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Commentaires de livres faits par chapouille

Extraits de livres par chapouille

Commentaires de livres appréciés par chapouille

Extraits de livres appréciés par chapouille

Elle n était pas aussi calme qu elle voulait le paraître. Magnus vit ses mains trembler avant qu elle ne les cache dans les plis de ses jupes.
Je te raccompagne, déclara-t-il.
Ce ne sera pas nécessaire. Il serra les dents.
Il y a des morts dans le couloir, la prévint-il. L un d eux est Munro. Elle pâlit légèrement.
Oh Je vois.
Je t accompagne, dit à son tour Sutherland. Elle se tourna vers lui comme si elle venait juste de remarquer sa présence.
Je croyais que je n existais plus pour toi ? Sutherland lança un regard noir vers Magnus.
Ça veut dire que tu as accepté de l épouser ? Magnus se tendit. Elle ne lui adressa pas un regard avant de répondre :
Non. Mais j ai décidé de te prendre au mot. J en ai assez que tu te mêles de ma vie. Vous pouvez vous entretuer tous les deux si cela vous chante. Je ne me mettrai plus entre vous.
Permettez-moi de vous conduire à votre chambre, ma dame, proposa MacGregor. Elle lui adressa un sourire reconnaissant.
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Il m a retenue parce que j allais tomber ! Au cas où tu ne l aurais pas remarqué, je me suis tordu la cheville. Maintenant, si vous avez fini de vous grogner dessus comme deux chiens qui se disputent un os, je retourne dans ma chambre.
L air ahuri des hommes l aurait fait éclater de rire si elle n avait pas été aussi furieuse. Elle s éloigna la tête haute, même si sa démarche boitillante manquait légèrement de dignité.
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Il la dévisagea un long moment.
Vous avez essayé de lui parler ?
Elle acquiesça, honteuse.
Et cest ce quil vous a répondu.
Elle acquiesça à nouveau.
Quel âne bâté !
Elle ne le contredit pas.
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Sa vulgarité n'eut aucun effet sur elle.
Elle leva le menton.
C'est vraiment ce que tu souhaites ? Il perçut le défi dans sa voix et sut ce qu'elle demandait : « C'est tout ce que tu souhaites ? » Elle attendait plus de lui. Il serra les dents.
Oui.
Ni l'un ni l'autre ne le croyait. Elle secoua la tête comme si elle avait affaire à un enfant qui l'aurait déçue, puis se détacha de lui et se leva. Elle partait. Il retint son souffle, à un cheveu de la rappeler. De la prendre dans ses bras et de lui témoigner toute la tendresse qu'elle méritait. Qu'il voulait lui donner sans savoir comment. C'était mal la connaître. Bella MacDuff était une combattante. Elle se baissa lentement et étala le plaid près du feu.
Puis, sans le quitter des yeux, elle se mit à quatre pattes. Son cœur s'arrêta de battre, non pas à cause du spectacle somptueux de ses fesses lisses, mais de la confiance dans son regard.
Une confiance dont il ne voulait pas et, surtout, qu'il ne méritait pas. Elle était si belle et provocante. Elle le défiait de la traiter comme une catin.
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— Et combien coûte notre sécurité ? Son sarcasme le fit reculer.
— De quoi parlez-vous ?
— J'ai vu Nigel vous donner une bourse. Cela ne devrait pas m'étonner. Vous vendriez probablement votre mère si on vous en proposait un bon prix. Il se figea puis, lentement, se força à se détendre. Il esquissa un sourire.
— On ne m'en aurait sans doute pas offert grand-chose. Elle sursauta, choquée.
— Comment pouvez-vous dire une chose aussi affreuse ?
— Parce que c'est la vérité. Elle l’étudia en silence un long moment.
— Qui était-elle ? demanda-t-elle enfin.
