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Le regard de Francesca s’attarda sur sa chevalière, cette bague que Tristan lui avait offerte le jour de leurs épousailles. Sa gorge se noua. Les traits de Tristan demeuraient très nets dans sa mémoire — les yeux d’un bleu étonnant, la chevelure épaisse d’un noir de jais, les contours fermes des mâchoires. Tristan était le plus séduisant des hommes, au point qu’on le nommait souvent Tristan le Beau. Malheureusement pour Francesca, son image ne s’était pas effacée avec le temps et il lui fallait reconnaître qu’elle était incapable de l’oublier.
Les rides autour de la bouche de Marie s’accentuèrent, tandis qu’elle s’approchait de la table et jetait au vélin un regard peu amène.
— Madame, si mon avis vous importait, vous n’auriez pas écrit cette lettre, pour commencer. Cela est juste bon pour gaspiller de l’encre, cet homme n’en vaut pas la peine.
Francesca prit une lente inspiration.
— Cet homme, ainsi que vous l’appelez, est le comte Tristan des Iles. Il se trouve qu’il est aussi mon mari. Je vous prie de vous en souvenir.
Marie marmonna quelque chose qui pouvait passer ou non pour une excuse et Francesca poursuivit :
— Je ne vous demande pas d’exprimer votre opinion sur le seigneur Tristan, Marie, vous avez déjà été très claire à ce sujet. Je voudrais avoir votre avis sur la lettre, pas sur mon époux.
— Vous voulez qu’il revienne. Mais, madame, il n’a jamais répondu à vos autres missives, qu’est-ce qui vous fait penser qu’il répondra à celle-ci ?
Un espoir insensé, songea Francesca.
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