Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
710 510
Membres
992 667

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par anonyme 2018-09-26T18:59:35+02:00

– N’utilise pas le mot « garce » pour critiquer quelqu’un que tu n’aimes pas, avait dit Perri, imitant à la perfection le timbre de Mlle Cunningham. Puis, reprenant sa voix habituelle: Sérieusement, si quelqu’un est une garce dans cette histoire, c’est Chip. Il courait après les filles comme il courait après le ballon sur le terrain. Mais tout le monde le trouvait cool, alors qu’Eve est emmerdée pour avoir fait une pipe dans sa vie.

– Il est mort ! avait protesté Kat.

– Et quand il était vivant, il n’était pas très sympa. Les gens ne changent pas simplement parce qu’ils ont eu le malheur de mourir.

Afficher en entier
Extrait ajouté par anonyme 2018-09-22T18:07:01+02:00

– Infante…

– Quoi?

– Rien. S’il y a bien quelqu’un qui connaît encore moins les filles de quinze ans que moi, c’est toi.

– Je connais bien les filles de quinze ans, protesta-t-il en feignant l’indignation.

– Tu es attiré par les filles de quinze ans, nuance.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:42:00+02:00

Le plus drôle, c’est avant qu’Anita évoque des poursuites en justice, beaucoup de gens étaient déjà favorables à ce qu’on rase Glendale pour reconstruire un nouveau lycée. Bien que drastique, cette mesure n’aurait pas été sans précédent. Dans le comté de Howard, on avait récemment fait sauter un octogone sans fenêtres, bâti à la grande époque des open spaces, pour le remplacer par un rectangle plus traditionnel, en verre et briques beiges. Mais les plaintes d’Anita Whitehead avaient contraint la direction de l’école à adopter une attitude défensive. Le bâtiment n’avait aucun défaut, maintenait désormais le rectorat du comté de Baltimore, affirmation risible concernant un lycée jugé obsolète depuis le jour où il avait ouvert ses portes, dix ans auparavant.

D’abord, Glendale était trop petit, problème courant dans le Maryland, où la construction d’établissements scolaires n’arrivait pas à suivre la croissance démographique. Les meilleurs collèges étaient entourés de préfabriqués, et certains élèves passaient leurs quatre années d’études dans ces constructions censément provisoires. Au niveau lycée, comme il n’y avait plus de pourcentage officiel quant au nombre d’élèves par enseignant, on se contentait d’entasser plus de jeunes dans les bâtiments existants. Conçu pour mille deux cents élèves, Glendale en accueillait près de mille cinq cents.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:41:51+02:00

Le médecin d’Anita était un sujet à éviter à tout prix. Six mois auparavant, Anita avait décidé que ses problèmes de santé – pas seulement son urticaire, mais ses migraines et son asthme chronique – étaient causés par une toxine véhiculée par les tuyaux de chauffage et d’aération du lycée de Glendale. Ou par la moquette. Ou par l’enduit du lino du gymnase. Trois tests avaient été réalisés, avec à chaque fois des résultats peu concluants. Anita n’en menaçait pas moins de porter plainte et, quand elle se lassait de parler de son médecin, elle se demandait tout haut quel avocat défendrait ses intérêts. Tous les candidats faisaient de la publicité sur la chaîne de télé locale, mais elle voyait parfois aussi des juristes prometteurs sur Court TV, la chaîne juridique. Sinon, elle hésitait entre le présentateur de l’émission Parlons-en et le cabinet d’avocats recommandé par Bubba Smith, ancien membre de l’équipe de foot des Baltimore Colts. Alexa, l’une des rares enseignantes à accepter les multi-allergies comme une pathologie légitime, ne se moquait pas des racontars d’Anita. Simplement, elle pensait qu’Anita souffrait exclusivement de ses mauvais choix.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:41:42+02:00

Alexa ne répondit rien, feignant d’être passionnée par le rapport de Barbara Paulson sur les facéties des élèves de Terminale. Les enseignants et le personnel administratif ne devaient pas perdre de vue – c’était la formulation officielle – que tout élève participant à des dégradations, si minimes soient-elles, serait exclu de la cérémonie de remise de diplômes. Établissement relativement récent, Glendale n’avait pas beaucoup de traditions établies, mais les Terminales avaient la curieuse habitude d’allumer des pétards dans la forêt juste derrière les terrains de sport. Toute activité entraînant des blessures corporelles sera également punie, avait ajouté Barbara, comme si ce genre de dégât passait après les dommages matériels. Cette note, c’était Barbara tout craché : bureaucratique, mal rédigée, involontairement comique. De toute façon, Barbara n’était jamais volontairement comique.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:41:33+02:00

Quand la fusillade commença, Alexa Cunningham était en train d’observer les bras d’Anita Whitehead, ses bras puis ses aisselles, parce qu’Anita avait levé les mains en l’air et s’était mise à hurler. Par la suite, Alexa Cunningham tenterait de réécrire ce souvenir dans sa mémoire, de le remplacer par quelque chose de moins sinistre, mais l’image était obstinée : les avant-bras tremblants d’Anita couverts d’urticaire, puis les minuscules boulettes blanches laissées dans les poils ras par le stick déodorant, juste avant qu’elle jette le téléphone à terre. Alexa perçut même une bouffée fleurie, anti-transpiration ou parfum, et trouva le temps de s’étonner qu’une fille qui se prétendait victime de multiples allergies ait recours à ce genre de produit.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:41:09+02:00