— Une princesse galloise que mon père a aperçue au cours d'un raid et a décidé d'enlever, perpétuant ainsi la tradition de nos ancêtres nordiques qui avaient un penchant pour les esclaves. Il n'y avait aucune amertume dans son ton. Le passé était le passé ; on ne pouvait rien y changer.
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— Vous savez, j'ai eu un chien autrefois qui était tout à fait comme vous. Il sursauta et la regarda comme s'il avait mal entendu.
— Quoi ?
— Il voulait toujours prouver qu'il était le chef. Dès qu'un autre chien approchait, il montrait les dents. Il soutint son regard quelques instants, puis éclata de rire.
Elle fronça les sourcils, n'ayant pas cherché à être drôle
— Tu es décidément impayable ! déclara-t-il. Mais tu oublies un détail important.
— Lequel ?
— Je n'ai rien à prouver.
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Il ajouta avec une lueur moqueuse dans le regard :
— Malcolm n'a pas encore treize ans et il vous dépasse déjà. Il la taquinait ! Elle n'en croyait pas ses oreilles. Prenant un air profondément offensé, elle répliqua :
— J'ai bien peur que ce soit souvent le cas dans vos régions. Croyez-le ou pas, dans certaines parties du monde, on me considère comme une femme de taille moyenne.
— Vraiment ? dit-il en feignant l'incrédulité.
— Parfaitement. Et, dans ces endroits, il y a même des hommes qui mesurent moins d'un mètre quatre-vingts. Le sourire éblouissant réapparut, accompagné d'un petit rire.
— Il se peut que nous en ayons un ou deux nous aussi dans les îles, mais nous les cachons.
— C'est sans doute mieux que de les noyer ou de les pousser d'une falaise, riposta-t-elle avec une moue ironique.
— Nous ne sommes pas des barbares, l'assura-t-il. Cela fait quelques années que nous ne poussons plus personne des falaises !
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Dans le silence pesant qui suivit, on n'entendit plus que les sanglots étouffés de Beatrix. Christina sentit tout le poids de l'inexorabilité s'abattre sur elle. Elle savait ce qui lui restait à faire. Beatrix avait un an de plus qu'elle, mais elle avait toujours veillé sur sa grande sœur et elle continuerait à le faire.
Elle déglutit pour faire passer le nœud dans sa gorge.
Si un mariage devait vraiment avoir lieu, il lui faudrait faire le nécessaire pour que la brute épaisse la choisisse plutôt que Beatrix.
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— Est-ce une charmante habitude que tu as, ou a-t-il vraiment parlé ? lui demanda-t-il, l’air étrange, tendu, ses yeux d’une pâle couleur de cristal.
— Il parle. Parfois, d’autres personnes le comprennent, mais la plupart du temps ce n’est pas le cas. C’est Fidèle qui décide.
— De la magie, fit Liam en fronçant les sourcils. C’est vrai, tu la pratiques.
— Tu as quelque chose contre ceux qui ont le Don ? l’interrogea-t-elle, sur la défensive.
Ils se dévisagèrent un long moment, jusqu’à ce qu’il sourie et lui pince le nez. Ses yeux couleur de cristal étaient devenus bleu-vert.
— Puisque c’est toi, chaton, je ferai une exception.
Alanna décida qu’il était temps de faire galoper Clair de Lune. Elle talonna à peine la jument qui partit comme une flèche, laissant le Dragon derrière elle. Pour un petit moment.
« Il y a tant de choses que nous ignorons l’un sur l’autre, réfléchissait-elle en regardant Liam préparer leur dîner. Je sais qu’il est le Dragon, ce qui signifie qu’il est brave, qu’il a l’esprit d’aventure et sans doute un caractère difficile : les dragons sont censés être violents et protecteurs. Cela signifie qu’il est un héros, si tant est qu’il existe de vrais héros. Viendra-t-il sur le Toit avec nous ? Je me sentirais bien plus tranquille si je savais que j’avais un Dragon pour couvrir mes arrières là-haut. »
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Liam leva les yeux vers elle et ils ne se quittèrent plus du regard.
