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- Préparez-vous à mourir !
Je sursautai et laissai tomber les cartes par terre. Comme je me baissais pour les ramasser, la porte de la cuisine s'ouvrit à la volée :
- Préparez-vous à mourir !
Afficher en entierJe pris mon larcin et le lui lançai.
- Devine !
Emily tenta de le rattraper, le manqua, et il tomba sur le carrelage. Plongeant sous la table de la cui- sine, je le ramassai.
- C'est un jeu de cartes, lui dis-je.
Elle me regarda d'un air interrogateur.
- Des cartes ? Pourquoi les as-tu volées ? Tu détestes jouer aux cartes !
Emily avait raison. C'était un jeu bien trop tranquille.
Je lus à haute voix :
MORT DE PEUR
Emily me regarda :
-Pardon?
- C'est le nom du jeu. Mort de peur.
- Bizarre..., murmura-t-elle.
J'ouvris le paquet et en sortis les cartes :
- Regarde un peu ça !
Je les regardai rapidement. Elles représentaient des chevaliers masqués, des dragons, d'affreux petits hommes trapus au visage porcin, des mains diaboliques...
Afficher en entierLes gens normaux l'auraient déraciné, puis débité en bûches. Pas mes parents. Ils ne sont pas comme les autres. Pour tout dire, ils sont architectes.
À leurs yeux, cet arbre frappé par la foudre était devenu une sorte de sculpture, d'œuvre d'art. C'est pourquoi ils l'avaient gardé. Ainsi, la pauvre carcasse s'était transformée en banc plutôt commode. Emily et moi étions donc assis là. J'arrachais des touffes d'herbe que je jetais sur ma copine. Ce n'était pas très malin, d'accord, mais je ne parvenais pas à rester tranquille. Il fallait que je m'occupe les mains. Soudain, je sentis une démangeaison à la nuque. J'en retirai une grosse fourmi noire.
Emily se mit à rire. C'était elle qui avait déposé la bestiole dans mon cou.
Afficher en entierMon amie Emily Zinman n'arrête pas de me dire :
- Lève le pied, Colin, ralentis. Respire un grand coup et compte jusqu'à dix. T'as jamais essayé le décaféiné ?
Quoi, du café ? On ne boit pas de café à douze ans ! D'accord, j'ai de l'énergie à revendre. Je ne tiens jamais en place, je grimpe aux murs, je danse, je saute, je bavarde tout le temps...
Et alors ? Ce n'est pas moi, l'excité, ce sont les autres qui traînaillent, voilà tout.
Afficher en entierJe m'appelle Colin Buckley. On m'appelle le Roi du Mal.
Enfin... c'est une façon de parler. En réalité, c'est un rôle que je tiens dans un jeu.
Quel jeu? J'enparleraiplustard. Mais sachezune chose : dès lors qu'on choisit un personnage, on lui reste lié corps et âme, quoi qu'il arrive, c'est la règle. Donc, chaque carte tirée, chaque coup de dés risquent d'avoir des conséquences terribles.
Afficher en entier- Regardez celle-là ! Je ne l'avais jamais vue avant.
- C'est... c'est M. Croseri ! s'exclama Emily.
Oui, c'était bien lui, avec ses cheveux blancs, sa moustache, ses yeux bleus et froids. Le visage de carton semblait nous narguer.
- Et regardez ce qui est écrit derrière, dis-je.
SORCIER
- Une carte de Sorcier, fit Carl pensivement. Hé ! Attendez... Croseri... Sorcier... Vous comprenez ? Mais oui !
Croseri était l'anagramme de Sorcier. Si on mettait les lettres de son nom dans un ordre différent, on obtenait Sorcier.
Emily prit la carte et l'examina en fronçant des sourcils :
- Vous croyez vraiment que M. Croseri est un sorcier ?
- Ça se pourrait, dis-je.
Emily tourna vers moi un regard affolé :
- Mais alors... que fera-t-il quand il saura que nous lui avons volé son jeu ?
Afficher en entierSi les yeux du vieil homme avaient été des rayons laser, j'aurais été réduit en cendres !
"Je ne peux pas lui dire la vérité, pensai-je. Je ne peux pas avouer que j'ai volé son jeu de cartes. Je ne suis pas responsable de cette catastrophe, c'est impossible !"
Près de M. Croseri, il y avait les policiers, les voisins, qui discutaient à voix basse, complètement ahuris.
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