Pourtant, ces pensées, malgré leur profondeur adéquate, ne figuraient pas dans son message d’adieu. Il lui restait peu de temps, peu de place, et elle était incontestablement gênée, peut-être un peu trop focalisée sur les conséquences de son acte. La lettre qu’elle avait rédigée était factuelle, mais fausse, en un sens. Même son écriture était fausse, trop jolie, trop large, le texte ne tenait pas sur une seule page, comme prévu. Elle avait perdu l’habitude de s’exprimer avec sincérité, sans ironie, sans grandiloquence. Elle parlait du ciel et de l’amour, elle invoquait les valeurs fondamentales. Elle exigeait seulement qu’on dise la vérité. Elle l’avait écrit ainsi, dans ces mêmes termes : J’exige seulement qu’on dise la vérité.

Après avoir beaucoup mâchouillé le bout de son stylo, mauvaise habitude qu’elle n’avait jamais perdue alors qu’elle en avait souvent les lèvres toutes bleues, elle avait barré le mot « seulement ». Elle savait que c’était beaucoup demander, peut-être le maximum qu’on puisse demander, dans certaines circonstances.

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:40:58+02:00

Avant d’envelopper le revolver dans le foulard, elle l’avait soulevé et placé contre sa joue, en se caressant comme les méchants caressent les femmes dans les films. Mais ça ne faisait pas pareil, peut-être parce qu’elle n’avait pas le visage qu’il fallait. Sa mère lui répétait toujours qu’elle avait un visage en forme de cœur, mais tout ce qu’elle voyait, c’était un menton pointu et des joues creuses, presque une tête de sorcière. Quand un acteur suivait du doigt le contour du visage d’une actrice, c’était un geste à la fois sexuel et violent ; enfin, c’est ce que Mlle Cunningham avait dit pendant son cours de « Rhétorique de l’image ». Elle disait aux filles qu’elles devaient apprendre à identifier ces images et à les décoder pour ne pas être contaminées par elles. Mais ça n’avait aucun sens. Elle ne comprenait pas pourquoi ce geste était sexuel s’il signifiait le viol, puisque tout le monde leur serinait que le viol n’était pas un acte sexuel mais une forme de violence. Parce que le revolver est un symbole phallique, expliquait Mlle Cunningham. Le viol est un acte de violence qui s’exprime à travers le sexe. – Mais vous avez aussi dit que le viol n’était pas une affaire de sexe, que si les garçons nous forcent à faire des trucs qu’on veut pas, c’est comme s’ils nous violaient. – Oui, et les films brouillent le message en suggérant que le viol peut être sexuel, alors qu’il ne l’est évidemment pas, cela vous contraint à un faux choix. Vous ne comprenez pas ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:40:45+02:00

Dans sa chambre, un vrai revolver à la main, elle comprit enfin comment des nourrissons pouvaient s’emparer d’une arme à feu et tirer, sans instructions ni entraînement. Le revolver qu’elle avait pris était exactement comme son vieux jouet, avec six chambres pour six balles, chacune pouvant être délogée en appuyant sur la détente. Du moins le supposait-elle, car elle n’avait pas encore osé tirer avec, pas même une fois. On l’aurait forcément entendue. Autrefois, il y avait de grands bois à Glendale, où un gosse pouvait se cacher, échapper un moment au monde. Mais ces zones avaient été déboisées, nivelées, remplacées par des galeries marchandes et des parkings, comme dans la chanson. Elle avait beaucoup aimé cette chanson jusqu’au jour où ses parents lui avaient dit que c’était juste une reprise, que les Counting Crows ne l’avaient pas inventée, qu’ils l’avaient entendue eux aussi quand ils étaient encore plus jeunes qu’elle ne l’était à présent. Ses parents avaient cru bien faire, mais parfois elle avait envie qu’on lui laisse des choses rien qu’à elle. Était-ce trop demander ?

Afficher en entier
Extrait ajouté par ilovelire 2017-04-03T23:40:25+02:00

Elle finit par retrouver son sac à dos au fond de son placard, et ces retrouvailles avec un vieil ami si pratique lui procurèrent une sorte de soulagement. Elle mouilla une serviette en papier et en frotta l’intérieur du sac, éliminant les débris de l’automne : miettes de biscuits, éclats de chocolat, une noisette qui devait être là depuis septembre, lorsqu’elle avait essayé de devenir végétarienne et qu’elle avait tenu une semaine entière. Elle avait brinquebalé ce sac à dos pendant quatre ans, de l’entrée en quatrième jusqu’à l’entrée en terminale, et toute sa surface – les noms des idoles d’antan inscrites à l’encre sur le nylon orange, les éraflures et les déchirures – lui rappelait combien elle avait changé. Tu ne devrais sans doute pas te faire tatouer, disait toujours sa mère. Tu ne sais pas qui tu seras à trente ans. Mais on pouvait toujours cacher un tatouage, ou le faire enlever au laser. Les trous des piercings se referment quand on leur laisse assez de temps. Un sac à dos couvert de sentiments embarrassants tracés à l’encre indélébile ne pouvait qu’être jeté ou remplacé. Ses parents lui en auraient acheté un nouveau si seulement elle avait expliqué ses raisons, mais elle n’avait pas osé. Elle en avait assez de s’expliquer.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode