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Un récit riche en images. Une vie de recherche, la recherche de sa vie et surtout une vie dans la blancheur d'un glacier, au sommet. Entre excitation, désespoir et imprudence.

Petit coup de cœur pour Youri : celui qui touche, dérange et égaye les soirées.

Scénariste, réalisateur mais aussi romancier, Jean-Baptiste Andrea est l’auteur de quatre romans dont le très remarqué “Cent millions d’années et un jour”.

Nous suivons Stanislas Henri Armengol, alias Stan, un paléontologue de plus de cinquante ans dont la carrière et l’existence semblent converger vers l’ennui. Jusqu’au jour où lors d’un diner mondain, il entend parler d’une histoire à dormir debout : un concierge décédé aurait rencontré un dragon au fond d’une grotte dans les montagnes. Il n’en faut pas plus à notre protagoniste pour que cette légende urbaine éveille en lui un rêve d’enfance : celui de trouver un fossile et de faire une grande découverte. Ni une, ni deux, Stanislas monte une expédition en haute montagne et s’entoure d’Umberto, son ami et ancien assistant italien, de Peter, un jeune scientifique allemand et de Gio, un guide hors pair qui connaît la montagne et sa rudesse comme sa poche.

« Si nous ne sommes pas capables de croire à une histoire juste parce qu'elle est belle, à quoi bon faire ce métier ? »

Au carrefour entre récit d’aventures, roman initiatique et nature writing, “Cent millions d’années et un jour” emmène le lecteur en haute altitude. Avec des personnages justement hauts en couleur qui ont chacun leur expertise, leur psychologie et leurs travers, Jean-Baptiste Andrea fait avancer doucement son récit, à la manière dont on gravirait un sommet. Les chapitres alternent entre présent et souvenirs d’enfance - plutôt douloureux dans la majorité - pour donner un sens aux rêves de Stan et à l’homme qu’il est devenu aujourd’hui. L’autre tour de force de ce roman, c’est indéniablement son écriture : poétique, visuelle voire cinématographique (premier amour de l’auteur), c’est elle qui donne le souffle et le tempo de l’histoire.

Malgré quelques longueurs, excusables car inhérentes à la thématique du voyage, ce roman est une réussite car il offre de beaux questionnements et de tout aussi belles réflexions. Quelle est la plus grande folie : mourir spirituellement en renonçant à ses rêves ou risquer sa vie pour vivre pleinement et les réaliser ? D’ailleurs, les rêves, poussés à un degré élevé, ne se transforment ils pas en obsession dangereuse pour l’homme ? La solitude, la résilience, l’amitié et le désenchantement sont autant de thématiques qui apparaissent en toile de fond et donnent davantage de relief à l’austérité de ces montagnes. Tantôt ennemi numéro un du groupe, tantôt source infinie d’espoir, ce sont elles, dans leur grâce comme leur danger, qui donnent sa raison d’être à l’histoire et à son dénouement. Dénouement flou, et très certainement délibérément laissé libre d'interprétation ?

Roman hommage à l’enfance, à la nature et à l’absolue nécessité de croire en ses rêves et de vivre pour eux, “Cent millions d’années et un jour” est un roman poignant et immersif dont la difficulté de l'expédition n’a d’égale que sa beauté. Sur le fond comme sur la forme, Jean-Baptiste Andrea invite son lecteur à rêver sans retenu tout en se posant des questions métaphysiques essentielles. Et à défaut de trouver des réponses, le voyage en vaut la chandelle.

À plus de cinquante ans, alors que sa carrière végète, Stanislas Henri Armengol dit Stan, paléontologue de son état, a vraiment envie de croire à une histoire qui lui est venu aux oreilles, une histoire à dormir debout. Une histoire qu'il prend au sérieux, racontée par un vieil italien à une petite fille qui le croisait souvent dans la cour de l'immeuble où elle habitait et où il était concierge :

Adolescent, le vieux Leucio s'était égaré pendant plusieurs jours dans la montagne et avait fini par s'abriter d'un violent orage dans une caverne où il avait été terrorisé par un dragon qui vivait là. Stan s'est mis en quête du dragon de Leucio : un travail d'enquêteur minutieux, année après année, jusqu’à ce jour-là en 1954 où, dans un petit village du Sud-Est de la France, il attend Umberto, son ancien assistant à l'Université, comme lui paléontologue mais à Turin, qu'il a invité à le rejoindre pour une expédition estivale dans les montagnes, au pied d'un glacier surplombé de trois pics caractéristiques, afin de retrouver la fameuse caverne et le dragon.

Enfilez vos chaussures de marche, n’oubliez pas cordes et piolets ! Vous êtes partis pour un voyage dont vous vous souviendrez : Jean Baptiste Andréa nous a concocté un petit roman à sensations qui va vous faire passer par tous les sentiments, toutes les émotions et toutes les humeurs : une lecture palpitante dont ne sort pas indemne.

Jean-Baptiste Andrea, est en 1971 à Saint-Germain-en-Laye, c’est un écrivain, scénariste et réalisateur français.

