Vous utilisez un bloqueur de publicité

Cher Lecteur,

Nous avons détecté que vous utilisez un bloqueur de publicités (AdBlock) pendant votre navigation sur notre site. Bien que nous comprenions les raisons qui peuvent vous pousser à utiliser ces outils, nous tenons à préciser que notre plateforme se finance principalement grâce à des publicités.

Ces publicités, soigneusement sélectionnées, sont principalement axées sur la littérature et l'art. Elles ne sont pas intrusives et peuvent même vous offrir des opportunités intéressantes dans ces domaines. En bloquant ces publicités, vous limitez nos ressources et risquez de manquer des offres pertinentes.

Afin de pouvoir continuer à naviguer et profiter de nos contenus, nous vous demandons de bien vouloir désactiver votre bloqueur de publicités pour notre site. Cela nous permettra de continuer à vous fournir un contenu de qualité et vous de rester connecté aux dernières nouvelles et tendances de la littérature et de l'art.

Pour continuer à accéder à notre contenu, veuillez désactiver votre bloqueur de publicités et cliquer sur le bouton ci-dessous pour recharger la page.

Recharger la page

Nous vous remercions pour votre compréhension et votre soutien.

Cordialement,

L'équipe BookNode

P.S : Si vous souhaitez profiter d'une navigation sans publicité, nous vous proposons notre option Premium. Avec cette offre, vous pourrez parcourir notre contenu de manière illimitée, sans aucune publicité. Pour découvrir plus sur notre offre Premium et prendre un abonnement, cliquez ici.

Livres
710 435
Membres
992 393

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode

Ajouter un extrait


Liste des extraits

Extrait ajouté par ladrilia 2012-03-30T11:10:10+02:00

Syrine avait marché toute la journée, évitant les endroits où sa famille aurait pu la chercher, et s’était égarée dans le dédale de venelles sous l’autoroute Nord. Là-bas, les maisons regardaient passer les voitures et les enfants jouaient sous le tablier de la voie rapide, leurs jeux rythmés par le tohu-bohu permanent des camions qui faisaient gronder la passerelle au-dessus de leurs têtes.

Elle passa la soirée à explorer le coin, se perdant dans les impasses, là où la voie rapide avait coupé, lors de sa création, le labyrinthe de vieilles maisons. Parfois, les rues s’interrompaient sur un mur tagué, d’autres fois, une nouvelle baraque avait été construite au bout, pour rester inoccupée à cause des vibrations qui la faisait trembler régulièrement.

Le fait que le plateau, porté sur ses immenses piliers semblables à des pattes d’éléphant, bloque la lumière du jour aux seuls endroits où les toits des immeubles ne le faisaient pas plongeait l’ensemble dans une pénombre réconfortante. Sous l’autoroute, il ne faisait jamais jour. Et Syrine s’y trouva à son aise. Sa vision améliorée lui permettait de tout distinguer sans être aveuglée par la lumière. Tout se parait d’une lueur verdâtre, glauque, comme si elle avait été sous l’eau. Et par extension, elle avait la même impression qu’en nageant en piscine : les sons lui arrivaient déformés, plus faibles, plus sourds, comme étouffés par la masse des bâtiments et la trépidation émanant des véhicules au-dessus d’elle. La plupart des gens ne devaient sentir qu’une vibration brève à chaque passage, mais elle percevait en permanence leur approche, puis leur éloignement. Les rythmes se croisaient, se complétaient. Parfois, un camion créait une ligne de basse ponctuée à l’occasion d’un klaxon, parfois d’un crissement, se mêlant au timbre plus aigu des voitures, et à celui, ultra léger, des quelques deux-roues osant s’aventurer sur le plateau.

Par contraste, il n’y avait quasiment aucun bruit automobile dans les ruelles autour d’elle. Les gens se déplaçaient presque tous à pied, silencieusement, disparaissant aussitôt dans une porte cochère, derrière un angle de vue. Ils semblaient jouer à cache-cache, mais elle ne jouait pas. Personne ne la regardait, personne ne prêtait attention

à elle. Elle était devenue invisible, savourant ce sentiment d’invincibilité et d’unicité que lui faisait ressentir la sensation d’être la seule à percevoir le monde ainsi. Comme dans le métro, l’anarchie qu’elle constatait autour d’elle, maisons construites, abandonnées, retapées avec des matériaux hétéroclites, ruelles emmêlées, impasses, interdites aux véhicules, encombrées de détritus et de gravats, la réconfortait. Il n’y avait pas que sa vie qui se transformait en chaos, le monde aussi le vivait. Et comme dans le métro, la pénombre l’aidait à se fondre dans le décor. Elle avait l’impression de découvrir un univers parallèle, créé spécialement pour elle et dont elle était l’unique habitante.

Afficher en entier

Nouveau ? Inscrivez-vous, c'est gratuit !


Inscription classique

En cliquant sur "Je m'inscris"
j'accepte les CGU de booknode