Coram rompit le silence en donnant une tape amicale au Dragon.
— Je te prie d’attendre pour lui faire la cour que je ne sois pas là, lui conseilla-t-il. J’ai toujours une position de père vis-à-vis d’elle. Et vas-y doucement. Elle n’a pas l’habitude de ce genre de petits jeux.
Liam lui fit un grand sourire et Alanna devint écarlate.
— Je n’ai pas besoin qu’on parle à ma place ! protesta-t-elle.
C’est ça ! ironisa Fidèle.
Coram s’esclaffa et Alanna décida d’aller faire un tour plutôt que de rester là et que l’on se moque d’elle.
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— J’reviens dans une minute, chérie ! brailla-t-il avant de se diriger vers les lieux d’aisances.
Dès que le garde fut hors de vue, la femme s’approcha de la table d’Alanna. C’était au tour de Liam de jouer, et toute son attention était concentrée sur l’échiquier. Coram vit l’expression de défi sur le visage de sa maîtresse. Il leva les yeux pour comprendre la raison de cet air renfrogné et se mit à sourire.
— Vous êtes bien calmes, les gars, roucoula la femme en posant la main sur l’épaule de Liam.
Celui-ci la regarda, surpris.
— N’avez-vous pas envie de compagnie… féminine ? continua la Marénite.
Alanna se leva et lança, rageuse :
— Là d’où je viens, il est considéré comme poli de rester avec l’homme avec lequel on est arrivée !
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— Mais le Seigneur de Guerre n’a pas d’hommes pour vous protéger ? s’étonna Liam.
— Ils se sont sauvés, déplora Buri d’un ton ouvertement méprisant.
— Buri, ce n’est pas juste ! protesta Thayet. Ils avaient peur, dit-elle à Liam. Ils n’avaient aucun moyen de savoir si leurs familles étaient en sécurité.
Buri haussa les épaules.
— Pour parler simplement, ça reste la même chose : ils se sont enfuis.
Thayet foudroya sa compagne du regard.
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Coram prit le bébé à bout de bras et le secoua avec douceur, remercié par un couinement joyeux.
Alanna se sentit bizarre. Son serviteur aurait pu avoir une famille il y a des années, s’il n’avait pas travaillé pour Trebond.
Celui-ci lui coula un regard.
— Ne commence pas à te dire que tu pourrais me ramener vers Rispah. Nous avons quelque chose à faire avant de rentrer. (Il lui posa la main sur l’épaule.) Je t’ai élevée. Et je ne me plains pas de ma vie.
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Le palefrenier se sauva à sa vue, ce qui l’arrangea bien. Il est des occasions dans la vie de tout cavalier où il doit s’excuser auprès de son cheval, mais Alanna préférait le faire sans témoins. C’était trop gênant. Clair de Lune essaya de rester distante quand sa maîtresse pénétra dans le box. Cette dernière lui offrit une pomme volée dans la salle commune, tout en caressant la jument et en lui chuchotant des compliments. Très vite, Clair de Lune la poussa des naseaux et la flaira partout. Le baume de ses bandages la fit éternuer.
— J’aimerais que Liam pardonne aussi facilement, soupira Alanna.
Elle leva les yeux et découvrit Fidèle assis sur le pas de la porte.
— Tu es furieux aussi ?
Je sais pourquoi tu es allée là-bas. Clair de Lune et les autres étaient inquiets, expliqua le chat. Je suis resté à l’écurie depuis que le Dragon s’est réveillé et a découvert que tu étais partie. Les chevaux sont des êtres plus calmes. Et en plus, ils ne jettent pas de projectiles sur les chats.
Il grimpa sur son épaule et s’enroula autour de son cou.
— Pauvre Fidèle ! Liam n’a quand même pas jeté quelque chose sur toi ! Si ?
