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L’odeur du café chaud l’avait tiré du lit.
Les cheveux en pétard, le tee-shirt trop grand dévoilant une épaule, Cillian s’arrêta au bout du couloir. Il y avait un dos en face de lui. Un dos tout en muscles dont ses yeux gris bleuté n’arrivaient pas à se détacher.
Felipe se tourna. Ils se saluèrent d’un geste amical. De face ou de dos, Cillian songea qu’il voulait bien avoir droit à une telle vision tous les matins. Mais c’était un cas exceptionnel. Ce qui signifiait que s’il n’en profitait pas maintenant, il n’en profiterait jamais. Depuis que leurs destins s’étaient entrechoqués, il se contentait de peu. Un sourire, un regard. Il ne voyait pas dans les yeux sombres de Felipe un entrelacs de mépris et de rejet. Rien qui le réduisait à sa déficience. Rien qui insinuait qu’il lui octroyait une faveur en étant à ses côtés.
Et c’était pour ça qu’il s’attachait à Felipe. Juste pour ce petit morceau de normalité à savourer.
Afficher en entierUn adulte devait savoir mettre sa fierté de côté et demander de l’aide. C’était ce que sa grand-mère maternelle lui disait tout le temps.
(...)
Assis sur le lit, torse nu, il regarda son bras gauche. Une Notre-Dame de Guadalupe en plein recueillement recouvrait sa peau. Ce tatouage en couleur lui rappelait jour après jour qu’il avait échappé à la mort. Pourtant, il n’aimait pas parler de ce passé, ni répondre aux questions d’amants curieux. La plupart pensaient qu’il s’agissait d’une fantaisie ou d’un simple signe de foi.
Il y avait un peu de ça.
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