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J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois.
Mais comment?
Devais-je être présent?
Devais-je romancer son histoire?
Quelle forme mon obsession devait-elle prendre?
Je commençais, j'essayais,puis j'abandonnais.
Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
Impossible d'avancer.
C'était une obsession physique, une oppression.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer
Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi.
Afficher en entierN'est-elle pas elle-même effrayée en permanence?
Quand elle marche, parle, respire.
Elle est interdite de parcs et de piscines.
Sa ville entière est un champ de bataille .
Une prison pour son sang.
Afficher en entierLes nazis vont contrôler le pays où elle s'est enfuie.
Ce pays refuge où elle est enfermée.
Il n'y aura donc jamais de terme à son errance.
Afficher en entierPendant des années, j'ai pris des notes.
J'ai parcouru son œuvre sans cesse.
J'ai cité ou évoqué Charlotte dans plusieurs de mes romans.
J'ai tenté d'écrire ce livre tant de fois.
Mais comment?
Devais-je être présent?
Devais-je romancer son histoire?
Quelle forme mon obsession devait-elle prendre?
Je commençais, j'essayais, puis j'abandonnais.
Je n'arrivais pas à écrire deux phrases de suite.
Je me sentais à l'arrêt à chaque point.
Impossible d'avancer.
C'était une obsession physique, une oppression.
J'éprouvais la nécessité d'aller à la ligne pour respirer.
Alors j'ai compris qu'il fallait l'écrire ainsi.
Afficher en entierDéjà qu'elle est...
Tiens, quel est le mot utilisé quand on perd sa sœur?
Il n'en existe pas, on ne dit rien.
Le dictionnaire est parfois pudique.
Comme lui-même effrayé par la douleur.
Afficher en entierCelui qui, vivant, ne vient pas à bout de la vie, a besoin d'une main pour écarter un peu le désespoir que lui cause son destin.
KAFKA,
Journal, 19 octobre 1921.
Afficher en entier« Au sortir d’une œuvre, le monde extérieur apparaît à nouveau.
Il est éblouissant, après des mois d’introspection.
On quitte brutalement l’habitude d’avoir les yeux rivés vers l’intérieur. »
Afficher en entier« Kafka l’a écrit dans Le Procès.
Le héros, Joseph K., est arrêté sans raison.
Tout comme Albert, il préfère ne pas résister.
La seule attitude judicieuse consiste à s’accommoder de l’état des choses.
C’est donc ça.
C’est « l’état des choses ».
Il n’y a rien à faire contre l’état des choses.
Mais jusqu’où va cet état-là ?
Le processus semble irrémédiable.
Tout est déjà écrit dans le roman.
Joseph K. sera tué comme un chien.
« Comme si la honte devait lui survivre »
Afficher en entierSubitement, les encouragements se transforment en peurs.
Elle est terriblement effrayée à l’idée de le revoir.
Le revoir, c’est risquer de le décevoir.
Et il la délaissera, c’est déjà écrit.
Alors elle souffrira.
Elle a si peur.
Est-ce ainsi qu’on aime ?
Afficher en entier« Les mots n’ont pas toujours besoin d’une destination.
On les laisse s’arrêter aux frontières des sensations.
Errant sans tête dans l’espace du trouble.
Et c’est bien là le privilège des artistes : vivre dans la confusion.
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