Extraits

"Le Maître se tenait devant un autel de velours sombre."

— A propos... Avez-vous remarqué que cela fait unpetit bout de temps que nous n'avons pas eu besoin de nous servir de nos pouvoirs ? Aucun problème. Pas de démons, pas de fantômes, même pas de mauvais esprits, absolument rien qui ne sorte de l'ordinaire.

— J'y ai déjà pensé, dit Prue. Ce n'est pas désagréable d'avoir un peu de repos, mais je reste persuadée que le prochain démon va bientôt surgir. Toute cette paix et tout ce calme... je n'y crois pas.

Piper Halliwell regardait autour d'elle avec consternation. Vu la pagaille qui régnait, elle n'aurait certaine-ment pas terminé avant l'aube. Il était une heure du matin, et elle venait juste de fermer son club, le P3. Les tables étaient recouvertes d'assiettes sales, le bar débordait de verres et de bouteilles de bière vides.

Seule la scène était intacte, comme si le groupe de rock brésilien qui l'avait envahie quelques heures auparavant n'était jamais venu ici.

Le Maître se tenait devant un autel drapé de velours sombre. Comme toutes les personnes présentes dans la salle, il était vêtu d'une robe noire de cérémonie à capuchon, qui enveloppait son large corps, dont la ceinture s'ornait d'une dague à double lame. La pièce s'illuminait de dizaines de bougies noires scintillantes, et qui se reflétaient dans ses yeux verts. Tels de minus-cules spots, elles semblaient éclairer, sous sa cagoule, un visage invisible.

La demeure de Colwood Street avait longtemps été l'une des plus chics de San Francisco. Elle conservait ses hauts plafonds romans et ses sols en marbre, mais ses immenses fenêtres étaient quasi détruites, et ses superbes meubles anciens n'existaient plus. Désormais, une couche de poussière recouvrait chaque chose dans la maison abandonnée, promise à la démolition.

Cependant, ce soir-là, des personnes revêtues de soutanes noires faisaient jouer leurs ombres sur les murs craquelés.

Prue se recula pour fuir, cherchant sa respiration. Elle venait d'être frappée par une terrifiante révélation. "J'ai embrassé la Mort !"