Commentaires de livres faits par chelia
Extraits de livres par chelia
Commentaires de livres appréciés par chelia
Extraits de livres appréciés par chelia
— C’est une très bonne directive de vie, « Ne jamais dire jamais ». Mais personnellement j’opterai plutôt pour la doctrine « Carpe Diem ».
Cette question m'a heurté de plein fouet. Je ne pouvais pas lui avouer que je ne devenais rien. Je serais passé pour un idiot, voire un marginal. J'ai cherché une histoire intéressante à raconter : un destin palpitant, une vie trépidante, n'importe quoi, tant que c'était quelque chose plutôt que rien. Au bout du compte, je me suis ravisé, car je n'aurais pas été crédible dans mon mensonge. Honteusement, j'ai déclaré :
" J'habite seul avec Maman".
Eugénie a ri.
" Dans un très vieil appartement, rue Sarasate...",a-t-elle chantonné.
Je n'ai pas tout de suite compris la référence. Sans doute a-t-elle pensé que je manquais de culture musicale, ou bien d'humour, ou des deux.
Les muets, eux, m’intriguent bien davantage : s’ils n’ouvrent pas la bouche, c’est souvent par peur de laisser s’échapper des secrets qu’ils taisent depuis trop longtemps. Voilà ce qui m’intéresse : comprendre ce que leur silence dissimule.
« Comment les choses ont-elles évolué depuis notre dernier rendez-vous ? »
Comme d'habitude, cette question m'a paru saugrenue. Séance après séance, je me demande ce que le docteur appelle « les choses ». Considère-t-il mon existence comme un vulgaire objet parmi d'autres ? Dans ce cas, c'est avec regret que je dois lui donner raison. Après tout, ma vie n'est rien de plus qu'un bien que je possède et dont je pourrais me débarrasser à la première occasion, si d'aventure je venais à m'en lasser.
Ne sachant que répondre à l'interrogation du docteur, je me suis contenté de hausser les épaules en lâchant nonchalamment :
« Maman est toujours en vie. »
Cette phrase s'était imposée d'elle-même, sans que je comprenne pourquoi. Je n'avais pas réfléchi avant de la prononcer. elle ne rimait à rien.
- Et pourquoi vit-on ? a-t-elle riposté. Si la mort est mystérieuse, la vie l'est tout autant. Si on doit mourir, c'est uniquement parce que la vie nous y oblige. Sans vie, pas de mort. On blâme toujours la Faucheuse alors qu'elle n'y est pour rien : elle aussi est une esclave de la vie. Il faut bien que quelqu'un endosse le mauvais rôle. Oui, la seule responsable de nos malheurs, c'est bel et bien la vie.