Il est diplômé de l'Institut d'études politiques de Paris et de l'ESCP.

Son premier roman, Ma reine (2017) reçoit de nombreux prix dont le prix Femina des lycéens, et le prix du premier roman.

Son troisième roman, Des diables et des saints (2021), reçoit en mars 2021 le Grand prix RTL-Lire.

Cent millions d’années et un jour (2019) est son deuxième roman.

Depuis son plus jeune âge Stan est à l’affut du moindre caillou abritant un fossile antédiluvien, au grand dam de son père qui lui prédit une destinée de "lopette" s’il ne reprend pas la ferme familiale. Mais son rêve se réalise et a 25 ans le voilà professeur de paléontologie avec Umberto comme assistant. Une longue vie de laboratoire sans aspérité qui pourrait bien gagner en notoriété s’il découvrait un fossile de dinosaure inconnu jusqu’alors. Un apatosaure ? Un brontosaure ? Un rêve. Une folie. Un espoir. Un soleil au bout d'une vie grise et terne.

Et pour ce faire, il entraine avec lui son ancien assistant Umberto, une force de la nature, une montagne à lui tout seul. Il le découvre amoureux et bientôt marié, « Umberto, amoureux. Pourquoi pas, après tout ? Qui dit que les montagnes n’ont pas de sentiments, elles qui rougissent au lever du soleil ? »

Umberto n’est pas venu seul, avec lui, Peter, son jeune assistant à Turin et Gio, un guide de montagne italien, taiseux et autoritaire. Les voilà partis à la découverte du monstre antique avec pour seul localisation, la base d’un glacier d’où l’on voit trois pics enneigés. Mais la foi de Stan est inébranlable : nous allons le trouver, l’animal, enfoui dans sa grotte, dans un jour, dix ou trente, il nous attend !

« Un miracle est arrivé. J’ai trouvé mes jambes d’alpiniste. Elles étaient là qui m’attendaient sur le bord du sentier, je les ai chaussées sans m’en rendre compte. Ce sont des jambes merveilleuses, pleines de puissance contenue, de ressort, de technique pour appréhender les trahisons du chemin. »

Le soir, après un repas de viande séchée sur une tranche pain frottée à l’ail, pris sous une bande de ciel immuablement piqueté d’étoiles éblouissantes, les habitants du lieu se rappellent aux voyageurs : « Un chant s’élève, lunaire, glisse sur l’horizon. Une autre plainte fuse, puis une autre encore, un chœur guerrier que mes gènes de primate n’ont pas oublié. Pas de paroles, mais le message est clair. Cours, idiot. » Les loups tiennent concile !

Enfin, voilà le glacier, enfin voici les trois pics. Vont-ils trouver la grotte et son gardien ?

Je vous laisse deviner…

P.S. : On ne sort pas indemne de cette lecture, j’aurais voulu trouver les mots pour être lyrique, poétique ou au moins quelque peu littéraire… je ne sais pas faire, mais le cœur y est.

Ne lisez pas le spoiler, mais lisez le livre (un conseil d’ami).

Spoiler(cliquez pour révéler)Il faut les encourager ! Le travail est pénible à cette altitude. Stan était certain qu’ils allaient trouver rapidement, mais les jours passent, l’automne approche avec ses intempéries. Mais pour Stan, c’est l’œuvre de sa vie, son rêve ultime, il ne peut abandonner, il ne peut remettre à l’année prochaine.

Et bientôt il est seul. Seul dans la foule, c’est une image, mais seul en montagne, qu’est-ce ? « Je suis entouré de millions et de millions de mètres cubes, d’hectares, de tonnes de rien, de vide et d’absence. Si je tombe, personne ne me ramasse. Si je m’endors, personne ne me réveille. C’est ça, être seul. »

Et quand Noël arrive il a déjà perdu la notion de la réalité et celle des illusions : « C’est toi, maman ? Attends, je t’ai préparé un cadeau, il doit être quelque part. Voilà, cette boule de neige bien ronde, bien blanche, je l’ai faite pour toi. Et ce soir, c’est dîner de fête. Viande séchée sur tranche de fruit sec, suivie d’une tranche de fruit sec sur viande séchée. »

Soudain. Rêve ou réalité ? Délire ou certitude ? La caverne est gigantesque, une cathédrale hérissée de stalagmites. D’un côté, un vitrail bleu s’ouvre dans la paroi, contre le glacier. De l’autre, le soleil entre à flots par une anfractuosité donnant sur une vallée paisible. « Leucio n’a pas menti. Son dragon est là, au milieu de la nef, veillé par mille pénitents de calcaire. » Enfin le Titanosaurus stanislasi emporte Stan dans un bonheur éternel.

Stan est paléontologue. Il mène une vie tranquille, mais depuis 5 ans, il prévoit une expédition au coeur des montagnes, entre Nice et l'Italie. Il a entendu parler d'un squelette qui pourrait être caché au pied d'un glacier. Il emmène avec lui dans sa drole d'équipée son ami de toujours et ancien assistant Umberto, accompagné de Peter, un jeune étudiant allemand, et d'un guide experimenté, Gio.

