j'ai réalisé que j'avais ça en moi, que j'aimais les femmes. Ca m'a pris du temps, mais je suis parvenue à l'assumer. A ne plus vouloir me cacher... à ne plus me sentir coupable de quelque chose qui me rendait aussi heureuse. Et, petit à petit, je ne me suis plus posée la question. C'est difficile à expliquer, cette contradiction en nous. Et ensuite il y a toi... et tu es venu à ton rythme briser ce mur immense que j'avais réussi à ériger... et c'est comme si je devais tout recommencer... Je suis désolée que tu en souffres. Si tu savais comme je suis désolée. Tu as sans cesse tout assumé, tu n'as jamais eu honte de rien... moi, c'est différent. Il me faut plus de temps.