Seulement quand il m’a vu.
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À sa grande honte, Alanna sentit des larmes dégouliner sur ses joues.
— Ne m’en veux pas, s’il te plaît, supplia-t-elle.
Coram la rejoignit et la prit dans ses bras.
— Allons, ma Lionne, murmura-t-il en la serrant très fort. C’est tout simplement qu’il est difficile de voir que tu es adulte maintenant et que tu réalises des choses incroyables. (Il lui essuya les joues avec son mouchoir.) Mais pourquoi suis-je étonné, puisque tu as toujours dit que tu voulais accomplir des exploits ? Fourrant son mouchoir sous le nez d’Alanna, il ordonna : Souffle !
Elle obéit, exactement comme elle le faisait quand elle avait cinq ans.
— Voilà, ça, c’est une bonne fille !
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— Je serais enchanté que maîtresse Cooper désire séjourner en ma demeure. Je ne savais pas que les choses allaient si mal pour vous.
— La Griffe ne renonce pas facilement, déclara George, très sombre. Et il sait qu’il peut m’atteindre par l’intermédiaire de mère. Mais ici, avec tous ces Bazhir, elle sera en sécurité. Vous avez bon nombre d’archers.
— C’est grâce à ma fille, la Femme-qui-monte-à-cheval-comme-un-homme, expliqua Myles à Eleni. Je l’ai adoptée, du coup, ils m’ont adopté aussi. Alanna m’a parlé de vous, continua-t-il en lui prenant la main, et vous êtes la mère de mon ami George. Je suis honoré de pouvoir vous rendre service, maîtresse Cooper.
— Je déteste quitter ma maison, admit-elle en le dévisageant attentivement. Mais puisque mon fils mène sa vie parmi les voleurs, je dois être prudente. Merci, messire Myles, j’accepte le refuge de votre maison.
— Alors, vous devrez m’appeler Myles, ordonna le chevalier en lui faisant un baisemain.
— Tout comme vous devrez m’appeler Eleni.
Myles garda la main d’Eleni dans la sienne un peu trop longtemps, ce qui fit réfléchir George. Cette éventualité ne lui était encore jamais venue à l’esprit. « Ce serait charmant, d’avoir un nouveau papa à mon âge », songea-t-il en souriant intérieurement.
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Alanna agita le portrait de Thayet sous son nez, avec un sourire démoniaque.
— Tu veux toujours m’épouser, sire ? Ou vérifiais-tu seulement si la voie était libre ?
Jonathan était écarlate d’embarras.
— Ne te moque pas. Je t’aurais épousée si tu avais dit oui, tu le sais bien.
— Alors, remercie les dieux que l’un de nous deux ait un peu de bon sens, dit-elle en étudiant le dessin de près. Ta technique s’est améliorée. Dans le portrait que tu avais fait de Delia, elle ressemblait à une vache.
Pinçant les lèvres, elle ajouta d’un air songeur :
— Quoique, maintenant que j’y repense, c’était peut-être une vache que tu essayais de dessiner…
Jon éclata de rire, à en avoir les larmes aux yeux.
— J’ai besoin de toi ici, ne serait-ce que parce que tu me fais rire !
— Je ne suis pas sûre que ce soit un compliment, le rabroua-t-elle d’un ton sec en lui rendant la feuille.
Jonathan lui prit la main, soudain sérieux.
— Je t’aime aussi, Alanna, tu fais partie de moi, tu es mon bras armé.
Elle l’embrassa sur le front.