Ce roman, écrit magnifiquement, décrit cette expédition, les doutes, les joies, la vie en groupe, et l'espoir, l'infime espoir qui engendre des folies...

Lu en 2020. Si le premier roman de l'auteur (Ma Reine) m'avait plutôt laissée de côté, comme démunie, ce n'est pas le cas avec son second opus.

Ce roman de 308 pages raconte une expérience humaine très forte, qui fera resurgir les fantômes du passé, ceux dune enfance meurtrie. Une plume à la fois sensible et très poétique, sensorielle et incarnée.

Le récit se décline sur quatre saisons. Nous sommes dans les Pyrénées en 1954. Un projet d'expédition scientifique se prépare, mené par un éminent paléontologue parisien de 52 ans, natif du coin, sur les traces d'une grotte mystérieuse dans laquelle se trouverait le squelette fossilisé d'un "monstre", sans doute d'origine préhistorique...

Je viens de lire un livre magnifique, je le recommande fortement aux âmes aventurières, qui aiment le dépaysement mais surtout se plonger dans les méandres des relations humaines mises à rudes épreuves lorsque la vie de chacun en dépend !

L'histoire est ingénieusement bien développée, existante et envoûtante, poétique et clairsemée d'ombres et de lumières. Le personnage principal, un paléontologue, est très attachant malgré son côté peu sociable, on comprend pourquoi grâce aux flash-back de son enfance.

D'ailleurs ces scènes de l'enfance tombent comme ça en milieu de chapitre ou bien de paragraphe étrangement tout s'imbrique en justesse avec les moments présents.. c'est d'une poésie à couper le souffle, malgré le froid du glacier, l'isolement du monde civilisé, l'amitié est mise à mal lors de cette expédition basée sur un rêve du paléontologue : découvrir un squelette de dinausore soit disant préservé dans une grotte près d'un glacier des Alpes.

Très bon roman avec un sujet original. Une belle écriture avec des envolées lyriques. La fin laisse place à une interprétation...

C'est par son style d'écriture bien à lui, concis mais efficace, que Jean-Baptiste Andrea a réussi de nouveau à me séduire.

D'autant plus qu'ici, il ne tarit pas d'éloges sur l'environnement qui entoure les personnages. La nature prend une place importante dans le récit. Les montagnes sont des personnages à part entière, elles sont omniprésentes et jouent d'ailleurs le rôle principal. Stan, tentant de réaliser son rêve le plus cher, va surmonter ses propres limites, aussi bien physiques que mentales, au milieu de cette profusion de gris, vert et blanc.

Bien qu'un peu différent de ses deux autres romans, je ne l'ai pourtant pas moins aimé, au contraire. Si "Ma reine" m'avait laissée quelque peu mitigée dans mon ressenti, j'en ressors ici aussi conquise que dans "Des diables et des saints".

Nature-Writing ? Roman initiatique ? Récit d'aventures ? C'est en fait un peu un mélange des trois et c'est parfaitement réussi.

À la fois glaçant et grisant, je viens de passer un très bon moment de lecture (bien que trop court à mon goût puisque lu en presque quatre heures seulement).

Découvert ce livre pour la rentrée littéraire en poche, je me suis plongée dedans avec curiosité. Et fut surppris par le style de narration de l'auteur qui est me fait pensée à Marcel Pagnol, mais sans les émotions. Par contre, je trouve qu'il décrit bien la montagne, comme un lieux dangereux et non majestueuse comme beaucoup le fond. Ce qui est rafraichissant. L'idée générale du roman me fait penser au livre de Jules Vernes, "Voyages au centre de la terre" par son coté scientifique qui entraine les personnages dans un voyages, mais aussi par certain trait des personnages. J'ignore si ces auteurs ou livre l'ont inspiré, mais on ressent une certaine influence. On découvre que l'écrivain à fait des recherches sur l'archéologie, les dinosaures... avant d'employer les termes associer à ce domaine, et je trouve cela très bien.

Un ou deux détail qui m'ont dérangé aussi, ce sont les passages d'une scène à une autre sans transition n'y rien dans un chapitre. Ou encore une petite ellipse d'un coup, qui surprend et qui casse grandement la lecture. Ce qui perturbe la lecture et je n'en vois pas l'intéret de cette ellipse personnellement. Autre point déranger, c'est la traduction absente de certain mots italiens. Ou encore les phrases en italien où la traduction est la phrase d'après ou encore deux phrases plus long. Une note en bas de pages pour la traduction aurait été plus agréable à la lecture.

http://lecholitteraire.e-monsite.com/blog/voyages/cent-millions-d-annees-et-un-jour.html

Impossible de terminer ce livre, je n'accroche pas du tout car je ne vois pas où l'auteur veut arriver!

Grosse déception car j'avais ADORE "Des diables et des saints"!