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Après avoir cherché parmi ses rayonnages, et trouvé le volume qu'il voulait, lisant à haute voix, d'une voix qui n'était pas la sienne: rauque et irritée : "De toutes les créatures existantes, l'homme est la plus détestable. De tous les êtres vivants, il est le seul, l'unique, le solitaire, doué de méchanceté. C'est là le plus bas de tous les instincts, de tous les vices, de toutes les passions - le plus haïssable. Il est le seul qui inflige la douleur par jeu, en toute connaissance de cause. Et il est également le seul de toute la liste à posséder un esprit mauvais."
(Jake referma le livre d'un coup sec et le lança sur le lit.) Détestable. Méchant. Esprit mauvais. Et comment. Voilà qui résume parfaitement M. Quinn.
Afficher en entier"De toutes les créatures existantes, l'homme est la plus détestable. De tous les êtres vivants, il est le seul, l'unique, le solitaire, doué de méchanceté. C'est là le plus bas de tous les instincts, de tous les vices, de toutes les passions - le plus haïssable. Il est le seul qui inflige la douleur par jeu, en toute connaissance de cause. Et il est également le seul de toute la liste à posséder un esprit mauvais."
Afficher en entierIl était avocat et un matin (pour être exact le 10 août 1970) il a reçu un cadeau par la poste. Ce petit cercueil. Avec la photo dedans. Roberts était du genre joyeux luron. Il a montré la photo à tout le monde au tribunal en prenant la chose en plaisanterie. Un mois plus tard, George et Amalia étaient bel et bien morts.
Afficher en entierLe secret de son apparence juvénile ne tient pas à sa minceur élégante, ni à ses joues charnues, ni à ses mystérieux sourires malicieux; il tient à ses cheveux qui donnent l'impression d'être ceux d'un petit frère; blond cendré coupés court et si hérissés d'épis qu'il ne parvient pas à les peigner; il ne les discipline qu'en les mouillant.
Afficher en entierAvec son intelligence, son tempérament et sa culture générale, il était surprenant qu'elle n'eût pas cherché un cadre plus vaste à ses aptitudes qu'une salle d'école remplie de gosses de six ans. "Non, me dit-elle. Je suis très heureuse. Je fais ce qui me plaît. Enseigner les petits. Etre là au commencement, voilà ce que j'aime. "
Afficher en entierL'anxiété, comme vous l'expliquera tout psychiatre prohibitif, est causée par la dépression ; mais la dépression, comme vous le dira le même psychiatre, à la deuxième visite moyennant un tribut supplémentaire, est causée par l'anxiété.
Afficher en entierIl était cinq heures passées lorsque nous partîmes, l'air était calme, libre de neige, et baigné des lueurs rougeoyantes du soleil couchant et des pâles rayons de la lune qui se levait : une pleine lune roulant sur l'horizon comme une roue blanche ou un masque, un masque blanc menaçant et sans traits, qui nous considérait par les portières de la voiture.
Afficher en entier[...] ... Jake : Les Roberts n'avaient pas d'enfants. Pas d'ennemis non plus. Tout le monde les aimait bien. Amelia travaillait pour son mari ; elle était sa secrétaire. Ils n'avaient qu'une voiture et, avec, ils se rendaient toujours ensemble à leur travail. Le matin où c'est arrivé, il faisait très chaud. Une chaleur de four. Donc, quand ils sont sortis pour reprendre leur voiture, ils ont dû être surpris de trouver toutes les vitres relevées. Toujours est-il qu'ils sont montés chacun par une portière et, à peine ils étaient dedans - crac ! une flopée de crotales leur a sauté dessus comme l'éclair. On a trouvé neuf gros crotales dans cette bagnole. Tous les neuf piqués aux amphétamines ; ils étaient fous, ils ont mordu les Roberts partout : le cou, les bras, les oreilles, les joues, les mains. Pauvres gens. Leurs têtes étaient énormes, gonflées comme des citrouilles de Halloween peintes en vert. Ils ont dû mourir instantanément. Du moins, je l'espère. Ca, je l'espère vraiment de tout mon coeur.
TC : Les crotales ne sont pas tellement fréquents dans la région. Pas les crotales de ce calibre. On avait dû les amener.
Jake : En effet. D'un élevage de serpents à Nogales, Texas. Mais ce n'est pas le moment de vous dire comment je sais ça. ... [...]
Afficher en entier[...] ... Je pris une douche, posai une bouteille de cognac à côté de mon lit, me glissai sous les couvertures, pris le téléphone sur la table de chevet, le calai sur mon estomac et fis le numéro de l'état de l'Oregon que l'on m'avait donné. Le fils de Jake me répondit ; il me dit que son père était sorti, il ne savait pas où il était allé ni quand il rentrerait. Je laissai un message pour Jake, lui demandant de m'appeler quelle que fût l'heure. Je me remplis la bouche de tout le cognac qu'elle pouvait contenir et m'en rinçai le palais comme avec un gargarisme, un remède pour empêcher mes dents de claquer. Puis je laissai le cognac couler doucement au fond de ma gorge. Le sommeil, sous la forme d'une rivière murmurante incurvée, se diffusa dans ma tête ; finalement, c'était toujours la rivière ; tout y revenait. Quinn avait peut-être fourni les crotales, le feu, la nicotine, le fil d'acier ; mais la rivière avait inspiré ses initiatives et maintenant, elle avait revendiqué Addie à son tour. Addie : ses cheveux prisonniers de l'entrelacs des rameaux aquatiques flottaient dans mon rêve, devant son visage noyé, comme un voile de marié.
Un tremblement de terre me réveilla ; ce tremblement était le téléphone vibrant sur mon estomac d'où il n'avais pas bougé depuis que je m'étais assoupi. ... [...]
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