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Alanna resta seule dans sa tente jusqu’à la nuit. Elle caressait Fidèle et se laissait porter par le flot de ses souvenirs. Quel que soit l’angle selon lequel elle considérait les choses, elle ne voyait pas comment elle aurait pu agir différemment. Épuisée après l’Épreuve de chevalerie, qui lui avait mis les nerfs à vif, elle avait fouillé les appartements du duc Roger. Elle y avait trouvé les preuves absolues pour le confondre : une poupée de cire à l’effigie de la reine, à moitié fondue afin de faire mourir celle-ci à petit feu. Des poupées du roi, du prince, des membres les plus éminents de la cour, et même une représentant Alanna, toutes enveloppées dans un voile épais. Elle avait apporté tout cela au roi Roald, au beau milieu d’un banquet auquel toute la cour avait été conviée. Roger avait demandé le jugement par le combat. Elle avait gagné.
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Halef Seif était un homme de parole. Une semaine plus tard, Alanna et Coram revenaient de la chasse avec des jeunes gens quand Fidèle sortit du campement en trottinant à leur rencontre.
Il est là, miaula-t-il à Alanna. La Voix des tribus. Il a très bon goût : il aime les chats.
— Je sais qu’il aime les chats, et je ne crois pas que ce soit une indication de bon goût, répliqua Alanna en conduisant Clair de Lune vers les autres chevaux. Qui est avec lui en ce moment ?
Le chaman, dit Fidèle. Une de ses amies a écarté Halef Seif sous le faux prétexte d’une dispute dans son foyer.
— Mauvaises nouvelles ? demanda Coram pendant qu’ils bouchonnaient leurs chevaux.
— Ibn Nazzir nous a pris de vitesse avec Ali Mukhtab, déplora Alanna.
— La Voix des tribus ? Mais ne m’as-tu pas dit que vous étiez amis, autrefois ? s’étonna Coram.
— C’était il y a six ans, expliqua Alanna tandis qu’ils se dirigeaient vers sa tente. Il a pu changer. J’ignore s’il était la Voix, à l’époque.
Elle souleva le pan de toile qui fermait la tente et s’arrêta net, surprise par les cinq ballots proprement empilés devant elle.
— Bon sang, qu’est-ce que…
— Voici la première histoire écrite des Bazhir.
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— Tu es une créature terrifiante, l’admonesta la Voix avec solennité. Tu n’occupes pas la place qui te revient dans la tente de ton père, et ne laisses pas les hommes décider pour toi. Tu montes à cheval comme un homme, tu combats comme un homme, et tu penses comme un homme...
— Je pense comme un être humain, s’emporta-t-elle. Les hommes ne pensent pas différemment des femmes, ils font simplement étalage tout haut de leur capacité à le faire.
Coram pouffa de rire à cette repartie.
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— Bon nombre des fidèles du chaman sont des femmes, continua Mukhtab. Tu les effraies. Tu es trop nouvelle, trop différente. Devront-elles se comporter autrement, maintenant que tu fais partie du clan ? Mieux vaudrait pour toi mourir et devenir une légende. Les légendes n’obligent personne à changer.
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Les hommes pesèrent longuement sa proposition, leurs visages impénétrables. Alanna faisait de son mieux pour ne pas s’impatienter. Où trouverait-elle d’autres candidats potentiels, si elle ne pouvait former ces trois-là ? De plus, selon elle, conférer à ces marginaux le statut de chaman redresserait les torts qu’Ibn Nazzir leur avait infligés.
— Que des filles deviennent chamans, c’est là chose nouvelle, finit par déclarer Ali Mukhtab. Mais il est vrai que cette tribu a connu de nombreuses nouveautés depuis l’arrivée de la Femme-qui-monte-à-cheval-comme-un-homme.
— Notre chaman est aussi une femme désormais, ajouta Halef Seif avec un sourire imperceptible.
— Cela te plaît, donc ? s’enquit Mukhtab.
Le sourire du chef s’élargit.
— Je pense que cela sera très intéressant. Les jeunes obéiront à ce chaman, cela ne fait aucun doute.
— Qu’il en soit ainsi, conclut Mukhtab. Que le sourire des dieux t’accompagne.
— Merci, dit Alanna en se relevant. Je vais probablement avoir besoin de leur sourire.
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— Et si je ne veux pas que ça brûle ? demanda Kara.
