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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:56:51+02:00

Même si tous les habitants de la via Pietra devaient, par suite d’un décret de l’Eternel, jouir de l’immortalité terrestre, aucun n’oublierait le départ du commissaire Roméo Tarchinini pour Milan en vue de prendre l’avion pour New York.

Pourtant, le drame familial s’était apaisé lorsque, enlacés, Roméo et Giulietta s’étaient assurés mutuellement d’un amour, d’une fidélité qui ne disparaîtraient qu’avec leur propre vie. A la suite de quoi, la signora Tarchinini avait consenti à faire les raviolis de la réconciliation tout en commençant à énumérer la longue liste de messages qu’elle chargeait son mari de transmettre à leur fille exilée. Roméo écoutait la litanie d’une oreille distraite parce que tout entier occupé de ce qu’il allait manger.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:56:39+02:00

L’héritier des Leacok, écrivait une belle phrase sur la justice politique lorsque sa femme entra sans frapper. Tout de suite, l’atmosphère austère de la pièce s’en trouva transformée. Giulietta était jolie, peut-être pas plus jolie que nombre d’Américaines que Cyrus fréquentait dans les salons de Boston, mais sa beauté s’affirmait plus chaude, plus vivante, moins soumise aux masseurs, visagistes et autres artistes du corps féminin. Dans le milieu compassé des Leacok, la fille des Tarchinini apportait la turbulence, la joie de vivre sans se soucier du qu’en-dira-t-on. A son contact, la jeune sœur de Cyrus, Patricia, avait osé recommencer à rire en présence de ses parents et à ne plus prendre, comme venus de l’Eternel, les jugements de la haute société. En face de ces impertinences, la famille – après une vaine réaction que la gentillesse naturelle de Giulietta avait désarmée – s’était avouée vaincue et souffrait qu’on ne prît plus ses remarques pour paroles d’Evangile.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:56:33+02:00

A la vérité, Giulietta avait été longue à s’adapter à une ambiance qui la changeait tellement de celle régnant dans la via Pietra et, plus d’une fois, elle s’était sentie sur le point de tout envoyer promener et de reprendre le chemin de l’Italie. Mais elle aimait son mari qui l’aimait. Pour lui, elle avait résisté d’abord, combattu ensuite, pour, finalement, triompher et gagner une liberté qu’on ne songeait plus à lui marchander. Pleine de bonne volonté, elle s’était mise à apprendre l’américain et, au bout d’un an, se débrouillait assez bien dans cette langue, mais s’entretenait toujours en italien avec son époux. Un moyen facile de défendre leur intimité.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:56:25+02:00

Dans la belle maison qu’elle partageait avec la famille de son mari, Giulietta Leacok achevait son petit déjeuner lorsqu’elle reçut le câble expédié par son père et lui annonçant sa venue. D’abord, la jeune femme fut tout à la joie de revoir le cher papa dont les colères, la tendresse, les histoires lui manquaient terriblement dans la haute société puritaine où il lui fallait vivre. Elle riait d’avance aux surprises et réflexions de Roméo mis en présence des réalités bostoniennes. Ensuite, le doute se glissa en elle quant aux réactions du clan guindé des Leacok lorsque le commissaire Tarchinini y ferait irruption. Giulietta se sentit si inquiète des conséquences imprévisibles de cette confrontation qu’elle ne put se tenir d’aller en faire part à son mari.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:55:50+02:00

Alors qu’il remontait vers la via Pietra et sa Giulietta qui l’y attendait, Tarchinini broyait du noir. S’il en avait eu le courage, il se serait étranglé de ses propres mains pour se punir d’avoir agi sans réflexion. Il regardait autour de lui le décor familier avec l’œil du condamné à mort effectuant une ultime promenade à travers sa ville avant de gagner le lieu du supplice. Etait-il vraiment possible que Roméo put ne pas revoir tout ce qui faisait partie intégrante de son petit monde qu’il tenait pour un univers ? Des gens le saluèrent auxquels il ne répondit pas et plus d’un, le jugeant bien fier, s’en montrèrent mortifiés. Au moment où il pénétrait dans le couloir de sa maison, la vieille concierge lui lança selon une habitude remontant à bien des années en arrière — Alors, signor Tarchinini, la vie est belle ? D’ordinaire, selon un rite quotidiennement répété, Roméo répondait :

— Belle pour ceux sachant en profiter, dona Joséfina !

