Cher journal: Une vie à refaire

Le 7 octobre 1783

Ils sont venus chercher papa, ce matin. Toute une bande de ces prétendus « patriotes », bruyants et agités, avec une cocarde attachée à leur chapeau, se donnant des airs de vertu et d'importance. Nous les connaissons presque tous : des voisins, des gens que nous avons toujours considérés comme des amis. Le papa de Lizzie Crane faisait partie du groupe. Et Ned Bolton aussi. Sa femme et maman se connaissent depuis toujours! Ils se sont emparés de papa et l'ont traîné dans la poussière. Traîné! Et la...

Je n'arrive pas à écrire la suite. Mais il le faut!

Ils ont soulevé mon cher papa et l'ont assis à l'envers sur un mulet! lis lui ont ensuite attaché les mains au pommeau et ont fouetté l'animal pour le faire avancer. Ils ont ainsi parade papa partout dans la ville, en lui criant des injures si grossières que je n'ose pas les répéter, même par écrit. Mon propre papa! II va en mourir de honte!

Puis ils l'ont ramené à la maison et l'ont jeté par terre. « Voici un laissez-passer, sale Loyaliste, lui ont-ils crié en lui lançant un bout de papier. Prenez-le et disparaissez avant demain matin. Tous! Nous ne voulons plus de sales Loyalistes dans notre ville! »