— Tu dois le vouloir, répliqua Alanna. Sans quoi, pourquoi essaierais-tu de jeter ce sort ?
— Oh !
— La source de votre magie réside dans votre propre volonté, continua Alanna. Les choses se produisent parce que vous l’avez désiré de toutes vos forces. C’est comme tout le reste dans la vie : devenir un guerrier, ou un bon chaman, ou encore un bon cuisinier. Si vous vous concentrez sur votre volonté, que vous voyiez cet objet brûler dans votre esprit, ce que vous désirez deviendra réel. L’objet brûlera. Kara, à toi de commencer.
La jeune fille regarda intensément le tas de brindilles. Elle se concentrait tant que son visage dégoulinait de sueur. Une petite bouffée de fumée s’éleva, mais s’éteignit aussitôt.
— C’est bien, pour un début, la complimenta Alanna. Je n’avais pas réussi à faire de la fumée à mon premier essai. Bien, à toi, Kourrem.
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— Alanna, lui demanda-t-il, portes-tu toujours le talisman qui protège de la grossesse, celui que t’avait donné maîtresse Cooper ?
Elle le lui montra, à demi caché sous la pierre de braise, suspendu à la même chaîne.
— Je ne m’en sépare jamais.
— Je te fais confiance pour le retirer une fois que nous serons mariés, dit-il dans un bâillement.
« Je ne veux pas avoir d’enfant maintenant ! » s’affola-t-elle. Elle reprit le contrôle d’elle-même et répliqua sèchement :
— Nous ne sommes pas encore mariés, mon prince.
— Bien sûr que non, gloussa-t-il, à moitié endormi. Viens te coucher, ma belle lionne.
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— Jon ? osa-t-elle enfin demander, pourquoi voulais-tu être la Voix ? Tu es déjà si tourmenté.
— J’ai besoin d’être la Voix, répliqua-t-il doucement. À la tête des Bazhir, peu de secrets de l’âme humaine pourront m’échapper. Ils ne sont pas si différents de nous, Alanna. Si je les connais, si je sais comment ils pensent, je saurai comment pensent la majorité des hommes. Ainsi, je pourrai devenir le plus grand dirigeant qui ait jamais existé, le meilleur.
— Est-ce si important pour toi ?
— Je suis né pour cela, répondit-il sèchement. C’est ce que je ferai. Malgré ma souffrance. En dépit de tout.
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— Jonathan de Conté, commença Ali Mukhtab d’un ton doux, qui pourtant résonna. Tu es venu, toi étranger du Nord, pour désirer ne faire qu’un avec les Bazhir. Pour quelle raison devrions-nous te permettre, fils du roi de Tortall, de pénétrer dans le cercle le plus sacré de notre peuple ?
D’après l’expression de Jonathan, Alanna comprit que cela ne faisait pas partie du rituel. Le prince devrait répondre avec honnêteté, devant l’auditoire attentif du Faucon Cruel et de leurs visiteurs des autres tribus.
« Faites qu’il donne la bonne réponse », supplia-t-elle.
Un éclair de lumière éblouissant illumina subitement la scène entière d’une teinte bleu-blanc. Alors, la voix de Jonathan s’éleva :
— Parce que je connais et respecte votre histoire, et que je connais et respecte vos lois. Parce que je refuse de voir les Bazhir pourchassés et achevés par nos guerriers, tout comme je refuse de voir nos guerriers subir le même sort de la main des Bazhir.
Un murmure bourdonna parmi les spectateurs massés au pied de la colline. Alanna sentit un nœud de tension se relâcher en elle. Elle recommença à percevoir la scène, du moins les silhouettes des deux hommes au-dessus d’elle. Jonathan poursuivit :
— Parce que, unis, votre peuple et le mien deviendront grands. Parce que je veux connaître l’essence des hommes et des femmes.