Mais cette fois il se contenta de dire :

— Peut-être pour ceux qui sont assurés de ne pas mourir demain, dona Joséfina.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:55:43+02:00

A la pâleur envahissant le visage de son interlocuteur, Malpaga comprit qu’il avait été trop loin et se crut obligé de faire boire un petit verre de grappa à son ami. Tarchinini but, parce qu’un verre de grappa ne se refuse jamais, mais lorsqu’il eut avalé l’alcool, il se leva et, très digne :

— Célestino, jusqu’ici je te considérais comme mon meilleur ami, mais tu m’envoies en Amérique avec l’espoir que je ne reviendrai pas. Si je meurs, que mon sang te retombe sur la tête. Crois-tu qu’il y ait des bouées de sauvetage sur les avions ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:55:34+02:00

En entrant dans le bureau de Malpaga, Roméo était persuadé que le directeur lui refuserait le congé sollicité. S’il s’était pourtant livré à cette démarche, c’était parce qu’il estimait qu’il le devait pour que les autres crussent enfin à la profondeur de son chagrin. Peut-être même était-il sincère sur le moment ? Et maintenant, il se trouvait embarqué dans une aventure dangereuse dont il ne pouvait plus se sortir sans faire rire de lui. Amer, abattu, il regagna son bureau où il demeura la tête dans ses mains, un long moment, plein de pressentiments sinistres et se voyant déjà accroché à un débris d’avion et ballotté par les vagues de l’océan Atlantique, guetté par les requins. Tarchinini n’était pas un lâche, mais il avait trop d’imagination.

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:55:19+02:00

Aussitôt, oubliant son chagrin, Roméo se lança dans une description enthousiaste de sa compagne dont il vantait autant les charmes physiques que les qualités amoureuses et ménagères. Malpaga l’écoutait, un peu ému, car Giulietta Tarchinini était une forte matrone dont la beauté ancienne subsistait dans son sourire et dans la douceur de ses yeux. Lorsque son ami s’arrêta à bout de souffle, le directeur – sachant que c’était le seul moyen de lui faire oublier ses angoisses – le relança en s’enquérant des enfants :

— Et les petits ?

Tarchinini parlait de ses enfants comme s’il avait mis au monde, avec la complicité de sa femme, des merveilles inégalables.

— Mon Renato, malgré ses dix-sept ans, est déjà presque aussi intelligent que moi. Alba est le portrait vivant de sa mère. Chaque jour davantage, elle s’affirme une cuisinière inspirée… tu entends, Célestino ? inspirée ! Quant à Rosanna, elle serait canonisée un jour que je n’en serais pas étonné. Cette enfant vit perpétuellement avec Dieu. Une mystique. Fabrizio résout les problèmes que ses aînés ne parviennent pas à comprendre. Celui-là, si tu veux mon avis, il a beau n’avoir que huit ans, c’est un cerveau et, pour ne rien te cacher, je crois qu’il sera l’orgueil de la famille. En ce qui concerne le dernier, Gennaro, à cinq ans, il manifeste des dons exceptionnels pour la musique.

— En somme, tu es comblé ?

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Extrait ajouté par ilovelire 2016-10-28T23:54:25+02:00

En cette belle matinée véronaise, le directeur de la police criminelle de la ville célèbre par les amours malheureuses de Roméo et Juliette, rêvassait – la tête caressée par un rayon de soleil – à la chance qui était la sienne d’être né Italien et, parmi tous les Italiens, d’avoir vu le jour à Vérone. Ses songes aimables l’entraînaient vers une légère et reposante torpeur, lorsque la porte de son bureau, en s’ouvrant avec violence, le fit sursauter dans son fauteuil. Célestino Malpaga – le directeur – commença par fixer l’intrus d’un regard noir. Mais tout de suite sa prunelle s’éclaircit en reconnaissant ce petit homme grassouillet, portant moustache en croc, chevelure rare mais aux mèches ondulées, la main droite ornée d’une bague énorme, le cou enveloppé dans une cravate noire piquée d’une perle, le tout surmontant un gilet blanc dont la lumière était rehaussée par le costume sombre. Des souliers vernis brillant de mille feux achevaient la silhouette étrange du commissaire Roméo Tarchinini, subordonné de Malpaga et son ami d’enfance.

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