Le silence se fit. Puis Ali Mukhtab leva encore les mains, sa dague brillant dans son poing gauche.
— Selon la volonté des dieux, qu’il en soit ainsi ! s’exclama-t-il.
Un coup de tonnerre fit trembler le sol alors que la Voix des tribus ouvrait une longue entaille dans son bras droit, bien plus longue que celle qu’Alanna avait reçue à son intronisation, et quand elle avait été adoptée par Myles.
« Mère miséricordieuse ! pensa Alanna, horrifiée. Il ne faut pas qu’il perde autant de sang ! »
Jonathan ménagea une incision similaire dans son propre bras droit, parallèle à celle qu’il avait reçue lors de son initiation chez les Bazhir. Fidèle échappa à Alanna et fila vers le haut de la colline en direction des deux hommes. Alanna voulut l’appeler pour le faire revenir, mais Kara plaqua la main devant sa bouche, et Kourrem secoua la tête pour l’en dissuader. Si Jon ou la Voix aperçurent le chat assis à côté d’Ali Mukhtab, ils ne le montrèrent pas. Leurs yeux étaient rivés l’un à l’autre. La Voix tendit son bras sanglant vers le prince, au-dessus du feu. Jon se pencha et joignit le sien au bras offert, les deux hommes s’approchant dangereusement du brasier. Le feu crépita quand leurs sangs mêlés s’épanchèrent sur les braises.
— Deux qui ne font qu’Un, déclara Ali Mukhtab d’un ton rauque.
Le pouvoir flottant dans l’atmosphère s’intensifia. Tremblantes, Kara et Kourrem se cramponnaient l’une à l’autre. Umar Komm s’approcha d’Alanna et lui saisit l’épaule. Reconnaissante, elle recouvrit la main du chaman de la sienne.
— Deux qui ne font qu’Un, répéta doucement Jonathan, comme en transe.
— Deux qui ne font qu’Un, et la Multitude, ajouta Ali Mukhtab d’un ton plaintif qui fit se dresser les cheveux d’Alanna sur sa nuque.
— Deux qui ne font qu’Un, et la Multitude, reprit Jonathan, en tressaillant de manière irrépressible.
Soudain, le feu rugit et s’éleva plus haut que les têtes des hommes. Il les engloutit dans des flammes blanches dont l’éclat devint rapidement insoutenable. Leurs burnous commencèrent à se consumer. Comme s’il avait pressenti l’impulsion d’Alanna de les rejoindre à la hâte, Umar Komm resserra sa prise sur l’épaule de celle-ci. Il l’avait avertie avant la cérémonie de ne pas parler ni intervenir, quoi qu’il pût se passer. Les dieux protégeraient Jonathan et Ali Mukhtab, si leur destin était de réussir.
— Un, comme la Multitude ! proclama Ali Mukhtab alors que les flammes bleues et blanches obligeaient bon nombre des spectateurs à se détourner.
— Un, hurla à son tour Jonathan d’une voix déformée par la souffrance, comme la Multitude !
Un bruit assourdissant conclut ces paroles. Un instant, Alanna crut entendre des milliers de voix pousser un cri d’exaltation. Soudain, le feu s’éteignit. La plainte de Jonathan déchira l’obscurité. Alanna perçut la chute d’un corps, peut-être deux. Umar Komm la retenait désormais de ses deux mains, et elle fut surprise par la force du vieil homme.
Enfin, le silence retomba. Les vents cessèrent, remplacés par la brise du désert. Umar Komm relâcha sa poigne ; le pouvoir concentré dans l’atmosphère se dissolvait peu à peu.
— Maintenant, allons voir, annonça-t-il après s’être penché pour ramasser le bâton qu’il avait lâché pour retenir Alanna. Venez, ordonna-t-il aux chamans.
Ils se dirigèrent vers le sommet de la colline, puis vers Ali Mukhtab. Alanna s’agenouilla aux côtés de Jon, et chercha son pouls, les doigts tremblants. Le cœur du jeune homme battait lentement et vigoureusement. Elle lui prit le bras, prête à improviser un pansement avec sa tunique, et s’arrêta net. Deux cicatrices, l’une rougeâtre, l’autre bleutée, couraient du poignet au coude du prince. La cicatrice bleue se révéla chaude au toucher, bien plus que le corps de Jonathan. Elle frissonna. Ali Mukhtab possédait exactement la même marque au bras droit.
— Il va bien, annonça-t-elle à Umar Komm, avant de regarder les autres chamans qui soulevaient Ali Mukhtab. La Voix ? murmura-t-elle.
Elle comprit.
Jonathan s’agita et s’assit. Il frotta la cicatrice bleutée.
— Je suis la Voix des tribus, déclara-t-il. Ali Mukhtab, qui était la Voix, a trépassé. Je suis là désormais.
Il se leva, s’appuyant sur l’épaule d’Alanna. Les spectateurs l’acclamèrent à en perdre la voix. Des hommes s’avancèrent pour soulever la dépouille d’Ali Mukhtab. Alanna essuya les flots de larmes qui dégoulinaient le long des joues.
— Il n’est pas parti, la consola Jonathan. Il est ici, en moi. Ils sont tous là… toutes les Voix. Ce ne sera pas si terrible, Amman Kemail, dit Jonathan à un homme tout proche. Je ne suis pas un sage, mais je peux toujours apprendre.
Le chef esquissa un sourire.
— Au moment où vous êtes devenu la Voix, nous étions tous avec vous. (Ses yeux glissèrent vers Alanna.) Tous, sauf la Femme-qui-monte-à-cheval-comme-un-homme. Vous réussirez, Jonathan de Conté.
Ils se donnèrent l’accolade.
— Si je réussis, je le devrai aux Bazhir, pas à moi-même, assura Jonathan.
Halef Seif s’approcha, et s’inclina très bas devant le prince qui était devenu leur Voix.
— Le temps est venu pour notre peuple de se réjouir, déclara le chef du Faucon Cruel. Ali Mukhtab est délivré de ses souffrances, et la Voix des tribus perdure. Brûlons son enveloppe vide, et envoyons-le aux dieux avec toute notre affection. Allons au camp. Nous célébrerons la mémoire d’Ali Mukhtab, et boirons à nos espérances de paix.
— Comment était-ce ? demanda Alanna à Jon.
Ils s’enlaçaient, Fidèle lové entre eux sur les couvertures. L’aube dardait ses premiers rais de lumière à travers l’ouverture de la tente.
Le prince resta un long moment silencieux.
— Ce fut la pire chose qui me soit jamais arrivée, finit-il par avouer. Pire même que cet endroit entre la vie et la mort, quand tu m’as sauvé de la Fièvre Mortelle. Pire que le combat contre les Ysandir, dans la Cité Noire. C’était comme si… (Il prit une profonde inspiration.)… comme si des milliers de gens hurlaient en même temps dans ma tête pour se faire entendre. Et comme si j’étais tous ces gens, avec leurs souffrances démultipliées. J’ai vécu toutes les vies de toutes les Voix. Il y en a eu quatre cent quinze, Alanna. Et j’ai vu ma propre mort. J’étais une chaîne, et tous mes maillons voulaient se défaire. Pendant un moment, j’ai perdu Jonathan. J’étais tous les autres, sauf moi-même.
— Je ne m’étonne pas que tu aies hurlé, chuchota-t-elle en le serrant du mieux qu’elle put avec le chat entre eux.
— Ah ! les choses que j’ai vues… se remémora-t-il, oublieux d’Alanna. J’ai vu la magie que Fidèle a insufflée à Ali Mukhtab pour qu’il reste en vie. Les palais que nous possédions jadis, de l’autre côté de la Mer Intérieure. Je nous ai vus fuir les Ysandir et construire Persopolis...
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